Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Pont du diable

La bibliothèque libre.
Henri Plon (p. 551).
Popoguno  ►

Pont du diable. Dans la vallée de Schellenen, en Suisse, l’imagination croit voir partout les traces d’un agent surnaturel. Le diable n’est point, aux yeux de ces montagnards, un ennemi malfaisant ; il s’est même montré assez bonne personne, en perçant des rochers, en jetant des ponts sur les précipices, etc., ce que lui seul, selon les habitants, pouvait exécuter. On ne peut rien imaginer de plus hardi que la route qui parcourt la vallée de Schellenen. Après avoir suivi quelque temps les détours capricieux de cette route terrible, on arrive à cette œuvre de Satan, qu’on appelle le Pont du diable. Cette construction imposante est moins merveilleuse encore que le site où elle est placée. Le pont est jeté entre deux montagnes droites et élevées, sur un torrent furieux, dont les eaux tombent par cascades sur des rocs brisés et remplissent l’air de leur fracas et de leur écume[1].

Le pont de Jouy-aux-Arches, près Metz, était aussi l’ouvrage du diable, aussi bien que l’ancien


pont de Saint-Cloud, qui s’ébranla au seizième siècle, au passage d’un enfant qu’on venait de baptiser, et s’écroula ensuite. Plusieurs autres ponts ont le même nom.

  1. Voyage en Suisse d’Hélène-Marie Williams.