Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Sens
SENS, Agedincum, puis Senones, ch.-l. d’arr. (Yonne), sur le chemin de fer de Paris à Lyon et sur la r. dr. de l’Yonne, près de son confluent avec la Vannes, dont les dérivations arrosent la ville, à 58 k. N. O. d’Auxerre par la route et 62 par le chemin de fer ; 11 098 hab. Archevêché, trib. de 1re inst. et de commerce ; lycée, séminaire, bibliothèque, théâtre. Belle cathédrale de St-Étienne (où sont les tombeaux du Dauphin, fils de Louis XV, et du chancelier Duprat) ; statue de Thénard, né aux environs. Moulins à tanneries, filatures. Commerce de vins, grains, foins, bois flotté, charbon. — Anc. capitale des Gaulois Sénonais, dont une partie émigra en Italie, cette ville devint au ive s. le ch.-l. de la Lyonnaise 4e. Clovis s’en empara vers 486. Depuis le ixe s., elle fut gouvernée par des comtes, qui devinrent héréditaires au xe. Une commune y fut établie par Louis VII. Sens entra avec ardeur dans la Ligue, résista à Henri IV en 1590, et ne se soumit qu’en 1594. En 1814, cette ville soutint un siége de 15 jours contre les alliés. Sens fut longtemps la métropole de Paris : son archevêque prenait le titre de Primat des Gaules. Il s’y tint plusieurs conciles, entre autres celui où fut condamné Abélard (1140). Avant la Révolution de 1789, elle était le ch.-l. du Sénonais, partie du gouvt de Champagne-et-Brie.