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Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Lettre X

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Henri Plon (p. 702-707).
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X

Xacca  • Xaphan  • Xeirscopie  • Xerxès  • Xezbeth  • Xitragupten  • Xylomancie

Xacca, philosophe indien, né à Sica, mille ans avant notre ère, et regardé par les Japonais comme leur législateur. Il leur persuada que, pour gagner le ciel, il suffisait de prononcer souvent ces mots : nama, mio, foren, qui, quio. Jusqu’ici, aucun interprète n’a pu deviner le sens de ces paroles. Ce fut Xacca qui introduisit au Japon le culte d’Amidas[1].

Xaphan, démon du second ordre. Quand Satan et ses anges se révoltèrent contre Dieu, Xaphan se joignit aux mécontents, et il en fut bien reçu, car il avait l’esprit inventif. Il proposa aux rebelles de mettre le feu dans le ciel ; mais il fut précipité avec les autres au fond de l’abîme, où il est continuellement occupé à souffler la braise des fourneaux avec sa bouche et ses mains. Il a pour emblème un soufflet.

Xeirscopie. Voici sur ce sujet de charmants extraits d’un spirituel écrit de M. Munier des Closeaux :

« Xeirscopie, de xeir, main, et scopeô, j’examine. Les lecteurs sont priés de supposer que les deux mots xeir et scopeô sont écrits en langue grecque, ainsi qu’ils ont droit de l’être ; nous avons mille raisons pour les écrire en lettres ordinaires ; la première et la meilleure de ces mille raisons, c’est celle qui fait qu’on ne tire pas le canon dans les villes qui n’ont pas de canons.

» La signification positive de xeirscopie est donc examen de la main ; mais il en est du mot xeirscopie comme du mot cranioscopie, qui signifie proprement examen, inspection du crâne, et qui, par extension, veut dire aussi art de reconnaître le développement des parties du cerveau, des organes particuliers, ou des conditions matérielles de l’intelligence, d’après la configuration extérieure du crâne. Xeirscopie ne veut pas dire seulement examen, inspection de la main ; il signifie encore l’art de connaître le caractère des hommes d’après la conformation de leur main.

 
Xaphan
Xaphan
Xaphan.
 

» La xeirscopie est donc un système de physiognomie à ajouter au système de Lavater et à celui de Gall.

» Au premier coup d’œil, nous avons considéré la xeirscopie comme une plaisanterie ; il a dû en être de même des doctrines de Lavater et de Gall à leur origine. On en a ri beaucoup avant de les élever à l’état de science ou de quasi-science ; mais un examen attentif nous a prouvé que l’inventeur de la nouvelle doctrine prend la chose au sérieux ; c’est très-sérieusement qu’il prétend trouver dans les différentes parties dont se compose une main des indications aussi nombreuses, aussi variées, aussi certaines que peut en fournir la configuration d’un crâne plus ou moins bossue.

» L’inventeur de la nouvelle doctrine a des titres qui doivent inspirer la confiance, les voici avec ses noms et prénoms : W.-F. Sargenkœnig, docteur en médecine de l’université de Wurtzbourg, conseiller et professeur de physiognomonique à l’université d’Iéna, membre de toutes les académies d’Allemagne et de plusieurs autres sociétés savantes. Après cela, croyez si vous voulez. Au fait, nous ne voyons pas pourquoi des passions qui se trahissent sur la boîte osseuse qui leur sert de domicile ne viendraient pas aussi révéler leur existence par quelques modifications dans la conformation de l’organe qui leur sert d’agent principal et plus habituel.

 
 

» Dans notre siècle de lumières, on ne croit plus aux sorciers ; on traite de fables ridicules les prédictions faites par des sorciers d’une autre époque, au moyen d’un examen attentif de la paume de la main. Il est prouvé pourtant, à en croire les almanachs, que beaucoup de prédictions de ce genre se sont réalisées.

