Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe/BALLON

La bibliothèque libre.
BANJAN  ►

BALLON, BALON, Balaonis, Balaonem, Balaum Castrum, petite ville située sur la rive gauche de la rivière d’Orne N.-E.[1], qui tire son nom, dit-on, de la forme de l’éminence sur laquelle elle est située, ce qui serait inexact. Commune chef-lieu de canton, composée jadis de deux paroisses, S.-Georges et S.-Mars de Ballon, S.t-Georgius et S.t-Medardus de Balladone, à laquelle a été réunie par décret du 10 août 1809, la paroisse et commune de S.-Ouen-des-Ponts, S.t-Audoenus de Pontibus Ornœ ; de l’arrondissement et à 18 kilom. 5 hect. au N. du Mans. Ballon était jadis chef-lieu du doyenné de son nom, de l’archid. de Saosnois, du dioc. et de l’élect. du Mans. — Distances légales du Mans, 23 kilom.

Descr. Bornée au N. par Lucé-sous-Ballon et Congé-sur-Orne ; au N. E. par Congé et Mézières ; à l’E. par Courcemont ; au S. E. et au S. par cette dernière, Courcebœufs et Souligné ; au S. O., à l’O. et au N. O., par Montbizot, Teille et Lucé. Diam. du N. au S., environ 6 kil. ; de l’E. à l’O. 7 kil. — La ville, proprement dite, située sur une colline élevée, et non sur une butte arrondie, se compose d’une rue principale et assez longue, détendant du N. O. au S., à partir du château ; de quelques petites rues latérales, et d’une partie détachée, appelée rue d’Orne, située en deçà des ponts qui traversent la rivière de ce nom. La ville possède une église peu remarquable, mais fort ancienne, une halle, un champ de foire, nouvellement disposé, et que l’on nomme Champ-Coutard, parce que le terrain sur lequel il est établi a été acquis par le général de ce nom, qui l’a fait entourer de belles terrasses et planter à ses frais ; un hôpital et des puits publics fort profonds. Le bourg de S.- Mars, qui y est réuni, éloigné de 1 kilom. au S.-E., se compose d’une petite rue qui s’étend du N. au S., et d’une église intéressante par sa porte latérale, ses énormes piliers à chapiteaux en feuillages, ses arcades et ses ouvertures semi-ogives caractérisant le style du 11.e siècle, ou de transition. Sa flèche hexagone et ses contreforts semblent lui être postérieurs. S.-Ouen n’a plus d’église : elle était située à 12 hectares au N. O. de Ballon, dans un lieu où il n’existe pas d’agglomération de maisons. Le cimetière de Ballon, qui entourait l’église autrefois, a été transféré un peu hors et au S. de la ville.

populat. Portée jadis à 448 feux, S.-Mars et S.-Ouen compris, la commune en contient actuellement 833, qui se composent de 1867 individus mal., 2274 fem., tôt. 4141, dont 1208 dans la ville proprement dite, 152 dans la rue d’Orne, 244 dans le bourg de S.-Mars.

Mouv. décenn. De 1803 à 1812, inclusivement : mariages, 286 ; naiss., 1132 ; déc., 1045. — De 1813 à 1822 : mar., 291 ; naiss., 1273 ; déc. 948.

hist. eccles. L’église de la ville, sous l’invocation de S. Georges, était à la présentation de l’abbé de la Couture du Mans, ainsi que celle de S.-Mars sous l’invocation de S. Médard. Celle de S.-Ouen à la présentation de l’abbé de S. Vincent. Forte assemblée à Ballon le dimanche le plus près du 10 août, fête de S. Laurent, avec foire le lendemain ; assemblée dans le bourg de S. Mars, le dimanche le plus prochain du 8 juin, fête de S. Médard. Outre ses églises, Ballon avait une chapelle à l’hôpital, à la présentation des administrateurs ; celles de la Maison-Dieu et du château, à la présentation du seigneur ; enfin celle de S. Laurent de S.-Mars, à la présentation de l’évêque diocésain. Ballon est aujourd’hui une cure cantonnale, dont le vicaire dessert l’église de S.-Mars. — L’établissement que possédait à Ballon l’ordre des Templiers fut réuni, après la dissolution de cet ordre, à la commanderie de Guéliant, de l’ordre de S.-Jean-de-Jérusalem.

