Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe/BOUER
BOUER, BOUAIR, Boëria, Boëriis ; commune dont le nom vient, dit-on, des boues dans lequel le bourg est situé, ce que nous avons peine à croire exact. Du canton et à 9 kilom. E. S. E. de Tuffé ; de l’arrondissement et à 35 kil. S. S E. de Mamers ; à 33 kil. E. N. E. du Mans. Autrefois du doyenné de la Ferté-Bernard ; de l’archidiaconé de Montfort ; du diocèse du Mans et de l’élection de Château-du-Loir. — Distances légales, 11, 42 et 39 kilomètres.
descript. Bornée au N., par Sceaux ; à l’E., par Saint-Maixent et Lavarré ; au S., par celui-ci et Dollon ; au S. O. et a l’O., par le Luart et Vouvray ; le diamètre de cette commune est d’environ 3 kil. du N. au S. ; et de 4 kil. de l’E. à l’O. — Le bourg ne consiste que dans cinq à six maisons, dont un beau presbytère. L’église n’a rien de remarquable que sa flèche élégante et très-effilée. — Cimetière entourant l’église au S. et à l’O., clos de murs et de portes en fer, à hauteur d’appui.
populat. Portée à 55 feux anciennement, elle est de 87, qui se composent de 193 individus mâles, 236 femelles, total 429 ; dont 27 dans le bourg.
Mouv. décenn. De 1803 à 1812, inclusiv. : mar., 26 ; naiss., 97 ; déc., 63. — De 1813 à 1822 : mar., 27 ; naiss., 113 ; déc., 70.
hist. ecclés. L’église est dédiée a S. Pierre dont la fête se célèbre, avec assemblée, le 29 juin. La commune est réunie, pour le spirituel, à celle de S.-Maixent. — L’église de Bouer fut donnée au chapitre du Mans, par un seigneur du lieu : celui de la Ferté ratifia ce don, en 1220. C’est en conséquence de ce don que le chapitre de S.-Julien présentait à cette cure.
hist. féod. La seigneurie de paroisse appartenait à la famille le Gras du Luart. — Guillaume de Bouair assista comme témoin au combat qui eut lieu en 1070, devant le doyen et le chapitre du Mans, entre Guillaume de Cormes et Berthelot Coriel. V. l’art. Courgenard, où ce combat eut lieu.
hist. civ. Une jolie maison bourgeoise, avec des dehors agréables, nommée Courgeon, Courgeonis, appartenant à M. Paradis, maire de Bouer, était autrefois la demeure d’une famille de protestans. On voit encore, au bout du jardin de cette maison, un monument appelé Huguenoterie, qui consiste en un caveau carré, bien voûté, dans lequel on découvrit en creusant, il y a quelques années, des squelettes humains entourés de charbon et de bouteilles remplies de vin.
antiq. On trouve, sur le territoire de Bouer, un chemin qui, séparant cette commune de celle de Lavarré, se dirige de l’E. à l’O. N. O., en abandonnant celui de Vibraye à Connerré, et passe au lieu de Planchette, pour se rendre aussi à Connerré : on l’appelle chemin de César, parce qu’on le soupçonne être une voie romaine, tradition qui paraît confirmée par les nombreux fragmens d’anciennes scories de fer, compactes, qui s’y rencontrent assez fréquemment,ainsi que nous nous en sommes assuré nous — même sur le lieu. Un ruisseau nommé dans les anciens titres Courgeonai, Courgeonesis, traverse cette voie : ce ruisseau est appelé de nos jours Tortaigne. V. ce mot.
hydrogr. La commune est arrosée au N., par le ruisseau de Queune, qui coule de l’O. au N. O.
géolog. Son sol est une plaine sablonneuse, formant une partie du bassin de l’Huisne à l’E. de cette rivière. Une butte de sable de 40 mètres d’élévation, sur laquelle on rencontre le grès ferrugineux ou roussard, s’élève vers le centre de la superficie de la commune.
divis. des terr. En labour, 1,131 hectares ; jardins, 7 ; landes et bruyères, en partie plantées en pins, 134 ; prés et pâtures, 132 ; bois de futaies, 1 1/2 ; bois taillis, 96 1/2 ; superficie des bâtimens, 13 ; chemins, 11 ; eaux courantes, 3 ; total, 1,131 hectares environ.
contrib. Foncier, 2,078 f. ; personn. et mobil., 152 f. ; port. et fen., 57 ; 1 patenté : dr. fixe, 4 f. Total, 2,291 f. — Perception de Sceaux.
cultur. Terrain sablonneux, peu productif, cultivé en seigle et méteil pour 1/3 ; en orge, avoine, maïs, sarrazin, pommes de terre, chanvre, aussi pour 1/3 ; jachères, le dernier 1/3. Beaucoup d’arbres à fruits. Elèves de jeunes chevaux, bestiaux, moutons et porcs. — 25 charrues, pour autant de fermes.
comm. agric. Point d’exportation réelle de grains ; pommes de terre, sarrasin, maïs, chanvre, légumes secs ; cidre et fruits ; bois. Poulains, jeunes bestiaux, agneaux, porcs jeunes et porcs gras ; volailles, beurre, fromages, etc.
march. fréq. Vibraye, la Ferté-Bernard, Montfort-le-Rotrou.
rout. et chem. Située à peu de distance de la route royale de Paris à Nantes, et du grand chemin de Connerré à Vibraye, cette commune est traversée par l’ancien chemin du Mans à Paris, par Connerré, S.-Maixent, Montmirail, etc.
habit. et lieux remarq. Le vieux château de Bouer, à 8 hectomètres au S. S. O. du bourg, n’a rien de remarquable, Courgeon, décrit plus haut.
établ. publ. Mairie. Bureau de poste aux lettres à la Ferté-Bernard.