Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Lettre Z

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ZACHARIE, roi d'Israël en 767 av. J.-C, fils de Jéroboam II, ne régna que six mois et fut tué par l'usurpateur Sellum, pour s'être adonné à l'impiété.

ZACHARIE, fils et successeur du grand prêtre Joïada, fut, malgré les services rendus à Joas par son père, lapidé par l'ordre de ce prince à qui il reprochait son idolâtrie.

ZACHARIE, le 2e des petits prophètes, prophétisait au commencement du règne de Darius I. Il exhorta les Juifs à relever le temple. C'est le plus fécond, mais aussi le plus obscur des petits prophètes.

ZACHARIE, père de S. Jean-Baptiste et mari de Ste Élisabeth, était un des prêtres du temple de Jérusalem. Il devint muet subitement pour avoir refusé de croire l'ange Gabriel qui lui annonçait la naissance d'un fils, et ne recouvra la voix qu'au moment où son fils naquit. On croit qu'il fut mis à mort par Hérode, parce qu'il avait voulu sauver son fils lors du massacre des Innocents.

ZACHARIE (S.), pape de 741 à 752, Grec de naissance, détermina Luitprand, roi des Lombards, à faire la paix, fit restituer au St-Siège plusieurs possessions qui lui avaient été enlevées, approuva l'élévation au trône de Pépin le Bref, disant qu’il valait mieux donner le titre de roi à celui qui en avait le pouvoir, tint plusieurs conciles pour rétablir la discipline, se montra dévoué pour son peuple au point d'exposer plus d'une fois sa vie pour le sauver, se distingua par ses aumônes, et commença la bibliothèque du Vatican. On l'hon. le 15 mars.

ZACHARIE (Justin Fréd. Guill.), poëte allemand, né en 1726 à Frankenhausen, mort en 1777, était professeur de poésie au collège Carolin de Brunswick. Il a laissé des Contes et des Fables.

ZACONIE, nom d'une partie de la côte E. de la Morée, entre Nauplie et le cap Malée. Son nom vient du moyen âge. M. G. Deville a donné une Étude sur le dialecte zaconien (1866).

ZACYNTHE, Zacynthus, auj. Zante, île de la mer Ionienne, au S. de Céphalénie et vis-à-vis de l'emb. de l'Alphée, avait pour ch.-l. Zacynthe, sur la côte E. Elle appartint successivement à Ulysse, aux Athéniens, aux Romains, qui l'annexèrent à l'Épire. V. ZANTE.

ZADRACARTA, auj. Sari, v. d'Hyrcanie, chez les Tapyriens, était au temps d'Alexandre la résidence des rois d'Hyrcanie.

ZÆHRINGEN, château et village du grand-duché de Bade, à 3 kil. N. de Fribourg en Brisgau, est le berceau de la célèbre maison de ce nom.

ZÆHRINGEN (Maison de), célèbre maison allemande, issue de Gontran le Riche, duc de Sundgau et Brisgau en 917, qui descendait lui-même d'Ethico I, duc d'Alsace au VIIe s. Gontran eut deux fils. Gebhard, l'aîné, qui fut le chef de la maison de Zæhringen, et Lanzelin, le cadet, qui fonda la maison de Habsbourg. Berthold I de Zæhringen, d'abord simple comte, prit le titre de duc en 1052 ; il posséda de 1058 à 1073 le duché de Carinthie et la Marche de Vérone. Berthold II, son fils aîné (1077-1111), forma la ligne aînée, qui garda le nom de Zæhringen; le 2e, Hermann, la ligne cadette, dite auj. maison de Bade. En 1152, la ligne aînée ou de Zæhringen se subdivisa encore en deux branches : l'une qui garda le nom de Zæhringen, l'autre qui forma la branche des comtes de Teck. La 1re s'éteignit en 1218 avec Berthold V, la 2e en 1439. Il ne resta plus dès lors que la ligne cadette ou maison de Bade qui existe encore. Les ducs de Zæringen possédaient les comtés de Zæhringen, Rheinfelden, Brisgau (formant le sud du pays de Bade), le rectorat de la Petite Bourgogne ou Bourgogne Cisjurane, Thurgovie, Zurich, Soleure, Berne, Genève, le Valais, l'Uchtland. La plus grande partie de leurs domaines, notamment celui de Zæhringen, appartient auj. au grand-duc de Bade ; le reste fait partie de la Suisse.

ZÆHRINGEN (Ordre du Lion de). V. LION.

ZAFRA, Segeda, Restituta Julia, v. d'Espagne (Estramadure), dans la prov. et à 60 kil. S. E de


Badajoz; 8000 hab. Beau palais des ducs de Médina-Celi. Tanneries, corroieries, orfèvrerie, etc. Ville fort ancienne, fondée par les Celtes, agrandie par César, dont elle reçut le prénom. Prise aux Maures par Ferdinand III le Saint en 1240.

ZAGORA, l’Achéron des anciens, riv. de la Turquie d'Europe, dans l'Albanie, tombe dans la mer Ionienne à 8 kil. E. de Parga, après avoir formé le lac Tchouknida (Acherusia palus).

ZAGORA, nom moderne du Pélion.

ZAGROS (Monts), Zagrus mons, auj. Djebeltak, chaîne de montagnes de l'Asie, naît sur la limite de l'Arabie et de la Perse, se lie au mont Taurus au-dessous du lac de Van, court parallèlement au Tigre, se dirige ensuite à l'E. de Chouster, traverse le Laristan et le Farsistan, et se termine au golfe Persique à Gomroun.

ZAÏRE (le), dit aussi Congo du nom du pays qu'il arrose, le principal fleuve du Congo, naît chez les Regas, coule au N. O., au S. O., puis à l'O., reçoit l'Hogi, le Louimbi, le Bancora, et tombe dans l'Atlantique, par une embouch. de 4 k., après un cours total d'env. 2600 kil. — Le Portugais Diego Cam découvrit l'embouchure de ce fleuve en 1484, et le nomma Zaïre du nom que les indigènes donnent à tous les grands fleuves.

ZALEUCUS, philosophe grec, né vers 700 av. J.-C., a passé à tort pour avoir été disciple de Pythagore, qui vécut un siècle plus tard. Il donna, dit-on, aux Locriens-Epizéphyriens un code de lois remarquables par leur sagesse. Une de ses lois prononçait que l'adultère aurait les yeux crevés : son fils ayant été convaincu de ce crime, Zaleucus voulut lui appliquer la loi; le peuple ayant demandé sa grâce, Zaleucus se contenta, dit-on, de lui faire crever un œil, mais il s'en fit crever un à lui-même. Diodore et Stobée ont conservé le préambule du code de Zaleucus.

ZAMA, auj. Zouarim, anc. v. d'Afrique dans la Zeugitane, a 150 kil. env. au S. O. de Carthage et à 30 k. de Tagaste, près d'un petit affluent du Bagradas, est célèbre par la victoire que Scipion y remporta sur Annibal en 202 av. J.-C. et qui mit fin à la 2e guerre punique. Cédée à la Numidie après la prise de Carthage (146), Zama devint une des résidences royales des souverains de ce pays. Métellus, en 109, ne put la prendre : les Romains la détruisirent en 46, après la mort de Juba I.

ZAMAH (Al), émir arabe. V. SAMAH (Al).

ZAMBÈZE (le) ou COUAMA, fleuve de l'Afrique mérid., naît dans le pays des Cazimbes, entre 12°-13° lat. S. et 24°-26° long. E., coule au S., puis à l'E., traverse le Monomotapa, où il arrose Zimbaoé, coupe les monts Lupata, parcourt le gouvt portugais des Rivières-de-Sena, et se jette dans le canal de Mozambique par plusieurs embouchures, vers 18° lat. S., après avoir reçu plusieurs affluents peu connus. On remonte ce fleuve env. 1300 kil.

ZAMET (Séb.), financier italien, né à Lucques vers 1549, m. en, 1614, était fils d'un cordonnier. Il suivit en France Catherine de Médicis, fit une fortune considérable en se jetant dans les affaires de finances, fut employé par le duc de Mayenne pour négocier avec Henri IV, rendit à ce dernier prince des services de tout genre, dont il fut amplement récompensé, et eut de même la faveur de la régente Marie de Médicis. — Un de ses fils, Jean Zamet, baron de Murat et de Billy, devint maréchal de camp et périt au siège de Montpellier (1620); un autre fut aumônier de Marie de Médicis, puis évêque de Langres, et protégea Port-Royal.

ZAMOLXIS, personnage fabuleux, adoré par les Gètes de la Thrace comme une divinité. Selon Hérodote, c'était un philosophe thrace qui, après avoir habité la Grèce, était retourné dans son pays; il enseigna à ses compatriotes le dogme de l'immortalité de l'âme, qu'il avait, dit-on, appris de Pythagore. Les Gètes le déifièrent après sa mort; ils croyaient que tous ceux qui mouraient allaient le trouver.

ZAMORA, Ocellodurum, v. d'Espagne (Léon), h.-l. de l'intend. de son nom, à 250 kil. N. O. de Madrid, sur une hauteur, près de la r. dr. du Duero ; 10 000 hab. Évêché, école militaire. Belle cathédrale, citadelle ruinée; palais du Cid (ruiné aussi); palais épiscopal; rues étroites; aspect sombre et triste. Chapeaux, couvertures, étoffes de laine, eau-de-vie, liqueurs, teintureries, tanneries. Anc. couvent dont la cloche, disait-on, sonnait d'elle-même quand un des moines allait mourir. — Prise aux Maures en 748 par Alphonse le Catholique, roi des Asturies; reconquise et presque détruite en 985 par Almanzor, roi de Cordoue, cette place fut reprise en 1093 par le Cid. Alphonse le Grand, roi des Asturies, y avait remporté une grande victoire sur les Maures en 901. — L'intend. de Z., entre celles de Valladolid, de Salamanque et le Portugal, a 75 kil. du N. au S. sur 53 de largeur moyenne, et compte 180 000 hab.

ZAMORIN, titre que les Portugais du XVIe s. donnaient au sultan de Calicut.

ZAMOSK, v. forte de la Pologne russe (Lublin), sur la r. dr. de Wieprz, à 80 kil. S. E. de Lublin; 6600 hab. Lycée, gymnase, bibliothèque, théâtre. Fabriques de bougie, blanchisseries de lin, tanneries. — Cette ville, fondée par Zamoyski en 1588, appartint aux Autrichiens de 1722 à 1809; fut en vain assiégée en 1813 par les Russes, qui en devinrent maîtres après les événements de 1814. Elle a beaucoup souffert en 1831 pendant l'insurrection polonaise.

ZAMOYSKI (Jean Sarius), grand chancelier de Pologne sous Étienne Bathori, né en 1541, m. en 1605, avait été un des ambassadeurs qui portèrent a Henri, duc d'Anjou (Henri III), l'acte de son élection au trône (1573). Après le départ du duc d'Anjou, il fit élire Étienne Bathori, commanda les armées, battit les Russes et leur reprit diverses provinces; il refusa la couronne pour lui-même en 1587 et la fit donner à Sigismond III. Il fonda Zamosk en 1588. — André Z., de la même famille que le préc., 1716-92, servit en Saxe, remplit divers emplois à son retour en Pologne, fut nommé chancelier en 1764, se montra zélé patriote pendant les troubles du règne de Poniatowski, et fut chargé en 1776 de rédiger un code à l'usage de la Pologne : ayant admis des dispositions favorables aux paysans, il vit ce code repoussé par la noblesse; il le fit cependant adopter en 1791. Son Code a été imprimé a Varsovie en 1778.

ZAMRI, roi d'Israël, s'empara du trône en 918 après avoir tué le roi Éla, fut assiégé dans la ville de Thersa par Amri, que l'armée venait d'élire roi, et périt dans l'incendie de son palais.

