Dictionnaire wallon-français (Cambresier)/Section complète - W

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chez J.F. Bassompierre (p. 193-196).

W.

Wa chaume, ſ. m. La paille dont on couvre une maiſon.

Waf gaufre, ſ. f. Piece de pâtiſſerie fort mince, cuite entre deux fers, ſervir des gaufres.

Wageurre, pari, ſ. m. Gageure, ſ. f. (On prononce gajure) promeſſe réciproque, par laquelle deux ou pluſieurs perſonnes qui ſoutiennent des choſes contraires, s’engagent de payer une certaine ſomme à celui dont la propoſition ſe trouvera véritable, le pari eſt bien haſardeux, faire une gageure, faire gageure contre un autre, gagner une gageure ou la gageure.

On dit que le pari eſt ouvert, pour dire, que tout le monde eſt reçu à parier.

On dit qu’une perſonne eſt hors de pari, lorſque dans un pari fait entre pluſieurs perſonnes, il y en a une qui a perdu, & qui n’a plus de droit aux enjeux que les autres ſe diſputent encore.

On dit, que de gager ſa tête à couper, c’eſt la gageure d’un fou.

Wagî gager, parier, v. a. Faire un pari, faire une gageure, il parie que cela n’eſt pas, il parie le double contre le ſimple, gager avec quelqu’un, contre quelqu’un je gagerai vingt piſtoles que cela n’eſt pas, je gage ma vie, je gage ma tête à couper.

Wague ou wak éboulis, ſ. m. Choſe qui s’eſt éboulée, un éboulis de ſable, de terre, &c.

Wagué s’ébouler, v. réc. Il ſe dit des terres qui tombent.

Wahai cercueil, ſ. m. Biere, ſ. m. Coffre de bois où l’on met un corps mort ; mettre une biere dans la foſſe, mettre un corps mort dans la biere.

On dit fig., d’un homme dont quelque accident à cauſé la mort, que c’eſt ce qui l’a mis au cercueil.

Wahielmin attirail, ſ. m. Terme collectif, qui ſe dit d’une grande quantité, d’une grande diverſité de choſes néceſſaires pour certains uſages, l’attirail d’une braſſerie, d’une imprimerie.

Waidî paître, v. a. Je pais, tu pais, il pait, nous paiſſons, &c. je paiſſois, je paîtrai, paiſſez, que je paiſſe, je paîtrois, paiſſant, les autres temps ne ſont point en uſages, il ſe dit proprement des beſtiaux qui broutent l’herbe, qui la mangent ſur la racine, les beſtiaux qui paiſſent l’herbe, il s’emploie auſſi neutralement, mener paître des moutons, un fermier qui fait paître ſes chevaux dans le pré de ſon voiſin, il y a des eſpeces d’oiſeaux qui paiſſent, comme les oiſons, les grues, les poules.

Brouter, v. a. Les moutons broutent l’herbe.

On dit auſſi, mettre des chevaux en pâture, pour dire, les mettre paître dans un pré.

Waidieg pâturage, ſ. m. Lieu où les beſtiaux pâturent, bons pâturages.

Wâïemé ſe déplumer, v. réc. Perdre ſes plumes, les oiſeaux ſe déplument pendant la mue.

Waïen regain, ſ. m. L’herbe qui revient dans les prés après qu’ils ont été fauchés, ce n’eſt pas de bon foin, ce n’eſt que du regain.

Waïme gaine, ſ. f. Étui de couteau, &c. mettre un couteau dans la gaine, tirer un couteau de la gaine, hors de la gaine.

Waitroûl œillere, ſ. f. On prononce œuillere : petite piece de cuir que l’on attache à la têtiere d’un cheval de carroſſe, pour lui couvrir l’œil, pour lui garantir l’œil.

Walai ondée, ſ. f. Groſſe pluie qui vient tout-à-coup & qui ne dure pas long-temps, j’ai eu toute l’ondée ſur le dos, il faut laiſſer paſſer l’ondée.

Guilée, ſ. f. Pluie ſoudaine & de peu de durée, une guilée de mars.

Walcoté on dit, guéer du linge, pour dire, le laver & le remuer quelque temps dans l’eau, avant que de le tordre.

