Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Mascarades

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Henri Plon (p. 449).

Mascarades. Les Gaulois croyaient que Mythras présidait aux constellations ; ils l’adoraient comme le principe de la chaleur, de la fécondité et des bonnes et mauvaises influences. Les initiés à ses mystères étaient partagés en plusieurs confréries, dont chacune avait pour symbole une constellation ; les confrères célébraient leurs fêtes et faisaient leurs processions et leurs festins déguisés en lions, en béliers, en ours, en chiens, etc., c’est-à-dire sous les figures qu’on suppose à ces constellations. Voilà sans doute, selon Saint-Foix, l’origine de nos mascarades.

On lit, sur les mascarades, cette plaisanterie ingénieuse dans Montesquieu :

On demandait à un Turc, revenu d’Europe, ce qu’il y avait vu de remarquable. « À Venise, répondit-il, ils deviennent fous pendant un temps de l’année ; ils courent déguisés par les rues, et cette extravagance augmente au point que les ecclésiastiques sont obligés de l’arrêter ; dé savants exorcistes font venir les malades un certain jour (le mercredi des Cendres), et, aussitôt qu’ils leur ont répandu un peu de cendre sur la tête, le bon sens leur revient, et ils retournent à leurs affaires. »