Discussion Livre:Drumont - Les Juifs contre la France.djvu

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OCR de Gallica (à partir de la page 28) :


songes, les hypocrisies et les déclamations dont on berce l'agonie des sociétés dont la décadence est irrémédiable. m

Il est incontestable que l'affaire Dreyfus a été une immense victoire pour l'Allemagne. A l'heure actuelle, la France reste la plus formi- dable des puissances de deuxième ordre, mais l elle a évidemment descendu d'un degré. Elle ne peut espérer jouer dans les événements qui se préparentdans le monde le rôle qu'elle aurait pu avoir au mois d'octobre 1896, alors que l'Alliance russe, en admettant même qu'on s'en exagérât l'importance, nous avait tonifiés un peu, nous avait remontés à nos propres yeux et aux yeux de l'Europe.

Pour employer l'expression du baron de Stein qui, après Iéna, releva et reconstitua la Prusse, c'est une « grande machinerie militaire » qui vient de tomber en morceaux, non pas après une défaite, mais sous les coups des ennemis intérieurs, alliés à l'étranger, sous les coups des Cosmopolites et des Juifs t

Si une guerre avait éclaté en 1896, le pays aurait été convaincu que nos frères les Russes étaient prêts à voler à notre secours; que le général de Boisdeffre, l'élève et le successeur désigné par Miribel, était, comme chef d'étatmajor, de la valeur

de de Moltke. Il ne faisai


doute pour personne, à ce moment, que grâce aux vingt-cinq milliards qui avaient été dépensés, grâce au service obligatoire pour tous, nous avions une armée incomparable.

C'était paut-êtrè la vérité, c'était peut-être une illusion. Dans les choses de la guerre, d'ailleurs, la vérité et l'illusion sont à peu près équivalentes. Quand Murat se présentait aux portes de Vienne avec un escadron de hussards et sommait la ville de capituler, il était escorté par une force invisible qui suppléait à la force matérielle qui lui manquait il agissait en vertu d'une sorte de prestige magique. Quand la confiance n'y est plus, on est déjà à moitié vaincu. Il est indiscutable que le bon état moral dans lequel nous étions il y a quelques années encore n'existe plus. Ce n'est pas impunément qu'on peut du matin au soir traiter les généraux et les officiers de misérables et de faussaires. Si une guerre éclatait, il y aurait un sentiment de malaise qui remplacerait l'entrain que nous avions autrefois. Les uns soupçonneraient des Dreyfus et des Picquart partout; les autres, sans même être imprégnés du venin dreyfusard, auraient une appréhension, après tout légitime, en sè voyant conduits par des chefs que les attaques d'une bande dé. mercenaires et de Juifs ont suffi à démonter.


Créer cette impression a été le but qu'ont voulu atteindre les organisateurs du complot judéo allemand. Ils ont obtenu le résultat qu'ils désiraient, mais ce résultat, au point de vue de la destruction de la France, que les Juifs se proposent, n'a pas été aussi considérable qu'ils auraient pu l'espérer.

Il convient, je crois, de serrer la question de près et d'imiter le médecin qui, sans rien cacher des symptômes alarmants, indique également les symptômes rassurants.

Il n'y a pas de pays où l'on trouverait des êtres assez crapuleux pour aider volontairement, comme les Brisson et les Waldeck, à l'abaissement de l'armée qui défend la Patrie. Il n'y a pas un pays non plus qui serait en état de supporter, comme la France l'a fait, la crise affreuse que nous traversons depuis deux ans.'

En réalité, la façon dont la France a résisté à la campagne forcenée que la Juiverie a déchaînée sur nous est le plus éclatant et le plus magnifique hommage qui puisse être rendu à la conscience avec laquelle nos officiers ont rempli ieur devoir.

Depuis 1871, des millions d'hommes ont passé par la caserne. Beaucoup d'entre eux n'avaient aucun goût, mais bien plutôt une antipathie instinctive, pour le métier militaire


qui était contraire à leurs habitudes et à leur nature d'esprit. Ces hommes sont des Français de la fin du xixe siècle, c'est-à-dire des citoyens indépendants que le respect n'étouffe pas, des lecteurs' de journaux. Pendant les périodes d'exercice, ils ont été dérangés dans leurs intérêts et quelques-uns, sans nul doute, ont eu de la peine à se plier aux exigences d'une discipline qui contraste avec la liberté de la vie actuelle.

