Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe/AIGNÉ
AIGNÉ, Aigneium. Commune cadastrée, dont l’étymologie du nom vient de ce qu’on y élevait des Agneaux, lorsque, vers le 9.e siècle, l’on établissait dans chaque localité l’espèce de bétail qu’on jugeait y devoir le mieux réussir. Du troisième canton, de l’arrondissement, et à 9 kilom. 3 hectom. N. O. du Mans ; jadis dans les Quintes, de l’évêché, et de l’élection de la même ville. Distance légale, 10 kilom.
description. Bornée au N. et au N. O. par la commune de Lavardin ; au N. E. et à l’E. par celle de Milesse ; au S. S. E. par Trangé ; au S. par Chaufour ; au S. O. et à l’O. par Degré. Cette commune a une forme irrégulière, qu’il serait difficile de décrire : son plus grand diamètre, du N. au S., est de 5 kilom. ; de l’E. à l’O., 4. kilom.
Le bourg, situé à mi-côte, vers la moitié du diamètre vertical de la commune, aux deux neuvièmes de l’extrémité E., et au sept neuvièmes de celle O., du diamètre horisontal, se compose d’un petit nombre de maisons éparses autour de l’église. Une partie du bourg de Milesse, qui en est voisin, forme une espèce de hameau de la commune d’Aigné, comprenant une trentaine d’individus.
L’église voûtée en bois n’a rien de remarquable ; les ouvertures de la principale porte et des croisées sont cintrées, ce qui indique une assez haute antiquité. Le clocher n’est qu’un simple mur terminé en pignon, placé au-dessus de la principale porte, à l’O., dans lequel deux ouvertures parallèles, cintrées par le haut, laissent place chacune pour une cloche ; genre de construction fort simple, et qui, avec la forme des ouvertures, doit la faire remonter aux 12.e ou 13.e siècles : on appelle Campanille ce genre de clocher. Le cimetière, qui entoure l’église, est clos de murs bien entretenus.
population. Portée jadis, c’est à dire avant la révolution, à 76 feux, aujourd’hui à 160, elle se compose de 358 individus mâles, et de 376 individus femelles ; total 734, dont 4.6 dans le bourg.
Mouvement décennal. De 1803 à 1812, inclusivement : mariages, 58 ; naissances, 138 ; décès, 127. De 1813 à 1822, incl. : mariages, 71 ; naissances, 172 ; décès, 117.
histoire ecclésiastique. L’église est dédiée à S. Jean-Baptiste ; la fête patronale ou assemblée, a lieu le jour de la fête de ce saint, le 24 juin, ou le dimanche le plus prochain, suivant que le décide le curé-desservant. La cure était autrefois à la présentation du chapitre royal de Saint-Pierre du Mans.
histoire féodale. La seigneurie de paroisse était un membre du marquisat de Lavardin, dont Aigné est peu éloigné. Il y avait dans la commune la terre et fief de la Houltière, situés à 8 hectom. au N. N. E. du bourg.
hydrographie. Le ruisseau de l’Autonnière, qui a son article particulier, arrose la commune au S. ; celui de la Crochardière, qui passe près et à l’O. du bourg, coule du N. au S., ainsi que celui de Morand, qui sépare Aigné de Milesse ; celui des Forges, coule du N. O. au S. O. Ces trois derniers se jettent dans celui de l’Autonnière, après 3 kilom. de cours pour le premier, 2 kilom. pour le second, et 4 kilom pour le dernier.
géologie. Terrain montueux, calcaire, formé par une colline qui, partant de l’E. de la commune, se dirige au N. O., à l’O. et au S. O, en formant trois petits chaînons.
histoire naturelle : Minéralogie. Fer hydroxidé oolitique en grains ; marne argileuse, à la ferme de Long-Boyau.
cadastrement. Le total de la superficie de la commune est de 1,254 hectares, 99 ares, 90 centiares[1], savoir :
Terres labour., 858 hect, 44 ar., 00 cent. ; en 5 classes, de 7 fr. 50 c., 11-40, 21-90, 37 fr., 57 fr. 60 c. — jardins, 15-06-70 ; 2 cl., 57-60 et 77 fr. — Prés, 150-54-10 ; 4 cl., 15 fr. 20 c., 52-20, 80, 105 fr. — Pâtures, 17-79-70 ; 2 cl., 7 fr. 60 c. et 15 fr. 20 c. — Landes, 11-46-90 ; 2 cl., 1 fr. 40 c. et 3 fr. — Bois taillis, 148-99-0 ; 3 cl., 13-10, 23 fr., 32 fr. 50 c. — B. futaies, 0-96-10 ; 2 cl., 23 et 32 fr. 50 c. — Superf. des maisons, 9-79-40 ; à 57 fr. 60 c. Objets non imposables : Presbyt., jard., égl., cimet., 0-40-0. ~ Rout. et chemins, 30-45-0. ~ Riv. et ruisseaux, 3-09-0. = 140 maisons, en 10 classes, de 8 à 45 fr.
Le Total du Revenu imposable est de 40,560 fr. 52 c.
contributions. Foncier, 5030 fr. ; personnel et mobilier, 298 fr. ; portes et fenêtres, 78 fr ; 4 patentés : droit fixe, 19 fr. 50 c. ; dr. proportionnel, 2 fr. ; Total, 5427 fr. 50 c. Perception de Lavardin.
culture. Sol inégal, coupé, divisé par de fortes haies bien boisées; terrain argileux, assez fertile, produit froment, orge, seigle, en majeure partie ; avoine, menus ou méteil, pommes de terre, trèfle, chanvre.
Assolement quadriennal ; 7 fermes principales, beaucoup de petites fermes ou bordages ; 42 charrues.
commerce agricole. Exportation d’une petite partie des céréales, le surplus consommé par les habitans ; graine de trèfle, chanvre et fil, cidre, bois, menues denrées ; élèves de bestiaux, porcs gras, etc.
marchés fréquentes. Le Mans, Conlie.
routes et chemins. La route du Mans à Mayenne, par Conlie, traverse la commune à l’E. ; les chemins vicinaux sont généralement de difficile exploitation.
habitations et lieux remarquables. La Houltière, maison ancienne ; l’ancien Presbytère, dans le bourg, très-jolie maison bourgeoise aujourd’hui. La Poterie, ferme, dont le nom semble indiquer une fabrique qui n’existe plus.
etablissemens publics. Mairie, succursale. Bureau de poste aux lettres au Mans.
- ↑ Nous prévenons ici, une fois pour toutes, que nous avons préféré employer les dénominations métriques, plutôt que celles d’arpens, peiches et mètres, adoptées par le cadastre, et qui peuvent induire en erreur, en faisant confondre les anciennes mesures du même nom, avec celles-ci. Les centiares, sont la même chose que les mètres du cadastre.