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Dictionnaire pratique et historique de la musique/Puy

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Puy, n. m. Au moyen âge, réunion littéraire ou musicale avec concours, prix et exécutions. L’usage en persévéra longtemps. Le lauréat couronné prenait, dès le xie siècles, le titre de « roi ». Un puy de poésie et de musique existait à Londres au xive s., calqué sur les usages français. Il avait des règlements rédigés en français, inscrits en 1320 dans le Liber custumarum des marchands de Londres. Aucune chanson présentée ne devait être « sans douceur de mélodie chantée ». Deux ou trois membres du jury devaient se connaître « en chant et en musique ». Le plus célèbre des puys français fut celui d’Évreux, qui se tenant annuellement, vers 1570-1614, le jour de la Sainte-Cécile, était fréquenté par les meilleurs musiciens du royaume ; sur la liste de ses lauréats figurent les meilleurs compositeurs français, tels que Mauduit, Titelouze, du Caurroy, et encore Orlande de Lassus, G. de la Hèle, etc. Le Puy de musique de Caen, institué en 1671 par fondation particulière, ne dura que jusqu’en 1685 et consistant dans l’attribution annuelle d’un prix pour un motet à deux chœurs décerné après concours. Les puys de palinods, dont le plus célèbre se tenait à Rouen, étaient exclusivement littéraires. Sans prendre le titre de puy, un concours fut fondé au Mans en 1633, comme annexe à la célébration de la fête de Sainte-Cécile, pour la composition de motets dont le meilleur recevait pour prix une croix en or. Le concours eut lieu annuellement jusqu’en 1732.