Discussion:Oaristys

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VI

OARISTYS


Ils vont, beaux amoureux, côte à côte, en silence,
Les yeux baissés à terre, et la main dans la main,
Sans songer qu’ils sont seuls, éloignés du chemin,
Que le bois s’emplit d’ombre et que le follet danse.

Où vont-ils ? Où le cœur les conduit sans défense,
Impatients et doux sous l’aiguillon divin ;
Lui, du désir d’oser tout ému dans son sein,
Elle, tremblant qu’il n’ose et se livrant d’avance.

Ils n’ont rien dit encore, et tout est dit entre eux.
— La nature est discrète, enfants ! soyez heureux !
Et toi, Barde de Cô, souris, vieux Théocrite !

Vois! ton drame d’amour dure éternellement ;
C’est, depuis deux mille ans, la seule page écrite
Où le temps ait passé sans aucun changement !