Dictionnaire national et anecdotique par M. De l’Épithète/BRIGANDS

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BRIGANDS : les aristocrates appellerent ainsi les incendiaires qui éclairerent leurs châteaux & les dévasterent[1], & les aristocrates n’eurent point tort. On appella à Paris brigands les malheureux qui pillerent Reveillon & les Lazaristes, & à Paris on n’eut point tort. Mais quand les aristocrates armés du Champ-de-Mars, des environs de Saint-Cloud, &c. &c. disoient à leurs soldats : nous allons combattre une ville populace, qui a osé arborer une cocarde qu’elle appelle nationale ; ces séditieux sont des brigands & ne méritent pas que vous les épargniez ; certes, ces aristocrates avoient tort. Quand, dans les petites villes autour de Paris, des fermiers prenoient des troupeaux de vaches pour des brigands, & qu’ils venoient répandre l’alarme, ils avoient tort, si des hommes qui ont peur peuvent avoir tort. Quand on prit le prétexte des brigands pour faire venir le régiment de Flandres à Versailles, un mangeur de saints que je ne nomme pas, avoit le plus grand tort, &c. &c.

  1. Voyez le mot éclairer.