Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Proclus

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PROCLUS, surnommé Diadochus (c.-à-d. successeur), philosophe néoplatonicien, né en 412 à Constantinople, m. en 485, fut élevé à Xanthe en Lycie, alla étudier à Alexandrie, puis à Athènes, où il eut pour maîtres Plutarque, fils de Nestorius, et Syrianus, compléta son instruction par des voyages, succéda vers 450 à Syrianus dans la direction de l’école d’Athènes (d’où son surnom de Diadochus), et attira un grand nombre d’auditeurs. Proclus était également versé dans la philosophie et dans les mathématiques. En philosophie, il professait le néoplatonisme, exposant la doctrine de Platon d’après Plotin, Jamblique et Syrianus et y associant les idées d’Orphée et de Pythagore. Il chercha à relever le paganisme en l’interprétant par des explications allégoriques ou mythiques ; il disait que le philosophe est l’hiérophante ou le prêtre de la nature entière, et il célébrait à la fois dans ses hymnes les divinités des nations les plus diverses. Initié aux pratiques de la théurgie, il donnait, comme ses prédécesseurs, dans le mysticisme et plaçait l’extase au-dessus de la raison. Son principal mérite est d’avoir donné au système Alexandrin sa forme méthodique et définitive. Proclus avait composé un grand nombre d’ouvrages dont la plus grande partie est perdue : les principaux de ceux qui restent sont : des traités de la Providence, de la Liberté et du Mal; l’Institution théologique et la Théologie platonicienne; des Commentaires sur divers dialogues de Platon; des Hymnes; des traités du Mouvement, de la Sphère et des Positions astronomiques; enfin des Scholies sur Euclide. Il n’existe aucune édition complète des Œuvres de Proclus. La Théologie platonicienne et l’Institution théologique ont été publiées ensemble à Hambourg, gr.-lat., 1618; l’Institution théologique a été rééditée avec d’autres écrits par Fr. Creuzer, sous le titre d’Initia philosophiæ ac theologiæ ex platonicis fontibus ducta, Francfort, 4 vol. in-8, 1821-1825, et a été réimprimée par lui en tête du Plotin de la collection Didot. Le Commentaire sur le Timée a été publié à Bâle, 1542, et à Breslau, 1847, par E. C. Schneider. Le Commentaire sur le Cratyle a été donné par Boissonade, Leips., 1820. M. Cousin a publié, en 6 vol. in-8, 1819-27, les traités de la Providence, du Destin, de la Liberté et du Mal; (dont il n’existe qu’une traduction latine fort imparfaite par Guill. de Mœrbeka), ainsi que les Commentaires sur le Premier Alcibiade et le Parménide, en grec, et a donné de ces mêmes écrits une nouvelle édition fort améliorée, 1864, in-4. Les Hymnes se trouvent dans les Analecta de Brunck. Le Traité de la Sphère, publié à Anvers en 1553, a été réédité à Wurtzbourg en 1830 par Gutenæcker. Marinus, disciple de Proclus, a écrit sa Vie; elle se trouve dans la 2e édition de Proclus par M.  Cousin (1865). M.  Berger a donné une bonne analyse de la doctrine de Proclus (Paris, 1840).