Discussion:Gatienne

Éditions

• En feuilleton dans Le XIXe siècle 1882 [1]
• Sarah Bernard veux puis ne veux plus jouer le rôle de Gatienne, pièce issue du Roman, écrite avec Busnach
  • [2] tribunal sur le différent avec Sarah Bernard qui s'est ravisée deux fois de jouer la pièce, trouvant le caractère trop jeune pour elle.
  • https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5249804/f3.item

Critiques, résumés…

• Le Radical 31 mai 1882

ALBERT CIM.

Gatienne, par Georges de Peyrebrune (chez Calmann Lévy).

Une jeune orpheline, Gatienne, recueillie et adoptée par une vieille demoiselle, a cédé, dans un moment d’égarement et de surprise, aux prières d’un mauvais sujet, le neveu de sa mère adoptive, et s’est livrée à lui. Revenue à elle-même, honteuse, désespérée, elle prend son séducteur en horreur, le repousse et le maudit, et, quelques années plus tard, s’éprend d’un brave garçon, Fabrice, qu’elle épouse.

Le ménage était des plus heureux et tout marchait à souhait, quand le séducteur, Robert, reparaît, et, au nom du passé, par ruse et par menace, veut ressaisir sa victime. Gatienne, toute dévouée à son mari, refuse et résiste de toutes ses forces. Robert n’y met que plus d’acharnement : il la prévient que, si elle ne cède pas, il révélera à son mari la faute qu’elle a commise. Il est près de le faire, près d’accomplir cette infamie, lorsque — la scène a lieu sur l’eau, dans une barque — Gatienne se jette sur lui, le pousse pardessus bord, et le traître disparaît à jamais, emportant son secret.

Mais non, ce secret, Fabrice finit par l’apprendre ; Gatienne, affolée, ne voit plus de réhabilitation pour elle et de repos que dans la mort ; elle se noie, comme elle a noyé Robert, et le mari, à son tour, pique sa tête et va les rejoindre dans l’humide séjour.

Trop de plongeons, n’est-ce pas ? Et l’auteur aurait bien dû varier un peu ses moyens de destruction. Ce n’est cependant pas l’imagination qui lui manque : je n’ai pu donner qu’une succinte et incomplète analyse de son roman, mais, lisez-le ; quoique trop sombre, trop poussé au noir, il vous intéressera.

ALBERT CIM.