Discussion:Juvénal Satire XV (Traduction Raoul)

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Notes à relier

NOTES DE LA SATIRE XV.


(01) Cicéron, qui blâme dans les Égyptiens la folie de leurs croyances et de leurs cérémonies religieuses, remarque cependant qu’ils n’avaient consacré aucun animal qu’en vertu de l’utilité qu’ils en retiraient.

(02) L’ibis est un oiseau d’Égypte, blanc ou noir, comme le dit Hérodote, et qui ressemble beaucoup à la cigogne. Le même auteur ajoute que l’ibis délivre ce pays des serpents ailés qui viennent y fondre au commencement du printemps, et que c’est la cause du culte qu’on lui rend.

(03) Les anciens croyaient que la statue de Memnon, qui était dans le temple de Sérapis, saluait le soleil à son lever. Cette erreur venait, dit-on, de ce que la statue étant creuse, la chaleur du soleil échauffait l’air qu’elle contenait, et cet air, en sortant par quelque issue, produisait un bruit que les prêtres interprétaient à leur gré.

(04) En lisant cæruleos au lieu de œluros, il n’est plus question de chats, mais de poissons de mer. On ne trouve, à la vérité, nulle part, que les poissons aient été adorés en Égypte, et les chats, au contraire, y étaient en grand honneur ; mais les manuscrits portent cæruleos, et il s’agit de savoir jusqu’à quel point il est permis d’altérer le texte, pour le rendre plus conforme aux connaissances acquises.

(05) Les Cyanées sont des rochers très— voisins l’un de l’autre, situés à l’entrée du Pont-Euxin. Le voyageur qui les aperçoit de loin, croit qu’ils s’entrechoquent, à cause du mouvement des vagues qui produit cette illusion. C’est ce qu’exprime l’ancien nom symplegades que l’on donnait à ces rochers.

(06) Les Tentyrites, selon Strabon, étaient les seuls d’entre les Égyptiens qui fissent la guerre aux crocodiles adorés du reste de la nation. Plutarque, dans son traité d’Isis et d’Osiris, raconte une guerre religieuse de cette espèce, survenue entre les habitants de Cynopolis et de Lycopolis, c’est-à-dire, de la ville du Chien et de la ville du Loup, et qui ne se termina que difficilement, même avec l’intervention de la puissance romaine.

(07) L’auteur confond ici les Gascons et les Cantabres, comme peuples limitrophes et de la même origine. Les Cantabres étaient très belliqueux, et défendirent longtemps leur liberté.

Cantaber sera domitus catena.

Horace.

(08) La Chersonèse Taurique, aujourd’hui la Crimée, péninsule formée par la mer Noire et la mer de Zabache, est célèbre par le culte de Diane à qui ses prêtres immolaient tous les étrangers que le hasard ou que la tempête jetait sur ces côtes.

(09) La fonction de porter la torche aux fêtes de Cérès était importante et honorable. Pausanias, dans ses Attiques, félicite une femme de ce qu’elle avait vu son frère, son mari et son fils jouir de cet honneur.

(10) Quand Juvénal prétend que Pythagore ne se permettait pas de manger toute sorte de légumes, il est évident qu’il désigne les fèves, selon l’opinion d’Horace : Faba Pythagor. cognata. Cependant Barthélemy, dans son Voyage du jeune Anacharsis, ch. 75, réfute ce préjugé.