Dictionnaire pratique et historique de la musique/Registre

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Registre, n. m. 1. Étendue d’une voix ou d’un instrument. Dans un sens plus précis, série de sons produits par un même mécanisme vocal ou instrumental ; partie de l’étendue totale d’une voix. Les locutions : R. de poitrine, R. de tête, employées pour le chant, sont impropres, car la voix se produit dans tous les cas au niveau de la glotte. Les professeurs qui en combattent l’usage proposent de distinguer dans chaque voix les R. épais et mince, ou les R. épais supérieur et inférieur, pour les voix graves, épais et mince, supérieur et inférieur, pour les voix élevées. Le professeur Garnault se sert du laryngoscope pour délimiter les R. des voix selon les mouvements du larynx pendant la phonation. Mackenzie adopte deux R. : le R. thoracique dans lequel le ton est élevé par l’élongation des cordes vocales et l’augmentation de leur tension pendant le chant ; le R. de tête dans lequel on arrive au même résultat en les raccourcissant graduellement et en les tendant moins. « Les mots R. épais et mince ont l’inconvénient de supposer que l’on connaît bien la relation entre l’épaisseur des cordes vocales et la note fondamentale laryngienne, ce qui n’est pas exact, pour le moment du moins » (Marage). La théorie des deux R. a été souvent combattue : Marage la justifie par l’expérience, en se servant d’un instrument enregistreur, le cardiographe de Marey, qui inscrit le mouvement de contraction accompli par le muscle crico-thyroïdien au moment du passage de la voix de poitrine à la voix de tête. || 2. Règles de bois qui font partie d’un sommier et qui, manœuvrées par des tirants, ou des pédales, ou des boutons à pression, ouvrent et ferment le vent aux jeux de l’orgue. Les R. de combinaison donnent à l’organiste la faculté de mêler les jeux comme il l’entend, et de les appeler au moment voulu. À Saint-Sulpice, un seul R. de combinaison gouverne vingt-six jeux.