Dictionnaire portatif de cuisine, d’office, et de distillation/ORGE

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inconnu
Lottin le Jeune (p. 469-470).
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ORGE : espece de bled qui vient sur des tiges plus courtes & plus grêles que le froment. Ses feuilles sont plus larges, & les barbes de l’épi plus grandes & plus piquantes que celles du seigle & du froment barbu. On en distingue de deux sortes, qui n’ont point de différence essentielles pour les qualités.

Orge mondé. On le lave ; on le nettoie bien : on le fait bouillir doucement dans l’eau, pendant cinq ou six heures, jusqu’à ce qu’il soit réduit en crême. On y met, en commençant, un peu de beurre bien frais, & sur la fin un peu de sel. Quand on veut rendre cette bouillie plus agréable, on y met quelques amandes avec un peu de sucre. Si on le veut rafraîchissant, on y met des graines de melons & de citrouilles mondées.

Orge passé : se fait comme l’orge mondé ; on le passe ensuite à l’étamine ; alors il nourrit moins. Mais si, après l’avoir passé, on le fait épaissir sur le feu, il devient aussi nourrissant que l’orge mondé, si l’on en prend la même quantité. On peut mettre du lait dans ces différentes préparations : il en est plus agréable au goût ; mais il ne convient pas dans la fiévre.

Comme l’orge mondé est sujet à s’altérer avec le tems, le meilleur moyen de le conserver bon, est d’y mettre quelques feuilles de laurier : quelque sain qu’il soit préparé, comme nous l’avons dit, l’orge n’est pas propre à faire du pain comme le bled. Il rafraîchit ; mais il nourrit peu.

Observation médecinale.

L’orge est une substance nourrissante, adoucissante, rafraîchissante, qui non-seulement convient à tous les gens sains, mais est un des meilleurs alimens qu’on puisse donner aux personnes délicates, à celles qui sont attaquées de maladies longues, pendant lesquelles la nourriture legere est permise, enfin aux convalescens, dès qu’ils peuvent prendre des alimens.