Si les officiers avaient été arrogants, injustes, amoureux de leurs aises, s'ils n'avaient pas donné à leurs soldats l'exemple du dévouement et de l'acceptation de toutes les fatigues, la campagne contre l'armée entreprise avec d'aussi effroyables moyens aurait trouvé partout des adhérents.

Or, il est indéniable que le cri de Vive l'arméé! est le cri populaire, le cri populaire dans la France entière et à Paris même où l'on est plus indépendant, moins docile, plus indiscipliné que partout ailleurs.

Vous avez là-dessus le témoignage, véritablement monstrueux d'ailleurs, dans son cynisme, de cet André, le commissaire de police qui a déposé dans le procès Ghristiani. Ce malheureux a osé dire en plein tribunal « On criait Vive V armée d'une façon

abominable »


sans que le président, plus ignoble encore que le commissaire, ait eu la pudeur de répondre à ce témoin extraordinaire

« C'est votre déposition qui est abominable; il n'y a rien d'abominable à crier Vive l'armée! Allez dans n'importe quel quartier- de Paris ou dans n'importe quelle ville de France crier Vive F armée! Dès que vous ne vous heurterez pasà.une bandeorganisée parla Sûreté ou parla Juiverie, tout le monde reprendra: Vive F armée! Rien n'est plus concluant sous ce rapport que ce qui s'est passé à Longchamp où, par une ironie véritablement énorme, il a fallu pour empêcher le cri de Vive l'armée! qui est, paraît-il, une offense mortelle pour Loubet, mobiliser une véritable armée.

Il est clair, je le répète, que si tous'ceux qui ont passé par l'armée depuis trente ans, n'y avaient vu que des abus, ils ne crieraient pas de si bon cœur Vive Formée au moment où, grâce.à la complicité de gouvernants qui sont, des traîtres, on les convie, on les encourage, on les provoque à l'aide de toutes les excitations { par la parole, par la plume, par le crayon, à* crier A bas l'armée

Il y a là, encore une fois, un symptôme très rassurant, comme une sorte de mobilisation des âmes, une manière de plébiscite en faveur de nos officiers.


L'Empereur d'Allemagne a l'âme vile, car on ne s'allie pas à la Juiverie pour bouleverser un pays, avec lequel on n'est pas en guerre, à proposd'un espion. Il passe, cependant, pour intelligent et certainement, il aura dû être frappé de cette épreuve préparatoire qui lui a montré quel était, vis-à-vis de nos officiers, le sentiment de la nation française.

Il est manifeste, néanmoins, qu'après la crise qu'elle vient de traverser, la France, au point de vue militaire, n'est point dans cette période d'enthousiasme et d'élan qui rend les peuples redoutables. Elle n'est point absolumentabattue, sans doute, mais elle est visiblement détendue et peu confiante en elle-même.

Le fait s'explique aisément.

Pendant le règne de Louis-Philippe, laPrance vécut sur les souvenirs de la prodigieuse épopée impériale.

La guerre de Crimée et surtout la guerre d'Italie furent, au point de vue politique, des conceptions parfaitement déraisonnables. Ces campagnes terminées par des victoires ne nous en avaient pas moins donné un nouveau patrimoine de gloire, c'est-à-dire

un nouveau fonds de confiance et d'espoir sur lequel nous avons vécu jusqu'aux dernières heures de ce siècle, même après les désastres de l'Année Terrible. Il .n'en est plus tout à fait de même aujour-


d'hui. Près de trente ans de paix, c'est long pour une nation qui fut pendant des siècles une nation militaire. Pour que l'ardeur du patriotisme, la poésie du drapeau survivent, il a fallu l'effort de tous les braves gens, la coalition presque unanime de tous les écrivains, Zola, bien entendu, excepté. Il a fallu que l'on magnifie le moindre épisode de la guerre de 1870, qu'on maintienne, un peu artificiellement, l'âme française à un certain diapason.