hist. féod. Ballon était une châtellenie, érigée plus tard en marquisat, qui passa par alliance, de la maison le Roi de Chauvigni dans celle de S.-Gelais de Lansac, et de celle-ci, également par mariage, dans celle de Vassé, de qui l’avait acquis de M. le Vayer de la Davière, qui mourut asphixié, ce qui le fit passer à sa sœur M.me la Comtesse de Sourches, de qui l’a acheté M.me de Maupeou, mère de M.me Levayer de la Davière, qui vient d’hériter par la mort de sa mère du château et de ce qui reste de cette propriété. La juridiction du marquisat de Ballon s’étendait sur cinq ou six paroisses : elle était exercée par un bailli, un procureur fiscal et un greffier.

« On trouve parmi les signataires de la donation que Robert de Bélesme fait en 1092 de l’église de S. Léonard, aux religieux de Marmoutier, celle d’un Guénébaud de Ballon »

Les premiers documens que l’on peut extraire du recueil intitulé Noms féodaux, publié récemment, ne remontent pas au-delà de l’an 1405. Nous verrons, à leur suite, l’histoire être plus instructive, et reculer nos connaissances de près de 400 ans. — En 1405, Olivier de Prèz ou Deprèz fait aveu de la Châtellenie et terre seigneuriale de Ballon. Jean de Beaumont, à cause d’Isabeau de Combe sa femme ; Gui de Jupilles, sire de Champront ; et Jean de Tucé, chevalier, relevaient de lui — 1469, autre aveu de Jacques de Surgières, chevalier, seigneur de la Flocelière, et de Renée de Maillé son épouse. Jean de l’Espinart, Gilbert du Puy, Guill, de Tucé, chevaliers ; Jean de la Fontaine, Jaquet Maridort, Colas de Montguyon, écuyers, relèvent d’eux. — 1487, autre aveu par René de Surgières, chevalier, seigneur de la Flocelière et de Cerisay. — 1533, aveu par Guy le Roi, chevalier. — 1565, aveu pour la même châtellenie et la terre de Combras, par Jacques d’Invrée, chevalier. Tiennent de lui, Agnès de Renti, veuve d’Ant. le Vasseur, chevalier ; et Meri le Clerc, écuyer, à cause de son fief de la Braudière, paroisse de Montbizot. — 1566, aveu de Jacques Dynurse, gentilhomme de la chambre du Roi (Charles ix). — 1572, Nicole le Roy (v. plus haut, à la date de 1533), veuve du Sénéchal d’Agenois, capit. des gardes du corps, fait aveu de la terre de Ballon ; et à la même date, Diane de France, duchesse de Montmorency et de Châtelleraut, en fait également aveu, contradiction que nous n’expliquons que par une réversion à la couronne à défaut d’hoirs, et par un don de Charles IX, à Diane, qui était sa sœur naturelle, fille de François II. — 1586, Nicolle, veuve d’Arthus de Cossé, maréchal de France, c.te de Secondigny et fille de feue Radegonde de Maridor, tient la terre et seigneurie de Ballon. — 1652, aveu fait au nom des mineures Armande et Marie de Lusignan de S.-Gelais, chevalier, sieur de Lansac. — 1685, autre par Antoinette Raffin, femme de Gui de Lusignan de S.-Gelais. — 1739, enfin, semblable aveu est fait pour les mêmes terre et châtellenie, par Ch. Armand, marquis de Vassé.

