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Dictionnaire pratique et historique de la musique/Pédagogie

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Pédagogie, n. f. Art d’enseigner les commençants. Tosi, en 1723, combat l’opinion de certaines personnes qui s’imaginent « que tout parfait chanteur doit être également excellent maître ». C’est une erreur. Il faut au maître la possession de « qualités communicatives propres à l’enseignement » et de qualités d’observation qui le rendent capable de discerner les facultés de l’élève et d’y approprier sa méthode ; il lui faut de plus une instruction qui lui permette d’expliquer les exemples qu’il donnera ; il faut qu’il sache faire naître le goût de l’étude. Une opposition fondamentale existe entre les buts pédagogiques des professeurs de piano d’ailleurs les plus expérimentés et les plus renommés. D’un côté, on voit diriger les études presque uniquement vers l’acquisition du mécanisme, avec une indifférence singulière pour l’initiation proprement « musicale », puisque des élèves qui ont quatre ans de « cours » n’ont pas encore déchiffré un seul morceau de Bach. D’un autre côté, on voit préconiser la culture générale et la « littérature » de l’instrument, au détriment du fini de l’exécution. « Il ne faut demander le perfectionnement des œuvres ni au débutant, ni à l’élève de moyenne force… Faire connaître le plus de musique possible, voilà le vrai moyen d’élargir la compréhension de l’élève. Le mécanisme gagnera au changement continuel de travail et y acquerra une sûreté, une solidité absolue… » (Blanche Selva.) On met les enfants aux prises avec Bach dès le début. La 1re méthode fait tout apprendre par cœur, depuis les débuts. La 2e, rien ou presque rien. Apprendre par cœur est « encombrer l’esprit et ralentir le travail au profit d’une stérile préoccupation de virtuose. Réservons ce temps précieux à la lecture musicale… » (Selva.) Il y a eu des congrès de l’enseignement musical. Le 5e Congrès de Pédagogie musicale se tint à Berlin, 1911. Les questions de pédagogie musicale ont été l’objet des travaux de sections spéciales dans les Congrès de la Société Internationale de musique tenus à Bâle (1905), Berlin (1907), Vienne (1909), Londres (1911), et dans le Congrès d’histoire de la musique tenu à Paris pendant l’Exposition de 1900, qui les a tous précédés. Il y a eu des sections d’enseignement musical dans les expositions internationales (voir Rapport exposition 1878, classe 7). Les congrès de chant religieux consacrent toujours une ou plusieurs séances à la pédagogie.