C'est par cette action sur l'opinion que Déroulède fut vraiment grand. Toujours vibrant, toujours éloquent, indifférent à toutes les railleries, il parlait superbement de la Patrte sans s'inquiéter de savoir si sa parole trouvait toujours un écho aussi profond qu'il l'eût désiré. Grâce à ce pieux artifice, on a grandi, surfait, gonflé un peu des hommes comme Jamont, comme Négrier, comme Boisdeffre, qui, sans doute, étaient de bons généraux, mais dont la personnalité un peu mince n'avait pas les proportions qu'on leur prêtait avec une patriotique complaisance.

Dans l'assaut furieux que la Juiverie cosmopolite a donné à l'armée, ces chefs, il faut bien le reconnaître, n'ont pas été brillants; ils n'ont pas justifié la situation un peu exceptionnelle que l'on avait faite à des hommes qui n'étaient pas auréolés

par la Victoire.


En ce qui les concerne, ils n'ont su faire preuve, devant de si ignominieuses attaques, ni d'énergie, ni de volonté, ni d'initiative; ils ont apparu un peu comme ces mandarins militaires chinois dont le costume est orné' d'emblèmes terrifiants, mais qui, dans l'Empire du Milieu, ont une place tout à fait effacée derrière les mandarins administratifs ou les lettrés qui savent, les 5.000 mots dont est composé le dictionnaire chinois.

Ces chefs, qui n'ont rien voulu sacrifier des avantages que leur procurait leur rang dans la hiérarchie, n'ont usé de l'autorité que leur conférait leur grade que pour menacer de toutes les rigueurs les jeunes officiers qui frémissaient sous tant d'outrages et qui .trouvaient raide tout de même de se laisser insulter sans répit et sans trêve par les stipendiés d'Israël. C'est donc enregistrer purement et simplement un fait social que de constater que l'armée française a subi en pleine paix une diminution morale plus considérable que celle que lui aurait causée une défaite glorieuse; c'est elle qui sort humiliée de cette campagne. Il nous reste à examiner comment cette campagne a été organisée, et la signification exacte de

l'attitude nettement hostile à la France que la JùTverie a prise dans cette circonstance.



Il

L'AFFAIRE ET L'EUROPE

Quelle est la signification exacte de la campagne frénétique organisée par la Juiverie du monde entier pour affoler la France, déshonorer l'armée française et nous mettre ainsi hors d'état de jouer un rôle en Europe?

Cette campagne signifie tout simplement que l'ensemble des intérêts qui composent la 'Juiverie a pris parti contré la France, tend à la' destruction de la France, trouve avantageux que la France cesse d'être une grande Puissance européenne.

Il me semble bien inutile dans ces articles, qui sont écrits à un point de vue philosophique et social, de se livrer à ce sujet à tt© puériles indignations et à des déclamations vaines. Si les circonstances voulaient :qtïë:"fe' fusse investi d'une autorité qui me permît dé s&uvér mon pays, je confierais les grands Juifs et leurs' complices à une cour martiale qui les ferait fusiller. Mais, dans le domaine théorique et spéculatif, je trouve assez naturel et assez logique que les Juifs fassent

ce qu'ils font. Pen-


ser autrement serait tomber dans la manie ordinaire aux Français qui se. trouvent si aimables qu'ils s'imaginent que tout le monde doit les aimer. `

Les Juifs avaient jadis une nationalité, ils l'ont perdue par leurs divisions et leur manque absolu de tout instinct de hiérarchie et d'ordre. Grâce à leur génie de conspirateurs et de trafiquants, ils se sont reconstitué un Pouvoir d'argent qui est formidable, non point seulement par la force propre que possède l'argent, mais parce que les Juifs ont surbaissé ou détruit les autres Pouvoirs pour que le leur: restât seul debout parce qu'ils; ont modelé, façonné, pétri une société' où l'Argent est le véritable maître de tout.

