Discussion Auteur:Mathilde Kindt
Éléments biographiques[modifier]
- chronique mortuaire par Armand Silvestre dans Gil Blas [1]
- Jeanne Thilda [2]
- Mathilde Kindt (épouse Stevens), pseudo : Jeanne THILDA (1833-1886) [3]
- Mathilde Stevens [4]
- Nelly Sanchez, Critique d’art au féminin au XIXe siècle : Mathilde Stevens [5]
- Elle épouse en 1856 le critique et marchand d’art Arthur Stevens, le frère des peintres Joseph et Alfred Stevens. => voir aussi Projet Etat civil - Mariages - Brabant flamand et Région de Bruxelles-Capitale Acte de mariage à Sint-Joost-ten-Node le 19-04-1856 entre Mathilde Anaïs Jules Kindt née à Bruxelles le 16-06-1833, résidence Saint-Josse-ten-Node, sans profession. Père de l'épouse Jules Herman Kindt, 51 ans résident à Saint-Josse-ten-Node, conseiller de légation. Mère de l'épouse Aminthe Joséphine Couyère, 50 ans
Demande de libération de scan[modifier]
- Péchés capitaux : demande faite ce jour le 9/04/2020 auprès de Google
Critiques[modifier]
- PARIS, AU JOUR LE JOUR [6]
J'ai à signaler quelques livres qui méritent mieux que de tomber au milieu de l'inattention littéraire que soulève cette saison d'exposition et d'industrie ; je vais le faire brièvement.
Madame Sosie, par madame Mathilde Stev. tout le monde, complétera ce nom déjà connu par plusieurs tentatives littéraires, moins heureuses à mon sens, que ce nouveau et hardi roman. Si hardi même, que l'analyse en serait difficile ici. Madame Stev a étudié un cas pathologique fort rare et frisant l'invraisemblance ; mais elle l'a fait avec d'éminentes qualités dramatiques. Le dénouement surtout me plaisait. On a un peu refroidi mon enthousiasme en me disant qu'il rappelait beaucoup celui de la Famille Jouffroy, d'Eugène Sue ; je persiste pourtant à dire que Madame Sosie est, d'une lecture attachante et d'une langue élégante.
- Revue contemporaine, Volume 92 : sur Mme Sosie
- La Célébrité : industrielle, artistique et littéraire : organe 27/09/1863 [7]
II. — N'avez-vous pas remarqué déjà la nullité de la plupart des hommes, dits du monde, de notre société contemporaine ? Ceux qui n'appartiennent pas à ce monde-là veulent en être, du moins par leurs prétentions. Leur tailleur et leur argent font tout leur mérite. Qu'importe, si leurs sottes, prétentions, si leurs manières ridicules imposent au peuple vain qui pense toujours que les gens sont autrement que lui, pourvu que l'habit fasse le moine ? N'avez-vous pas vu que les sentiments de ces gandins sont tout à fait à la hauteur de leur intelligence ? Ce sont autant de marionnettes que des femmes ou des filous conduisent à la baguette, en possédant les ficelles de la nature humaine sur le bout des doigts. Ce sont ces nullités morales et sentimentales que veut peindre Mme Stev dans l’Amant de carton. Sous prétexte de narrer un conte indien, la spirituelle romancière fait la plus sanglante satire de notre société actuelle. L'amant de carton, c'est l'opposé de l'amant de coeur. Chaque homme qui n'a rien qui remue sous la mamelle gauche est pour une femme quelconque un amant de carton. Bien plus, comme le carton déteint à la pluie et qu'il se ternit à la tempête, ainsi le gandin perd son beau vernis dans l'adversité. Il est ruine ; le carton, pardon, la marionnette, reste sur terre,
Et le héros s'évanouit...