La terre de Thouars, située à 2 kilom. au N. E. de Ballon, donne lieu aux aveux faits de 1666 à 1671, pour la haute justice sise en cette terre, par Georges le Vasseur, chevalier, seigneur de Thouars, capit.-colon. d’un régiment d’infanterie, fondateur des églises de S.-Mars, Ballon et Mézières-sous-Ballon, fils de feu Louis le Vasseur, chev., seigneur de Cognan et autres lieux. Il est impossible d’entendre le mot fondateur autrement que descendant du ou des fondateurs : le style ancien de l’architecture de ces églises s’oppose à toute autre interprétation. On voit par l’aveu de 1565 ci-dessus, que Thouars relevait de la seigneurie de Ballon.

Historique. Placé entre le Maine et le Saosnois, et pour ainsi dire sur la frontière du Perche et de la Normandie, le château de Ballon, situé sur une éminence considérable, défendue par une rivière qui coule au pied, et dominant à peu près de toutes parts une plaine sur laquelle la vue s’étend à plusieurs lieues, offre une situation qu’on pourrait croire unique comme point de défense militaire, si le résultat des sièges qu’il a soufferts, ne prouvait que sa position était loin de le rendre imprenable.

C’est une erreur de dire, comme le fait Lepaige, trompé par les historiens qu’il cite, et comme nous paraîtrions l’avoir été nous-même, page lxxxiv du Précis, si nous n’avions témoigné du doute sur ce fait, que Guillaume Ier, comte de Bélesme, ayant pris parti pour son frère Avesgaut, évêque du Mans, contre le comte du Maine Herbert dit Eveille-Chien, une bataille fut donnée près de Ballon, dans laquelle Foulques fils aîné de Guillaume fut tué, et Robert son puîné, percé de coups et fait prisonnier, ce qui causa la mort de Guillaume Talvas. C’est dans une guerre que Guillaume eut à soutenir contre Richard II, duc de Normandie, et à la bataille de Blavon, que cet événement eut lieu ; on ne sait point d’ailleurs où est ce Blavon : ce ne peut être Port-Louis en Bretagne, situé sur le Blavon, et qui en portait le nom autrefois ; il est plus probable que c’est Blèves (voir cet article), dans le Saosnois. Au surplus, ce qui est certain, c’est, comme nous l’avons dit à la page citée, que Robert I.er, ayant succédé à son père, au comté du Perche et d’Alençon, la guerre eut lieu entre lui et le comte Hubert aidé des Normands, que Ballon fut pris et repris par les deux partis, et que Robert fut assassiné « à coups de hache comme un porc » dit Orderic Vital, à titre de représailles, par trois des fils de Gautier de Saldaigne (que le même historien et Guillaume de Jumièges, nomment Gaultier-Sor, Gautier de Sordains), qui vengèrent ainsi la mort de leur père et de deux de leurs frères, faits prisonniers près de Ballon et que les Percherons avaient pendus inhumainement.

L’histoire ne dit point comment Maugerde Saint-Sauveur, fils de Néel vicomte du Côtentin, eut en dot Ballon, en épousant la sœur de Robert I.er duc de Normandie, vers l’an 1029. Il est à croire que Robert, qui était l’ennemi juré du comte d’Alençon, de Bélesme et du Saosnois, obtint cette place d’Herbert Eveille-Chien, pour prix du secours qu’il lui avait accordé contre Guillaume Talvas, afin de s’en faire un établissement d’où il pût contenir ou inquiéter son ennemi à son gré.

Ballon, après la conquête du Maine par Guillaume-le-Conquérant, suivit le sort de la province et se trouva sous la domination des Normands, disent plusieurs historiens ; mais nous venons de voir qu’il était sous cette domination bien avant cet événement. Robert dit Courtes-Heuses, voulant se mettre en possession du duché de Normandie du vivant de son père, Guillaume-le-Conquérant, s’empara du Maine et ravagea les environs de Ballon, qu’il prit, disent quelques historiens.