ZANCHI (Basile), membre de l'Académie romaine sous le nom de Petreius Zanchus, né à Bergame vers 1501, entra chez les chanoines de Latran, s'adonna à la poésie latine avec succès, et devint garde de la bibliothèque du Vatican. Il fut emprisonné à Rome pour avoir désobéi au pape Paul IV, qui avait enjoint aux religieux vivant hors de leur cloître d'y rentrer, ou plutôt pour s'être montré favorable à la Réforme, et mourut dans un cachot en 1588. On a de lui : De Horto Sophiæ, Rome, 1540, où il expose en beaux vers les principes du Christianisme ; Poematum libri VIII, 1550; Verborum latinorum ex variis auctoribus Epitome, 1541; Dictionarium poeticum, 1542; In divinos libros Notationes, 1556.

ZANCLE, ancien nom de Messine, v. de Sicile.

ZANETTI, famille de Venise qui a fourni plusieurs antiquaires distingués. Le comte Ant. Marie, 1680-1766, composa un riche cabinet d'antiques, publia Iconum series ex Museo suo, 1743, et perfectionna la gravure en bois en imaginant des procédés pour obtenir différentes teintes. — Alexandre, 1713-78, conservateur de la bibliothèque de St-Marc, a écrit Sur les peintres de l'école vénitienne, 1771. — Guido, 1741-91, conservateur du Musée des Antiques de Ferrare, a donné un Nouveau recueil des monnaies d’Italie, Bologne, 1775-1789.

ZANGUEBAR (Côte de), grande contrée de l'Afrique orient., s'étend sur la mer des Indes de 5° lat. N. à 11° lat. S., entre la côte d'Ajan, au N. et la capitainerie de Mozambique au S.; env. 2400 kil. du N. au S. On y distingue les États de Magadoxo, Mélinde, Zanzibar, Quiloa, etc. L'iman de Mascate en possède une partie. Plaines et forêts épaisses le long de la mer; ailleurs, hautes montagnes; rivières nombreuses. Chaleur excessive, sol fertile et varié : grains, riz, indigo, sucre, fruits, coton; tek, baobab, copal, etc. Or, argent, cuivre, fer, etc. Les habitants parlent la langue cafre ; les uns professent la religion musulmane, les autres sont idolâtres; beaucoup sont Arabes.

ZANNEQUIN, marchand de poisson de Furnes. Banni de sa ville natale, il se retira à Bruges, où il fut élu bourgmestre, excita dans cette ville en 1324 une terrible émeute contre le comte de Flandre et les nobles, marcha contre le roi de France Philippe V, que le comte avait appelé à son secours, et périt en combattant, à Cassel, en 1328.

ZANOTTI (J. P.), peintre et poète, né à Paris en 1674, d'un père originaire de Bologne, m. à Bologne en 1765, était secrétaire de l'Académie clémentine. Outre des tableaux estimés, qu'on voit à Bologne et dans d'autres villes d'Italie, on a de lui 3 volumes de Poésies, 1741, une tragédie de Didon, 1718; la Description des Peintures de l’institut de Bologne, et celle des Fresques de L. Carrache au cloître St-Nicolas. — Son frère, Franç. Marie, né à Bologne en 1692, mort en 1777, enseigna la philosophie à Bologne et popularisa en Italie les systèmes de Descartes et de Newton. Il a laissé divers ouvrages, entre autres une Philosophie morale, 1774.

ZANTE, Zacynthus, une des îles Ioniennes, à 20 kil. O. des côtes de la Morée et à 12 kil, S. de Céphalonie, a 37 kil. du N. O. au S. E. et env. 40 000 hab.; ch.-l., Zante, sur la côte E. (20 000 hab.; archevêché grec, évêché catholique). Côtes escarpées; quelques rades au N. E. et au S. Sol volcanique; point de rivières, mais beaucoup de sources, dont une de bitume. Climat délicieux; campagne magnifique; forêts, vignobles, fruits exquis (olives, oranges, citrons, grenades, pêches, raisin de Corinthe, melons); huile de pétrole, soufre. v. ZACYNTHE et IONIENNES (îles).

ZANZALE (Jacob), surnommé Baradée, moine syrien, fut élevé au siège épiscopal d'Édesse en 541 par les Eutychéens, releva cette secte, qui était à peu près détruite, parcourut, couvert de haillons, l'Arménie, la Mésopotamie et les pays voisins, prêchant ses doctrines, ordonnant des prêtres et des évêques de son culte, et montra tant de zèle qu'on appela d'après lui du nom de Jacobites les nouveaux Eutychéens. Il mourut à Édesse en 578.

ZANZIBAR, Menuthias insula ? île de la mer des Indes, sur la côte du royaume de Zanzibar, par 37° long. E., 6° 2' lat. S., 80 kil. sur 25; env. 500 000 hab.; ch.-l., Zanzibar ou Sawoychel, port sur la côte O., qui compte près de 20000 habitants. Cette île appartient à l' ... de Mascate. Climat agréable, brises de mer. Grand commerce avec l'île Maurice et la côte d'Afrique. Consulat français. — Cette île fut découverte en 1503 par Albuquerque.

ZANZIBAR (Roy. de), sur la côte de Zanguebar, entre les roy. de Mélinde au N. et de Quiloa au S., prend son nom de l'île de Zanzibar, qui se trouve sur sa côte.

ZAPOLY, noble famille hongroise. Étienne Z., un des lieutenants de Matthias Corvin, prit une grande part à l'élection de Ladislas de Pologne comme roi de Hongrie, maria sa fille au roi de Pologne Sigismond, et mourut en 1499, au moment où il allait marcher contre les Turcs. — Jean I, fils du préc., 1487-1540 , commanda les troupes hongroises en Transylvanie sous le roi Louis, délivra Bathori assiégé dans Temesvar par des rebelles, se fit proclamer roi de Hongrie en 1526, après la mort de Louis, tandis que Ferdinand (frère de Charles-Quint) prenait aussi la couronne, fut battu par son rival à Cassovie, traita dès lors avec Soliman II et se reconnut son vassal, obtint à ce prix l’investiture d’une partie de la Hongrie ainsi que des secours, se rendit maître de la Transylvanie et conclut en 1538 avec Ferdinand un traité qui lui abandonnait ce pays et assurait la Hongrie à son compétiteur. — Jean II ou Jean Sigismond, fils du préc., né en 1540, quelques jours avant la mort de son père, m. en 1570, fut reconnu par Soliman II roi d’une partie de la Hongrie sous la tutelle de sa mère Isabelle, courut grand risque de perdre la couronne par le traité que celle-ci signa avec Ferdinand d’Autriche, et qui cédait ses États à ce prince, épousa Jeanne, fille de l’empereur (1560), et reçut définitivement en partage la Transylvanie et la Basse-Hongrie. C’est la dernier des Zapoly.

ZAPOROGUES (Cosaques), branche de Cosaques de l’Ukraine, ainsi nommés de ce qu’ils habitaient d’abord près (za) des cataractes (porogie) du Dnieper. Ils servirent tour à tour les Polonais, les Russes et les Suédois. Pierre le Grand les soumit et leur donna pour hetman le fameux Mazeppa. En 1775, Catherine II leur ôta leur hetman, et les transplanta sur les bords du Kouban, pour les punir de leurs brigandages.

ZARA, v. forte et port des États autrichiens, en Dalmatie, ch.-l. de cercle, sur la mer Adriatique, à 475 kil. S. de Vienne ; 7 000 hab. Archevêché, cour d’appel, lycée. Beau port, citadelle, arsenal, château. Étoffes de soie, de laine ; liqueurs renommées, surtout le marasquin. Venise acheta cette ville en 1409 au roi de Naples Ladislas et la conserva jusqu’à la fin de son existence politique. — Le cercle de Zara, borné par la Croatie au N., le cercle de Spalatro au S., l’Adriatique au S. O., la Turquie d’Europe à l’E., a 5770 kil. carr. et 120 000 hab.

ZARA-VECCHIA (c-à-d. Vieille-Zara), Iadera, Blandona ou Alba maritima chez les anciens, vge et port de Dalmatie, à 26 kil. S. E. de Zara, 500 hab. Anc. capit. de la Liburnie sous les Romains ; résidence de quelques rois de Croatie. Soumise par Venise dès le XIIe s., elle fut saccagée en 1202 par les Vénitiens aidés des Croisés, en punition d’une révolte.

ZARAND, comitat de la Transylvanie (pays des Hongrois), entre les comitats de Hunyad et de Weissembourg inférieur et la Hongrie ; ch.-l., Altenbourg.

ZARATE (Augustin de), historien espagnol du XVIe s., fut secrétaire du conseil de Castille, puis trésorier général au Pérou (1543). À son retour, il présenta à Philippe (fils de Charles-Quint) une Hist. de la découverte et de la conquête du Pérou, qui va jusqu’en 1548 : c’est une œuvre impartiale et bien écrite (Anvers, 1555). Elle a été traduite en 1706.

ZARATE (François Lopez de), poète, né vers 1580 à Logrono, m. en 1658, a laissé, outre des Poesias varias, un poème intitulé : La invencion de la cruz por el emperor Constantino Magno, Madrid, 1648, où l’on trouve un vrai talent poétique.

ZARATE (Antonio GIL Y) poète dramatique, né en 1793 au palais de l’Escurial, m. en 1861, était fils d’acteurs. Il fut élevé en France, occupa dans son pays, après son retour, plusieurs emplois dans l’administration, fut interné à Cadix en 1823 comme suspect de libéralisme, consacra ses loisirs à la composition de pièces dont plusieurs obtinrent un grand succès, fut rappelé à Madrid en 1826, nommé professeur de langue et de littérature française au consulat, puis au lycée de Madrid, et devint après 1850 chef de la division de l’instruction publique au ministère de l’intérieur. On a de lui un grand nombre de comédies et de tragédies, mais il a surtout excellé dans le dernier genre : ses meilleures pièces sont Don Pedro de Portugal, Blanche de Bourbon, Guzman le Brave, et le drame de Charles II On lui doit aussi un bon Manuel de littérature et une Histoire de l’instruction publique en Espagne.

ZARCO (J. Gonzalez), navigateur portugais, découvrit en 1417 l’île de Porto-Santo, sur les côtes de laquelle il fit naufrage, et en 1419 celle de Madère. Il s’établit dans cette dernière (1421), en devint gouverneur, et y fonda Funchal. On lui attribue l’usage de l’artillerie à bord des vaisseaux.

ZARIASPE, v. d’Asie, la même que Bactres.

ZARMIGETHUSA, anc. capit. de la Dacie et anc. résidence des rois du pays, devint, après la conquête de Trajan, une colonie romaine sous les noms d’Ulpia Trajana Augusta et d’Augusta Dacica, On en trouve des ruines considérables auprès de Varhély.

ZBIGNEV I, duc de Bohême de 910 à 915, favorisa la propagation du christianisme. — II, duc de 1055 à 1061, fils et successeur de Brzétislas, dépouilla ses frères et persécuta toute sa famille.

ZBIGNEV, fils illégitime du roi de Pologne Vladislas I, reçut de son père un tiers du royaume avec le titre de duc de Mazovie, se fit céder la Moravie à la mort du roi (1102), et régna conjointement avec son frère Boleslas III jusqu’à 1107 ; mais, ayant trahi ce prince, il fut vaincu par lui, fait prisonnier et exilé. Zbignev mourut vers 1116.

ZÉA, l’anc. Ceos, île de l’Archipel, une, des Cyclades, près de la côte E. de l’Attique, à 17 kil. S. E. du cap Colonne ; elle a 22 kil. sur 14 et env. 5000 hab. ; ch.-l. Zéa, ville de 3000 hab., située vers le centre. Climat délicieux, sol fertile, produisant d’excellents fruits, du vin et du coton ; culture des vers à soie. Zéa appartient au roy. de Grèce, et forme une éparchie du nome des Cyclades.