Cette Puissance d'argent, comme toutes les puissances, s'inspire uniquement desses propres intérêts elle se porte dans le sens qui lui paraît le plus profitable. Au moment de la Révolution, elle a été pour nous elle a appuyé ensuite Bonaparte; en 1815, elle était nettement contre lui, et, au moment de Waterloo, elle a combattu avec Rothschild aussi énergiquement que Wellington,

Elle était pour le second Empire, au, début, et elle était contre lui à la fin. Elle travail lait pour, l'Allemagne, elle subventionnait; les


journaux républicains de- la nuance Ferry comme elle subventionne aujourd'hui les journaux internationalistes et anarchistes elle préparait notre écrasement comme elle le prépaie aujourd'hui.

Après nos désastres, cette Puissance s'est remise avec nous. Elle nou® a donné une apparence ou une illusion de relèvement et de prospérité par le mouvement financier, et elle en a profité pour faire de- la France une proie sur laquelle se sont rués tous les Juifs du monde emtier. Les financiers ont raflé nos économies les 9.utres ont envahi les; places, les grandes situations mondaines et se sont partagés les honneurs et les décorations.

Aujiourd'hui les Juifs' pensent qu'il n'y a plus rien a tirer de nous, en dehors peut-être des derniers hochets honorifiques de l'Exposition. Ils savent que nos'caisses sont vides, que la Caisse d'épargne serait incapable de rembourser lesi milliards qai'oni lui a confiés ;,ils connaissent là, profondeur du gouffre que cache le décor imposteur de nos budgets ils se préparent à liquider la France comme on a liquidé l'Espagne.

Siilesi Antisémites» n'arrivent pa» à sauver la Fraude par les moyens qa employés Danton, lacïliqwdation se fera très rapidenaenit en d'eux fenaps qiuatre mouvenisents..


Jamais l'heure ne fut plus grave, en effet nous allons assister, nous assistons déjà, à un nouveau partage du monde. La question était de savoir si nous interviendrions dans ce partage ou si nous en serions exclus. Au moment où a été conclue l'Alliance russe, il était décidé que nous en serions; aujourd'hui on ne voit plus la nécessité de nous faire notre part, Le vrai but de la campagne organisée par les Juifs, pour lesquels Dreyfus n'a jamais été qu'un prétexte, a été de détruire la force ou l'apparence de force que nous donnait une armée qui, il y a quelques années, semblait vraiment être un élément avec lequel l'Europe devait compter.

Un gouvernement autocratique comme celui du ;Tzar avait dû passer par dessus bien des préjugés et bien des préventions pour se rapprocher d'un gouvernement aussi instable et aussi bizarre que le nôtre. Ce qui avait décidé le Tzar ce n'était évidemment pas la sympathie que lui inspiraient nos politiciens, c'était cette masse encore imposante et solide qu'était l'armée française, il y a trois ans à peine. Les Juifs ont dit à la Russie

« Vous croyez à cela? Vous êtes naïfs. Nous allons faire un consortium, ajouter quelques millions à ceux que nous donnera l'Allemagne, rassembler, grouper et confédérer tous les écu-


meurs de la Presse, tous les non lieu, tous les véreux et tous les tarés du Panama et des Chemins de fer du Sud. Vous verrez après cela ce qu'il restera de cette armée.

« Tous les jours vous pourrez lire dans les jonrnaux, en caractères énormes, qu'il faut envoyer au bagne le général Mercier qui a poussé l'audace jusqu'à faire arrêter un Juif infâme qui avait livré les secrets militaires de la France à l'Allemagne. Quant à Boisdeffre, celui qu'on croyait devoir jouer le rôle de de Moltke, le grand chef de l'état-major, le général qui a mis son nom au bas de la convention militaire franco-russe, il disparaîtra piteusement sans même essayer de se défendre devant une poignée de misérables qui auraient tous été rejoindre Baïhaut à Mazas si Loubet n'avait pas commis une véritable forfaiture en cachant la liste des Panamistes à la justice. Pour ce fait, d'ailleurs, Loubet fut flétri à l'unanimité par la Chambre avant d'être acclamé par elle après avoir été hué à Auteuil par le peuple de Paris. » Les Juifs ont fait ce qu'ils avaient annoncé, et il faut reconnaître qu'ils ont procédé à cette destruction morale de l'armée française avec une virtuosité sans égale.