En 1087, ainsi que nous l’avons écrit page xcil du Précis, Hélie de la Flèche, profitant du différent qui existe entre les deux fils du Conquérant, Robert et Henri, qui se disputent le Maine à main-armée, s’empare du château de Ballon. Hélie y fait sa résidence et y soutient une guerre obstinée contre Robert Talvas II de Bellême, surnommé Robert-le-Diable, à cause de sa méchanceté, lequel ayant surpris Hélie dans le bois de Dangeul, le 28 avril 1098, le livre à Guillaume-le-Roux. En 1099, le roi d’Angleterre, obligé d’abandonner le siège du Mans, se retire à Ballon, dont Payen de Montdoubleau lui facilite la prise en lui livrant un petit fort nommé la Motte, qui lui donne entrée dans le château. Mais Guillaume-le-Roux s’étant retiré de Ballon faute de vivres, Foulques-le-Réchin, comte d’Anjou, allié du comte Hélie, vient assiéger Robert de Bélesme, à qui Guillaume avait confié la défense de Ballon. Robert qui n’a que 300 hommes sous ses ordres, fait une sortie si heureusement, qu’il prend Foulques au dépourvu, le bat, le met en fuite et rentre dans le château avec tout le bagage des Manceaux et 140 nobles qu’il fait prisonniers. Guillaume-le-Roux revient dans le Maine au mois de juillet suivant, et fait lever le siège de Ballon, ce qui permet à Robert de reparer les fortifications de cette place, à la fin de l’année 1098 et au printemps de 1099, et de faire construire les huit forts du Saosnois et les tranchées qui les liaient, encore renommées dans notre histoire sous le nom de Fossés de Robert-le-Diable. — En 1200, Ballon, que tenait Jean-sans-Terre, et que défendait Guillaume de Burelin, fut pris par Philippe-Auguste, qui fit démolir le château : il fut rebâti depuis, ce qu’annonce bien sa construction actuelle, d’un style postérieur à celui des premiers temps de son histoire. — En 1417, les Anglais s’emparèrent de Ballon et le rendirent lors de la trêve de 1444, qui régla le mariage de Marguerite d’Anjou avec le roi d’Angleterre Edouard III. — Enfin, en 1789, au moment où une émeute générale semblait être dans les provinces le présage des événemens du 14 juillet ; où des brigands qui étaient partout et qu’on ne voyait nulle part, jetaient la terreur et l’exaspération dans les esprits, de malheureux paysans aveuglés, de Nouans, de Meurcé, de Lucé, et des autres paroisses de la plaine au N. O. de Ballon, se portent à la terre de M. Cureau, à Nouans, pour s’emparer de lui et de son gendre M. de Montesson, qu’ils accusent d’être dans le pays les auteurs de la disette factice dont on se plaignait alors ; les poursuivent et les atteignent à Ballon, où ils veulent forcer les habitans à se joindre à eux. En vain les Ballonais font-ils tous leurs efforts pour sauver ces deux citoyens : ces furieux n’entendent rien et les deux victimes sont sacrifiées. Plusieurs de ces misérables assassins furent peu après condamnés à la roue et à la potence, et exécutés.