Ainsi que le dit le poète. C'est quand le héros disparaît que la femme perd ses illusions. L'auteur en tire cette morale, qu'il faut aimer sans vouloir trop connaître, ni surtout trop approfondir. Psyché l'avait prouvée autrefois, mais une bonne chose ne saurait être trop répétée, afin qu'elle porte ses fruits. Cependant, on ne peut aimer une marionnette humaine ? On découvre toujours qu'on possède un mannequin ? Que faire alors ? Se consoler n'est guère possible, sans chercher ailleurs des consolations. Mme Stev aborde là un thème trop hardi. Qui peut le résoudre ? Il faudrait un volume, et encore n'arriverait-on pas à trouver la vérité. L'idée est ingénieuse, et nous sommes persuadé que l'auteur de l'Amant de carton réussira dans, la satire de son siècle. Cette femme observe profondément les mœurs du temps, et dans ses spirituelles allégories, elle est mordante au possible. Les Amours de Marianne, qui suivent dans le volume, sont d'un autre genre, mais on y retrouve encore la même plume avec ses hardiesses et ses témérités. Ce livre est très curieux, et il faut l'avoir lu entièrement pour en posséder la clef. Celui qui n'en lirait que vingt pages le trouverait incompréhensible. C'est en découvrant le but de l'auteur, en voyant ses satires contre les défauts et les nullités des hommes de notre société actuelle ; C'est en lisant la peinture des vices et des travers de 3ios contemporains qu'on se prend d'une vive sympathie pour ce génie ardent et encore inconnu, qui ne craint pas de s'attaquer au sujet le plus hardi qui s'offre à la pensée. Il y a du Lesage, il y a du Molière dans ce roman. Le docteur Swift n'écrivait pas autrement quand il méditait ses petits chefs-d'oeuvre.
LETTRES, SCIENCES ET BEAUX-ARTS. L'Amant de carton, par Mme Mathilde Stev*. Pourquoi l'Amant de carton, et non les Amours de Marianne ? Pourquoi, c'est sans aucun doute à cause de la sonorité du titre, puisque les Amours de Marianne, seconde nouvelle de Mme Stev. envahit le volume, tandis que l'amant de carton a des dimensions bien moindres.
L'Amant de carton raconte les appétences de cœur de la princesse la-Kin-la-Kow-Ki, amoureuse d'une marionnette. Les Amours de Marianne retracent au contraire, dans le domaine de la réalité, le rayonnement poétique de l'artiste inspirant des passions irrésistibles à toutes les femmes qui l'entourent. Il existe entre ces deux histoires, en apparence si différentes, un lien intime qui les relie et leur donne des allures de chose arrivée ce lien, c'est la foi profonde de l'auteur en la puissance de l'amour comme agent humain, puissance devant laquelle elle humilie les individus, les événements et jusqu'au fatum des anciens;
- Revue bibliographique [8]
A vous maintenant, madame Mathilde Stev, vous qui dédiez si intrépidement votre livre « à l'ennemi comme un défi et un remords » et qui nous dites non moins vaillamment : « Si j'étais faible, je ne serais pas femme. »
Votre livre, Le oui et le non des femmes, nous dites-vous dans votre préface, n'est point une histoire, encore moins une autobiographie ou un plaidoyer, c'est un cadre pour définir certaines aspirations, certaines théories qui viennent dans la tête d'une femme sans qu'on sache comment et qui s'en vont de même. — Madame Mathilde Stev annonce, pour plus tard, un autre livre bien différent, devant contenir les vérités vraies de la vie, dont celui-ci n'est, nous dit-elle, que l'ombre.
Le oui et le non des femmes ! Il faudrait des volumes pour renfermer tout ce que peut comporter un semblable sujet. Dans l'espèce, comme on dit au palais, il s'agit d'une jeune veuve, la comtesse Caroline de Sohant; son premier oui a été dit à son mari qui est bel et bien mort : n'en parlons donc plus. Survient un jeune homme qui presse vivement la comtesse, il se nomme Lucien Pichel, elle dit non; il se trouve que c'est un gentilhomme ruiné, le comte de Mareuil, caché sous un faux nom, il obtient un oui. Mais le gentilhomme est sentimental, platonique, il ne veut aucune faveur, et la comtesse ennuyée est sur le point de dire oui à un jeune écervelé, Gaston de Charly, qui voudrait bien la distraire un peu. Un jour elle se ravise, et est assez disposée à répondre non à ses deux soupirants, quand survient un troisième amoureux, le sculpteur Georges Lemiet qui obtient un oui décisif. Le pauvre Lucien perd la tête, il veut mourir, et, pour le sauver, la comtesse se dévoue et l'épouse. Et voilà comment, au-dessus du caprice et de la coquetterie qui inspirent souvent aux femmes leur oui ou leur non, se trouve toujours leur nature aimante et souvent dévouée qui l'emporte. Tel est, du moins, l'avis de madame Mathilde Stev, et tel sera le vôtre, quand vous aurez lu son joli livre.