Ceci vous explique que nos rivaux, nos alliés ou les alliés que nous aurions pu avoir, aienf


jugé à- propos demoas laisser nous dépêtrer de l'affaire Dreyfus et qu'ils aient préféré employer leur ,temps à se nantir vigoureusement. L'Angleterre s'est taillé un empire qui va d'Alexandrie au Gap. Elle nous a signifié que nous n'avions plus rien S. faire dans cette Egypte que nous avions ressuscitée à la vie de la civilisation, fécondée par notre activité et nos capitaux. La Russie s'est créée un empire asiatique au moins aussi formidable elle s'est annexée la Mandchourie et elle- a occupé Port-Arthur. L'Amérique s'est affirmée comme nation conquérante elle prendra, quand elle le voudra, celles de nos colonies qui pourront être à sa convenance, comme elle a pris Cuba, et elle dira à M. Gambon

« Au lieu de protester, vous avez été assez gentil pour négocier le traité qui a consacré la prise de possession de Cuba, et vos journaux ont été assez snobs, pour représenter comme un hommage rendu à la France votre incompréhensible intervention dans le dépouillement d'une nation latine. Vous ne pouvez mieux faire que de continuer en ce qui .concerne.vos possessions à vous. »

Quant à l'Allemagne, elle attend révè&ement que toute l'Europe escompte déjà et auquel M. Deschanel a été le seul à faire allusion dans un disconrs de rentrée à la Chambre la mort


de l'Empereur d'Autriche qui sera le signal de la dissolution de l'empire austro-hongrois et qui amènera le retour asse naturel des provinces allemandes à l'empire-d'Allemagne. Sans doute, tous ces gens d'un formidable appétit trouvent que l'appétit

àë leur voisin n'est pas mince, mais ils finiront par s'arranger entre eux, par arbitrer aux dépens des nations faibles les différends qu'ils pourraient avoir.

Quant à nous, que voulez-vous que nous fassions ?. Quand il a raconté son-histoire de Fachoda, Delcassé a été plus applaudi par la Chambre que s'il avait déposé sur la tribune les drapeaux de Sedan où de Metz reconquis sur l'ennemi.

Un député modeste, dont le nom ne me revient pas, obtint aussi un vif succès. Il avait annoncé qu'il interpellerait là-dessus; il annonça qu'il renonçait à son interpellation et oh lui sut gré de ne pas avoir usé du droit qu'il avait d'attrister le monde en évoquant des images pénibles. Il N'eut pas le triomphe comme Bëlcassé, il eut ce qu'on appelait à Home le petit Triomphe, c'est-à-dire l'Ovation, ainsi nommé parce qu'au lieu de sacrifier des bœufs on sacrifiait seulement des brebis,

oves. Ce fut-véritablement touchant. Chacun sem-


blait dire à cet homme de bonne compagnie: « Voilà un homme qui pourrait nous faire de la peine et qui s'abstient, qu'il soit loué !» C'est comme cela. Rien ne pourrait traduire l'accent pas méchant, mais plutôt paternel et affectueux, avec lequel ,M. Deschanel me dit, quand je vins à prononcer le nom de Fachoda « Monsieur Drumont, vous froissez le sentiment de la Chambre! ».

C'était moins un président qui intervenait qu'un maître de maison bien élevé qui aurait vu la conversation s'engager sur des sujets affligeants pour la société et qui aurait dit « Si nous parlions d'autre chose ? »

Si la situation est déjà ce qu'elle est à l'heure présente, que sera-ce lorsque des nations comme l'Angleterre et l'Allemagne auront atteint leur maximum de développement, seront devenues véritablement énormes ? Ce serait folie de penser même à lutter contre elles avec une marine confiée à ce Lanessan qu'on a appelé le Chevalier de .a haute industrie, avec une armée où les Juifs seront absolument les maîtres; lorsque l'acquittement de Dreyfus aura prouvé que la trahison est un commerce licite,

lorsque Picquart.f nettoyé, restauré et promu aura repris sa place à l'état-major. C'est alors que les Puissances regarderont la France avec les yeux luisant de convoitises


qu'eurent l'Autriche, la Russie et la Prusse en regardant la malheureuse Pologne.