ZÉA (F. Ant), homme politique, né en 1770 à Médellin (Nouv. Grenade), m. en 1822, était dès l’âge de 16 ans professeur d’histoire naturelle à Sta-Fé-de-Bogota. Il fut mandé à Madrid et enfermé à Cadix (1797-99) pour avoir manifesté le désir de voir sa patrie indépendante, mais obtint sa liberté deux ans après, et fut même nommé directeur du cabinet botanique de Madrid et professeur des sciences naturelles en cette ville. Après l’abdication de Charles IV, il devint membre de la junte de Bayonne en 1808, puis ministre de l’intérieur et fut, sous l’administration française, préfet de Malaga. Il rejoignit Bolivar après la chute du roi Joseph (Bonaparte), fut intendant général de l’armée libératrice, présida le congrès d’Angostura (1819), et fut élu vice-président de la Colombie. Envoyé en Europe en 1820, il trouva de l’accueil en Angleterre et en France, et y disposa les esprits à reconnaître l’indépendance de la Colombie.

ZÉBINA (Alexandre). V. ALEXANDRE ZEBINA.

ZÉBU, île de l’archipel des Philippines, dans le groupe des Bissayes, à l’E. de l’île Négros, par 121° 10′-121° 35′ long. E. 9° 28′-l1° lat. N. : 80 kil. de long. env. ; 200 000 hab. ; ch.-l., Zébu, v. de 8000 hab., sur la côte E., avec évêché. — L’île de Zébu fut découverte par Magellan en 1521 : c’est là que ce navigateur fut tué.

ZÉGRIS, mieux ZEÏBITES. V. ZEÏRITES.

ZEID-BEN-THABET, un des secrétaires et des plus zélés sectateurs de Mahomet, n’avait que onze ans quand le prophète s’enfuit de la Mecque. Il pris part, dès que l’âge le lui permit, aux combats livrés pour la nouvelle religion, et se trouva à la bataille d’Ohod ainsi qu’à toutes les suivantes. Presque tous les sectateurs de l’Islamisme ayant péri dans une bataille contre les Arabes de Yémanah (ville du Nedjed), le calife Abou-Bekr, qui craignait que le livre sacré ne se perdit, en fit rassembler par Zéid les fragments épars : cette copie authentique est lo Coran tel que nous le possédons. — V. SEID.

ZEILAH, Avalites Emporium, v. et port d’Afrique, dans un îlot de la côte d’Adel, sur le golfe d’Aden, par 41° 14′ long. E., 11° 19′ lat. N. ; 5000 hab. Commerce avec Moka.

ZÉIRI-BEN-MOUNAD, chef de la tribu africaine des Zéirites-Sanhadjides, issu d’anciens rois d’Arabie, groupa diverses tribus autour de lui, battit les Zéirites-Zénates, conquit tout le pays qui s’étend d’Alger à Tripoli, en fit hommage au calife fatimite Obéid-allah, fonda en 935 Achir (entre Constantine et Kairouan), dont il fit sa principale résidence, et, après avoir rendu de grands services aux Fatimites, périt à la bat. de Mansourah, qu’il livrait pour eux (971).

ZEIRI-BEN-ATYAH, 1er roi zéirite de Fez, d’abord cheik d’une tribu de Zéirites-Zénates, profita de la décadence des Édrisites pour se dérober à la souveraineté des rois de Cordoue, s’empara de Fez (988), établit sa résidence à Wadjida dans la prov. de Tlemcen (995), battit les Musulmans d’Espagne (996), mais fut à son tour vaincu par Abdel-Mélek, fils d’Al-manzor, et réduit à s’enfuir dans le Sahara ; il en revint à la tête de quelques tribus et reprit Tlemcen, Tahert, le Zab. Il m. en 1001, au milieu de ses succès.

ZÉIRITES, vulgairement Zégris, tribu et dynastie maure, a fourni plusieurs souverains à Fez, Tlemcen, Alger, Tunis, Kairouan, Mahdyah et Tripoli, et s’est partagée en plusieurs tribus qui étaient souvent en guerre : les deux principales étaient les Zéirites-Badissides ou Sanhadjides et Zéirites-Zénates. Le 1er des princes Zéirites Sanhadjides fut Yousouf-Balkin (fils de Zéiri-ben-Mounad), que le calife fatimite Moez-Ledinillah, en allant s’établir au Caire, avait laissé gouverneur de cette ville. Il se rendit indépendant des Fatimites (972), et reconnut les califes ommiades d’Espagne. Ces princes soumirent toute la partie N. O. de l’Afrique, se maintinrent surtout dans les États de Tunis et d’Alger, et eurent pour capitale Acbir (V. ZEIRI-BEN-MOUNAD). Leur domination dura de 972 à 1050, époque à laquelle ils furent, renversés par les Almoravides. Malgré leur chute, ils formèrent encore une tribu importante, qui devint surtout célèbre à Grenade par sa bravoure, son grand nombre et sa rivalité avec les Abencérages. — La tribu des Zéirites-Zénates, rivale de celle des Sanhadjides, leur enleva de bonne heure (988) Fez et plusieurs provinces occidentales de leur empire, sous la conduite de Zéiri-ben-Atyah, et s’y maintint jusqu’en 1070.

ZEITOUN, Lamia, v. du roy. de Grèce, ch.-l. du nome de Phocide-et-Phthiotide, à 65 k. N. O. de Livadie, près du golfe de Zeitoun (anc. golfe Maliaque) ; 4000 h. Cette ville a repris son anc. nom de Lamia.

ZEITZ, v. murée des États prussiens (Saxe), ch.-l. de cercle, près de l’Elster-Blanc, à 44 kil. S. de Mersebourg ; 10 000 hab. Anc. évêché ; anc. château, auj. maison de correction et dépôt de mendicité.

ZÉLAKA, anc. forteresse d’Espagne, à 15 kil. N. de Badajoz. Yousouf-ben-Tachfin battit Alphonse VI, roi de Castille, dans la plaine de Zélaka en 1086.

ZÉLANDE, c-à-d. en hollandais pays de mer, prov. du roy. de Hollande, au S. O., se compose des îles formées par les bouches de la Meuse et l’Escaut (Walcheren, Beveland, Schouven, etc.), en tout env. 175 000 kil. carrés, et compte 170 000 hab. ; ch.-l., Middelbourg. Elle se divise en 5 districts : Middelbourg, Sluys (l’Écluse), Hulst, Gœs, Zierikzée. Plaines basses et souvent inondées ; digues dont l’entretien coûte plus de 2 millions par an. Climat tempéré, mais malsain ; fièvres endémiques. Sol fertile et bien cultivé (grains, légumes, chanvre, colza, moutarde, pommes de terre). Riche pêche. Industrie : filage, toiles, lainages ; distilleries, brasseries, moulins à huile, chantiers, etc. — Le sol de la Zélande est de formation moderne. Ce pays fut longtemps comme un terrain neutre entre les comtés de Flandre et de Hollande : de petits seigneurs en possédaient les îles ; en 1256, le comte de Hollande Florent V les réunit et prit formellement le titre de comte de Hollande et de Zélande. Dès lors la Zélande suivit le sort de la Hollande ; comme celle-ci elle passa à la maison de Bourgogne, forma sous Charles-Quint une des Dix-Sept provinces des Pays-Bas, se révolta contre Philippe II et signa l’union d’Utrecht (1579). Devenue en 1810 pays français, elle forma le dép. des Bouches-de-l’Escaut et partie des Bouches-de-la-Meuse ; en 1814, elle fut réunie au royaume des Pays-Bas.

ZÉLANDE (NOUV-.), dite aussi Terre des États, Terre de Cook, nom donné à l’ensemble des deux îles Ika-na-Maoui et Tavaï-Pounamou, séparées par le détroit de Cook, et situées dans l’Océan-Pacifique austral, par 34°-47° lat. S. et 164°-178° long. E. Ika-na-Maoui ou l’île du Nord, placée aux antipodes de l’Espagne et du midi de la France, a env. 900 kil. du N. au S. sur 284 : Tavaï-Pounamou en a 906 sur 285 : on leur donne à toutes deux env. 100 000 hab. indigènes, appelés Maori ; l’île du N. est la plus peuplée. Toutes deux sont divisées entre une foule de tribus indépendantes et ennemies ; on n’y voit que des bourgades peu importantes. Une chaîne de montagnes traverse ces deux îles et offre quelques cimes couvertes de neiges éternelles et des volcans en ignition ; lacs nombreux. Côtes très-échancrées : on connaît surtout les baies dites des îles, de Lauriston, de l’Abondance, de Louviers, Dusky. Climat chaud, mais tempéré par les brises ; sol très-fertile (surtout dans l’île du Nord) ; superbes forêts, peu d’arbres à fruits ; fougère dite pteris esculenta, célèbre phormium tenax, yam, blé d’Inde. Mines de charbon de terre, de soufre, d’alun, de fer, de cuivre. Les seuls mammifères de la Nouv.-Zélande sont le rat et le chien ; nombreux oiseaux aquatiques et poissons ; point de reptiles dangereux ni d’insectes venimeux. Les habitants sont forts, braves, belliqueux, mais cruels et anthropophages ; ils n’ont pas de temples, mais quelques idoles grossières ; chez eux le tabou règne dans toute sa force. Des missionnaires anglais établis près du port Wangaroa y ont fait connaître le Christianisme. L’industrie des Nouveaux-Zélandais se borne à exécuter des pirogues, des nattes, des filets, des casse-tête et des haches. — La Nouv.-Zélande fut découverte en 1642 par le Hollandais Tasman ; elle a été visitée par Cook en 1769, puis par Surville, Marion (qui y fut massacré), Howel, Thompson, Freycinet, Dumont d’Urville. En 1835 la France avait formé à Akaroa, dans la presqu’île de Banks (île du Sud), un établissement qui a été abandonné. L’Angleterre, qui dès 1815 y avait entretenu des missionnaires, a pris possession de ces îles en 1840. L’île du Nord, ou Ile septentrionale, a reçu le nom de Nouv-Ulster ; l’île du S. celui de Nouv-Munster ou Ile méridionale ; une petite île située au S. des précéd. a été appelée Nouv-Leinster ou Ile centrale. Le ch.-l. de la colonie est Auckland, dans l’île-du Nord. Le nombre des colons augmente tous les jours et surpasse déjà celui des indigènes. Le régime parlementaire fut introduit dans la colonie en 1853. Il y éclata en 1861 une violente insurrection que les Anglais eurent beaucoup de peine à comprimer.

ZÉLATEURS, sectaires juifs qui parurent vers l’an 66 de J.-C, étaient disciples d’un certain Judas de Galilée. Ils durent leur nom à leur zèle inconsidéré pour la liberté de leur patrie ; leur cruauté et leurs excès précipitèrent la ruine de Jérusalem, où ils s’étaient emparés du pouvoir, et qui fut prise par Titus en 70. Jean de Gischale fut un de leurs chefs.

ZELEIA, auj. Zileh, v. du Pont occid., au S. E., sur le Scylax, est célèbre par un temple d’Anaïtis, par la victoire de Mithridate sur le général Triarius, lieutenant de Lucullus (67 av. J. C.), et par la victoire de César sur Pharnace (47).

ZELL ou CELLE, ville des États prussiens (Hanovre), à 38 kil. N. O. du Hanovre, sur l’Aller ; 12 000 hab. Cour d’appel, lycée, bibliothèque. Château fort, trois faubourgs. — Ancienne résidence des ducs de Brunswick-Lunebourg, Zell a donné son nom à plusieurs branches de cette maison (V. BRUNSWICK). Un traité y fut conclu en 1679 entre la France et la Suède d’une part, et les ducs de Brunswick et de Wolfenbuttel de l’autre : ce traité complétait celui de Nimègue.

ZELL (Sophie de). V. SOPHIE DOROTHÉE et GEORGE I.

ZEMBLE (NOUV.-), c-à-d. en russe Terre-Neuve, groupe de deux îles de l’Océan Glacial arctique, au N. du gouvt d’Arkhangel, dont elles sont séparées par le détroit de Vaïgatch, et dont elles dépendent, par 68° 50'-76° lat. N., et 50°-68° long. E. : env. 855 kil. sur 260. Climat très-rude, un peu moins glacial pourtant qu'on ne le croirait vu la latitude. La Nouv.-Zemble est tout entière dans le cercle polaire : aussi la grande nuit y est-elle de près de trois mois. Peu de végétaux, quelques bouleaux ; les animaux sont l'ours blanc, le renne, l'isatis, la loutre, la chouette. Ce pays est inhabité, mais les pêcheurs et les chasseurs d'Arkhangel viennent y chercher les cétacés, les squales et les phoques, qui sont très-nombreux sur ses côtes. — La Nouv.-Zemble fut découverte en 1553 par Willoughby, navigateur anglais.

