Dictionnaire philosophique/Garnier (1878)/Bdellium

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Éd. Garnier - Tome 17
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BDELLIUM[1].

On s’est fort tourmenté pour savoir ce que c’est que ce bdellium qu’on trouvait au bord du Phison, fleuve du paradis terrestre, « qui tourne dans le pays d’Hévilath où il vient de l’or ». Calmet, en compilant, rapporte que[2], selon plusieurs compilateurs, le bdellium est l’escarboucle, mais que ce pourrait bien être aussi du cristal ; ensuite que c’est la gomme d’un arbre d’Arabie ; puis il nous avertit que ce sont des câpres. Beaucoup d’autres assurent que ce sont des perles. Il n’y a que les étymologies de Bochart qui puissent éclaircir cette question. J’aurais voulu que tous ces commentateurs eussent été sur les lieux.

L’or excellent qu’on tire de ce pays-là fait voir évidemment, dit Calmet, que c’est le pays de Colchos ; la toison d’or en est une preuve. C’est dommage que les choses aient si fort changé depuis. La Mingrelie, ce beau pays si fameux par les amours de Médée et de Jason, ne produit pas plus aujourd’hui d’or et de bdellium que de taureaux qui jettent feu et flamme, et de dragons qui gardent les toisons : tout change dans ce monde, et si nous ne cultivons pas bien nos terres, et si l’État est toujours endetté, nous deviendrons Mingrelie.


  1. Questions sur l’Encyclopédie, neuvième partie, 1772. (B.)
  2. Notes sur le chapitre ii de la Genèse. (Note de Voltaire.)


Bayle

Bdellium

Beau