Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Nickar

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Henri Plon (p. 492).
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Nickar ou Nick. D’après la mythologie Scandinave, source principale de toutes les croyances populaires de l’Allemagne et de l’Angleterre,

 
Nickar ou Nick
Nickar ou Nick
 
Odin prend le nom de Nickar ou Hnickar lorsqu’il agit comme principe destructeur ou mauvais génie. Sous ce nom et sous la forme de kelpic, cheval-diable d’Écosse, il habite les lacs et les rivières de la Scandinavie, où il soulève des tempêtes et des ouragans. Il y a dans l’île de Rugen un lac sombre dont les eaux sont troubles et les rives couvertes de bois épais. C’est là qu’il aime à tourmenter les pécheurs en faisant chavirer leurs bateaux et en les lançant quelquefois jusqu’au sommet des plus hauts sapins. Du Nickar Scandinave sont provenus les hommes d’eau et les femmes d’eau, les nixes des Teutons. Il n’en est pas de plus célèbres que les nymphes de l’Elbe et de la Gaal. Avant l’établissement du Christianisme, les Saxons qui habitaient le voisinage de ces deux fleuves adoraient une divinité du sexe féminin, dont le temple était dans la ville de Magdebourg ou Megdeburch (ville de la jeune fille), et qui inspira toujours depuis une certaine crainte comme la naïade de l’Elbe. Elle apparaissait à Magdebourg, où elle avait coutume d’aller au marché avec un panier sous le
 
 
bras : elle était pleine de grâce, propre, et au premier abord on l’aurait prise pour la fille d’un bon bourgeois ; mais les malins la reconnaissaient à un petit coin de son tablier, toujours humide, en souvenir de son origine aquatique[1].

Chez les Anglais, les matelots appellent le diable le vieux Nick.


  1. Traditions populaires du Nord. (Revue britannique, 1837.)