- Le Monde illustré COURRIER DE PARIS [9]
...
» — A propos, Mme Stevens, vous savez ? La femme du marchand de tableaux ? le duel du mari avec le peintre Gérôme ? — Oui... Eh bien ! en attendant que sa demande en divorce ait été accueillie par les tribunaux belges, elle va publie son roman : Le Oui et le Non des femmes ! — Le non veut souvent dire oui... et le oui…
- Les Beaux-arts : revue nouvelle [10]
Le Oui et le Non des femmes, par Mme Mathilde Stev, 1 vol. in-12. Paris, 1862. (Michel Lévy éditeur.)
Le livre récemment publié par madame Mathilde Stev, pourrait faire l'objet d'une étude sur les romans écrits par des femmes. Il mériterait, par ses défauts et par ses qualités, une notice plus étendue que celle que nous pouvons lui consacrer Nous allons tenter d'exprimer notre impression, aussi généralement que possible puisque les lignes nous sont comptées.
Le Oui et le Non des femmes est un titre vague qui se rattache difficilement au sujet. Il promet une étude féminine dans le genre dé Ce qui était aux femmes, pièce de M. Ponsard, qui a été jouée il y a deux ans au Vaudeville. On s'attend à trouver quelque capricieuse, qui hésite entre les mouvements de son âme, qui s'interroge, et qui, surprise enfin, finit par s'arrêter à quelque conclusion.
Au premier abord, le roman de madame Stev ressemble à peu près à cela. Mais la conclusion fait défaut.
Une veuve de vingt-huit ans s'est éprise, dans l'isolement d'une poétique maison de campagne, d'un jeune gentilhomme, qui déguise sous le nom de M. Pichel la noblesse de sa naissance. Le secret, malheureusement, n'est pas gardé, la comtesse, qui a longtemps hésité à épouser le roturier, s'y décide pourtant, mais le lecteur ne lui en sait aucun gré, puisqu'elle ne tarde pas à apprendre que son amour ne lui fera pas commettre une mésalliance. Pourquoi n'avoir pas laissé M. Pichel ce qu'il prétendait être, c'est-a-dire te neveu du régisseur du château où se passe la première partie du roman ?
La comtesse voudrait épouser aussitôt celui qu'elle aime. M. Pichel, qui a des idées à lui, s'y oppose formellement. Il représente l'amour rêveur, platonique, nuageux, allemand'. Il veut que, pendant un an, il puisse éprouver l'amour de celle qui doit devenir sa femme. Jusque-là ils s'aimeront, ils l'ont juré, d'un amour purement idéal, et ils se tiennent parole.
Ils passent cette année, — année de noviciat conjugal pour ainsi dire, — à voyager. La comtesse est pendant ce temps toujours poursuivie, harcelée par un autre amoureux, une sorte de Lovelace, muscadin dont l'amour est précisément l'opposé de celui de M. Pichel. On arrive à Venise. C'est là que la comtesse et son futur époux rencontrent un artiste qui montre une nouvelle variété d'amour, une sorte de compromis entre les deux autres. Amour élevé, sympathique, profond, qui rapporte tout à la famille.
La jeune femme, qui n'a pu résister à la longue épreuve que lui a imposée M. Pichel, et qui hésite entre ses deux soupirants, se décide à épouser l'artiste, dont l'amour plein de charme et de délicatesse vient de lui révéler une vie nouvelle.
