Discours sur la religion/Bibliographie

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Traduction par Isaac-Julien Rouge.
Aubier-Montaigne (p. 111-115).

BIBLIOGRAPHIE

Parmi les centaines et centaines d’ouvrages, articles et chapitres consacrés à Schleiermacher, je n’indique que ce qui importe le plus pour des lecteurs français, désireux de renseignements généraux sur ce qui a été mis en lumière ici de l’œuvre et de l’influence du théologien romantique.

Les Œuvres complètes de Schleiermacher ont été publiées après sa mort en 32 volumes in-8o : treize de Théologie, dix de Sermons, neuf de Philosophie.

Aus Schleiermachers Leben in Briefen. 4 volumes publiés par Dilthey, 1858-1863, cités sous le titre, Correspondance.

D’autres correspondances ont été publiées depuis.

Reden über die Religion : éditions critiques du texte de 1799 par Pünjer 1879, Otto 1889, du texte de 1821 par C. Schwarz, 1880.

Monologen de 1800, réédités en 1810 et 1822, édition critique par F. M. Schiele, 1902.

Les Œuvres choisies ont fait l’objet de diverses publications.

L’œuvre maîtresse de sa maturité, Der christliche Glaube nach den Grundsäzen der evangelischen Kirche, La foi chrétienne d’après les principes de l’Église évangélique, souvent citée en français sous le titre : la Doctrine de la Foi, de 1821, est périodiquement rééditée.

Une adaptation en français en a paru sous le titre : La Foi chrétienne, adaptation par David Tissot, Préface de Raoul Allier, XXXIV et 379 pages in-8o, Paris, E. de Boccard, sans date.

Ont été traduits en outre :

Monologues, par Louis Segond, trois éditions, Genève 1837, 1864, 1868.

La Fête de Noël, par D. Tissot, Paris, Fischbacher, 1892.

En allemand, l’étude maîtresse sur la jeunesse de Schleiermacher reste celle de Dilthey : Leben Schleiermachers, I, 1870, 2e  édition 1922 ; ce premier volume est resté unique, il va jusqu’à la fin de 1801.

Pour l’ensemble de la vie et de l’œuvre, la monographie succincte de Ed. Zeller reste fondamentale ; elle figure dans ses Vorträge und Abhandlungen de 1875. On trouve toujours encore des suggestions intéressantes dans la Romantische Schule, de Haym, 1870, 5e édition 1928. On en trouve, de moins directes, dans les ouvrages généraux récents sur le romantisme, en particulier ceux de : Oskar Walzel, Deutsche Romantik, 5e édit., 2 vol., 1923 et 1926.

Anna Tumarkin : Die romantische Weltanschauung, 1920.

J. Petersen : Die Wesensbestimmung der deutschen Romantik, 1926.

Fritz Strich : Deutsche Klassik und Romantik, 1922.

G. Stefansky : Das Wesen der deutschen Romantik, 1923.

H. A. Korff : Humanismus und Romantik, 1924. Geist der Goethezeit, 1930.

P. Kluckhohn : Die deutsche Romantik, 1924.

Dans Otto Kirn, Schleiermacher und die Romantik, 1895, de bonnes définitions en 40 pages.

Dans Knittermeyer, Schelling und die romantische Schule, 1929, une grande place est faite à l’auteur des Discours ; parentés et différences sont notées d’une façon intéressante au point de vue philosophique.

D. W. Lütgert : Die Religion des deutschen Idealismus und ihr Ende, 2 volumes, 2e édition 1929, définit et juge l’esprit des Discours, avec le sens des nuances le plus juste et le plus pénétrant.

En français, l’étude de beaucoup la plus complète reste la thèse de doctorat en Sorbonne d’Edmond Cramaussel : La philosophie religieuse de Schleiermacher, Montpellier, 1908, 288 pages in-8o. L’auteur suit le théologien dans toute sa vie et toute son activité, avec une information étendue et sûre et une parfaite indépendance et lucidité d’esprit, en insistant surtout, comme l’indique le titre, sur ce qui intéresse l’histoire de la philosophie.

C’est aussi naturellement la philosophie de Schleiermacher que M. Émile Bréhier définit, saisie en son essence, dans les trois pages de la plus transparente densité que lui consacre son Histoire de la philosophie moderne, 1937, tome III, page 805-807.

Le résumé le plus large et le mieux systématisé de l’œuvre du réformateur est à chercher dans la protestante Encyclopédie des Sciences religieuses, 1881, tome XI, pages 500-525. E. Strœhlin l’y expose avec le pieux souci des nuances d’un disciple reconnaissant, qui garde l’entière liberté de son jugement.

Dans le Dictionnaire de Théologie catholique, 1939, tome XIV, pages 1495-1508, L. Cristiani fait naturellement les réserves que commande la foi chrétienne traditionnelle, et dont le protestantisme orthodoxe, de son côté, formule en tout temps un grand nombre ; l’organe du catholicisme n’en donne pas moins une idée très exacte de la religiosité de ce protestant très libéral.

