Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Léthé

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Henri Plon (p. 405).

Léthé, fleuve qui arrosait une partie du Tartare et allait jusqu’à l’Élisée. Ses ondes faisaient oublier aux ombres, forcées d’en boire, les plaisirs et les peines de la vie qu’elles avaient quittée. On surnommait le Léthé le fleuve d’Huile, parce que son cours était paisible, et par la même raison Lucain l’appelle deus tacitus, dieu silencieux, car il ne faisait entendre aucun murmure. Les âmes des méchants, après avoir expié leurs | crimes par de longs tourments, venaient aux bords du Léthé perdre le souvenir de leurs maux et puiser une nouvelle vie. Sur ses rives, comme sur celles du Cocyte, on voyait une porte qui communiquait au Tartare[1].

  1. Delandine, l’Enfer des anciens, p. 281,