Dictionnaire wallon-français (Cambresier)/Section complète - G

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chez J.F. Bassompierre (p. 74-80).

G.

Gagnî s’waſſin, on dit prov., faire ſes orges, faire bien ſes orges, pour dire, faire ſon profit, faire bien ſes affaires, il eſt fam.

Gagouïereie friandiſe, ſubſt. f. Amour des bons morceaux, la friandiſe cauſe beaucoup de dépenſe.

Il ſe dit au pluriel de certaines choſes délicates à manger, comme des ſucreries & de la pâtiſſerie, aimer les friandiſes.

Gâïeloté taroté, adject. Il n’eſt d’uſage qu’en cette phraſe, des cartes tarotées, qui ſignifie des cartes marquées & imprimées ſur le dos de griſaille en compartiments.

Grivelé, ée, adj. Qui eſt tacheté, mêlé de gris & de blanc, un oiſeau qui a le plumage grivelé.

Gaïoûl cage, ſ. f. Petite logette de bâtons d’oſier ou de fil de fer, pour mettre des oiſeaux, mettre un oiſeau dans ſa cage.

Galan amant, ſ. m. Celui qui témoigne de l’amour, une fille bien élevée ne doit jamais ſouffir auprès d’elle d’autres amants que ceux que ſes parents agréent.

Galaval goulou, ue, glouton, onne, adj. Gourmand, qui mange avec avidité & avec excès, cet homme eſt fort glouton, le loup eſt un animal glouton, goulu.

Glouton eſt auſſi ſubſtantif, c’eſt un gros glouton.

Goinfre, ſ. m. Celui qui met tout ſon plaiſir à manger, c’eſt un goinfre, il eſt populaire.

Galet gaufre, ſubſt. f. Piece de pâtiſſerie fort mince, cuite entre deux fers.

Galghizoûde baliverne, ſubſt. f. Sornette, diſcours frivole & de peu d’importance, ce qu’il vous dit-là eſt baliverne, c’eſt un diſeur de balivernes, il eſt du ſtyle fam.

Galiot éfourceau, ſ. m. Machine compoſée d’un eſſieu, de deux roues & d’un timon, pour tranſporter des fardeaux très-peſans, tels que des troncs d’arbres.

Gâmette cale, ſ. f. Toquet, ſ. m. Sorte de coiffure qui eſt à l’uſage des femmes du menu peuple.

Gârdé carder, v. a. Peigner avec des cardes, c’eſt-à-dire avec des inſtruments qui ſont tout couverts d’un côté de petites pointes de fer plus déliées que des épingles, carder de la laine.

Gâteu d’meſtî gâte-métier, ſ. m. On appelle ainſi celui qui en donnant ſa marchandiſe ou ſa peine à trop bon marché, diminue le profit de ſon métier.

Gatte chevre, ſ. f. La femele du bouc, il veut ménager la chevre & les choux, c’eſt-à-dire, pourvoir à deux inconvénients contraires.

Gattî chatouiller, v. a. Cauſer en certaines parties du corps par un attouchement léger, un mouvement involontaire, un treſſaillement qui provoque ordinairement à rire, chatouiller quelqu’un à la plante des pieds, ne le chatouilliez pas ſi fort.

On dit fig. & prov. d’un homme qui s’excite lui-même à rire, ou qui tâche à ſe procurer de la joie quoiqu’il n’en ait pas de ſujet, qu’il ſe chatouille pour ſe faire rire.

On dit prov. & populairement d’un homme, que les pieds lui frétillent, pour dire, qu’il a impatience d’aller.

Gattieu chatouilleux, adj. Qui eſt fort ſenſible au chatouillement. La plante des pieds eſt une partie bien chatouilleuſe, vous êtes bien chatouilleux.

On dit fig., qu’un homme eſt bien chatouilleux, pour dire qu’il s’offenſe aiſément, qu’il ſe fâche pour peu de choſe.

Gaw’dieu cauteleux, adj. Ruſé, fin, il ſe prend toujours en mauvaiſe part. C’eſt un eſprit malin & cauteleux.

Geï noyer, ſ. m. Arbre qui porte des noix, une allée de noyers, une commode de bois de noyer.