La parenté comme les différences entre le protestantisme et le catholicisme dans une certaine tendance libérale du début du xixe siècle, sont mises en lumière avec la précision la mieux nuancée, due à la maîtrise la plus sûre de ce vaste sujet, par M. Edmond Verneil, dans son Möhler et l’École catholique de Tubingue (1815-1840), Paris, 1913 ; voir en particulier, en ce qui concerne Schleiermacher, les pages 11-13, 76-78, 103-110, 258, 280-292, 296, 439-441, 457.

On peut se renseigner sur ce que Schleiermacher trouvera, après 1800, dans la mystique de Jacob Boehme, par La Philosophie de Jacob Boehme, de M. A. Koyré, Paris, 1929.

Les rapports entre le théologien et Jacobi sont nettement définis dans La Philosophie de Jacobi, de Lévy-Bruhl, 1894, pages 232-235.

Sur ses rapports avec Spinoza, voir aussi Victor Delbos, La philosophie morale de Spinoza, 1900, pages 209-227.

La relation entre l’idéalisme schleiermacherien et celui de Fichte est nuancée avec la compétence la plus précise dans le Fichte et son temps, de Xavier Léon, 1924, tome II, pages 188-215.

Nombreux, importants et intéressants aperçus sur la pensée de Schleiermacher dans le Novalis de M. Spenlé, Paris 1904, cf. Index ; voir aussi le Novalis d’Henri Lichtenberger, Paris 1912, p. 258-9 ; et chez M. Jean Wahl, Le malheur de la conscience dans la philosophie de Hegel, Paris 1929, en particulier pages 24-25, 27, 31 38, 43, 45, 73, 83, 84, 90, 118, 119, 183, 184, 195, 196, 202, 204, 205, 207, 208.

Très pénétrantes et instructives précisions sur le sumphiosophieren des romantiques vers 1800 dans F. Schlegel et son groupe, la doctrine de l’Athénäum, de M. Schlagdenhauffen, Strasbourg, 1934, cf. Index alphabétique. D’intéressants rapprochements avec divers contemporains, dans le Ludwig Tieck de M. R. Minder, Strasbourg 1936, p. 90-95, et dans le Adam-Heinrich Müller de M. L. Sauzin, Paris 1937, cf. Index, en particulier, p. 160-161.

M. J.-J. Anstett, dans La pensée religieuse de Friedrich Schlegel, 1941, parle très peu de Schleiermacher, voir cependant en particulier les pages 12-15. Mais toute son étude si approfondie invite, par son ampleur compréhensive, à de nombreux et suggestifs rapprochements.

Il en est de même du Schelling de M. Émile Bréhier, 1912, du Solger de M. Maurice Boucher, 1934, et du Franz von Baader et le romantisme mystique de M. Eugène Susini, 2 volumes, 1942.

Sur la grande polémique institués dès les années 1830, au nom d’un monisme de tendance matérialiste, contre ce qui subsiste de christianisme positif chez Schleiermacher, on trouve des renseignements chez Albert Lévy, dans son Feuerbach, 1904, pages 187-190, et surtout dans son D. Strauss 1910, pages 21-24, 27-35, 40-44, 95, 99, 115, 123 et suivantes, 137 et suivantes, 188 et suivantes, 208 et suivantes, 222 et suivantes, 253 et suivantes, 270 et suivantes.

Dès 1874, des réserves très sérieuses sont faites, par Ritschl en particulier, à l’égard de la fluidité du christianisme de Schleiermacher ; elles sont inspirées par la réaction normale d’un protestantisme plus positif, qui a besoin de se nourrir de plus de substance historique et dogmatique. À ce sujet, on trouve des appréciations, fortes de la haute autorité d’Émile Boutroux, dans sa Science et Religion dans la Philosophie contemporaine, 1922, pages 209-227.

Ce problème capital est étudié avec la plus large et scrupuleuse compétence par M. Maurice Goguel dans sa thèse de doctorat de la Faculté libre de Théologie protestante de Paris sur Wilhelm Hermann et le problème religieux actuel, Paris, 1905, et dans La théologie d’Albert Ritschl, tirage à part d’un article de la Revue de théologie et des questions religieuses, même année.

Avec les mêmes qualités, plus près de nous, dominant par conséquent plus d’idées et de faits plus contemporains, M. André Jundt fait le point dans sa thèse de doctorat pour la même Faculté : Le rôle de la métaphysique et de l’histoire dans la dogmatique protestante moderne, Essai sur les principes de l’École de Ritschl, Montbéliard, 1920, un volume de 150 pages in-8o.

Ce débat, destiné à se renouveler sans cesse chez les protestants, entre orthodoxie et libéralisme, a mis aux prises dans ces dernières décades, en particulier M. Brunner, Die Mystik und das Wort, 1924, et M. Karl Barth, champions de la première, et M. Wobbermin, avocat du second dans Schleiermacher und Ritschl, 1927 ; Methodefragen der heutigen Schleiermacherforschung, 1933 ; c’est encore M. André Jundt qui nous fournit sur ces polémiques les renseignements les plus hautement instructifs et les commentaires les plus profondément pénétrants, dans deux articles de la Revue d’Allemagne du 15 avril 1932 et du 15 mars 1933.

Dans La Religion et la Foi, 1922, Henri Delacroix juge, avec l’autorité que lui donne sa maîtrise sur le plan de la psychologie religieuse, divers aspects de la religiosité de Schleiermacher.