antiq. L’excellente position militaire du château de Ballon, a fait présumer à quelques personnes que ce lieu a pu être dans l’origine un camp, un castrum romain. Non-seulement le temps n’y a fait découvrir jusqu’ici aucuns vestiges d’antiquités propres à justifier cette présomption, mais encore, nous pensons que la position du bourg de Montbizot, et du château de Montigny, qui en est voisin, au confluent de la Sarthe et de l’Orne, eussent offert une situation bien plus avantageuse et bien plus dans le système de castramétation des Romains, puisqu’il n’aurait fallu qu’un vallum, fossé avec parapet, de 2 kilom. 1/2 d’étendue seulement, pour retrancher ce camp de toutes parts. Guillaume-le-Roux sut profiter de cette excellente position où il campa, quand il vint assiéger le Mans en 1099. — Le château de Ballon ne consiste plus aujourd’hui qu’en une assez grosse tour, accompagnée de tourelles, placée sur l’extrémité N. O. de la plate-forme sur laquelle il était construit. La forme de son architecture, et surtout ses ouvertures de croisées carrées, divisées par des croix en pierre, annoncent une reconstruction telle que l’indique l’histoire, postérieure à Philippe-Auguste. Il est impossible de voir rien de plus agréable que le paysage que l’on découvre du haut de cette tour, déguisée par un toit en ardoise qui la moderne désagréablement. Un mur d’enceinte dégradé, flanqué autrefois de plusieurs autres tours, donne encore quelque idée de l’étendue de cette forteresse, entourée de larges fossés qui, dit-on, étaient remplis d’eau jadis, ce qu’il n’est pas facile de concevoir. Il existe un souterrain qui conduit des caves du château à celle de l’auberge de la Tête-Noire, passant sous toute la longueur de la grande rue. — Les travaux faits récemment pour disposer le champ de Foire, ont mis à découvert plusieurs pièces de monnaie de cuivre et une d’argent, du temps du roi Jean. Les premières paraissent être des deniers, celle d’argent était un gros tournois, frappé à Tours en 1358.

hist. civ. « Jehannot d’Inverse, escuyer d’Escuyrie du Roy, seigneur de la chastellenie de Ballon, assista par Julian Portier son procureur » à l’arrêté et proclamation de la Coutume du Maine, par les trois États de la Province, le 9 octobre 1508. — La maladrerie-Aumônerie ou Maison-Dieu de Ballon, cédée d’abord à l’ordre de S.-Lazare, fut réunie en 1697 à l’Hôtel-Dieu de Ballon. Cet Hôtel-Dieu, créé vers la fin du 9.e siècle et desservi en 1789 par trois sœurs libres, jouissait de 2964 fr. de rentes, sans y comprendre ce qui était payé en nature, et n’avait perdu que 211 fr. par la révolution : son revenu actuel peut être évalué à 7,000 fr. environ, argent, grains et autres denrées. — Ballon avait autrefois un grenier à sel, qui en consommait 14 muids : le muid pesait 2800 livres. — Cette ville est la patrie du lieutenant-général comte de Coutard, nommé député en décembre 1827. V. la Biographie ou nous donnons aussi un article sur M.Me  de Maupeou.

hydrog. Rivière de Sarthe passant à l’extrémité O. de la commune, sur l’ancien territoire de S.-Ouen ; de l’Orne, dont nous avons indiqué le cours au commencement de cet article ; ruisseau de Runan, venant de Nouans, arrosant S.-Ouen et se jetant dans l’Orne. — Moulins à blé de Chassé, sur la Sarthe ; de Thouars, Poissac, Courvarin, sur l’Orne.

géolog. Terrain montueux depuis Ballon jusqu’à l’extrémité E. et N. E. de la commune, formé, comme nous l’avons dit déjà, par un banc calcaire dont l’épaisseur est de plus de trente mètres, puisqu’on a trouvé des coquilles fossiles à cette profondeur, ainsi que du Lignite, en creusant un puits. Glauconie calcaire, appelée teigne sur le lieu, recouverte par une couche peu épaisse d’argile ; elle renferme de nombreux débris de corps organisés des genres Ammonite, Peigne, Huître, Trigonie, Griphée, la Térébratule spathique, l’Orbitolite concave, etc. On y a observé des ossemens de la mâchoire d’une espèce de Crocodile appartenant au sous-genre Gavial. Amas considérable de calcaire concrétionné stratiforme trouvé dans un puits dont il obstruait la source.