Elle repart soudain pour la France avec le nouvel époux qu'elle a choisi, elle a abandonné à son désespoir M. Pichel, dont l'amour est pourtant véritable. Celui-ci ne trouve rien de mieux que de se faire écraser, par la voiture qui entraine les deux fugitifs. Le sculpteur est ému, et comme le blessé ne mourra pas de ses blessures, il décide la comtesse à épouser M. Pichel. C'est ce qui arrive. Et trois personne se condamnent à une vie à jamais malheureuse, la jeune femme en épousant un homme qu'elle ne préfère plus, l'artiste en quittant la seule personne qu'il aime, et M. Pichel en épousant une femme dont il sait qu'il n'a plus toute la tendresse.
De ces sacrifices que ressort-il ? Que prouve ce roman dans l'histoire des passions féminines ? Où est ce oui, ce non promis dès le début ? On ne peut le dire.
Il reste de cette lecture une impression vague, indéfinissable. Et pourtant il est écrit avec un véritable talent, avec une grande finesse de descriptions et quelquefois avec un grand charme poétique.
Mais l'écrivain ne s'y montre pas assez. Le tort de toutes les femmes qui écrivent est de vouloir ressembler aux hommes. Elles devraient s'en garder, et laisser transparaître jusque dans leurs écrits le charme, la grâce et le sentiment du féminin. L. L.
- La Presse 10 nov 1884 [11]
CHRONIQUE MONDAINE
Péchés capiteux, de Thilda. La mort de Mlle Marie Barshkirtcheff. -- Madame Vaucorbeil.
L’année dernière, Thilda, la spirituelle collaboratrice du Gil Blas, publiait un recueil de nouvelles intitulées Pour se damner. Aujourd’hui, elle nous donne, sous le titre de Péchés capiteux les plus intéressantes des histoires d’amour qu’elle a publiées depuis ce volume, lequel est un immense succès.
Thilda peut être, en littérature, comparée à Judic, pour l’art de tout dire avec charme sans jamais dépasser la limite précise du bon goût, fût-ce d’un quart de ton ; ses lectrices deviennent quelquefois roses en la lisant, ce qui est une beauté de plus, mais elles ne deviennent jamais rouges, ce qui est une laideur.
Les Péchés Capiteux sont illustrés par Fernand Besnier et édités par Flammarion c’est dire que l’écrin est digne des joyaux qu’il contient.
À la première page, sous la délicieuse gravure qui sert de préface au volume, Catulle Mendès a écrit un quatrain charmant, comme tout ce qui sort de sa plume, en manière de bienvenue au nouveau-né de son gracieux confrère.
Je laisse à mon ami Jules Boissière le plaisir de dire aux lecteurs de la Presse ce qu’il pense de ce livre rempli de pages à la fois très pimentées et très délicates, mais je vais profiter de l’occasion pour dire ce que je pense de l’auteur
Jeanne Thilda (Mme Mathilde Stevens) n’a jamais caché sa personnalité féminine sous un pseudonyme masculin ; aussi il a fallu bien des années avant qu’on ne s’aperçût de sa très grande valeur littéraire.
En général, voici comment cela se passe pour les femmes : elles écrivent des articles ou des livres qu’elles signent d’un nom d’homme ; lorsqu’ils sont bons, on s’en occupe, on les discute, on les loue ; puis lorsque leur réputation est faite, elles avouent leur vrai nom, quand il n’est plus possible, sans être ridicule, de revenir sur les louanges précédemment accordées à un gentleman quelconque. Mais lorsque les premières œuvres d’une femme ne sont point protégées d’un pseudonyme masculin, on les prend très difficilement au sérieux.
Thilda a vaincu ces préjugés, bien moins déracinés qu’on ne croit, et malgré la petitesse et la blancheur bien avérée de sa jolie main, elle a conquis au soleil parisien une place unique, entre Catulle Mendès l’inimitable et Silvestre, dont la sépare un éventail parfumé du plus pur dix-huitième siècle.