Geïe noix, ſ. f. Sorte de fruit ayant une coque dure & ligneuſe, couverte d’une écale verte, le zeſte d’une noix, une cuiſſe de noix, cerner une noix.

Genne jaune, adj. de t. g. Qui eſt de couleur d’or, de citron, de ſafran, il eſt jaune comme un coin, comme ſouci, comme ſafran.

Genne d’oû moyeu, ſ. m. Il y a des œufs qui ont deux moyeux, on ſe ſert plus ordinairement du mot de jaune d’œuf.

Genni jaunir, v. n. Devenir jaune, les blés jauniſſent.

Genniſſe jauniſſe, ſ. f. Maladie cauſée par une bile répandue qui jaunit la peau, tel remede guérit de la jauniſſe.

Germal jumeau, jumelle, adj. Il ſe dit de deux ou trois enfants nés d’un même accouchement, deux freres jumeaux, c’eſt ſa ſœur jumelle.

Il eſt ſouvent ſubſtantif, elle accoucha de deux jumeaux, c’eſt un jumeau.

Il ſe dit auſſi des fruits quand il s’en trouvent deux joints enſemble, & alors il n’a d’uſage qu’à l’adjectif, des abricots jumeaux, une pomme jumelle : cette noix eſt jumelle.

Getté on trai tringler, v. a. & n. Tracer ſur une piece de bois une ligne droite avec un cordeau frotté de pierre blanche ou rouge pour la façonner.

Gheuï gueuler, v. n. Parler beaucoup & fort haut, cet avocat ne dit rien qui vaille, il ne fait que gueuler, il eſt bas.

Gigot gigot, ſubſt. m. Eclange, cuiſſe de mouton coupée pour être mangée, on l’appelle auſſi membre de mouton, un gigot de bon goût.

Gingib gingembre, ſ. m. Sorte de plante qui vient des indes orientales & dont les racines ſont d’un goût approchant de celui du poivre, broyer de gingembre.

Ginihe geniſſe ou taure, ſ. f. Jeune vache qui n’a point porté.

Gîvâ, on dit, le rebord d’une cheminée, pour dire, le bord en ſaillie d’une cheminée, il mis ſa pendule ſur le rebord de la cheminée.

Glacé fêler, v. a. Fendre un vaſe, un criſtal, un verre, &c. en telle ſorte que les pieces en demeurent encore jointe l’une avec l’autre, il ne faut pas expoſer ce vaſe à la gelée, elle le fêleroit.

Il eſt auſſi réc. Cette bouteille ſe fèlera ſi on l’approche trop du feu.

On dit prov. que les pots fêlés ſont ceux qui durent le plus, la même choſe ſe dit fig. des perſonnes qui à cauſe de leur délicateſſe ou de leur indiſpoſition ſe ménagent mieux que les autres.

Glairieu glaireux, adj. Qui eſt plein de glaires, chair glaireuſe, les pieds de mouton ſont glaireux.

Glawe brocard, ſ. m. Parole de moquerie, raillerie piquante, donner un brocard.

Gleteu bavette, ſ. f.

Gleté baver, v. n. Jetter de la bave, qui eſt une eau gluante qui ſorte de la bouche.

G’nolire genouillere, f. ſ. Partie de la botte qui couvre le genou, morceau de chapeau que les couvreurs ſe mettent ſur le genou lorſqu’ils travaillent.

Gobé gober, v. a. Avaler avec avidité & ſans ſavourer ce qu’on avale, gober une couple d’œufs fraix, il eſt fam.

On dit prov. & fig. d’un homme qui s’amuſe à niaiſer, à fainéanter, qui perd le temps à des bagatelles, qu’il ne fait que gober des mouches.

Gober ſignifie dans le ſtyle fam. Prendre quelqu’un, ſe ſaiſir de quelqu’un lorſqu’il s’y attend le moins, on l’a gobé au ſortir de chez lui pour le mener en priſon.

Gobeu déplantoir, ſ. m. Outil avec quoi on déplante des racines ou des planes qu’on tranſporte dans le déplantoir & qu’on replante ſans qu’elles ſoient beaucoup altérées.

