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Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe/BARBÉE

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BARBÉE (la), château de construction moderne, appartenant par acquisition à M. le baron de la Bouillerie, pair de France, intendant de la maison du Roi, etc., ainsi que le moulin du même nom, qui en était une dépendance féodale autrefois. Distant de 14 hect. au S. O. du bourg de Bazouges (v. ce mot), de la commune de laquelle il dépend, de 8 kil. 1/2 de la Flèche, et situé sur la rive droite du Loir ; il est entouré de magnifiques avenues, dont une conduit à la route royale de Paris à Nantes. On voit encore dans une île du Loir, en face de ce château, d’anciennes constructions qu’on ne sait trop à quel temps rapporter. — La seigneurie de la Barbée, située en Anjou, relevait en partie de celle de Durtal, et en partie de la Flèche, puisqu’elle se trouve comprise dans l’aveu que fait le duc d’Alençon au duc d’Anjou, en 1412, pour sa baronnie de la Flèche. Elle passa par succession d’Isabeau de Bourbon, comtesse de Vendôme, à Jean de Bourbon son frère, comte de la Marche et de Castres qui la vendit en 1379 à N. de la Roche-Abilau ; elle fut possédée depuis, et pendant long-temps, par la maison de Montalais, d’où elle passa, dans le 16e siècle, à Geoffroi de Dureil. Jean de Dureil, seigneur de la Barbée, eût part à la victoire que remportèrent les Français, commandés par le duc de Nemours, sur les Italiens et les Espagnols, à la bataille de Ravenne, en 1512 ; suivit François l.er en Piémont, vers 1515, et s’y distingua sous ses yeux. — En 1561, un autre de la Barbée fait partie des seigneurs calvinistes de l’Anjou, que le chanoine de la cathédrale d’Angers, Claude Pineau, introduit dans sa maison, le 4 avril, et qui, à un signal convenu, se rendent maîtres de la ville, pillent les églises, brisent les statues, et commettent d’autres dévastations, jusqu’à ce que le fameux Théodore de Bèze, arrivant à Angers, arrête leurs excès par ses prédications. — Le 2 décembre 1609, Jacques le Feron, sieur de la Barbée, fait acquisition des fiefs de la Garde-Chamaillard, qui dépendaient anciennement de la Barbée ; et de 1668 à 1670, des aveux faits pour les château et terre seigneuriale de Bazouges, constatent que Mathurin le Feron, sieur de la Barbée, écuyer, relève de ladite seigneurie de Bazouges, (ce qui ne pouvait s’entendre que pour une partie, puisque la principale suzeraineté était à Durtal). — Plus tard, la Barbée appartient à Guillaume-Gilles de la Berardière, capitaine de cavalerie, fils du seigneur de la Grue ; et en 1752, cette terre est érigée en baronnie, en faveur de Marie-Gilles de la Berardière, fils du précédent, page de Louis XIV, puis capitaine de cavalerie : les derniers propriétaires de cette terre, du nom de la Barbée, descendaient de celui-ci. — Il existait autrefois un haras au château de la Barbée : cet utile établissement a disparu, pour les motifs que nous indiquons à l’article Gallerande.