Fontaine minérale ferrugineuse à la Peur-au-Prêtre, territoire de S.-Mars.

hist. nat. Plant. rar. Hippuris vulgaris, Linn.

divis. des terr. En labour, 2746 hect. ; vignes, 66 ; jardins, 66 ; prair. natur., 403 ; bois taillis, 84.

contrib. Foncier, 21,065 fr. ; personn. et mob, 2,965 f. : port, et fen., 1,040 fr. ; 152 patentés : dr. fixe, 1,035 fr. 50 cent. ; dr. proport., 393 fr. 85 cent. Tot., 26,499 fr. 35 cent. — Chef lieu de perception.

cultur. Terres argileuses en général, argilo-calcaires dans quelques parties, argilo-sablonneuses vers l’est surtout. Un tiers des cultures en froment, un autre tiers en orge ; avoine et très-peu de seigle, si ce n’est à l’E., où l’on cultive aussi le maïs. Beaucoup de chanvre, de trèfle pour graine, de foins ; légumes, pommes de terre, pois et haricots, etc. Elèves de chevaux, de taureaux, de génisses, peu de moutons et d’abeilles. Beaucoup d’arbres à fruits. — Moitié à peu-près de grosses et moyennes fermes, le reste en petites et bordages. — Assolement quadriennal dans les premières, triennal dans les autres. 130 charrues. Agriculture perfectionnée depuis 25 ans ; plus de landes.

comm. agric. Exportat. de grains, de graine de trèfle, de chanvre et de fil, de cidre, de jeunes chevaux et bestiaux, de porcs gras et d’oies grasses, de beurre estimé, d’œufs, etc. Vins consommés sur le lieu.

L’ancien boisseau de Ballon équivaut : comble, à 6 décal. 284 millièmes ; ras, à 5 déc. 426 millièm. — La pinte, à 1 litr. 17 centilitr.

comm. indust. Fabrique de 5 à 600 pièces de toiles de brin, solide et recherchée, de 60 aunes de long sur une de large, qui se vendent au Mans et à Alençon ; blanchiment du fil Plus de fabriques d’étamines dont il existait anciennement 50 métiers battans ; plus de tanneries.

foires et march. Marché le mercredi, pour grains, fil, denrées, merceries ; le premier mercredi de chaque mois, addition de porcs et bestiaux. — Foire le 2e mercredi d’août, Décr. du 6 septembre 1802. — La campagne fréquente en outre le marché de Connétable et davantage celui de Beaumont.

rout. et. chem. Voir l’article précédent.

habit. et lieux remarq. Thouars, avec fief, maison bourgeoise aujourd’hui ; Combras, autre fief ; l’Infirmerie, le Châpitre, autrefois en S.-Ouen ; l'Hôpitau, N.-D.-des-Champs, N.-D.-de-Pitié, en S.-Mars; la Trape, les Ardens, établissemens dont ils n’existe plus que les noms et qui sont des fermes ou des hameaux actuellement ; Ville-Tollet, hameau, (ville prise probablement) ; Bois-Faglin, ferme, (petit bois, faible, chétif.)

établ. publ. Justice de paix, mairie, cure et succursale vicariale ; chef-lieu de perception ; recette à pied et bureau de déclaration des contribut. indirectes ; trois débits de tabac, dont un à S.-Mars ; résidence de deux notaires, d’un huissier, bureau d’enregistrement. Hospice desservi par trois sœurs d’Evron, contenant 26 lits en deux salles, avec commission administrative de cinq membres ; deux sœurs d’Evron, placées à S.-Mars, chargées de l’instruction des jeunes filles et de donner des soins aux indigens. Bureau de poste aux lettres au Mans.

établ. particul. Un docteur en médecine, trois officiers de santé et une sage-femme ; un pharmacien, un vétérinaire. — Deux instituteurs primaires particuliers.

  1. Voir au premier article Orne, pourquoi nous la distinguons ainsi.