Dictionnaire pratique et historique de la musique/Virgule

La bibliothèque libre.
◄  Virginale
Virtuose  ►

Virgule, n. f. Signe emprunté à la ponctuation du langage et employé aux xviie et xviiie s. pour exprimer des formules d’ornementation mélodique. Son acception, comme celle de la plupart des signes analogues, varie selon l’époque et selon l’école. D’après Mersenne (1636), chez les luthistes français vers 1636, la virgule seule, la virgule précédée d’un point, la virgule suivie d’un point, avaient respectivement pour effets :


\language "italiano"
\score {
\relative do'' {
  \time 2/4
  \partial 4 re16[(->^\markup \fontsize #3 { \bold "’"} mi re8]) \bar "||" 
  \partial 4. sol,4^>^\markup \fontsize #3 { \bold ".,"} la8 \bar "||"
  sol32[\(-.^\markup \fontsize #3 { \bold ",.____________"} sol-. sol-. sol]-. sol[-. sol-. sol-. sol]\)-. s 
}
\layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove Time_signature_engraver
             }
    indent = 0\cm
        \context { \Score
               \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/32)
    }
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}


Le joueur de viole anglais Chr. Simpson se sert en 1659 de la virgule, de deux virgules superposées et du point et virgule pour noter les effets :


\language "italiano"
\score {
\relative do'' {
  \time 4/4
  do2 do8(^\markup \fontsize #3 { \bold "’"} sib4.) \bar "||" 
  do4 re16[( do sib8])^\markup \fontsize #3 { \center-column { \bold "," \bold "’"} } la2 \bar "||" do4 do16[^\markup \fontsize #3 { \bold "’"} sib do sib do sib do sib] \bar "||"
}
\layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove Time_signature_engraver
             }
    indent = 0\cm
        \context { \Score
               \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/32)
    }
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

Chez le compositeur français d’Ambruis (1685), la virgule exprime un bref mordent. Chez le claveciniste d’Anglebert (1689), elle exprime le pincé :


\language "italiano"
\score {
\relative do'' {
  \time 2/8
  do16[^\markup \fontsize #3 { \bold "’"} si do8] \bar "||"
}
\layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove Time_signature_engraver
             }
    indent = 0\cm
        \context { \Score
               \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/32)
    }
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

Il en est de même, chez Rameau (1731).

Chez Couperin (1717) qui est un instrumentiste, la virgule, retournée ou non, est une sorte de point de respiration, un signe pour le phrasé, tandis qu’elle signifie l’accent, ou appogiature, chez L’Affilard (1635), Walther (1732), Rameau (1731). On remarque souvent chez les anciens maîtres la virgule retournée, la tête en bas. C’est un signe d’agrément qui exprime une sorte de port de voix ou d’appoggiature (accent) inférieure.