Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Merveilles

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Henri Plon (p. 456-457).
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Merveilles. Pline assure que les insulaires de Minorque demandèrent un secours de troupes à l’empereur Auguste contre les lapins qui renversaient leurs maisons et leurs arbres. Aujourd’hui, dit un critique moderne, on demanderait à peine un secours de chiens. Un vieux chroniqueur conte qu’il y avait à Cambaya, dans l’Hindoustan, un roi qui se nourrissait de venin, et qui devint si parfaitement vénéneux, qu’il tuait de son haleine ceux qu’il voulait faire mourir.

On lit dans Pausanias que, quatre cents ans après la bataille de Marathon, on entendait toutes les nuits dans l’endroit où cette grande lutte avait eu lieu des hennissements de chevaux et des bruits de gens d’armes qui se battaient. Et ce qui est admirable, c’est que ceux qui y veriaient exprès n’entendaient rien de ces bruits : ils n’étaient entendus que de ceux que le hasard conduisait là.

Albert le Grand assure qu’il y avait en Allemagne deux enfants jumeaux dont l’un ouvrait les portes les mieux fermées en les touchant avec son bras droit ; l’autre les fermait en les touchant avec son bras gauche.

Paracelse dit qu’il a vu beaucoup de sages passer vingt années sans manger quoi que ce fût. Si on veut se donner cette satisfaction, qu’on enferme, dit-il, de la terre dans un globe de verre, qu’on l’expose au soleil jusqu’à ce qu’elle soit pétrifiée, qu’on se l’applique sur le nombril, et qu’on la renouvelle quand elle sera sèche, on se passera de manger et de boire sans aucune peine. Paracelse assure intrépidement avoir fait lui-même cette expérience pendant six mois. Voy. la plupart des articles de ce Dictionnaire.