» Ainsi, la mulâtresse qui, après avoir examiné la main de la belle et gracieuse créole de la Martinique, lui prédit qu’elle serait un jour plus que reine, c’est-à-dire impératrice des Français, reine d’Italie, et, par alliance, protectrice de la confédération du Rhin et médiatrice de la confédération suisse, n’était pas, comme on l’a toujours dit, une vieille sorcière tannée, mais bien une xeirscope naturelle, possédant la xeirscopie par intuition. Au train dont vont les choses, bien d’autres mystères seront certainement éclaircis. On ne s’est pas arrêté à Lavater, Gall est venu à son tour ; on ne s’est pas arrêté à la phrénologie ; voici venir le savant docteur W.-F. Sargenkœnig ; on ne s’arrêtera pas à la xeirscopie. Un petit os de quelques lignes suffisait à Cuvier pour recomposer un animal antédiluvien ; un jour peut-être il suffira d’un fragment d’os pour faire, en ce qui concerne l’homme et sous le rapport moral, ce que Cuvier n’a jamais prétendu faire que pour les animaux, et seulement au physique. Quel siècle que notre siècle !

» Le docteur Sargenkœnig prend pour point de départ une passion bien commune, presque générale ; la colère ; en latin ira ou furor brevis. Qu’est-ce que la colère ? C’est une passion violente dont les caractères les plus saillants sont l’accélération du cours du sang et de la respiration, une coloration très-vive de la face, avec des yeux étincelants joints à l’expression menaçante de la voix et des gestes (n’oublions pas et des gestes) ; ou bien, pâleur de visage, tremblement involontaire, altération de la voix, etc., etc. Tous ces phénomènes sont l’effet de l’état d’excitation violente dans lequel est entré le cerveau, à l’occasion d’une cause quelconque. Cette définition de la colère est toute médicale. Suivant les crânioscopes, l’état d’excitation violente dans lequel entre le cerveau, s’il se prolonge ou s’il se renouvelle fréquemment, produira à la longue une bosse au crâne. Quelle bosse ? Nous n’en savons vraiment rien, mais enfin nous acceptons la bosse. Mais dans la colère, il y a expression menaçante de la voix et du geste ; quel est l’organe principal du geste ? n’est-ce pas la main ? Dans la colère, la main ne se crispe-t-elle pas ? L’homme en colère ne ferme-t-il pas la main, ne roidit-il pas le poing comme s’il voulait frapper quelqu’un ou quelque chose ? Ces données admises, et elles ne peuvent pas ne pas l’être, l’homme qui aura fait une étude particulière de la main ne pourra-t-il pas découvrir dans la conformation de cet organe chez une personne si elle se met habituellement en colère ? En ce qui concerne la colère, il saute aux yeux de tout le monde que la xeirscopie offre des indications bien autrement certaines, bien autrement saisissables que la crânioscopie.

 
 

» Maintenant et pour l’utilité d’application, le docteur Sargenkœnig prouve sans peine que la xeirscopie laisse bien loin derrière elle son aînée. Jadis, avant de se lier avec une personne, on prenait la peine d’étudier son caractère, ses mœurs, ses habitudes ; tout cela est maintenant inutile ; la nature a pris soin de nous tout révéler ; si nous sommes trompés, c’est que nous le voulons bien. Et pourtant on ne peut guère dire à une personne avec laquelle on veut former une liaison : Je me sens disposé à vous aimer ; vous avez, suivant Lavater, une physionomie fort heureuse ; mais pour être plus sûr de mon fait, permettez que je vous tâte le crâne ; si vous n’avez aucune protubérance fâcheuse, je vous accorderai mon estime et vous demanderai votre amitié. Avec la xeirscopie, il suffit d’une poignée de main artistement donnée.

» Vous voulez vous marier. En pareil cas, de part et d’autre, on dissimule le plus habilement possible ses défauts ; le jeune homme est prévenant, affectueux ; la demoiselle fait patte de velours avec infiniment de grâce. Dans une pareille circonstance, impossible encore de tâter mutuellement le crâne ; mais il est toujours permis au fiancé de prendre la main de sa fiancée ; il peut, sans manquer aux règles de la décence, explorer doucement la face palmaire, l’éminence thénar et l’éminence hypothénar, la face dorsale, etc., etc. Il y a tel signe auquel on peut infailliblement reconnaître que l’un des deux époux sera égratigné avant la fin de la lune de miel.

 
 

» Les préjugés ne sont pas tous menteurs. On croit généralement que dans la cérémonie du mariage, si la jeune ou vieille épouse, au moment où le marié lui passe l’anneau au doigt annulaire, ou au quatrième des prolongements de l’extrémité du membre pectoral, parvient à fermer le doigt assez tôt pour que l’anneau ne franchisse pas la dernière phalange, elle sera maîtresse de la maison. Ce préjugé n’en est pas un. Ce mouvement instinctif du fléchisseur du quatrième prolongement de l’extrémité du membre pectoral est très-clairement expliqué comme effet physique d’une cause morale dans le traité de xeirscopie du docteur Sargenkœnig. En huit pages, le docte professeur démontre que cette action rapide du fléchisseur particulier du quatrième doigt prouve une grande fermeté de caractère et beaucoup d’énergie et d’obstination dans la volonté.

