Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Ensoph

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Henri Plon (p. 240).

Ensoph, dieu suprême de la cabale juive. Il est caché dans les plus profonds abîmes de l’être. Il est tout, et pourtant il n’est rien de ce qui est. C’est lui qui a tout créé par Menra, qui est son verbe. Et Menra a produit les trois grands séphiroths ; de ces trois sont sortis les séphiroths inférieurs. Ensoph s’est manifesté dans les dix sphères qui composent l’univers ; ses émanations s’étendent sur les quatre mondes, depuis les esprits les plus hauts jusqu’à la matière la plus infime. Dans ces émanations se trouvent diverses séries d’esprits ou démons que l’on rencontre partout ; des esprits particuliers sont chargés de surveiller les soixante-dix peuples. De ces esprits, les uns sont des esprits de lumière qui ont pour chef suprême Jézer-Job ; les autres sont des esprits de ténèbres qui obéissent à Jézer-Hara. Trois intelligences supérieures, Métraton, Sandalphon et Acatries, président les phalanges des bons esprits, qui se partagent en dix chœurs et ont pour séjours les trois cieux et les sept planètes. Le chef des esprits mauvais est Samaël ou Satan, qui a pour lieutenants Asmodée et Bédargon, et pour ministres les Schédim, les Sayrim, les Malache-Chabbalah. Ces mauvais esprits ou démons ont domicile dans les sept régions de l’enfer. Les esprits de la nature (sans doute les fées, les elfes, les follets et toutes les espèces de ce genre), sont dispersés entre les bons et les mauvais esprits des séjours invisibles. Ils pullulent dans notre atmosphère et se montrent à l’occasion[1].

  1. Gorres, Mystique, liv. V, ch. ii. Tiré de l’histoire, doctrine et noms de toutes les sectes juives qui ont existé autrefois et existent encore aujourd’hui, par Beer.