ALLÈGE, s. m. Mur mince servant d’appui aux fenêtres, n’ayant que l’épaisseur du tableau, et sur lequel portent les colonnettes ou meneaux qui divisent la croisée dans les édifices civils (1). Pendant les XIe, XIIe et XIIIe siècles, les allèges des croisées sont au nu du parement extérieur du mur de face.
Au XIVe siècle, la moulure ou les colonnettes qui servent de pied-droit à la fenêtre et l’encadrent, descendent jusqu’au bandeau posé à hauteur de plancher, et l’allège est renfoncé (2), indiquant bien ainsi qu’il n’est qu’un remplissage ne tenant pas au corps de la construction. Au XVe siècle, l’allège est souvent décoré par des balustrades aveugles, comme on le voit encore dans un grand nombre de maisons de Rouen, à la maison de Jacques Cœur à Bourges (3) ; au XVIe siècle, d’armoiries, de chiffres, de devises et d’emblèmes, comme à l’ancien hôtel de la cour des comptes de Paris (4), bâti par Louis XII, et dans quelques maisons d’Orléans. La construction de cette partie des fenêtres suit ses transformations. Dans les premiers temps, les assises sont continuées, et l’allège fait corps avec les parements extérieurs ; plus tard, lorsque les allèges sont accusés à l’extérieur, ils sont faits d’un seul morceau posé en délit ; quelquefois même, le meneau descend jusqu’au bandeau du plancher, et les deux parties de l’allège ne sont que des remplissages, deux dalles posées de champ, parfaitement propres à recevoir de la sculpture.