Dictionnaire pratique et historique de la musique/Détaché
Détaché, n. m. et adj. 2 g. Procédé d’exécution consistant à séparer nettement l’un de l’autre deux ou plusieurs sons consécutifs. Qualificatif de l’effet de ce procédé. On obtient le D., dans le chant, par une articulation distincte de chaque son ; dans le jeu des instruments à clavier, par le relèvement du poignet ; dans le jeu des instruments à vent, par le coup de langue ; dans le jeu des instruments à archet, par le relèvement de l’archet quittant la corde entre chaque note. L. Capet distingue dans le jeu du violon deux sortes de D. : le D. souple, qui demande une simple inflexion des doigts sur la baguette, au début de chaque note, et le D. rude, qui veut une attaque prompte et vigoureuse. En y joignant un arrêt brusque entre les sons, on transforme le D. en martelé. De toutes façons, le D. s’exécute sur une longueur de coup d’archet appropriée au mouvement du morceau ou du passage auxquels il s’applique. C’est en se basant uniquement sur ce fait que beaucoup d’auteurs nomment grand D. celui qui exige toute la longueur de l’archet, moyen D. et petit D. ceux que l’on obtient par des coups d’archet répétés, de moindre longueur. On marque les diverses sortes de D. par des points des points surmontés de petits traits, des traits horizontaux, des soufflets, des accents verticaux.
En ce dernier cas, le D. devient plus
coupant, plus cassant, et prend les
noms de spiccato, staccato, sons piqués.
Les auteurs varient d’ailleurs dans
l’emploi qu’ils font et l’interprétation
qu’ils donnent de ces signes. Le rôle de
l’exécutant est de les traduire selon
l’esprit de la phrase musicale et selon
les possibilités spéciales de son instrument
et de son intelligence artistique.
|| On appelle morceau détaché tout
fragment, complet en lui-même, tiré
d’un opéra, d’une symphonie, etc., et
joué ou publié séparément.