ZEMPLIN (Comitat de), comitat de Hongrie, dans le cercle en deçà de la Theiss, entre la Galicie au N., les comtés d'Unghvar, de Szabolcs à l'E., d'Abaûj-var, de Sarosch à l'O. : 160 kil. sur 45; env. 340 000 hab. ; ch.-l., Ujhély. Riches vallées : vignobles renommés où l'on récolte un vin analogue au vin de Tokay.

ZÉNATES. V. ZEIRI-BEN-ATYAH et ZÉIRITES.

ZEND, langue très-ancienne de la Haute-Asie, qui semble avoir été parlée dans la Bactriane et les contrées environnantes au S. et l'E., précéda le pehlvi usité en Médie, et le parsi (ancien perse). C'est dans cette langue que sont écrits les deux tiers du Zend-Avesta. Le zend est depuis longtemps une langue morte, mais il n'a point cessé d'être la langue sacrée des Guèbres, qui récitent en cet idiome des prières dont presque aucun ne comprend le sens.

ZEND (dynastie), dynastie persane au XVIIIe s., rivale de celle des Kadjars, eut pour chef Kérim-khan, et pour dernier représentant Louthf-Aly-khan.

ZEND-AVESTA, c-à-d. parole vivante, livre sacré des Guèbres ou Parsis, se compose de deux parties dont l'une est écrite en zend, l'autre en pehlvi. La première comprend : 1° le Vendidad-Sadé, espèce de bréviaire dont les prêtres devaient avoir récité des fragments avant le lever du soleil et qui lui-même était divisé en trois parties, le Vendidad (combat contre Ahriman), Izechné ou Yaçna (élévation de l'âme), le Vispered (chefs des êtres); 2° Les Iecht-Sadés, prières, dont plusieurs sont en pehlvi et en parsi ; 3° le Sirouzé (ou les 30 jours), sorte de calendrier liturgique renfermant le texte d'invocations aux génies de chacun des jours du mois. La deuxième partie se réduit au Boundéhech, espèce d'encyclopédie où sont contenues des notions sur la cosmogonie et l'astronomie, sur la religion et le culte, les institutions civiles, l'agriculture, etc., ainsi que la généalogie de Zoroastre. Le Vendidad est probablement le seul livre qui soit vraiment un ouvrage antique ; on l'attribue à Zoroastre même. — Le Zend-Avesta a été apporté en Europe par Anquetil-Duperron, qui le premier en a donné une traduction (Paris, 1771). Eugène Burnouf a publié le texte original de plusieurs parties, notamment du Vendidad, avec traduction et commentaire , 1829-43. Le texte complet du Zend-Avesta a été publié à Leipsick par Frid. Spiegel, de 1852 à 1860, et à Copenhague, par Westergaard, de 1852 à 1855, 3 vol. in-4.

ZENGH, Senia en latin, Segna en ital., v. des États autrichiens (Croatie), sur le golfe de Quarnero, à 80 kil. S. O. de Carlstadt; 3000 hab. Évêché, port franc, école de navigation. Zengh est le grand entrepôt d'exportation maritime de la Hongrie. Cette ville fut au XVe s. le lieu principal des Uscoques.

ZENGHI (OMAD-EDDIN), dit Sanguin dans les historiens des croisades, atabek de Mossoul (Syrie et Mésopotamie), né vers 1084, reçut du seldjoucide Mahmoud I la principauté de Mossoul (1127), battit les deux frères ortocides Daoud et Timourtach. puis le prince d'Antioche Boémond II (1130), mais fut repoussé par Foulques, roi de Jérusalem, marcha en 1132 au nom du sultan Sandjar contre le calife Mostarched et contre Maçoud, força Maçoud à signer la paix, fit ensuite à diverses reprises la guerre aux Kourdes, au roi de Damas, aux Chrétiens, enleva Édesse à ces derniers (1144) et marcha de là sur la forteresse de Djabar en Syrie; mais fut assassiné pendant qu'il en faisait la siège (1145). Il laissa, entre autres fils, le fameux Nour-Eddin.

ZÉNO (Carlo), grand amiral de Venise, né vers 1334, m. en 1418, voyagea sept ans en Orient, conduisit la négociation qui valut Ténédos aux Vénitiens (1376), défendit Trévise contre les Hongrois et sauva cette frontière (1379), battit les Génois dans les lagunes de Venise (1380) et par cette victoire arracha la République à une ruine imminente, fut nommé grand amiral, ambassadeur en France et en Angleterre, procurateur de St-Marc, défit le général Boucicaut sur mer près de Modon, et fit avec le même succès la guerre à François de Carrare, mais, ayant été soupçonné de s'être laissé corrompre par ce prince, il fut condamné, quoique sans preuve, et tenu deux ans en prison. Après sa délivrance, il fit un pèlerinage à Jérusalem. A son retour, il défendit le roi de Chypre Lusignan contre les attaques des Génois. Rentré dans Venise, il se consacra aux lettres. — Ses frères, Nic. et Ant. Zéno, équipèrent un navire à leurs frais pour visiter les terres lointaines, se dirigèrent au N. O. de l'Europe et découvrirent des terres inconnues qu'ils nommèrent Frisland, Poland, Engroveland, Estotiland et Icarcé. On a quelque raison de soupçonner que ce sont les iles Feroë, l'Islande, le Groënland, le Labrador et Terre-Neuve. Ils moururent, le 1er en 1395, le 2e en 1405. Leurs lettres, cartes et relations manuscrites sont restées inconnues jusqu'à ce qu'un petit-fils d'Antoine, Caterino Zeno, en tira le recueil intitulé : Découverte des îles de Frislanda, Islanda, etc. Venise, 1558 (reproduit dans le recueil des Navigations de Ramusio).

ZÉNO (Apostolo), critique et poëte, né en 1668 à Venise, m. en 1750, fut un des premiers à se prononcer contre le mauvais goût de son siècle, eut part à la fondation de l'Académie Vénitienne degli Animosi (1691), créa le Giornale de’ letterati (1710), dont il publia 20 volumes, reçut en 1718 de l'empereur Charles VI le titre d'historiographe de la cour et alla se fixer à Vienne. Il avait formé une riche bibliothèque, qu'il donna en 1747 aux Dominicains du St-Rosaire. On a de lui 63 pièces dramatiques (tragédies, comédies, opéras), des poésies diverses (lyriques et autres), et 2 vol. de Dissertazioni Vossiani (ce sont des suppléments aux recherches de Vossius sur les historiens latins). Ap. Zéno fut sans rival dans l'opéra jusqu'à la venue de Métastase, mais il composait avec trop de précipitation : ses scènes sont prolixes, ses incidents embarrassés. Huit de ses pièces ont été trad. par Bouchaud, 1758.

ZÉNOBIE, femme de Rhadamiste, roi d'Ibérie, et fille de Mithridate, roi d'Arménie. Son époux, forcé de fuir, et craignant de la laisser au pouvoir de l'ennemi, la poignarda et la jeta dans l'Araxe; mais Zénobie fut sauvée et reconduite en Arménie, où le roi Tiridate la traita en reine (53 de J.-C.).

ZÉNOBIE, Septimia Zenobia, reine de Palmyre, fille d'un prince arabe de la Mésopotamie, avait épousé en secondes noces Odénat, qu'elle accompagna dans ses expéditions contre Sapor. Après le meurtre d'Odénat, meurtre qu'on lui attribue, elle prit le titre de reine de l'Orient et agrandit ses États par la conquête : sa domination s'étendait de l'Euphrate à la Méditerranée et depuis les déserts, de l'Arabie jusqu'au centre de l'Asie-Mineure. Elle ne craignit pas de faire, la guerre aux Romains (267-72). Gallien tenta en vain de la réduire; Aurélien fut plus heureux : il remporta sur elle les victoires d'Antioche et d'Émèse, l'assiégea dans Palmyre, la réduisit à chercher son salut dans la fuite, l'atteignit en route, et la fit paraître à son triomphe à Rome (273). Il lui assigna pour retraite Tibur, où elle vécut obscure avec ses enfants. Zénobie avait eu pour principal conseiller le célèbre Longin. V. ce nom.

ZÉNODORE, sculpteur grec du 1er s. de notre ère, fut chargé par les Arvernes de fondre une statue colossale de Mercure, qui exigea 10 ans de travail, et par Néron d'élever à Rome la statue de cet empereur. Ce nouveau colosse, qui n'avait pas moins de 33m de haut, fut placé sur le vestibule de la Maison-d'Or, puis consacré par Vespasien au dieu Apollon, dont la tête remplaça celle de Néron.

ZÉNON d'Élée, philosophe grec, de la secte des Éléates, né à Élée, dans la Grande-Grèce, vers 504 ou 490 av. J.-C, étudia sous Parménide, accompagna ce philosophe dans un voyage à Athènes vers 464, enseigna dans cette ville la doctrine de son maître, ainsi que la dialectique, qu'il réduisit en art, et fut un des premiers à faire payer ses leçons. Ardent patriote, il voulut délivrer sa patrie, qui était tombée au pouvoir d'un tyran, mais il échoua, et fut livré à des supplices horribles, qu'il supporta avec un courage héroïque : pour ne pas trahir ses complices, il se coupa la langue avec les dents, et la cracha à la face du tyran. Zénon professa la doctrine de l'unité absolue de Parménide, et s'attacha à réfuter les adversaires de cette doctrine en montrant les contradictions et les absurdités qu'entraîne l'opinion vulgaire sur la diversité des êtres, leurs changements perpétuels, la divisibilité à l'infini. On raconte qu'un jour qu'il argumentait contre le mouvement devant Diogène, ce philosophe se contenta pour le réfuter de marcher devant lui ; malheureusement pour cette ingénieuse anecdote, Diogène vivait environ 100 ans après Zénon. Il avait écrit en prose plusieurs traités qui ne nous sont point parvenus. Aristote (Physique, VI, ch. ix) nous a conservé les arguments par lesquels il combattait la réalité du mouvement.

ZÉNON, fondateur du stoïcisme, né à Citium en Chypre vers l'an 360 av. J.-C., était fils d'un riche marchand, et se livra d'abord lui-même au commerce ; mais il y renonça après avoir éprouvé une perte considérable. Entrant par hasard chez un libraire d'Athènes, il y rencontra les Mémoires de Xénophon sur Socrate, et conçut dès lors un goût si vif pour la philosophie qu'il voulut s'y livrer tout entier. Il entendit le cynique Cratès, le mégarique Stilpon, les académiciens Xénocrate et Polémon, puis se fit un système propre, et, vers l'âge de 40 ans (300 av. J.-C), ouvrit une école sous un célèbre portique d'Athènes, le Pécile : c'est de là que cette école est nommée le Portique ou École stoïcienne (du grec stoa, portique). L'éclat de ses leçons, l'élévation de sa morale, et plus encore les beaux exemples qu'il offrait dans sa conduite attirèrent auprès de lui de nombreux disciples : on comptait parmi ses auditeurs Antigone Gonatas, roi de Macédoine. Il mourut dans une extrême vieillesse, entouré de la vénération universelle, vers 263 av. J.-C. Zénon s'était surtout proposé de rétablir dans toute leur autorité la vertu, ébranlée par les Épicuriens, et la vérité, attaquée par les Sceptiques. Il divise la science en 3 parties : Logique, Physiologie (science de la nature) et Morale ; mais chez lui les deux premières ne font guère que préparer à la troisième. Dans la Logique, il s'attache surtout à déterminer le critérium de la vérité : il le place dans les perceptions des sens approuvées par la raison, et proclame que toutes nos idées ont leur première source dans les sens : Nihil est in intellectu quin prius fuerit in sensu. Dans la Science de la nature, il distingue, pour le monde comme pour l'homme deux principes : l'un passif, la matière, le corps ; l'autre actif et vivifiant, Dieu et l'âme humaine. Néanmoins, il fait de l'âme un air ardent, une espèce de feu, et conçoit de même Dieu comme un principe igné universellement répandu, qui par son action anime chaque chose, et qui par sa providence dirige tous les êtres selon les lois immuables de l'ordre ou de la raison. En Morale, il prescrit de se conformer à ce même ordre, qui est la loi de Dieu, et donne pour règle de suivre la nature (sequi naturam) ou la droite raison. Il n'admet d'autre bien que la vertu, d'autre mal que le vice, et trace du vrai sage un portrait idéal qui le place presque au-dessus de l'humanité : il le proclame seul libre, seul riche, seul beau, seul heureux, tombant ainsi dans d'insoutenables paradoxes ; il condamne toutes les passions comme autant de faiblesses et de maladies de l'âme, recommandant une insensibilité contre nature, une vertu farouche et pleine d'obstentation. Il n'admettait pas l'immortalité individuelle de l'âme et semblait absorber Dieu dans le monde. On ne possède auj. que les titres de quelques-uns de ses ouvrages : De la Vie selon la nature, du Devoir, de la Nature humaine, des Passions, des Mots, etc. On ne connaît ses opinions que par les écrits de Cicéron (Questions académiques, des Biens et des Maux, des Devoirs, Paradoxes, etc.), de Sénèque, de Plutarque, et de Diogène Laërce, qui a donné sa Vie. V. STOÏCIENS.

