Discours en vers sur l’homme
AVERTISSEMENT[1]
Les trois premiers sont de l’année 1734 ; les quatre derniers sont de l’année 1737.
Le premier prouve l’égalité des conditions, c’est-à-dire qu’il y a dans chaque profession une mesure de biens et de maux qui les rend toutes égales ;
Le second, que l’homme est libre, et qu’ainsi c’est à lui à faire son bonheur ;
Le troisième, que le plus grand obstacle au bonheur est l’envie ;
Le quatrième, que, pour être heureux, il faut être modéré en tout ;
Le cinquième, que le plaisir vient de Dieu ;
Le sixième, que le bonheur parfait ne peut être le partage de l’homme en ce monde, et que l’homme n’a point à se plaindre de son état ;
Le septième, que la vertu consiste à faire du bien à ses semblables, et non pas dans de vaines pratiques de mortification.
- ↑ Si cet Avertissement n’est pas de plusieurs mains, il est du moins de divers temps (de 1745 à 1752). Ce fut en 1745, dans le tome VI des Œuvres de Voltaire, que les six premiers discours furent recueillis. On trouve à leur suite : Ce que c’est que la vertu, discours en vers ; mais il n’est pas donné comme septième. Dans les éditions de 1742, 1746, 1748, 1751, le septième discours est séparé des autres. L’édition de Dresde, 1752, sept volumes in-12, est la première qui les donne tous à la suite les uns des autres.
Malgré ce qui est dit dans l’Avertissement, on ne trouve dans la correspondance de Voltaire trace de ces discours, qui étaient d’abord intitulés Épîtres, qu’au commencement de 1738. Les deux premières furent envoyées à Frédéric le 23 janvier ; il y en avait alors quatre de faites. Cependant la troisième ne fut envoyée que le 8 mars ; la quatrième, en avril.
Les deux premières furent imprimées sous le titre de Épîtres sur le Bonheur, Paris, Prault, 1738, in-8°. Chacune a sa pagination séparée et son approbation du censeur, datée du 1er mars. L’approbation de la troisième est du 28 avril. Ces trois épîtres furent réimprimées en Hollande avec le nom de l’auteur ; ce qui le contraria beaucoup. La quatrième épître, aussi imprimée séparément, porte une approbation de Crébillon, datée du 2 août 1738.
La cinquième épître doit être de juin 1738 ; la sixième, du mois de juillet.
Ce qui forme aujourd’hui le septième discours était composé dès juin 1738, si toutefois la lettre de Frédéric n’est pas altérée ou mal classée. (B.)