Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Chaudron

La bibliothèque libre.
Henri Plon (p. 163).

Chaudron (Madeleine-Michelle), Genevoise, accusée d’être sorcière en 1652. On dit qu’ayant rencontré le diable en sortant de la ville réformée, elle lui rendit hommage, et que le diable lui imprima sur la lèvre supérieure son seing ou marque. Ce petit seing rend la peau insensible, comme l’affirment les démonographes. — Ledit diable ordonna à Michel le Chaudron d’ensorceler deux filles : elle obéit ; les parents l’accusèrent de magie ; les filles interrogées attestèrent qu’elles étaient possédées. On appela ceux qui passaient pour médecins ; ils cherchèrent sur Michelle Chaudron le sceau du diable, que le procès-verbal appelle les marques sataniques ; ils y enfoncèrent une aiguille. Michelle fit connaître par ses cris que les marques sataniques ne rendent point insensible. — Les juges protestants, ne voyant pas de preuve complète, lui firent donner la question. Cette malheureuse, cédant à la violence des tourments, confessa tout ce qu’on voulut. Elle fut brûlée, après avoir été pendue et étranglée ; chez les catholiques, on l’eût admise à pénitence’.