» Comme étude, la crânioscopie est auprès de la xeirscopie un enfantillage. On peut devenir crânioscope sans connaître le moins du monde l’anatomie ; la besogne d’ailleurs est toute mâchée : avec une tête de carton verni sur laquelle sont indiquées des cases soigneusement marquées par des numéros, on peut tout apprendre. Il n’en est pas de même en xeirscopie ; c’est une étude longue, patiente, qui nécessite des connaissances préliminaires. Dans la pratique, il faut de l’aptitude et beaucoup de tact. En s’intitulant phrénologues, les crânioscopes ont quelque peu étendu leur domaine, mais en définitive tout chez eux se réduit à des bosses plus ou moins prononcées. Les coryphées de la science, les docteurs, les professeurs ont pu éprouver le besoin de pénétrer plus avant dans les mystères, d’assigner une place distincte à chaque passion, à chaque penchant, à chaque sensation ; mais cette besogne primordiale terminée, la science s’est trouvée créée tout entière ; elle a été livrée sans réserve à la pratique. Quelle différence en ce, qui concerne la main ! là, pas de bosses, pas de cavernes, mais des détails infinis à étudier. C’est à ce point que nous sommes contraint d’avouer qu’en lisant l’ouvrage, trop savant selon nous, du docteur Sargenkœnig, nous nous sommes perdu cent fois au milieu de ses descriptions anatomiques. Les crânioscopes auront beau faire, ils auront beau prendre des crânes monstrueux et en multiplier les divisions, ils n’arriveront jamais à y placer toutes les opérations, bonnes ou mauvaises, de l’intelligence humaine. Dans une main, au contraire, il y a place pour tout.

» Prenez la paume de la main, ou, pour parler correctement, la face palmaire. Cette partie de la main qui se termine à son extrémité supérieure à l’attache des premières phalanges, à son extrémité inférieure à l’articulation corpo-brachiale, d’un côté à l’éminence thénar, de l’autre à l’éminence hypothénar, n’a pas, chez les hommes les plus herculéennement constitués, plus de trois pouces carrés d’étendue, et elle contient un monde de passions, de désirs, de penchants vertueux ou criminels. L’éminence thénar seule, c’est-à-dire cette grosseur qui a le pouce pour prolongement, compte douze muscles au moins qui viennent s’y rattacher et s’y confondre. Un de ces muscles, par une saillie imperceptible à l’œil, mais reconnaissable au toucher d’une main exercée, révèle chez celui qui peut offrir cet heureux indice le don de l’éloquence au plus haut degré. Comment l’éloquence va-t-elle se nicher là ? Pour vous l’expliquer, il faudrait vous conduire à travers un labyrinthe inextricable, dans lequel nous nous sommes perdu le premier : nous aimons mieux vous engager à croire le docteur Sargenkœnig sur sa parole. D’ailleurs, des planches sont jointes au texte du livre ; et quand vous aurez vu l’éminence thénar de Pitt mise à nu, et que vous l’aurez comparée à celle d’un homme ordinaire, il vous sera loisible, comme à nous, de croire sans comprendre.

» Le docteur Sargenkœnig a enrichi, à ce qu’il paraît, le musée de l’université d’Iéna d’une nombreuse collection xeirscopique ; il a fourni des mains prises dans toutes les conditions sociales ; nous regrettons que celle de Napoléon manque ; nous aurions aimé à voir expliquer par le professeur comment cette main si blanche, si douce, aux muscles si peu accusés, pouvait indiquer une aussi grande puissance de volonté, tant de génie, tout ce que les phrénologues enfin ont trouvé dans la tête du grand homme. Le docteur s’en serait tiré, nous n’en doutons pas, car il se tire de tout à sa satisfaction. Mais il n’hésite pas à le déclarer, les mains reproduites en plâtre ne lui fournissent que des indications fort incertaines. La xeirscopie ne s’exerce avec avantage que sur la main naturelle et vivante ; pour elle, les secrets de la nature doivent être pris sur le fait ; elle laisse à la crânioscopie les bosses permanentes.

