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Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Agrippa de net tesheim (henri-corneille)

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AGRIPPA DE NETTESHEIM (Henri-Corneille), philosophe et médecin, né à Cologne en 1486, cultiva avec succès toutes les sciences connues de son temps. Il mena une vie fort agitée, et fut sans cesse, à cause de sa présomption et de son caractère difficile, forcé de changer de résidence. Après avoir enseigné à Dole, à Londres, à Cologne, à Paris, à Turin, à Metz, à Fribourg, il vint, en 1524, se fixer à Lyon pour y exercer la médecine, et fut nommé peu après médecin de Louise de Savoie, mère de François I. Chassé de France par cette princesse qu’il avait insultée, il fut accueilli par Marguerite, gouvernante des Pays-Bas. Étant ensuite rentré en France il fut mis en prison, et mourut, peu de temps après avoir recouvré sa liberté, dans un hôpital de Grenoble, en 1535. Agrippa combattit la philosophie de son temps, mais ce fut pour y substituer des erreurs plus dangereuses : il donna dans le septicisme, puis dans le mysticisme, l’alchimie et la magie, et s’attacha surtout aux doctrines de Reuchlin et de Raymond Lulle. Ses principaux écrits sont : De incertitudine et vanitate scientiarum, Anvers, 1530, in-4, trad. par L. Turquet, 1682, et par Gueudeville, 1726 ; De occulta philosophia, 1531, trad. par A. Levasseur, 1727 (cet ouvrage le fit accuser de magie et lui valut un long emprisonnement à Bruxelles) ; De nobilitate et præcellentia feminei sexus, 1529, ouvrage écrit pour flatter Marguerite, traduit aussi par Gueudeville. Ses œuvres complètes ont été réunies à Leyde, 1560 et 1600.