Golé col, ſ. m. Eſpece de cravate ſans pendants, la mode de porter des cols n’eſt pas ancienne.

On appelle col de chemiſe, de pourpoint, la partie ſupérieure de la chemiſe, du pourpoint qui embraſſe le cou.

Collet, ſ. m. Cette partie de l’habillement qui eſt autour du cou, collet de manteau.

Golzâ colza, ſ. m. Eſpece de choux ſauvage, de la graine duquel on tire de l’huile.

Gorai collier, ſ. m. Cette partie du harnois des chevaux de charrette qu’on leur met au cou pour tirer.

Gordenne rideau, ſ. m. Courtine, ſ. f. Morceau de toile, &c. qu’on employe pour cacher, couvrir, entourer quelque choſe, & auquel ſont attachés des anneaux qui coulent ſur une tringle & par le moyen deſquels on le tire, rideau de lit, de carroſſe, de fenêtre, tirer le rideau, ouvrir le rideau.

Tirer le rideau, façon de parler dont on ſe ſert indifféremment, tant pour dire, cacher quelque choſe avec le rideau, que pour dire, ôter le rideau de devant quelque choſe, tirer le rideau ſur un tableau, tirez le rideau de devant ce tableau, tirez le rideau, je veux dormir, c’eſt-à-dire, fermez le rideau, tirez le rideau que je me leve, c’eſt-à-dire, ouvrez le rideau.

Lorſqu’on veut faire entendre qu’il ne faut pas parler, ni s’occuper l’eſprit de quelque choſe de fâcheux, de déſagréable, on dit fig., que c’eſt une choſe ſur laquelle il faut tirer le rideau, tirons le rideau ſur ces temps funeſtes.

Gorlette fanon, ſ. m. La peau qui pend ſous la gorge d’un taureau, d’un bœuf.

Goſſe di paï, on dit que du vin a un goût de terroir, qu’il ſent le terroir, pour dire, qu’il a une certaine odeur, un certain goût qui vient de la qualité du terroir.

Goſſe di tonai fût, ſ. m. Goût de bois, goût de futaille, du vin qui ſent le fût, c’eſt-à-dire qui a un mauvais goût qu’il a contracté du tonneau.

Goſſet gouſſet, ſ. m. Petite piece de toile qu’on met à la manche d’une chemiſe à l’endroit de l’aiſelle.

Goſſon blatier, ſ. m. Il ſe dit principalement de ceux qui tranſportent du blé ſur des chevaux, d’un marché à l’autre.

Gott’ â né roupie, ſ. f. Goutte d’eau froide & claire qui diſtille de la tête & qui prend au nez, les vielles gens ſont ſujets à la roupie, à avoir des roupies.

Gotte goutte, ſ. f. Fluxion âcre & douloureuſe qui tombe ordinairement ſur les jointures, être travaillé, être tourmenté de la goutte.

Gotté dégoutter, v. n. Couler goutte à goutte, la ſueur lui dégouttoit du front.

Il ſe dit auſſi des choſes par où l’eau ou quelque autre liqueur dégoutte, ce tonneau dégoutte.

On dit prov. & fig. s’il pleut ſur moi, il dégouttera ſur vous, pour dire, s’il m’arrive quelque choſe de bien ou de mal, vous en aurez votre part, & on dit prov. & fig. dans le même ſens, quand il pleut ſur le Curé, il dégoutte ſur le Vicaire.

Gougnî heurter, v. act. Choquer, rencontrer, un crocheteur l’a heurté en paſſant.

On s’en ſert ſouvent avec le pronom perſonnel & il ſignifie ſe choquer en ſe rencontrant, ils ſe heurtent les uns les autres en paſſant.

Gougnotte croquignole, ſ. f. Coup qu’on donne avec le ſecond ou le troiſieme doigt fermé.

Gourgeon gorgée, ſ. f. La quantité de liqueur que l’on peut avaler en une ſeule fois, ce malade n’a pu prendre que deux gorgées de bouillon.

Gourgî lamper, v. a. Boire de bons coups, il eſt populaire.

Gourman gourmand, adj. Goulu, glouton, qui mange avec avidité & avec excès.