Wâmal brandon, ſ. m. Eſpece de flambeau fait avec de la paille tortillée, allumer des brandons.

Wandion punaiſe, ſ. f. Sorte d’inſecte & de vermine de figure plate qui s’engendre ordinairement dans le bois de lit & qui ſent très-mauvais, rien n’eſt plus puant qu’une punaiſe écraſée.

Warbô man, ſ. m. Gros ver blanc qui ſe change en hanneton.

Gribouri, ſ. m. Scarabée qui a la figure du petit hanneton ; il eſt plus petit, il ronge les racines les plus tendres des arbres.

Warcel cirage, ſ. m. Compoſition de cire, de ſuif, de noir de fumée & d’autres ingrédients, qu’on fait bouillir pour cirer les bottes, les gros ſouliers, &c.

Wârdé, on dit, parer de & contre, pour dire, mettre à couvert de, défendre contre les attaques, les incommodités, cela vous parera du ſoleil, porter un manteau pour ſe parer de la pluie.

Garder, v. a. Conſerver, tenir une choſe en lieu propre & commode, pour empêcher qu’elle ne ſe perde, ou qu’elle ne ſe gâte, &c. ce vin-là eſt ſi délicat, qu’on ne le pourra garder, dans les chaleurs on ne peut garder la viande.

Il ſignifie auſſi, ne ſe point deſſaiſir de quelque choſe, je veux garder cela à cauſe de la perſonne qui me l’a donné, c’eſt un homme qui ne peut rien garder, il donne tout.

On dit prov. garder une poire pour la ſoif, pour dire, réſerver quelque choſe pour les beſoins qui peuvent ſurvenir.

Wargleſſe verglas, ſ. m. On appelle ainſi une petite pluie qui ſe glace en tombant, ou auſſi-tôt qu’elle eſt tombée, il tombe du verglas, le pavé eſt couvert de verglas.

Waſſin ſeigle, ſ. m. Sorte de blé plus menu, plus long & plus brun que le froment, le pain de ſeigle eſt moins blanc & moins nourriſſant que le pain de froment.

Il ſe dit auſſi du ſeigle avec la paille, terre à ſeigle, couper les ſeigles.

Waſtai gâteau, ſ. m. Eſpece de pâtiſſerie faite ordinairement avec de la farine, du beurre & des œufs, le gâteau des Rois.

On dit prov. & par alluſion à la feve qui ſe met dans le gâteau des Rois, que quelqu’un a trouvé la feve au gâteau, pour dire, qu’il a trouvé le point déciſif d’une affaire, d’une queſtion, qu’il a fait une bonne découverte, une heureuſe rencontre.

Waſwâdé ſaurer, v. a. Faire ſécher à la fumée, ſaurer des jambons.

Wâte étui, ſ. m. Sorte de boîte ajuſtée à la figure de quelque choſe que l’on veut conſerver, un étui de chapeau, étui à peigne, étui de ciſeaux, &c.

Fourreau, ſ. m. Gaine, étui, enveloppe, tirer l’épée hors du fourreau, fourreau de chaiſe.

Trouſſe, ſ. m. Il ſe dit d’une ſorte d’étui où les barbiers mettent tout ce qui eſt néceſſaire pour faire la barbe & les cheveux, & on appelle trouſſe à peignes la partie d’une toilette où l’on a accoutumé de ſerrer les peignes.

Wâte-feu garde-feu, ſ. m. Grille de fer qu’on met devant une cheminée, pour empêcher que les enfants ne tombent dans le feu.

Couvre-feu, ſ. m. Morceau de fer ou de cuivre d’une certaine hauteur qu’on met devant le feu, lorſque la viande eſt à la broche.

Watte ouate, ſ. f. Eſpece de coton plus fin & plus ſoyeux que le coton ordinaire, & que l’on met entre deux étoffes, une jupe doublée d’ouate, on écrit & on prononce, de la ouate.

Watté ouater, v. a. Mettre de la ouate entre une étoffe & la doublure, ouater une robe, un couvre-pied.

gué, ſ. m. L’endroit d’une riviere où l’eau eſt ſi baſſe & le fond ſi ferme, qu’on y peut paſſer ſans nager & ſans s’embourber, le gué eſt bon, eſt ſûr en cet endroit-là, paſſer la riviere à gué, abreuver un cheval au gué, ſonder le gué.

