Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Eschif

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ESCHIF, s. m. Petite fortification flanquante que l’on faisait pour défendre les approches d’une porte, pour enfiler un fossé, lorsque les enceintes des villes consistaient en une simple muraille. Souvent les eschifs étaient des ouvrages en bois que l’on établissait provisoirement si le temps ou les ressources manquaient pour élever des tours. Lebeuf, dans son Histoire de la ville d’Auxerre[1], dit qu’à la fin du XIVe siècle, on éleva autour de la ville d’Auxerre plusieurs eschifs. « On démolissoit en certains endroits et on rebâtissoit en d’autres ; on donnoit la forme de véritables tours à ce qui, auparavant, n’étoit qu’un simple eschif ; en un mot on fortifioit la ville à proportion du produit des octrois que les rois Charles V et Charles VI avoient accordés. » Après un siège durant lequel les murailles avaient été endommagées et les tours démantelées, on posait sur les courtines des eschifs (1) pour commander les dehors, pendant qu’on faisait exécuter les réparations jugées nécessaires[2].

  1. Mém. concern. l’hist. civ. et ecclés. d’Auxerre, par l’abbé Lebeuf, publ. par MM. Challe et Quantin. Auxerre, 1855. T. III, p. 279.
  2. Des anciennes fortifications de Blois. Civitat. orbis terrarum, 1574.