Il s’employe auſſi au ſubſtantif, c’eſt une groſſe gourmande.

On appelle branches gourmandes, les branches d’un arbre fruitier qui pouſſent avec beaucoup de vigueur & qui épuiſent les branches voiſines.

Gourmeu gourmet, ſ. m. Celui qui fait bien connoître & goûter le vin.

Govion goujon, ſ. m. Petit poiſſon blanc qui reſſemble à l’éperlan, pêcher du goujon.

Gozâ tourte de pommes, tourte de prunes, tourte de ceriſes, ſ. f.

Grabouï griffonner, v. a. Écrire mal & d’un caractere très-difficile à lire, il n’écrit pas, il griffonne.

Grabouieg griffonnage, ſ. m. Écriture ſi mal formée qu’il eſt preſque impoſſible de la lire, je ne ſaurois lire ce griffonnage.

Pataraſſe, ſ. f. Traits informes, lettre confuſes & brouillées ou mal formées, un écolier qui, au lieu d’écrire ſon exemple, s’amuſe à faire des pataraſſes.

Gribouillage, ſ. m. Écriture mal formée, il eſt populaire.

Graie grêle, adj. de t. g. Long & menu, il ſe dit auſſi d’une voix aiguë & foible.

Gran-garſon félatier ou fératier, ſ. m. Terme de verrerie, celui qui tire le verre fondu des creuſets avec une fèle qui eſt une barre de fer creuſe dont on ſe ſert pour tirer le verre & pour le ſouffler.

Grangreine gangrene, ſ. f. On prononce cangrene, mortification totale de quelque partie du corps, qui eſt cauſée par le défaut des eſprits animaux, & qui ſe communique aiſément aux autres parties voiſines, il a un mal à la jambe, il craint que la gangrene ne s’y mette.

Grangreiné (s’) ſe gangrener, v. réc. Se corrompre enſorte que la gangrene ſe forme ; ſi on ne remédie à cette plaie, elle ſe gangrenera dans vint-quatre heures.

Gravî greve, ſ. f. Lieu uni & plat, couvert de gravier, de ſable, le long de la mer ou d’une grande riviere, la mer jette ſes immondices ſur la greve.

Caillou, ſ. m. Sorte de pierre petite ou de moyenne groſſeur qui ſe trouve ſouvent ſur les greves.

Cailloutage, ſ. m. Amas de cailloux, chemin de cailloutage.

Galet, ſ. m. On appelle ainſi certains cailloux polis & plats que lamer pouſſe ſur quelques plages, leſter un vaiſſeau de galet, ſe promener ſur le galet.

Grawî fouiller, v. n. Creuſer pour chercher quelque choſe, fouiller dans un champ. Il ſignifie au figuré, ſonder, pénétrer.

Grawia d’oreie cure-oreille, ſ. m. Petit inſtrument d’or, d’ivoire, &c. propre à ſe curer l’oreille.

Graw’tai fauchard, ſ. m. Petit faucillon avec un long manche.

Gré degré, ſ. m. Marche de montée, des degrés de bois, de pierre ; les marches ou les degrés ont tant de pouces de giron, c’eſt-à-dire, de largeur.

Grefî greffer, enter, v. a. Faire une greffe, faire une ente. Greffer, enter en fente ou poupée, enter un pommier, greffer ſur franc, ſur ſauvageon, l’abricotier, le pêcher ſe greffent ſur l’amandier, les arbres à noyau ſur des arbres à noyau.

Grefon greffe, ſ. f. Petite branche tendre que l’on coupe, ou œil qu’on leve à la branche d’un arbre qui eſt en ſeve & que l’on ente dans un autre arbre pour le faire reprendre, afin qu’il porte du fruit de la nature de l’arbre d’où il a été pris. Lever des greffes, enter des greffes.

Grette égratignure, éraflure, ſ. f. Légere bleſſure qui ſe fait en égratignant, une vilaine égratignure ſur le viſage, une éraflure d’épingle, d’éîne.

Gréve gravier, ſ. m. Gros ſable mêlé de fort petits cailloux.

Greveſſe écreviſſe, ſ. f. Poiſſon qui va ſouvent à reculons, & qui eſt du genre des teſtacées.