Dans les pays où règne une anthropophagie organisée, on ne se précipite pas d'une manière désordonnée sur la viande humaine. Chacun vient à son tour et marque au crayon sur la peau des victimes les morceaux sur lesquels il a fixé son choix; on abat quand tout est retenu. Il en fut ainsi pour la Pologne. Dieu veuille qu'il n'en soit pas de même pour la France!

Remarquez que toutes ces perspectives et toutes ces éventualités sont, depuis longtemps, dans le domaine de la discussion courante pour ceux qui suivent attentivement le mouvement de ce siècle qui n'a pris que dans ces dernières années la physionomie qu'il aura dans l'histoire. Il finit, en effet, tout autrement qu'il n'a commencé. Après avoir été, en naissant, l'apothéose de la Force, il s'achève dans l'apothéose de l'Argent i! a eu deux maîtres Napoléon, au début; Rothschild, personnification de la Conquête juive, au déclin.

On comprend mieux la France juive qu'on ne la comprenait au moment où elle a paru (1886) on ne la comprendra .complètement que dans quelques années.- On 'y trouve à chaque pas, en effet, des notations que les événements


se sont chargés de mettre en valeur comme le temps donne .leur relief exact ad.es détails d'architecture perdusdans l'éclat criard d'un raoBUimeat trop neuf.

Dès 1875, un Juif un ;peu oublié aujourd'biui, -mais qui alors était presque célèbre et qui était, ..en tout cas,, un (esprit très intéressant et très CiUrieux, Alexandre WeilJ, m'expliquait que te Frampe .devait ;a¥@iir le sort de la Pologne et qu'il serait bon, dans l'intérêt supérieur de l'Humanité, que les Français, dispersés et sans patrie comme les Polonais, aillent répandre à travers Le monde des vérités d'ordre -général sur la (ciyMisatAora, et -le progrès

Alexandre Weil,q,ui est mort toutrécerament, é,tait déjà très âgé à cette époque. C'était un vieux Nabi qui .avait des lueurs de prophétisrae et de génie. Il avait une p,eur terrible de l'Antisémitisme français, qui, alors, n'existait qu'à l'état latent dans le cerveau d'un écrivain qui attendait son heure et dans le cœur de milliers d'êtres qui attendaient qu'un écrivain qu'ils ne connaissaient pas. parlai pour eux.

Alexandre Weill habitait à cette époqme, à l'entrée du faubourg Saint-Honoré, fit il s'en .allait vers jnidi promener sous les arcades, libres alors, qui s'étendaient sous l.e <Sardemeuble et te ministère de la Marine, des petits chiens blancs

frisés, quittaient habitués, paraît-


il, à ne descendre qu'à une certaine heure. J'ai toujours été désireux de m'instruire et, en revenant de mon journal, j'écha ngeais quel ques idées avec lui. Devant cette place tragique je pensais que ce n'était peut-être pas la peine d'avoir coupé le cou au descendant de quarante rois pour être gouvernés par les Rothschild qui occupent, à quelques pas de là, l'hôtel de Fin fantado, et pour s'entendre dire que la France finirait comme la Pologne, par un vieux Juif qui promenait des petits

chiens blancs frisés. C'est ainsi, qu'à mon insu même, l'œuvre libératrice germait peu à peu dans mon cœur.



III

L'AFFAIRE ET L'EUROPE

(SUITE ET FIN)

C'est à ces études philosophiques et sociales, plus encore que politiques, sur les dangers qui menacent notre pays dans un avenir prochain, que se peut appliquer ce mot qui est une excellente règle de vie « Il faut agir comme si on pouvait tout et se résigner comme si on ne pouvait rien. »

Tous les événements qui se sont produits depuis un siècle ont toujours été nettement et intelligiblement annoncés par des écrivains perspicaces. Et toujours ce que disaient ces hommes clairvoyants a été regardé par les prétendus sages comme des visions d'extravagants. Quand Donoso Cortès expliquait dès 1852 comment l'Emplre finirait, personne n'y prêtait attention.

