Aller au contenu

Discussion:Fables (La Fontaine) XII, 9

Le contenu de la page n’est pas pris en charge dans d’autres langues.
Ajouter un sujet
La bibliothèque libre.
Dernier commentaire : il y a 17 ans par Philippe Kurlapski dans le sujet Disposition du texte

Disposition du texte

[modifier]

Existe-t-il une édition du 17e siècle à disposition compacte, ou ces éditions sont-elles toutes disposées comme ci-dessous ? (L' éd. de l'imprimerie nationale dont je dispose dit avoir suivi, pour le dernier recueil, l' éd de 1694, BN Réserve Ye 3313). --Zephyrus 24 juin 2007 à 11:27 (UTC)Répondre

D’où vient que personne en la vie
N’est satisfait de son état ?
Tel voudrait bien être Soldat
À qui le Soldat porte envie

Certain Renard voulut, dit-on,
Se faire Loup. Hé ! qui peut dire
Que pour le métier de Mouton
Jamais aucun Loup ne soupire ?

Ce qui m’étonne est qu’à huit ans
Un Prince en Fable ait mis la chose,
Pendant que sous mes cheveux blancs
Je fabrique à force de temps
Des Vers moins sensés que sa Prose.

Les traits dans sa Fable semés
Ne sont en l’ouvrage du poëte [1]
Ni tous, ni si bien exprimés.
Sa louange en est plus complète.

De la chanter sur la Musette,
C’est mon talent ; mais je m’attends
Que mon Héros, dans peu de temps,
Me fera prendre la trompette.

Je ne suis pas un grand Prophète ;
Cependant je lis dans les Cieux
Que bientôt ses faits glorieux
Demanderont plusieurs Homères ;
Et ce temps-ci n’en produit guères.
Laissant à part tous ces mystères,
Essayons de conter la Fable avec succès.

Le Renard dit au Loup : Notre cher, pour tous mets
J’ai souvent un vieux Coq, ou de maigres Poulets ;
C’est une viande qui me lasse.
Tu fais meilleure chère avec moins de hasard.
J’approche des maisons, tu te tiens à l’écart.
Apprends-moi ton métier. Camarade, de grâce ;
Rends-moi le premier de ma race
Qui fournisse son croc de quelque Mouton gras :
Tu ne me mettras point au nombre des ingrats.
— Je le veux, dit le Loup ; il m’est mort un mien frère :
Allons prendre sa peau, tu t’en revêtiras.
Il vint, et le Loup dit : Voici comme il faut faire,
Si tu veux écarter les Mâtins du troupeau.
Le Renard, ayant mis la peau,
Répétait les leçons que lui donnait son maître.
D’abord il s’y prit mal, puis un peu mieux, puis bien ;
Puis enfin il n’y manqua rien.
À peine il fut instruit autant qu’il pouvait l’être,
Qu’un Troupeau s’approcha. Le nouveau Loup y court
Et répand la terreur dans les lieux d’alentour.
Tel, vêtu des armes d’Achille,
Patrocle mit l’alarme au Camp et dans la Ville :
Mères, Brus et Vieillards au Temple couraient tous.
L’ost au Peuple bêlant crut voir cinquante Loups.
Chien, Berger, et Troupeau, tout fuit vers le Village,
Et laisse seulement une Brebis pour gage.
Le larron s’en saisit. À quelque pas de là
Il entendit chanter un Coq du voisinage.
Le Disciple aussitôt droit au Coq s’en alla,
Jetant bas sa robe de classe,
Oubliant les Brebis, les leçons, le Régent,
Et courant d’un pas diligent.
Que sert-il qu’on se contrefasse ?
Prétendre ainsi changer est une illusion :
L’on reprend sa première trace
À la première occasion.

De votre esprit, que nul autre n’égale,
Prince, ma Muse tient tout entier ce projet :
Vous m’avez donné le sujet,
Le dialogue, et la morale.


Les deux éditions en ma possession (Couton 1962 et Darmon 2002) affirment reprendre l'édition de 1694 et sont publiées à disposition compacte pour toutes les fables du Livre XII. Il manque quelques sauts de lignes et un peu d'italique qui seront à revoir. – Philippe 24 juin 2007 à 11:42 (UTC)Répondre


  1. poëte compte pour une seule syllabe. Note Wikisource.