On dit prov. d’un homme qu’il va à reculons comme les écreviſſes, quand ſes affaires reculent au lieu d’avancer.

Griène griotte, ſ. f. Eſpece de ceriſe à courte queue, groſſe, plus douce que les autres.

Griènî griottier, ſ. m. Arbre qui porte des griottes.

Grif griffe, ſ. f. Ongle crochu & pointu de certains animaux, tels que le tigre, le lion, le chat, &c. ou d’un oiſeau de proie, comme l’épervier, le faucon.

Il ſe dit fig. du pouvoir qu’un homme exerce injuſtement ſur un autre, de la rapacité des gens de chicane. Je vous plains d’être ſous ſa griffe, ſi je puis jamais me tirer de ſes griffes, d’entre ſes griffes.

Grigette roidillon, ſ. m. Petite élévation qu’on ne peut regarder comme une montagne, & qui ſe trouve dans un chemin, nos chevaux eurent de la peine à monter ce roidillon.

Gripé grimper, v. n. Monter à quelque endroit en s’aidant des pieds & des mains, grimper au haut d’un arbre, grimper à une muraille.

Grimper ſe dit fig. des lieux haut où l’on monte avec peine, il y a bien à grimper pour aller chez vous.

Gravir, v. n. Monter avec effort à quelque endroit roide & eſcarpé, en ſe ſervant des mains & des pieds, gravir contre un rocher, gravir au haut d’une muraille.

Grognâ grognard, ſ. m. Qui gronde, qui eſt chagrin, mécontent.

Grognî grogner, v. n. Il ſe dit proprement du cri du cochon, les cochons grognent quand on leur donne à manger.

Il ſignifie fig. faire un bruit ſourd à-peu-près ſemblable à celui du cochon, témoigner par un bruit ſourd & entre ſes dents qu’on a quelque mécontentement, cette femme ne fait que grogner, il eſt du ſtyle fam.

Grognon groin, ſ. m. Muſeau de cochon, les cochons ſouillent avec leur groin, un groin de cochon.

Boutoir, ſ. m. Il ſe dit du groin d’un ſanglier, le ſanglier lui donna un coup de boutoir.

Grohi groſſir, v. a. Rendre gros, la peut groſſit les objets.

Groſſir, v. n. Devenir gros, après cette pluie les raiſins vont groſſir à vue d’œil.

Groſſe féve groſſe féve ou féve de marais, ſ. f. Sorte de féve large, plate & de couleur blonde.

Groſſe-gorge goître, ſ. m. Tumeur groſſe & ſpongieuſe qui vient à la gorge, cauſée ordinairement par la mauvaiſe qualité des eaux, les montagnards ſont ſujets aux goîtres.

Groubiotte tumeur, ſ. f. Enflure en quelque partie du corps de l’animal cauſée par quelque accident ou quelque maladie ; de l’onguent qui réſout, qui diſſipe les tumeurs.

Nœud, ſ. m. Il ſe dit de l’article, de la jointure des doigts de la main, & de cette partie du goſier ou de la qu’on nomme le larynx, le nœud de la gorge, le nœud du doigt du milieu, du petit doigt.

Groûlé grouiller, v. n. En parlant des bruits que les flatuoſités cauſent quelquefois dans le ventre, on dit de celui à qui cela arrive, que le ventre lui grouille.

Grogner, v. n. Il ſignifie fig. faire un bruit ſourd à-peu-près ſemblable au cri du cochon.

Groumî gruger, v. a. Briſer quelque choſe de dur ou de ſec avec les dents, gruger des croûtes.

Grugî gruger, v. a. Il ſe prend pour manger & dans ce ſens il ne ſe dit qu’en plaiſanterie, trois ou quatre qu’ils ſont, auront bientôt grugé cela.

On dit fig. & fam., gruger quelqu’un pour dire, manger le bien de quelqu’un, les procureurs l’ont grugé.

Gruſai grêle, ſ. f. Eau qui étant congelée en l’air par le froid, tombe par grains, il eſt bien tombé de la grêle.

Grêlon, ſ. m. Un grain de grêle extrêmement gros, il tombe quelquefois des grêlons qui peſent une demi-livre.

