Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance/Bicoque
BICOQUE, s. m. (biquoque, bicoquet). Habillement de tête du xve siècle.
L’auteur anonyme du Costume militaire des Français en 1446[1] décrit ainsi le bicoque : « Et premièrement, les biquoques sont de faczon à que sur la teste, en telle forme et manière come ancienement les bacinez à camail souloient estre, et d’autre part vers les aureilles viennent joindre aval, en telle forme et faczon comme souloient être les berniers[2]. »
Les miniatures des manuscrits du milieu du xve siècle nous montrent en effet un assez grand nombre d’habillements de tête qui ne sont plus le bacinet, ne ressemblent point à la salade ni à l’armet ; qui, de forme ovoïde, enveloppent exactement la tête, s’ouvrent en deux, au droit des oreilles et sont munies d’un viaire à clavettes. C’est évidemment là ce que notre auteur anonyme appelle biquoque (fig. 1[3]). Ce casque s’ouvre en deux au moyen de charnières et de crochets. Le viaire qui renforce la coque antérieure est maintenu par des clavettes. En A, est tracé le géométral du bicoque avec et sans viaire.
Cet habillement de tête ne paraît pas avoir été longtemps usité. En effet était-il défectueux : un coup de masse sur les charnières les pouvait fausser et faire que l’homme d’armes ne pût se débarrasser de son casque sans recourir à un serrurier. Le seul avantage de cette défense était de ne présenter aucune prise à la lance, mais l’homme d’armes devait étouffer dans cet œuf de fer.