Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Gholes

La bibliothèque libre.
Henri Plon (p. 303).

Gholes. La croyance aux vampires, aux gholes, aux lamies, qui sont à peu près le même genre de spectres, est répandue de temps immémorial chez les Arabes, chez les Perses, dans la Grèce moderne et dans tout l’Orient. Les Mille et une Nuits et plusieurs autres contes arabes roulent sur cette matière, et maintenant encore cette terrible superstition porte l’épouvante dans plusieurs contrées de la Grèce moderne et de l’Arabie. Les gholes sont du sexe féminin. On en cite des histoires qui remontent jusqu’au dixième siècle et même jusqu’au règne d’Haroun al Raschid. Elles mangent la chair humaine et boivent le sang, comme les loups-garous plutôt que comme les vampires, car elles n’ont pas toujours besoin d’être mortes pour se livrer à leurs festins funèbres. Quand la chair vivante leur manque, elles vont dans les cimetières déterrer les cadavres frais. Ces traditions doivent être fondées sur des faits sinistres.

On voit aussi dans les contes orientaux une espèce de vampire qui ne peut conserver son odieuse vie qu’en avalant de temps en temps le cœur d’un jeune homme : ces contes prouvent que les horribles idées du vampirisme sont anciennes en Arabie.