Moins féminine que Mendès, dans ses conceptions amoureuses, les délicates figures qui sortent, de sa plume, galamment habillées de tissus précieux et de dentelles frissonnantes, appartiennent aussi à un monde un peu moins féerique, et le réalisme a laissé sur la nuque blanche de ses héroïnes la marque des baisers qui mordent.
Thilda est un poète de grand talent. Outre son volume des Froufrous, plein de piècettes adorables, ses amis recueillent d’elle des vers exquis, encore inédits, pour lesquels d’ailleurs elle est très mauvaise mère, ne s’en occupant pas plus que d’un ruban fané.
Voici une de ces perles tombées de ses doigts mignons, un sonnet, qui vaut tout un poème :
Celui-là que je sais, fait ma douleur extrême,
Il ne m’a point aimée et fut aimé par moi ;
Car c’est dans la nature une invincible loi
De chercher qui ̃vous fuit et de fuir qui vous aime,
Mais je ne me plains pas, ce m’est un bien suprême
De pleurer par l’amour, et de garder ma foi !
Je cherche avidement le mal que je reçoi,
Le sang de ma blessure est un nouveau baptême,
Il ignore ma peine, et c’est ma volupté
De souffrir mille morts, étalant ma fierté,
Riant aux amoureux qui me trouvent rebelle.
Il vient souvent me voir, je lui montre mes vers ;
Nous causons gentiment sur des sujets divers ;
Il me dit quelquefois que sa maîtresse est belle...
Quand on à lu les histoires charmeuses qu’écrit Thilda, on ne peut pas avoir l’idée qu’elle soit laide : ce serait un non-sens, indigne de la Providence donc elle est jolie ; son visage est long, ses traits fins, ses grands yeux ont des teintes d’améthystes, ses cheveux fauves tombent sur son front en petites ondulations légères, lui donnant le suprême cachet de Froufrou, la décevante et adorable Parisienne.
Thilda est très grande, avec des épaules et des bras marmoréens, et un pied de Cendrillon ; elle aime fort la parure, et les parfums les plus violents ne lui font pas mal ; la tubéreuse même, cette empoisonneuse à la robe d’opale, est installée dans son salon à l’état endémique, de façon sans doute que le visiteur, en s’en allant tout grisé, ne sache pas au juste s’il a pris l’ivresse aux sourires de la femme ou au parfum de la fleur !
- Annuaire de la presse française par Émile Mermet 1884 [12]
Jeanne THILDA
(MATHILDE STEVENS)
D'aucuns la prennent, à tort, pour la femme séparée du grand artiste, Alfred Stevens. — Est mariée, ou a été mariée, à votre choix, avec un autre Stevens, aussi Belge que le premier, mais moins artiste.
Fit parler d'elle, longtemps avant que son talent de femme de lettres la signalât à l'admiration de ses contemporains. A été l'héroïne d'une aventure tapageuse où un peintre célèbre, qui porte presque un nom de prince, joua un rôle actif, à la suite duquel il eut le bras cassé, condition qui, si elle consacra la réputation de Ducornet « né sans bras », n'en est pas moins gênante pour faire de la peinture.
En quittant son mari, a épousé la littérature. Passe pour être l’Égérie de deux vieux Numas Pompilius.
Signalement :
Grande, très blonde, — trop blonde, — à la fois élégante et imposante. Une beauté du soir.
Signe particulier : Un corsage dont la tension semblerait indiquer qu'elle se sert pour s'habiller, d'un marin plutôt que d'une femme de chambre.
La littérature de Jeanne Thilda est pleine de parfums violents, d'embrassements qui se terminent en étouffements, de soupirs et de morsures. Très appréciée des élèves de seconde des principaux lycées de Paris, et des vieux messieurs ornés d'un conseil judiciaire.
A pris pour titre de son dernier volume, un coquet in-18 enguirlandé de petits amours polissonnant jusque sur la couverture. Pour se damner.
— Quelle drôle d'idée, disait Chose, le critique, d'avoir été appeler : Pour se damner, un volume qui ne vaut pas le diable !
- Women Art Critics in Nineteenth-Century France: Vanishing Acts : Le duel serait dû à une critique négative de la peinture de Gérôme [13]