On dit fig. ſonder le gué, pour dire, faire quelque tentative ſous main dans une affaire, preſſentir les diſpoſitions où peuvent être ceux dont elle dépend.

Wendai vilebrequin, ſ. m. Outil d’artiſan qui ſert à trouer, à percer du bois, du métal, &c. par le moyen d’un petit fer qui a un taillant arrondi, & qu’on fait entrer en le tournant, trou de vilebrequin.

Fraiſoir, ſ. m. Eſpece de vilebrequin dont la mêche eſt terminée par un petit cône à raînure.

Wenne cric, ſ. m. (On ne prononce point le c final) eſpece de machine à roue de fer avec une manivelle, propre à lever de terre quelque fardeau, & dont on ſe ſert ordinairement pour ſoulever le train d’un carroſſe.

Wére chevron, ſ. m. Piece de bois qui ſert à la couverture d’une maiſon, & qui ſoutient les lattes ſur leſquelles on poſe la tuile ou l’ardoiſe.

Weſſe eſſe, ſubſt. f. On appelle ainſi une cheville de fer tortue, faite à-peu-près en forme d’s, qu’on met au bout de l’eſſieu d’un carroſſe, d’une charrette, &c. pour empêcher que la roue ne ſorte, l’eſſe eſt ſortie de l’eſſieu, l’eſſe eſt rompue.

Guêpe, ſubſt. Groſſe mouche preſque ſemblable à une abeille, qui a un aiguillon & qui fait de mauvais miel, il a été piqué d’une guêpe.

Weſté v. a. Tirer une choſe de la place où elle eſt, ôtez cette table de là, ôtez-moi tous ces papiers.

On dit, ôter ſon chapeau, ôter ſon manteau, ôter ſes gants, pour dire, ſe découvrir, quitter ſon manteau, ſes gants, & on dit auſſi, ôter ſon chapeau à quelqu’un, pour dire, ſaluer quelqu’un en ſe découvrant la tête.

Weſté ôté, adverbe qui ſignifie, hormis, excepté, en ce ſens on le met devant les ſubſtantifs, ôté cela, je ferai toutes choſes, ôté deux ou trois endroits, cet ouvrage eſt excellent.

Quitter, v. a. Ôter quelque choſe de deſſus ſoi, ſe dépouiller, ſe défaire, quitter ſon épée, quitter ſa ſoutane.

Lever, v. a. Ôter une choſe de deſſus une autre, lever un plat, la nappe, lorſqu’il arriva pour dîner, le premier ſervice étoit levé.

On dit, lever une difficulté, un empêchement, un obſtacle, lever des doutes, un ſcrupule, pour dire, les faire ceſſer.

Weſté l’tâve deſſervir, v. a. Ôter, lever les viandes, les plats de deſſus la table, deſſervez les viandes, & abſolument, deſſervez, on a deſſervi.

Wichet guichet, ſ. m. Petite porte pratiquée dans une grande, la porte de la ville eſt fermée, mais le guichet eſt ouvert.

Wignî glapir, v. n. Il ne ſe dit, proprement qu’en parlant de l’aboi aigre des petits chiens & des renards.

Woige, ſ. f. Sorte de grain aſſez connu, du nombre de ceux qu’on appelle menus grains, voilà de belles orges, de l’orge bien levée, ſemer les orges, faire les orges.

Orge eſt auſſi maſculin, mais dans cette ſeule phraſe, orge mondé, qui ſe dit des grains d’orge qu’on a bien nettoyés & bien préparés ; & d’une potion faite avec de l’orge mondé.

Woizîr, ſ. m. Sorte d’arbriſſeau dont la feuille reſſemble à celle du ſaule, & dont les jets, ou ſcions ſont fort plians, & propres à lier quelque choſe, oſier franc, oſier bâtard, planter des oſiers.

Il ſe prend auſſi pour les jets ou ſcions de cet arbriſſeau, une botte d’oſier, lier avec de l’oſier, tordre de l’oſier, cela plie, eſt pliant comme de l’oſier.