» On comprend que dans un pareil livre les exemples invoqués doivent être nombreux. Les exemples prouvent beaucoup, mais c’est quand ils sont eux-mêmes prouvés, et pour ajouter foi à ce que le docteur fournit à l’appui de son système, il faut être déjà prédisposé à croire. Un jour, par exemple, le docteur reçoit la visite d’un individu qui se présentait à lui avec une lettre d’introduction. C’était, lui disait-on, un savant distingué qui désirait se perfectionner auprès de lui. M. Sargenkœnig tend la main à son visiteur qui la lui serre avec effusion. Tout à coup le docteur retire sa main comme si un fer rouge l’eût brûlée. Fuyez, malheureux, lui dit-il, ma maison ne peut pas servir d’asile à un meurtrier. L’individu se trouble, pâlit, tombe aux genoux du professeur et avoue son crime. On rencontre vingt ou trente événements de ce genre dans le Traité de xeirscopie. Nous sommes trop poli et nous savons trop bien ce que nous devons à un savant étranger pour révoquer sa sincérité en doute, mais tout le monde pensera avec nous qu’il faudra encore bien des exemples, et des exemples bien authentiques, pour que l’on se décide à substituer la xeirscopie à l’épreuve de la cour d’assises.

» Nous avons cherché avec soin dans le livre du professeur allemand quelques indications propres à établir que certains proverbes relatifs à la main, et nous professons un grand respect pour les proverbes, sont fondés en raison. Ainsi on dit ordinairement des personnes dont les veines de la main sont saillantes et très-visibles : qui voit ses veines voit ses peines. Nous n’avons rien trouvé. Cette particularité s’explique tout naturellement et sans le secours d’aucune influence morale. Les veines sont saillantes chez les sujets pléthoriques, elles sont visibles chez les sujets à peau délicate, chez ceux dont le chorion manque de densité. Le chorion est la partie la plus épaisse du tissu de la peau.

» On prétend que les Normands ont les doigts crochus. Généralement les Normands ont le caractère processif et quelque peu rapace. Autrefois, dit-on encore, quand un enfant normand venait au monde, on le lançait contre un mur ; s’il parvenait à s’y accrocher, il était déclaré bon Normand et digne enfant de la famille ; s’il tombait, on le laissait, sans pitié, se casser la tête. Nous avons demandé au livre du docteur Sargenkœnig quels sont les indices d’un caractère processif et d’un penchant à la rapacité. Nous avons trouvé que les individus dont les phalanges dépassent le volume ordinaire sont naturellement difficultueux ; difficultueux peut bien être accepté comme synonyme de processif. Quant à la rapacité, elle est signalée par une grande élasticité des fléchisseurs. Les doigts crochus ne signifient donc absolument rien.

» Dans l’impossibilité où nous nous trouvons de suivre le docteur allemand dans le développement de sa théorie, et cela, comme nous l’avons dit déjà, faute de connaissances préliminaires suffisantes, nous nous bornerons à ces principes généraux et d’application usuelle.

» Une main potelée, douce, molle, avec les doigts effilés et leur surface dorsale un peu saillante, dénote un caractère facile, timide et faible. Une main large, d’une largeur qui n’est pas en proportion avec la Constitution physique de l’individu, si la surface palmaire ne forme pas cavité, si, en d’autres termes, la main ouverte et renversée ne laisse qu’à peine apercevoir les deux éminences, annonce un caractère absolu, tranchant et de la sécheresse de cœur. La rigidité des extenseurs externes est généralement une indication fâcheuse ; c’est la preuve d’un caractère qui manque de franchise ; c’est aussi le signe de l’avarice.

» Il y a ici quelque chose qui semble se rapporter à une locution assez usitée. On dit : avoir le cœur sur la main. Quand on prononce cette phrase, il semble que l’on voie une main toute grande ouverte, la main d’une personne qui ne sait rien refuser. La rigidité des extenseurs s’oppose à ce que la main s’ouvre avec facilité. L’aisance dans les fléchisseurs, au contraire, est un indice de générosité. Le volume disproportionné de l’éminence thénar, si la face dorsale de la main est potelée, révèle des passions généreuses. S’il arrive, ce qui est peu ordinaire, que l’éminence hypothénar l’emporte en volume sur l’autre éminence, c’est la plus déplorable de toutes les indications. L’individu colère a l’attache des premières phalanges très-marquée. La surface dorsale des doigts grasse et couverte d’un léger duvet dénote un individu voluptueux. La main sèche et plate, avec les doigts carrés à leur extrémité, est l’indication d’un cerveau propre à l’étude des sciences exactes.