ZÉNON L'ISAURIEN, empereur d'Orient. D'abord chef de la garde isaurienne, il plut à l'emp. Léon I en se montrant prêt à le soutenir contre Aspar et Ar-daburius, devint son gendre, et à la mort de ce prince (474) se fit associer à l'empire par son propre fils Léon II, prince enfant qu'il avait eu de la fille de l'empereur, et qui périt bientôt. Chassé de Constantinople par la révolte de Vérine, veuve de Léon I, et de Basilisque (475), il chercha un refuge en Isaurie et réussit, deux ans après, à recouvrer le trône, grâce aux Isauriens et aux Goths, mais il souilla sa victoire par des cruautés et des perfidies, et se brouilla bientôt avec les Goths qui avaient aidé à le rétablir et qui lui firent une guerre désastreuse ; il eut aussi à réprimer les révoltes de plusieurs de ses généraux. Plongé dans la débauche et devenu odieux à tout le monde, il finit par être enterré vivant, pendant qu'il était ivre, par la trahison de sa propre femme Ariadne, 491. Des querelles religieuses avaient sous son règne troublé l'empire : pour y mettre un terme, Zénon donna en 482 le cél. édit connu sous le nom d’Hénotique, formulaire de foi qui mécontenta tout le monde.

ZENTHA, bourg de Hongrie (Bacs), sur la Theiss, à 14 k. S. de Kis-Kaniza, est célèbre par la victoire que le prince Eugène et l'électeur de Saxe Frédéric-Auguste y remportèrent en 1697 sur les Turcs.

ZENTHA (lac de) ou lac de SCUTARI, Labeatis lacus, lac de Turquie (Albanie), au N. de Scutari, qui est situé sur ses bords, a 24 kil. de long sur 8 de large et est traversé par la Moracca ou Boïana, qui porte ses eaux à l'Adriatique.

ZÉPHYRE, vent d'ouest, vent doux et léger dont les Grecs faisaient un dieu, était fils d'Ëole et de l'Aurore, et époux de Chloris ou de Flore. On le représente sous la forme d'un jeune homme à l'air doux et serein, avec des ailes de papillon et une couronne de fleurs.

ZEPHYRIN (S.), pape de 202 à 218, vit éclater la persécution de Sévère. On le fête le 26 août.

ZEPHYRIUM PROMONTORIUM, c-à-d. Cap du Couchant, cap d'Italie (Brutium), à l'E., sur la mer de Sicile, près de Locres, est aussi le cap Bruzzano.

ZER-AFCHAN ou SOGD, Polytimetus, riv. du Turkestan indépendant, sort du lac Pandjikand par 42° lat. N., passe à Samarcand et à Boukhara, et tombe, à 48 kil. S. O. de Boukhara, dans le lac Karakoul, qui communique avec le Djihoun ; cours, 600 kil. De nombreux canaux d'irrigation l'absorbent presque tout à fait avant le lieu de son embouchure.

ZERBI ou GERBI (île), Meninæ, Girba, Lotophagitis insula, île de l'État de Tunis, dans le golfe de Cabès, par 10° 57' long. E., 33° 49' lat. N. : 46 kil. carrés : 45 000 hab., industrieux et commerçants. Climat très-sec, sol fertile. Le lotos qu'on y trouvait autrefois en abondance n'y existe plus. Marius, chassé d'Afrique, se réfugia dans cette île. Les Espagnols s'en emparèrent en 1310, mais en furent chassés en 1336 ; ils la prirent de nouveau en 1560 et en furent chassés la même année par les Turcs ; on y voit encore une pyramide construite avec les têtes des Espagnols qui périrent dans le combat.

ZERBST, Servesta, v. du duché d’Anhalt-Dessau, sur la Ruthe, à 20 kil. N. O. de Dessau. Anc résidence des princes d’Anhalt-Zerbst ; c’est là que naquit Catherine II, née princesse d’Anhalt-Zerbst.

ZERRAH ou ZERREU (lac), Aria palus, lac de l’Afghanistan (Sedjistan), a 160 kil. sur 45 et reçoit l’Helmend. Sur sa rive S. E. est une ville de Zerrah.

ZERVANE-AKÉRÈNE, c-à-d. le Temps sans limites, dieu suprême des Perses, est au-dessus d’Ormuzd et d’Ahriman, qui tous deux émanent de lui.

ZÉTHÈS et CALAÏS, jumeaux fils de Borée et d’Orithyie, firent partie de l’expédition des Argonautes, chassèrent les Harpies, qui tourmentaient Phinée, leur beau-frère, mais furent tués par Hercule, soit pour avoir insulté Hylas, soit à la suite d’une querelle avec Tiphys, pilote du navire Argo. Ils furent changés en ces deux Vents que les Grecs appellent les Prodromes (avant-coureurs), parce qu’ils précèdent de 9 jours le lever de la Canicule.

ZÉTHUS, fils de Jupiter et d’Antiope et frère d’Amphion, aida celui-ci à élever les murs de Thèbes.

ZEUGITANE, contrée de l’Afrique romaine, entre la Méditerranée au N. et à l’E., la Byzacène au S. et la Numidie à l’O., renfermait Carthage et Utique. ZEUGMA, c-à-d. lien, réunion, v. de la Syrie ancienne, dans la Comagène, au S. E., sur la r. dr. de l’Euphrate, était jointe par un pont à la ville d’Apamée, située sur l’autre rive. Les deux villes avaient été fondées par Séleucus I.

ZEUNE (J. Ch.), philologue, né en Saxe en 1736, m. en 1788, fut professeur à Leipsick, puis à Wittemberg. On a de lui de bonnes éditions de divers écrits de Xénophon, Leips., 1778–85, et une édition améliorée des Idiotismes grecs de Viger, 1789.

ZEUXIS, célèbre peintre grec, né vers 470 av. J.-C, m. vers 400, étudia le coloris sur les ouvrages d’Apollodore, dont il perfectionna le procédé, et fut le rival de Parrhasius. La noblesse des sujets, le grand caractère du dessin, la beauté divine des personnages distinguaient ses tableaux ; on admirait surtout son Hélène et son Jupiter, qu’il avait représenté assis sur son trône et entouré de toutes les divinités de l’Olympe. Il devint très-riche, et finit par ne plus vendre ses ouvrages : il les donnait. La plupart de ses chefs-d’œuvre ornèrent dans la suite Rome, puis Constantinople. Le temps les a anéantis.

ZIANI (Sébast), doge de Venise (1172–79), signa en 1177 la trêve dite de Venise entre l’empereur Frédéric Barberousse et la Ligue lombarde, institua la cérémonie des épousailles du doge de Venise et de l’Adriatique pour consacrer en quelque sorte l’empire de sa patrie sur la mer. — Son fils, P. Ziani, m. en 1229, succéda en 1205 à H. Dandolo, resta 24 ans en charge et avança la conquête de la Grèce.

ZIANIDES, dynastie musulmane. V. TLEMCEN.

ZIBAN (les), pluriel de ZAB. V. ce mot.

ZICAVO, bg de Corse, ch.-l. de c., à 31 kil. E. d’Ajaccio ; 1367 hab. Fromages estimés.

ZIERIKZÉE, v. et port de Hollande (Zélande), sur l’Escaut orient., à 26 kil. N. E. de Middelbourg ; 6700 hab. Ane évêché. Clocher superbe, brûlé en 1832 ; vaste citerne. Chantier de construction, salines et raffineries de sel. Port ensablé en partie. Pêche active ; huîtres excellentes. — Bâtie au IXe s., cette ville fut la résidence des comtes de Zélande. Vainement assiégée en 1 300 par les Flamands, qui y furent battus sur mer en 1 304 par les Français ; prise par les Espagnols en 1676, mais bientôt reprise.

ZIGUEUNES. V. BOHEMIENS.

ZILEH, v. de Turquie (Sivas), est l’anc. Zeleia.

ZIMBAOE, anc capit. du Monomotapa et résidence du souverain, sur la r. dr. du Zambèze, vers son confluent avec la Manzora, entre Tète et Sena.

ZIMISCÈS (JEAN), empereur grec. V. JEAN.

ZIMMEUMANN (J. J.), fanatique, né en 1644 à Wayhingen en Wurtemberg, m. en 1693, était diacre de Bittigheim. Il se fit disciple de Bœhme, publia un ouvrage mystique, Révélation presque


complète de l’Antéchrist, qui lui fit perdre son diaconat, erra depuis, prêchant et faisant des prosélytes dans les Provinces-Unies et en Allemagne, occupa 4 ans une chaire de mathématiques à Heidelberg, passa ensuite à Hambourg, puis à Rotterdam et mourut au moment de s’embarquer pour l’Amérique. On a de lui, entre autres ouvrages, Scriptura sacra Copernicans, ouvrage où il soutient qu’aucun passage de la Bible ne contredit le système de Copernic.

ZIMMERMANN (J. George), médecin et philosophe suisse, né en 1728 à Brugg (Argovie), m. en 1795, fut 15 ans médecin dans sa ville natale, la quitta en 1768 pour se rendre à Hanovre comme 1er médecin du roi d’Angleterre et fut appelé à Berlin pour soigner Frédéric II mourant. Il écrivit avec violence contre les Illuminés et les révolutionnaires, et s’attira ainsi de fâcheuses affaires ; il tomba par suite dans une hypocondrie qui empoisonna ses dernières années, et finit par devenir fou. On a de lui un célèbre Essai sur la solitude (en allemand), 1756 et 1773, trad. en fr. par Mercier, 1790, et par Jourdan, 1825 ; De l’orgueil national, 1758 ; De l’expérience en médecine, 1763–74, le plus savant de ses écrits (trad. par Lefebvre de Villebrune, 1774).

ZIMMERMANN, compositeur, élève de Boïeldieu, né à Paris en 1785, m. en 1853, fut de 1816 à 1848 prof. de piano au Conservatoire de Paris, puis devint inspecteur des études musicales et résuma sa méthode dans l’Encyclopédie du pianiste, ouvrage classique. On a de lui, outre de beaux morceaux de musique d’église, un opéra comique, l'Enlèvement.

ZINGARELLI (Nicolo), musicien, né en 1751 à Naples, m. en 1837, fut nommé en 1806 maître de chapelle du Vatican, et en 1820 directeur du Conservatoire à Naples, où il forma entre autres élèves Bellini et Mercadante. On a de lui plusieurs opéras : Montezuma, Alsinda, Pirro, Artaserse, Romeo e Giulietta, Il conte di Saldagna, Inez de Castro ; des oratorios et nombre de messes, de motets, etc.

