Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Verre d’eau

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Henri Plon (p. 686-687).

Verre d’eau. On prédit encore l’avenir dans un verre d’eau, et cette divination était surtout en vogue sous la régence du duc d’Orléans. Voici comment on s’y prend : on se tourne vers l’orient, on prononce Abraxa per nostrum ; après quoi on voit dans le vase plein d’eau tout ce qu’on veut : on choisit d’ordinaire pour cette opération des enfants qui doivent avoir les cheveux longs.

À côté de la divination par le verre d’eau, par la coupe, qui était usitée en Égypte du temps de Joseph, et qui se pratique encore avec diverses cérémonies, par la carafe, comme l’exerçait Cagliostro, on pourrait placer d’autres divinations qui ont pour élément un corps liquide. M. Léon de Laborde donne le détail de scènes produites au Caire[1] par un Algérien réputé sorcier, lequel prenait l’enfant qu’on lui présentait, le magnétisait par des incantations, lui traçait dans la main certaines figures, plaçait sur celle main un pâté d’encre en prononçant de mystérieuses paroles puis lui faisait voir dans ce pâté d’encre tout ce qui pouvait piquer la curiosité des assistants. Les vivants et les morts y paraissaient. Shakespeare y vint et plusieurs autres. L’auteur d’un vol tout récent fut même découvert ainsi. S’il est vrai, comme l’assure M. Léon de Laborde, que ce récit soit sérieux, c’est fort singulier. Voy. Cagliostro, Oomancie, Harvis, Hydromancie, etc.


  1. Revue des Deux Mondes, août 1833.