» La xeirscopie est une science à l’état d’enfance. On se moquera probablement du docteur Sargenkœnig, comme on s’est moqué de Gall lorsqu’il a mis son système en avant. Qui sait pourtant si la xeirscopie n’est pas destinée à faire son chemin comme la crânioscopie a fait le sien ? Au surplus, comme nous l’avons dit, on ne s’arrêtera pas là. Nous connaissons déjà un homme très-sérieux, employé supérieur au ministère de la guerre en France, qui ne demande que deux lignes de l’écriture d’une personne pour reconnaître si elle a eu, ou si elle aura des garçons ou des filles. Auprès de ces sorciers-là, les crânioscopes et les xeirscopes, si le docteur Sargenkœnig n’est pas le seul de sa bande, font certainement triste figure. »

Xerxès. Ayant cédé aux remontrances de son oncle Artaban, qui le dissuadait de porter la guerre en Grèce, il vit dans son sommeil un jeune homme d’une beauté extraordinaire qui lui dit : — Tu renonces donc au projet de faire la guerre aux Grecs, après avoir mis tes armées en campagne ?… Crois-moi, reprends au plus tôt cette expédition, ou tu seras dans peu aussi bas que tu te vois élevé aujourd’hui. Cette vision se répéta la nuit suivante. Le roi étonné envoya chercher Artaban, le fit revêtir de ses ornements royaux, en lui contant la double apparition qui l’inquiétait, et lui ordonna de se coucher dans son lit, pour éprouver s’il ne se laissait point abuser par l’illusion d’un songe. Artaban, quoiqu’il craignît d’offenser les dieux en les mettant ainsi à l’épreuve, fit ce que le roi voulut, et lorsqu’il fut endormi, le jeune homme, lui apparut et lui dit :

« J’ai déjà déclaré au roi ce qu’il doit craindre, s’il ne se hâte d’obéir à mes ordres ; cesse donc de t’opposer à ce qui est arrêté par les destins. » En même temps il sembla à Artaban que le fantôme voulait lui brûler les yeux avec un fer ardent. Il se jeta au bas du lit, raconta à Xerxès ce qu’il venait de voir et d’entendre et se rangea de son avis, bien persuadé que les dieux destinaient la victoire aux Perses ; mais les suites funestes de cette guerre démentirent les promesses du fantôme.

Xezbeth, démon des prodiges imaginaires, des contes merveilleux et du mensonge. Il serait impossible de compter ses disciples.

Xitragupten. Les Indiens appellent ainsi le secrétaire du dieu des enfers ; il est chargé de tenir un registre exact des actions de chaque homme pendant sa vie.

Lorsqu’un défunt est présenté au tribunal du juge infernal, le secrétaire lui met en main le mémoire qui contient toute la vie de cet homme ; c’est sur ce mémoire que le dieu des enfers règle son arrêt.

Xylomancie, divination par le bois. On la pratiquait particulièrement en Esclavonie.

C’était l’art de tirer des présages de la position des morceaux de bois sec qu’on trouvait dans son chemin. On faisait aussi des conjectures non moins certaines pour les choses à venir sur l’arrangement des bûches dans le foyer, sur la manière dont elles brûlaient, etc. C’est peut-être un reste de cette divination qui fait dire aux bonnes gens, lorsqu’un tison se dérange, qu’ils vont avoir une visite.



  1. Il paraît, d’après la description que les disciples d’Amidas, idole japonaise, font de ce dieu, que c’est l’Être suprême ; car dans leur idée c’est une substance indivisible, incorporelle, immuable, distincte de tous les éléments. Il existait avant la nature ; il est la source et le fondement de tout bien, sans commencement et sans fin, infini, immense, et créateur de l’univers. Il est représenté sur un autel, montant un cheval à sept têtes, hiéroglyphe de sept mille ans, avec une tête de chien, et tenant dans ses mains un anneau en cercle d’or qu’il mord. Cet emblème a beaucoup d’analogie avec le cercle égyptien, que l’on regarde comme un emblème du temps.