ZINGARI. V. BOHEMIENS.

ZINZENDORF (Phil. Louis, comte de), ministre d’État autrichien, né en 1671, m. en 1742, fut successivement membre du conseil aulique (1695), ambassadeur en France après la paix de Ryswick, conseiller privé (1705), joua un grand rôle politique sous Joseph I, puis sous Charles VI, et finit par remplacer le prince Eugène dans la haute direction des affaires. Il décida les guerres avec la Turquie, avec la France, ainsi que la Quadruple-Alliance, mesures qui furent peu populaires à cause de leurs résultats ; il se donna aussi beaucoup de mouvement pour la Pragmatique de Charles VI, mais sans prendre les précautions qui eussent pu en assurer l’exécution.

ZINZENDORF (Nic. L., comte de), né à Dresde en 1700, m. en 1760, fils d’un chambellan d’Auguste III, électeur de Saxe et roi de Pologne, était lui-même conseiller en Saxe. Il mena d’abord une vie scandaleuse, mais en 1721, ayant donné asile à quelques frères Moraves persécutés, il changea de vie, adopta leurs opinions, et créa bientôt à Herrnhutt, de concert avec eux, un établissement et une nouvelle secte de Frères Moraves connue sous le nom de Herrnhütter. Il abandonna toute fonction publique pour ne travailler qu’au développement de la nouvelle institution, prêcha, écrivit et envoya des missionnaires pour répandre leurs dogmes, et alla lui-même faire des conversions jusqu’au Groenland (1732).

ZIPANGU, nom que Marco-Polo donne au Japon.

ZIPS, comitat de la Hongrie, dans le cercle en-deçà de la Theiss, borné au N. par la Galicie, à l’E. par le comitat de Saros, au S. par ceux d’Abaûjvar, de Torna et Gœmœr, à l’O. par celui de Liptau ; 100 kil. sur 35 ; 180 000 hab. ; ch.-l., Leutschau, Ce comitat est en partie couvert par les Carpathes : il est arrosé par le Poprad, le Hernad, la Golnitz, le Dunajec. Fer, cuivre, eaux minérales. Culture du lin.

ZISKA (J. TROOZNOT, dit), c-à-d. le Borgne, chef des Hussites, né vers 1360, était un noble de Bohême, chambellan de Venceslas l’Ivrogne. Il se mit à la tête des Bohémiens révoltés peu après le supplice de J. Huss (1417), prit Prague (1419), refusa de reconnaître l’emp. Sigismond pour roi de Bohême à la mort de Venceslas, pilla les couvents et ravagea les terres des seigneurs catholiques, forma contre Sigismond une confédération formidable, fit de Tabor sa place d’armes et la fortifia, battit Sigismond au mont Wintkow en 1420, et résista en 1421 à deux armées de cet empereur : bien qu’ayant perdu son dernier œil au siège de Raby et quoique cerné sur le mont Taurkand, il s’ouvrit un chemin à travers l’ennemi, remporta encore plusieurs victoires, et força Sigismond à lui accorder la paix et à lui donner, avec le titre de vice-roi de Bohême, un pouvoir absolu sur ce royaume. Il mourut de la peste en 1424. En mourant, il recommanda aux siens de faire de sa peau un tambour, voulant les conduire encore à la victoire après sa mort.|0|0}}

ZITTANG, fleuve de l’empire Birman, se sépare de l’Iraouaddy entre Ava et Amarapoura, coule au S. E., puis au S. O. et au S., arrose une ville de son nom à 35 kil. E. de Pégou, et se jette dans le golfe de Martaban, par une large embouchure, à l’E. de Rangoun, après un cours de 700 kil.

ZITTAU, v. du roy. de Saxe (Lusace), à 80 kil. E. de Dresde ; 10 000 h. Gymnase, bibliothèque, cabinet des médailles, cabinet d’histoire naturelle. Entrepôt des fils et des toiles de la Lusace. Eaux minérales. Patrie de l’orientaliste Michaelis. Prise et pillée en 1757 par les alliés de l’électeur de Saxe.

ZIZIM ou DJEM, fils de Mahomet II, né en 1459, disputa le trône à Bajazet II, son frère aîné (1481 et 82), fut deux fois vaincu, et se réfugia à Rhodes près du grand maître de l’Ordre, qui lui avait promis des secours ; mais celui-ci, gagné par Bajazet, le retint captif. Il fut transféré de prison en prison en Savoie et en France, puis remis au pape Innocent VIII, qui reçut pour le garder une pension du sultan. Charles VIII, qui comptait se servir du captif dans ses projets de conquête sur les Ottomans, se le fit remettre par Alexandre VI et l’emmena à Naples, mais Zizim mourut aussitôt qu’il eut été remis à ce prince (1495). On prétend qu’il périt de la main d’un barbier qui se servit, pour le raser, d’un rasoir empoisonné.

ZLOCZOW, v. de Galicie, ch.-l. de cercle, à 80 k. E. de Lemberg ; 6200 h. — Le cercle, entre la Russie au N. et à l’E., et les cercles de Zolkiev, Tarnopol, Brzezany et Lemberg, a 90 kil. sur 60, et compte 235 000 h. (dont 26 000 Juifs).

ZNAYM, v. des États autrichiens (Moravie), ch.-l. de cercle, sur la Taja, à 55 kil. S. O. de Brünn ; 6 000 hab. Vieux palais des margraves de Moravie, servant auj. de caserne, maison du conseil, anc abbaye de Luka. C’est à Znaym que mourut l’emp. Sigismond (1437). Il s’y livra en 1809 un combat d’avant-garde entre les Autrichiens et les Français, qui fut suivi d’un armistice entre Napoléon et l’emp. François. — Le cercle, entre ceux de Brûnn à l’E. et au N. E., d’Iglau au N. O. et à l’O., et l’archiduché d’Autriche au S., a 65 kil. sur 80, et env. 190 000 h.

ZOBEIDAH (la Fleur-des-Dames), cousine et seule femme légitime du calife Haroun-al-Raschid, fut mère d’Amin, successeur du calife (809) et mourut en 831. Cette princesse joue un grand rôle dans les Mille et une Nuits. On lui attribue la fondation de Tauris (792).

ZODIAQUE. V. ce mot au Dict. univ. des Sciences.

ZOÉ (Ste), martyre en Pamphylie à une époque incertaine, est honorée le 2 mai. — Autre sainte, martyre à Rome, est hon. le 5 juillet.

ZOÉ, impératrice d’Orient, d’abord maîtresse, puis femme de Léon VI, reçut le titre d’épouse après la naissance de Constantin VII (Porphyrogénète II). Chassée du palais à la mort de son mari (911), elle y fut rappelée en 914 par son fils, le jeune Constantin Porphyrogénète ; liguée avec Romain I (Lécapène), son amant, elle jouit d’un grand pouvoir, jusqu’à ce que ce dernier la confina dans un cloître (919). — Autre impératrice, fille de Constantin IX et femme de Romain III (1028), fit périr Romain (1034) pour placer sur le trône son amant Michel IV, le Paphlagonien, qui l’épousa, mais qui ne tarda pas à la maltraiter. Elle reconnut pour successeur de Michel IV le neveu de ce prince, Michel V (1035), mais elle fut plus malheureuse encore sous ce dernier (1041). Alors elle excita une émeute à Constantinople et se fit proclamer impératrice avec sa sœur Théodora. Bien qu’âgée de 63 ans, elle épousa en 3es noces Constantin X Monomaque (1042), qui lui laissa tout le pouvoir. Elle mourut en 1052.

ZOÉGA (George), archéologue danois, né en 1755 à Dahler près de Ripen (Jutland), m. en 1809, voyagea comme gouverneur avec un jeune gentilhomme, fut chargé par le ministre Guldberg de classer les médailles existant à Copenhague, puis fit aux frais du roi un voyage numismatique, visita dans ce but Vienne et Rome, où il se maria et abjura le Luthéranisme, reçut du pape Pie VI la mission d’interpréter les hiéroglyphes des obélisques qui se trouvaient à Rome et reçut en 1802 le titre de professeur à l’Université de Kiel, tout en restant à Rome comme agent du roi de Danemark. Outre diverses Dissertations, recueillies en 1817 par Welcker, on a de lui : le Catalogus codicum copticorum Musei Borgiani, et un traité De usu et origine obeliscorum (1797-1800), où il prouve que l’écriture hiéroglyphique fut employée jusqu’à la chute du paganisme.

ZOHAK, usurpateur venu d’Arabie en Perse, vainquit Djemchid, le détrôna et le coupa en deux, puis se plaça sur le trône de Perse. Féridoun, fils de Djemchid, mit fin à sa cruelle domination el l’enferma dans une caverne du mont Demavend.

ZOHAR, c-à-d. splendeur, un des livres théologiques des Juifs modernes, contient des explications cabalistiques sur les livres de Moïse, mêlées à toutes sortes de rêveries. On l’a attribué à Simon Ben-Jochaï, disciple d’Akiba, mais on le croit plutôt du XIIe s. Écrit en syriaque, il a été en partie traduit en latin par Rosenroth (dans la Cabala denudata).

ZOÏLE, fameux critique grec, connu par l’amertume de ses censures à l’égard d’Homère (d’où le surnom d’Homeromastix ou fouet d’Homère), né à Ëphèse ou à Amphipolis, vivait à la fin du IVe s. av. J.-C. On a débité mille fables sur son compte : on a dit qu’il avait été condamné à mort par Ptolemée Philadelphe et crucifié ou lapidé par la foule enthousiaste d’Homère. Quoi qu’il en soit, son nom est resté synonyme de critique envieux et partial ; on l’oppose à celui d’Aristarque. On lui attribuait, entre autres ouvrages, 9 livres de Remarques hypercritiques sur Homère, une Hist. d’Amphipolis, une Hist. générale du monde jusqu’à Philippe (roi de Macédoine) : aucun n’est parvenu jusqu’à nous.

ZOLKIEW, v. de Galicie, ch.-l. de cercle, à 30 kil. N. de Lemberg ; 4000 h. Anc. château de la famille Sobiesky. — Le cercle, entre ceux de Zloczow à l’E., de Przemysl et de Lemberg au S. et au S. O., la Russie au N., a 100 k. sur 70 et 240 000 hab.

ZOLLIKOFER (George-Joachim), prédicateur protestant, né en 1730 à St-Gall en Suisse, m. en 1788, fut ministre dans le pays de Vaud, chez les Grisons et à Leipsick. Il n’est pas moins estimé comme écrivain que comme prédicateur. Ses Sermons ont été publiés en 15 vol. in-8, à Leipsick, 1789-1804.

ZOLLVEREIN, c-à-d. association douanière. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

ZOLTAN, fils d’Arpad, ravagea l’Europe occidentale à la tête des Hongrois de 907 à 955. Battu par Othon I sur le Lech, près d’Augsbourg, il se fixa au N. de l’Adriatique, dans le pays qui s’étend entre la Dalmatie, la Styrie et la Transylvanie et y jeta les fondements du roy. de Hongrie. Il mourut en 960.

ZOMBOR, v. de Hongrie, ch.-l. du comitat de Bacs, à 175 k. S. E. de Pesth, près du canal François ; 22 000 h. École d’instituteurs grecs orthodoxes.

ZONARAS (Jean), historien grec du XIIe s., fut secrétaire d'État sous Jean et Manuel Comnène, puis se fit moine de St-Basile dans une île solitaire. Outre des Poésies, des Commentaires sur les Canons et des lettres, il a laissé des Annales qui vont de la création du monde à la mort d'Alexis Comnène (1118). Cet ouvrage est précieux pour ce qui regarde Constantin et les princes de sa maison. Il se trouve dans les diverses éditions de la Byzantine et a été trad. en français par le prés. Cousin, Paris, 1678.

ZONZONATE ou ZEZONTLATL (c-à-d. les 400 sources), v. de l'Etat de San-Salvador, à l'embouch. d'une riv. de même nom dans le Grand Océan et à 90 kil. O. de San-Salvador; env. 4000 hab. Son port est un des grands entrepôts de l'Amérique centrale.

