Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Marceau

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Henri Plon (p. 444).

Marceau, l’un des généraux les plus renommés de la première république française. La Gazette de Cologne a publié récemment l’histoire suivante, qui lui a été communiquée par son correspondant de Coblentz, et qui forme encore dans cette ville le sujet de toutes les conversations.

On sait qu’au-dessous du fort Empereur-François, auprès de la route de Cologne, se trouve le monument du général français républicain Marceau, qui tomba à Altenkirchen et fut enseveli à Coblentz, sur le mont Saint-Pierre, où se trouve mainténant la partie principale du fort sus-mentionné. Le monument du général, qui est une pyramide tronquée, fut plus tard enlevé, lorsqu’on commença les fortifications de Coblentz. Toutefois, sur l’ordre exprès du feu roi Frédéric-Guillaume III, il fut reconstruit à la place où il se trouve maintenant.

M. de Stramberg, qui, dans son Rheinnischen antiquarius, donne une biographie très-détaillée de Marceau, raconte, en faisant mention du monument de ce dernier, que des personnes prétendent avoir vu le général, de nuit, à différentes reprises, après sa mort, monté sur un cheval blanc et couvert d’un manteau de même couleur (des chasseurs français), se dirigeant vers le mont Saint-Pierre.

Dernièrement, un soldat qui était en faction à minuit sur ce mont dit avoir vu venir à lui un spectre blanc monté sur un cheval gris. N’ayant reçu aucune réponse à son interpellation, le soldat a fait feu trois fois. Une patrouille, étant arrivée au bruit de ces décharges, a trouvé la sentinelle étendue sur le sol, presque évanouie et dans un affreux paroxysme de fièvre. Elle a été transportée à l’hôpital, où elle est tombée dangereusement malade, et où, au milieu du délire, elle n’a parlé que de l’apparition susmentionnée.