Discussion:Chronique féministe

Le contenu de la page n’est pas pris en charge dans d’autres langues.
La bibliothèque libre.


26 novembre 1898 [1] Chronique Féministe

On accuse les Français d’être un peuple en décadence ! Dieu merci, ils ne sont pas encore descendus aussi bas : Lisez, de grâce !

On sait qu’en Suisse, une guerre innommable est faite aux abolitionnistes par les partisans de la ’’procréation’’ réglementée. C’est déjà hideux ! mais pour mieux intimider leurs adversaires et prouver sans doute aussi que rien ne les arrête, ces hommes se sont groupés ; Ils ont pris cyniquement le titre de : ligue des libertins ! et… ils ont leur représentant au Parlement !

Une querelle absolument cocasse est survenue à la suite de cette élection. Un concurrent, également partisan des maisons autorisées, accusa l’heureux élu de fraude électorale !… ces messieurs s’accusent de se voler leurs électeurs ! en vérité, le délit est peu important s’il est en raison de la valeur de ce qui a été volé !

Mais, comme on sait, 181 querelles de certains belligérants ne durent pas longtemps ! Ceux-ci se sont réconciliés en se plaçant sur leur terrain favori et ils continuent à combattre pour la sainte cause des marchands de plaisir.

Il leur faut aussi la femme soigneusement enregistrée et étiquetée pour la commodité de ceux qui désirent s’en servir 4

Le glorieux mandataire, M. Vogt, a publié un livre dont nous extrayons quelques lignes. Ne croyez pas que nous avons choisi ce qu’il y a de plus fort ! loin de là ! nous avons fait tout le contraire par respect pour nos lecteurs et pour nous-même.

« Mais alors, me disais-je en écoutant tonner et déblatérer les membres de ce congrès patibulaire contre les maisons de tolérance, une fois le but atteint, Interdite la… contrôlée jusqu’à présent par la salubrité (et elle l’est de façon irréprochable à Genève), ce garant de la moralité et de la santé une fois disparu, à quoi s’adonneront, je vous prie, les non-mariés.

« Sur quoi donc se jettera la jeunesse vivante, hardie et bouillante… les uns ne seront-ils pas contraints de courir la »

Trois mots qui ne peuvent trouver place ici.

« qui se cachera le jour et les empoisonnera la nuit, eux et leur procréation future, au lieu de porter leurs doléances. aflx femmes mariées qui succomberont infailliblement à leurs assauts répétés, et les ces mères qu’on eût laissées tranquilles, la fille contrôlée a disposition ? »

Nous nous demandons pourquoi ce monsieur si plein de sollicitude pour les mères de famille ne réclame pas le même contrôle pour les hommes que pour les femmes !…

Mais en revanche, il prodigue aux abolitionnistes les injures les plus monstrueuses.

Eh bien ! nous le disons à l’honneur du Parlement français, nous n’avons pas un seul député capable d’écrire de telles ignominies.

CAMILLE BELILON.


LE CONGRÈS DU TRAVAIL FÉMININ : Journal des débats - 6 août 1902 [2][modifier]

LE CONGRÈS DU TRAVAIL FÉMININ

Hier après-midi s’est ouvert, à l’Exposition des arts et métiers féminins, le Congrès du travail féminin.

Ce Congrès, qui va durer probablement jusqu’à la fin de la semaine, s’occupe des questions suivantes :

La femme dans le mariage ; la femme hors du mariage ; des conditions du travail de la femme dans le ménage ; des conditions du travail de la femme hors du ménage ; le rôle de la femme comme éducatrice le rôle de la femme comme agent de pacification et de justice universelle.

Voici comment en sont composés le bureau et la commission

Présidents d’honneurs : Mme Henry Gréville, décédée depuis l’organisation du Congrès, et M. Emile Duclaux, directeur de l’Institut Pasteur ;

Président : M. Paul Adam ;

Secrétaires : Mmes J. Hudry-Menos, Camille Pert, Georges Renard ; M. Lucien Le Foyer, avocat à la Cour d’appel;

Membres : Mmes Hubertine Auclert, Camille Bélilon, Jenny Billioud, Jeanne Bouvier, Chauvière, Chégarray, Marie-Auguste Dorchain, Noëlle Hërblay, Deglesne de Néry, Louise Michel, Louise Péris, Pauline Savart, Jeanne-E. Schmall et Wijnaends.

MM. Belland, Victor Champier, Arthur Fontaine, Emile Gauthier, Gerville-Réache, Paul Grunebaum-Ballin, A. Hamon, Léopold Lacour, Léopold Mabilleau, docteur A. Marie, Etienne-Martin Saint-Léon, Mesureur, Henri Monod, Ranvier, Royaumont, Alex. Sandier et Marius Vachon.

Dans la séance d’hier, après une allocution de M. Pierre de Kerhoët, Mme Pauline Savari a fait un rapport sur les différents points que le Congrès sera appelé à étudier.

On a entendu ensuite les remerciements de M. Le Foyer et de Mme Maria Cheliga.

Aujourd’hui commencera la lecture des rapports, qui ne doivent pas excéder cinq cents lignes.