ZOPYRE, satrape perse, fils de Mégabyze, est célèbre par son dévouement. Pour faciliter à Darius I la prise de Babylone, il se coupa le nez et les oreilles, se présenta dans cet état aux assiégés, se plaignant de la cruauté du roi qui, disait-il, l'avait traité d'une manière si cruelle et si ignominieuse, obtint ainsi l'entrée de la place et gagna la confiance des assiégés qui lui donnèrent le gouvernement de leur ville ; il s'empressa alors d'en ouvrir les portes à Darius.

ZORNDORF, bg des États prussiens (Brandebourg), à 10 kil. N. de Custrin ; 1 300 hab. Frédéric II, roi de Prusse, y battit les Russes les 25 et 26 août 1758.

ZOROASTRE, en persan Zerdust, auteur ou réformateur du Magisme, religion des anciens Perses, des Parthes et des Guèbres, naquit probablement en Médie, dans l'Aderbaïdjan (l'anc. Atropatène), sous le règne d'un prince du nom de Gouchtasp (qu'on a voulu à tort identifier avec Hystaspe, père de Darius I). La religion des Mèdes était chargée de pratiques superstitieuses : Zoroastre entreprit de la réformer. Selon les traditions des Perses, il passa la 1re partie de sa vie à voyager pour conférer avec les sages les plus illustres, puis il s'enferma dans une grotte pour méditer, fut enlevé au ciel, vit Ormuzd face à face, et reçut de lui mission d'aller prêcher à l'Iran (Perse) une doctrine nouvelle. Il se présenta à la cour de Gouchtasp, qui régnait à Balkh, en Bactriane, parvint à s'en faire accueillir, courut pourtant des dangers par la malice de ses ennemis, déjoua leurs trames et finit par convertir le roi Gouchtasp, puis Isfendiar son fils, et avec eux tout l'Iran occidental, malgré l'opposition des brahmes de l'Inde. Il consigna, dit-on, ses doctrines dans 21 livres dits Nosks ou Naçkas, qu'il avait recueillis de la bouche même d'Ormuzd, et dont les débris formèrent le Zend-Avesta (la parole vivante). Il enseignait l'existence de deux principes opposés, Ormuzd, principe du bien, et Ahriman, principe du mal, qui sont sans cesse en lutte, mais au-dessus desquels s'élève un dieu suprême, Zervane-Akérène ; prescrivait le culte du feu, réglait la vie publique comme la vie privée, et annonçait des peines et des récompenses après la mort ; il institua les Mages pour être les ministres de la nouvelle religion. Excessivement âgé, Zoroastre se retira sur le mont Albordj ; c'est là qu'il mourut, on ne sait à quelle époque. Souvent on le fait périr au sac de Balkh, lors de la grande irruption des hordes du Touran dans les États de Gouchtasp. Les légendes relatives à Zoroastre sont très-nombreuses et souvent contradictoires. Il est probable qu'on aura accumulé sur la tête d'un seul homme une foule de traditions relatives les unes aux divers chefs de la religion des Perses, les autres à l'histoire de la religion même. L'époque de sa naissance flotte du XIIIe au VIe s. av. J.-C. Il semble hors de doute que le Parsisme a successivement revêtu diverses formes, que la plus célèbre est celle dont Zoroastre fut le propagateur, que sa réforme n'était qu'une simplification du culte ancien, que cette réforme partit de l'ouest et du nord-ouest, et fut faite sous l'influence ou avec la coopération du souverain, que la portion orientale de la monarchie ne l'accepta qu'après résistance, enfin qu'il vint du nord (du Touran) une autre opposition et que les


adhérents de la nouvelle religion eurent à subir une réaction terrible qui sembla la frapper de mort, mais qui pourtant ne fut que momentanée. Outre le Zend-Avesta, on a sous le nom de Zoroastre des Oracles magiques (publ. par Leclerc, Amst., 1690), qui ne sont évidemment qu'un livre apocryphe fabriqué au I er ou au II e s. de J.-C. pour favoriser les systèmes des philosophes de cette époque. Anquetil Duperron a mis en tête de sa traduction du Zend-Avesta une Vie de Zoroastre. V. ORMUZD , MITHRAS, MAGES.

ZOROBABEL, juif qui se mit à la tête de ceux de ses compatriotes captifs à Babylone qui voulurent revenir en Judée quand Cyrus le leur permit (536 av. J.-C). Il seconda les efforts du grand prêtre Jésus pour le rétablissement du culte, et releva le temple en dépit des Samaritains.

ZOSIME, historien grec du v e siècle, avait été avocat du fisc au temps d'Honorius et de Théodose le Jeune : il portait le titre de comte et était païen zélé. On a de lui une Histoire romaine en 6 livres, qui va depuis les premiers empereurs jusqu'à l'an 410 : il s'y montre fort partial contre les Chrétiens. La meilleure édition est celle de Reitemeyer, Leips., 1784. Le présid. Cousin l'a trad. en français, 1678.

ZOSIME (S.), pape de 417 à 418, natif de Grèce, se laissa un instant abuser par Célestius et Pelage, mais reconnut bientôt l'hérésie et la condamna. On a de lui 13 Lettres et un fragment de sa Constitution contre les Pélagiens. On le fête le 26 déc.

ZOUAVES, corps d'infanterie légère organisé en Algérie. V. ZOUAVES au Dict. universel des Sciences.

ZOUBOV (Platon), dernier favori de Catherine II, était simple lieutenant dans le régiment des Gardes lorsqu'il attira l'attention de l'impératrice. Il fut rapidement nommé prince et grand maître de l'artillerie et acquit d'immenses richesses, dont une partie passait pour le fruit d'exactions. Exilé de la cour par Paul I, il trempa dans le meurtre de ce monarque ; néanmoins il ne fut pas employé sous le nouveau règne et vécut dans la retraite jusqu'à sa mort (1817). — Son frère, Valérien Zoubov (1760-1804), eut aussi part aux faveurs de Catherine, fut placé à la tête de l'armée de Perse et prit Derbend.

ZOUMBO, établissement portugais de l'Afrique orientale, dans une île du Zambèze, à 400 kil, S. O. de Tète. Commerce d'or et d'ivoire.

ZOUNGARIE. V. DZOUNGARIE.

ZSCHOKKE (J. H. Daniel), écrivain allemand, né en 1771 à Magdebourg, d'une famille de commerçants, m. en 1848, fut successivement acteur, auteur dramatique, professeur, maître de pension, se fixa dès 1797 en Suisse, et fut chargé par le gouvernement helvétique de diverses missions qu'il remplit avec succès. On a de lui un drame, Abellino, chef de brigands, 1793, longtemps resté populaire ; des ouvrages historiques : Histoire des Grisons, 1797 ; — de la Destruction des républiques de Schwitz, Uri et Unterwald, 1802 ; — du Peuple bavarois, 1813-1818 (son ouvrage capital) ; — de la Nation suisse, 1822 ; Hist. contemporaine, 1817-23 ; des romans, des contes et nouvelles, parmi lesquels on remarque l'Esclave galérien, la Béguine d'Aarau, Jonathan Frock. Il rédigea en outre des recueils politiques et littéraires qui eurent une grande vogue. Sans être un écrivain de premier ordre, Zschokke occupe par sa lucidité et sa fécondité un rang distingué dans la littérature allemande : on l'a surnommé le Walter Scott de la Suisse. Ses écrits présentent la morale sous des formes séduisantes et accessibles à tous. Ses Œuvres, dont le recueil parut de 1825 à 1833, forment 40 volumes. La plupart ont été trad. en français : Loève-Veimars a donné les Contes suisses, 1828, les Soirées d'Aarau, 1829, les Matinées suisses, 1830-32 ; Suckau, Jonathan Frock ; Cherbuliez, les Nouvelles Soirées d'Aarau, 1833; Ch. Monnard, l'Hist. de la nation suisse, 1823-1833. Zschokke a écrit lui-même sa biographie.

ZUCCARO (Taddeo) (wiki en), peintre de l'école romaine, né en 1529 à Sant-Angelo, près d'Urbin. m. en 1566, eut un faire facile et agréable, mais produisit trop et manqua d'élévation. On estime ses fresques du château de Caprarola (gravées en 1748) et une Vierge dans l'église St.-Sixte de Mantoue. — Son frère, Federico, 1542-1609, peignit à Florence la grande coupole de Sainte-Marie des Fleurs, et acheva à Rome le plafond de la chapelle Pauline, commencé par Michel-Ange. On a de lui : Idea de’ pittori, scultori e architetti, 1607.

ZUG, Tugium, v. de Suisse, capit. du canton de ce nom, sur la rive orient. du lac de Zug, où plusieurs maisons s'abîmèrent en 1455 et en 1594; 3 500 hab. Gymnase, bibliothèque. Papeteries, kirsch, fruits secs. — Le canton de Zug, au centre de la Suisse, est borné par ceux de Zurich au N., Schwitz à l'E. et au S., Argovie à l'O. : 20 kil. sur 17; 18000 hab., de race allemande, mais presque tous catholiques. Climat doux, sol fertile, arrosé par la Reuss et la Limmat : châtaignes, fruits, fromages, beurre, kirschenwasser. Le gouvernement est démocratique. Zug fut reçu dans la confédération des cantons en 1352. — Le lac de Zug, entre les cantons de Zug, de Schwitz et de Lucerne, a 14 kil. de long sur 2 de largeur moyenne : env. 215 m de profondeur. Il communique avec la Reuss par la Lorze, qui en sort au N.

ZULIA, riv. du Venezuela, tombe dans le lac Maracaïbo, au S., donnait son nom à un dép. de la Colombie, auj. prov. de Maracaïbo, Coro, Truxillo,etc.

ZULLA ou ARKIKO, et port d'Abyssinie, dans le pays des Hazortas, sur une baie de la mer Rouge, occupe l'emplacement de l'anc. Adulis. Les Français y ont formé un établissement en 1859.

ZULLICHAU, et château des États prussiens (Brandebourg), à 35 kil. E. de Francfort-sur-l'Oder ; 5300 h. Château. Draps, eau-de-vie, vinaigre.

ZULPICH, l'anc. Tolbiac, v. des États prussiens (Prov.-Rhénanel, à 33 kil. S. O. de Cologne ; 1200 h.

ZUMALACARREGUY (Thomas), général espagnol, né en 1789 dans le Guipuscoa. Commandant dans la garde royale à la mort de Ferdinand VII, il se démit de ses fonctions pour suivre don Carlos, souleva le Guiposcoa, fit une terrible guerre de partisan aux Christinos, et mourut devant Bilbao, 1835.

ZUMBO (Gaëtan-Jules), modeleur en cire, né en 1656 à Syracuse, m. en 1701, employa une cire colorée qu'il préparait lui-même et dont il garda le secret. Entre autres ouvrages remarquables, il exécuta, à Florence, un célèbre groupe de 5 figures connu sous le nom de la Putréfaction.

ZUNICA, bg de la Navarre, à 50 k. S. O. de Pampelune, a donné son nom à une des plus anciennes maisons d'Espagne, qu'on fait descendre d'Alphonse, infant de Navarre, et de Sanctie, dame et héritière du domaine de Zuniga, et qui a fourni un grand nombre d'hommes distingués. On connaît surtout Jean de Z., grand maître de l'ordre d'Alcantara, puis archev. de Séville et cardinal (1503) qui contribua à la conquête du roy. de Grenade et encouragea les lettres.

ZURAVNO, bourg de Galicie, sur le Dniester, à 29 kil. E. de Stry. Aux environs, Sobieski et 10 000 Polonais tinrent 23 jours contre 200 000 Turcs et Tartares ; ils n'échappèrent à une perte certaine qu'en signant le traité du Zuravno, qui donnait aux Turcs la Podolie et une partie de l'Ukraine (1676.)