Gréſil, ſ. m. Petite grêle fort menue & fort dure, ce n’eſt pas de la grêle qui tombe, c’eſt du gréſil.

Gruſil groſeille, ſ. f. Eſpece de petit fruit bon à manger, un peu acide qui vient par grappe à un petit arbriſſeau, groſeille rouge blanche.

Gruſali groſeillier, ſ. m. Arbriſſeau qui porte des groſeilles, les groſeilliers rouges n’ont point d’épines.

Gruſiné gringotter, v. n. Il ſe dit proprement des petits oiſeaux & ſignifie fredonner, il y a du plaiſir à entendre gringotter ce petit oiſeau.

Il ſe dit auſſi par plaiſanterie des hommes qui fredonnent mal, il nous a gringotté un air.

Gruſſ’lé grêler, v. imperſonnel, ſe dit quand il tombe de la grêle ſouvent en ce pays-là.

Gréſiller, v. imperſonnel. Qui n’a d’uſage qu’en parlant du gréſil qui tombe, il gréſille.

Geulaie ou gheulaie goulée, ſ. f. Groſſe bouchée, il eſt bas & il ne ſe dit guere qu’en parlant d’un homme mange avidement de gros morceau, il n’en a fait qu’une goulée.

On dit fig. & prov., brebis qui bêle perd une goulée ; & cela ſe dit principalement de ceux qui étant à table, oublient de manger à force de parler.

Gueulée, ſ. f. Groſſe bouchée, ce qui tient dans la bouche d’un homme, d’un animal, &c.

Guette ou ghette guêtre ſ. f. Sorte de chauſſure qui ſert à couvrir la jambe & le deſſus du ſoulier.

Gurné grener, v. n. Rendre beaucoup de grains, les bleds ont bien grené cette année.

Grené par. Epis bien grenés c’eſt-à-dire, bien fournis de grains.

Gurné grenu, grenue, adj. Qui a beaucoup de grains.

G’veie cheville, ſ. f. Morceau de bois ou de fer qui va en diminuant & que l’on fait entrer dans un trou, ou pour le boucher, ou pour faire des aſſemblages, ou pour d’autres uſages, cela ne tient qu’à une cheville, prendre à une cheville.

On appelle cheville ouvriere, une groſſe cheville de fer qui joint le train de devant d’un carroſſe avec la fleche.

On appelle la cheville du pied, la partie de l’os de la jambe qui s’éleve en boſſe aux deux côtés du pied.

G’venne meunier, ſ. m. C’eſt un poiſſon de riviere qui a une groſſe tête, les écailles luiſantes, la chair blanche & molle, & qui eſt tout blanc ; mais moins deſſus le dis de ſous le ventre, il y en a de pluſieurs eſpeces, ils ont tous dans la tête un os entouré de pointes comme une chataigne.

G’vet cheveu, ſ. m. Poil de la tête, il ne ſe dit qu’en parlant de l’homme, cela eſt délié comme un cheveu, cheveux ondés, annelés, une bourſe de cheveux.

On dit prov. & fig., fendre un cheveu en quatre, pour dire ſubtiliſer trop, & on dit fig. qu’une choſe fait dreſſer les cheveux à la tête, pour dire, qu’elle fait horreur.

On dit auſſi fig. & fam. tirer par les cheveux une comparaiſon, un raiſonnement, une interprétation, pour dire, en faire une application forcée & peu naturelle, il y a de belles penſées dans cet auteur, mais il y en a beaucoup qui ſont tirées par les cheveux.

On dit fig. & prov. prendre l’occaſion aux cheveux, pour dire, profiter de l’occaſion.

Gviï cheviller, v. a. Joindre, aſſembler avec des chevilles, cheviller une armoire, une porte.

On dit prov. & fig. d’un homme qui réſiſte à de grandes maladies, à des bleſſures dangereuſes, qu’il a l’ame chevillée dans le corps.

On appelle en poéſie des vers chevillés, des vers chargés de mots inutiles.

Gvolet chevalet, ſ. m. Les artiſans nomment chevalent tout ce qui ſoutient leur beſogne & la tient en l’air.