Imaginez qu'un orateur se fût avisé de dire à la tribune du Corps législatif vers 1867 que la France se verrait arracher cette Alsace-Lorraine qui était la chair de notre chair. Il n'aurait


peut-être pas été hué, car les députés d'alors étaient mieux élevés que ceux d'aujourd'hui, et ne chahutaient pas ceux qui leur déplaisaient; il aurait été considéré, en tout cas, comme une espèce de fou sinistre.

Proudhon fut le seul alors à prédire ce qui allait arriver, et l'on sait le succès qu'il obtint. Pendant que l'Empire mettait à Sainte-Pélagie l'auteur de la Guerre et la Paix, les futurs ..républicains: id.e.:gouViernement, les chéquards an herbe et les Banamistes de l'avenir l'accusaient .d'être vendu aux Jésuites quoiqu'il ne se fût .pas marié à l'Église e,t qu'il n'eût pas.fait ibaptiser.ses eMants

iC'est.abseluiïieat la tactique qu'emploient les socialistes affiliés à la Synagogue contre des écrivains .comme Hoahef ort qui, après avoir .blasphémé t©Uitesa.vie* se voit traité de « cailorfan »; parc© fqu'il trouve abominable qiu'un eapi,taine juif ait divré à l'eaneDai les secrets ide la défense natieinalei.

Il -y m itîiaqi ans ;.à v peioe, on aiirait conspué < HéorrK&in ,.qui se serait permis de dire qu'un ippincipicHlfi, riàiciulef iqtai ne vit queues bénéfices d'un claquedent, pousserait l'iïHp;u<isi|pe jusqu'à donner insolemment ;ia.ne leçon publique aux Ghefs de l'araiée feauçaise.

Gela est, etno.us av-QQs été A&s témoins de ette Figioomiâie, et ip©ar .<i|a'e.l'iBsuMe'fiûii-éux


soulignée, .c'est à, Kiel,; qui ,a, marqué une étape dematre dé&héaace, que le, protecteur de Dreyfus et. le, jwotégé de Lara ,a rédigé cette lettre inouïe, qui est .cert&inej&ient a,ussi déshonorante pour celui qui l!a écrite que pour le gouvernement qui n'a pas l'énergie de rappeler cet enjuivé à la pudeur et de lui dire d'aller lever la patte afflettrs.

La vérité est que tes Natiens grandissent, se développent, s'afïatbltssent et meurent comme les hommes, et qu'aux Nations comme aux hommes la mort semble toujours une chose inattendue, une chose improbable à laquelle il lsur serait pénible de penser d'avance. Ce dut être une stupeur quand la Mort entra pour la première fois dans le inonde et que les fils d'Adam virent disparaître le premier homme au fond, la surprise est toujours la même. r

On a plaisanté souvent de cette parole d'un «rateur-qui, aussi accommodant que Deschanel, qui ne veut pas. laisser prononcer le nom de Fachoda, désirait avant tout ne contrister personne « Messieurs, nous sommes presque tous mortels. »

Croyez, bien,, que cette parole ne parut pas aussi bizarre qu'il vous le semble, et que, dans l'assistance, beaucoup -surent gré à l'orateur de l'avoir dite, .Au, plus intime d'eux-mêmes, ils


éprouvèrent, en entendant ce propos, un chatouillement agréable, une sensation indéfinissable, stupide, irrationnelle, informulable, imprécise comme une espérance fclle et qui, si elle avait pu se traduire par des mots se serait résumée en ceci

« Après tout, c'est bien possible. Il y aura peut-être des hommes qui ne mourront pas et ee « presque tous mortels » s'applique peutêtre à moi. »

Les Nations sont de même, elles éprouvent une invincible répugnance à s'arrêter à cette idée que des peuples vaillants, puissants, ayant rempli le monde du bruit de leurs exploits, soient morts dans le passé et qu'il puisse leur arriver de mourir à leur tour.