ZURBARAN (Franc.) peintre, surnommé le Caravage espagnol, né en 1598 à Fuente de Cantos dans l'Estramadure, m. en 1662. Il a orné Séville de plusieurs chefs-d'œuvre, parmi lesquels on remarque le tableau du maître-autel de la cathédrale et un S. Thomas d'Aquin. Comme le Caravage, Zurbaran aime les vives oppositions de lumière et d'ombre, les sujets tristes et dramatiques.

ZURICH, Turicum, Tigurum, Duregum. v. de Suisse, capit. du canton de son nom, sur la Limmat, à l’extrémité du lac de Zurich ; 10 000 hab. On y remarque quelques édifices : la cathédrale ou le Munster, l’hôtel de ville, la maison des orphelins, celle des aliénés, le Casino, le monument de


Gessner, le tombeau de Lavater. Université (créée en 1833), amphithéâtre anatomique, salle de physique, collections, plusieurs bibliothèques ; collège, gymnase, école des arts, école d’aveugles. Soieries, mousselines, gazes, tissus de coton, vinaigre, etc. — Zurich existait sous des Romains, elle devint ville impériale an 1218. Dès avant 1250 elle s’affranchit de la prééminence des nobles et se donna un régime démocratique. Elle entra en 1351 dans la confédération Suisse, mais, ayant pris querelle en 1436 avec Glaris et Schwitz pour la possession du Tockenbourg, elle fit alliance avec l’Autriche (1439) et sortit de la confédération, pour n’y rentrer qu’en 1450. Dès 1516, Zwingle prêcha la réforme à Zurich. Cette ville se distingue par ses écoles et par l’instruction de ses habitants : on l’a nommée l’Athènes de la Suisse. Gessner, Bodmer, Lavater, Meister, Fuseli, Hess, Pestalozzi, y sont nés. Les Suisses battirent les Autrichiens en 1443 aux environs de Zurich, Masséna remporta à Zurich sur l’armée austro-russe, le 26 août 1799, une victoire qui empêcha la France d’être envahie de ce côté. Il fut conclu à Zurich le 10 nov. 1859, entre la France et l’Autriche un traité qui confirmait et complétait celui de Villa-franca : la partie de ce traité qui établissait une confédération italienne ne put être exécutée.

ZURICH (Canton de), canton de la Confédération helvétique, est borné par le grand-duché de Bade et le canton de Schaffouse au N., par ceux de St-Gall, Zug, Schwitz au S., par le canton d’Argovie à l’O. et par celui de Thurgovie à l’E : 62 k. sur 43 ; 1850 kil. carrés; 252 000 h., presque tous protestants ; capit., Zurich. Il est arrosé par plusieurs rivières (Rhin, Reuss, Limmat, Sihl, Thur), et contient plusieurs lacs, entre autres celui de Zurich. Les montagnes n’y dépassent pas 1160 m ; point de glaciers. Forêts, pâturages; agriculture très-bien entendue ; industrie et commerce florissants. La constitution, qui date de 1839, est toute démocratique : il y a un grand conseil de 212 membres, un petit conseil de 25 et un tribunal d’appel. — Le canton de Zurich fut admis dès 1351 dans la Confédération (V. ZURICH, V.) : il ne se composait alors que de la ville et d’un district au bord de la Sihl. Il acquit ses limites actuelles surtout du xiv e au xv e s. En 1802, il s’y éleva des dissensions qui amenèrent l’intervention française et l’organisation de la Suisse en 19 cantons.

ZURICH (Lac de), dans les cantons de Zurich, St-Gall et Schwitz, a 35 kil. sur 3 de largeur moyenne ; il atteint 200m de profondeur près de la presqu’île de l’Aue. On le divise en 2 parties (lac supérieur et lac inférieur) ; au point de partage se voit le pont de Rapperschwyl, qui a 1800 pas de long. Ce lac reçoit la Linth au S. E. et s’écoule par la Limmat.

ZURITA (Jérôme), historien espagnol, né en 1512 à Saragosse, m. en 1581 ; fut chargé d’affaires en Allemagne pour le conseil de Castille ; voyagea en Italie et en Sicile pour recueillir des documents ; et finit par se fixer chez des Hiéronymites ; a laissé des Annales de la couronne d’Aragon, Saragosse, 1562-79, 6 v. fol. ; a découvert le Chronicon Alexandrinum ou Pascale,(coll. Byzantine).

ZURLAUBEN (le baron de LA TOUR-CHATILLON de), d’une ancienne famille allemande, né à Zug en 1720, m. en 1795 ; fit au service de la France les campagnes de 1742 et années suivantes, et prit sa retraite en 1780 avec le titre de lieutenant général. On a de lui une Histoire militaire des Suisses, Paris, 1751-53, 8 vol. in-12 ; des Tableaux topographiques, politiques et littéraires de la Suisse, 1780-86, 4 v. grand in-fol., et une traduction d’Onosander.

ZURLO (Joseph, comte), né en 1759 à Naples, m. en 1828 ; suivit d’abord le barreau de Naples, devint directeur des finances en 1798 ; se tint a l’écart sous la république parthénopéenne, reprit sa place en 1800, rétablit le crédit, mais souleva de nombreux mécontentements par ses réformes et fut renversé ; se rallia en 1809 à Murat, et fut sous lui
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ministre de la justice, puis de l’intérieur ; suivit à Trieste la veuve de Murat ; rentra dans sa patrie en 1818 et redevint ministre de l’intérieur lors de la révolution de 1820. Mis en accusation par les carbonari, il donna sa démission, qui fut suivie de la retraite de tout le cabinet.

ZUTPHEN, v. forte du roy. de Hollande (Gueldre), sur l’Yssel, à 14 kil. S. de Deventer ; 10 000 h. Belle église de Ste-Walburge, hôtel de ville à 5 façades, hôtel des États. — V. très-ancienne ; appartint à l’évêque d’Utrech dès 1202 ; plus tard devint ville hanséatique avec titre de comte. Prise par l’armée des États en 1530, par don Frédéric de Tolède, fils du duc d’Albe, en 1572, par le prince Maurice en 1591, par les Français en 1672, et démantelée cette fois.

ZUYDERZÉE, c.-à-d. Mer du Sud, vaste golfe de la mer du Nord, entre la Hollande à l’O., la Frise et l’Over-Yssel à l’E., la province d’Utrecht et la Gueldre au Sud ; son entrée, située au N., est fermée par les iles de Texel, de Vlieland, Ter-Schelling, Ameland, qui n’y laissent pénétrer les vaisseaux que par quelques passes : 220 kil. du N. E. au N. O., 75 kil. de largeur moyenne. le Zuyderzée reçoit l’Yssel et les deux Vechts. La moitié méridionale du Zuyderzée se nommait au temps des Romains lac Flevo ; il était au milieu des terres, ou ne tenait que par un filet d’eau à la mer du Nord ; mais en 1282 une inondation terrible submergea tout l’espace qui forme aujourd’hui la partie septentrionale. Il avait été question dans ces dernières années de dessécher le Zuyderzée, mais la crainte d’anéantir le commerce maritime des villes qui ont un port sur ce golfe a fait renoncer à ce projet. – Sous l’Empire français, de 1810 à 1814, il y eut un dép. du Zuyderzée, formé de la Hollande septr. et d’une partie de la prov. d’Utrecht ; il avait pour ch.-l. Amsterdam.

ZVORNIK, v. de Turquie (Bosnie), ch.-l. de livah, sur la Drina, à 140 kil. N. E. de Travnik ; 15 000 h. Château fort. Aux env., mines de plomb.

ZWICKAU, Cygnea, v. du roy. de Saxe (Erzgebirge). ch.-l. de cercle, à 27 kil. S. O. de Chemnitz ; 11 000 hab. Anc. château. Drap, cotonnade, cire à cacheter, carmin ; forges à fer.

ZWICKER (Dan.), chef de secte, né à Dantzick en 1602, mort en 1678. Après avoir été médecin, il quitta sa profession pour se faire socinien, puis se rapprocha de l’Arminianisme, et tenta enfin de fondre les diverses communions chrétiennes : il devint ainsi le chef des Conciliateurs ou Tolérants ; mais n’eût que quelques prosélytes et son principal ouvrage est l’Irenicon irenicorum seu Reconciliator Christianorum, Amst., 1658.

ZWINGER. (Théod.), médecin, né à Bâle en 1658, m. en 1724, occupa la chaire de médecine à l’Académie de Bâle, devint médecin et conseiller aulique du duc de Wurtemberg et du marquis de Bade-Dourlach, et s’honora en allant secourir Fribourg en proie à une épidémie (1710). On a de lui le Théâtre botanique, (en allem.), 1696. – Son trisaïeul, Théodore Zwinger, dit l’Ancien (1533-88), avait aussi été un célèbre médecin ; il mourut à Bâle d’une épidémie qu’il avait combattue avec le plus grand dévouement. On a de lui Theatrum vitæ humanæ, 1565.

ZWINGLE ou ZWINGLI (Ulrich), fameux réformateur, né en 1484 à Wildhaus dans le canton de St-Gall, m. en 1531, était curé de Glaris à 22 ans. Il assista, comme aumônier des Suisses auxiliaires du pape Jules II, à la bataille de Novare, suivit une autre armée de Suisses à Marignan, fut nommé en 1516 curé de Notre-Dame-d’Einsiedeln (ou des Ermites), attaqua en chaire dès cette année, un an avant Luther, le luxe et les abus de la cour de Rome, fut porté par ses nombreux adhérents à la cure de Zurich (1518), y développa de plus en plus ses idées de réforme, décida le grand conseil de cette ville à ne plus laisser enseigner que l’Évangile, sollicita en 1523 le colloque de Zurich, à la suite duquel furent supprimés le célibat des prêtres et la messe (1524 et 25), et donna l’exemple de se marier. Nommé recteur du gymnase de Zurich, il réorganisa les études dans cette ville. Bien que différant de Luther sur quelques points, entre autres sur la présence réelle dans l’Eucharistie (que Zwingle niait et qu’admettait Luther), il tenta de se rapprocher du chef de la Réforme. Berne venait d’adopter les doctrines de Zwingle (1528), et il avait l’espoir de les étendre par toute la Suisse, quand éclata la guerre dite de Cappel, entre les Catholiques et les Réformés : cette guerre, étouffée par une 1re paix en 1529, reprit presque aussitôt, et Zwingle perdit la vie à la bataille de Cappel, où son parti fut battu (1531). Il avait adressé à la diète d’Augsbourg et à François I sa Confession, que ses partisans regardent comme un chef-d’œuvre. Plus logicien et plus poli que Luther, Zwingle ne possédait pas la même puissance pour remuer les masses. A la différence de Calvin, il accordait à l’homme le libre arbitre, et par conséquent le mérite ou le démérite de ses actions. Peu après sa mort, ses partisans se réunirent aux Calvinistes. Zwingle a beaucoup écrit. Ses Œuvres (en latin) ont été publiées à Zurich, 1543-45, 4 vol. in-fol., et à Leipsick, par Schultness, 1826-45, 11 v. in-8. J. G. Hess, en 1810, et Hottinger, en 1844, ont donné sa Vie.

ZWITTAU, v. murée des États autrichiens (Moravie), à la source de la Zwittawa (affluent de la Schwarza), à 60 k. N. O. d’Olmütz, 4000 h. Évêché.

ZWOLL ou ZWOLLE, v. de Hollande, ch.-l. de la prov. d’Over-Issel, à 80 kil. N. E. d’Amsterdam, 21 000 hab. Grand entrepôt de commerce entre la Hollande et l’Allemagne : reliée à la mer par deux riv., centre du réseau N. des chemins de fer Néerlandais. – Zwoll, simple village avant 1233, devint depuis ville libre et impériale et ville hanséatique. Prise par les Espagnols en 1580, elle fut reprise bientôt après par les Hollandais, auxquels elle fut enlevée en 1672 par les Français, qui la démantelèrent. Sous l’Empire français elle fut le ch.-l. du dép. des Bouches-de-l’Yssel. Elle a beaucoup souffert d’un ouragan qui la submergea en 1825.

ZYPÉTÉS, roi de Bithynie. V. BITHYNIE.


FIN.



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Typographie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.



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