Dictionnaire wallon-français (Remacle, 1e éd.)/Adress

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Chez C. A. Bassompierre (p. 74).
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Adress, s. f. Adresse, indication, désignation ; souplesse, finesse, ruse, artifice ; dextérité, habileté. On donne une adresse à un commissionnaire, on lui indique la maison en lui désignant les lieux par où il doit passer. L’adresse emploie les moyens, elle demande de l’intelligence. La souplesse évite les obstacles ; elle veut de la docilité. La finesse insinue d’une façon insensible ; elle suppose de la pénétration. La ruse trompe ; elle a besoin d’une imagination ingénieuse. L’artifice surprend ; il se sert d’une dissimulation préparée. — « Il faut qu’un négociant soit adroit ; qu’un courtisan soit souple ; qu’un politique soit fin ; qu’un espion soit rusé ; qu’un lieutenant-criminel soit artificieux dans ses interrogations. » — On peut avec beaucoup d’adresse conserver sa dignité, il me semble qu’on ne saurait être souple sans une sorte de bassesse. Finesse est souvent pris dans le sens de goût, tact, délicatesse, discernement : en mauvaise part, finesse est l’adoucissement de ruse, artifice. Dextérité au propre, se dit de l’adresse des mains. Adresse dans ce même sens a une acception plus étendue. Un parfait escamoteur fait des tours d’adresses avec une grande dextérité. Fig. dextérité signifie art, souplesse. Habileté signifie capacité, intelligence. On peut être adroit sans être habile ; on ne saurait être habile et dépourvu d’adresse. Souvent adroit se dit pour honnête fripon. Voy. Agrawi.