Il en a été ainsi cependant. Le démembrement définitif de la Pologne ne date que dei795, c'est-à-dire de 104 ans, la vie d'un homme dont la vie aurait été exceptionnellement longue. On a vu, en effet, des macrobites, rares il est vrai, vivre ce nombre d'années.


Les protestations pour la Pologne, les discours parlementaires pour la Pologne, les émeutes pour la Pologne ont rempli les cinquante premières années de ce siècle. Le peuple de Paris ne ressemblait pas alors a ce qu'il est aujourd'hui et l'on a beaucoupplus

manifesté


aux cris de « Vive la Pologne! » qu'aux cris de « Vive l'Alsace-Lorraine! »

Sans être bien vieux nous avons vu jusqu'en 1869 l'Emigration polonaise avoir son rôle à Paris, le prince Czartoryski faire figure d'un roi possible pour une Pologne reconstituée. Que reste-t-il pour rappeler cette nation qui fut aussi brave, aussi brillante, aussi chevaleresque que la nôtre? La protestation anonyme d'un Comité, un papier que les délégués du Congrès de La Haye ne se sont même pas donné la peine de lire, – un autre papier que j'ai sous les yeux, dans lequel le Comité de la la Ligue de V Emigration polonaise prie le docteur Charles Lewakoski de plaider au Congrès « la cause de la Justice et du Droit ».

Pauvre docteur Lewakoski! vous le voyez allant trouver Bourgeois et lui disant

« La cause de la Pologne a toujours été celle de tous les républicains français; il n'est pas un seul des républicains d'autrefois, un seul de ceux qui aient combattu pour la République sur les barricades, qui n'ait déclaré que le premier soin de la République triomphante serait d'aider la Pologne à s'affranchir ».

Vous devinez le rire dont serait pris Bour geois et le ton narquois dont il répondrait au docteur Lewakoski

« Comment pouvez-vous me demander de


.dire un mot de la. Pologne dans, ce Congrès où je n'ai pas même le droit.de dire un mot de 'Alsace-Lorraine? »

Un Congrès. de la Paix où l'on ne prononcerait pas le .nom de l'AlsacefLorraine, où l'on ne ferait iaucune. réserve au sujet de l'AlsaceLorraine, aurait paru impossible il y. a quelques années, la chose paraît toute naturelle à l'heure présente.

Il y a vingt ans on n'aurait pas compris qu'un ministre ou un personnage officiel présidant une distribution de prix ne fît pas une allusion à l'Alsace-Lorraine et à nos indéfectibles lespérances.

Aujourd'hui le ministre qui parlerait sur ce ton aurait l'air, de tomber de;la liine. Une fois .de plus s'est vérifiée la terrible et profonde parole de Guizot « ;La Temps ne console pas, il efface. »

Exclue du concert européen, la question de l'Alsace-Lorraine s'est réfugiée d'abord dans les cafés-concerts et .maintenant, elle n'a plus même ..d'acoèsdans.les-cMéSTConcerts de premier ordre; elle :est devenue la complainte des faubourgs. C'est là

seulement que quelque musicien ambulant voit sla foule seg-rou-per, encore attendrie ou vibrante, autour de lui, tandis qu'il entonne quelque vieille romance la police n'a pas songé interdire et ..qu'fille interdira bientôt,


sur t'ordre d'un Delcassë iquelefianque, pour ne pas froisser les Testons qui viendront visiter- l'Ëxpossltàon.

Au seuil du Goitigrès dieLaHayej.deux pauvresses fseat .assises, tandis qwe des huissiers vigilants protègent: les ©alitons diplomatiques qui disciuteïit sur le; meilleur système à employer p®;ur écraser sl-es .faibles et les dévorersans bruit.

L'une de ces pauvresses, de ces déshéritées, de ces proscrites est la Pologne et l'autre est l!Alsacc-Lorraine. Derrière elles on aperçoit t l'Arménie, exsangue et Jtoute pâle, car on a tiré des flots de sang de ses veines, et qui essaie, elle aussi, de faire passer un ;petit papier que personne ne veut se charger de déposer sur le bureau de la trfes.augus.te assemblée.

Le philanthropique baro,ade Stahl préside tout t eela avec un air imposant, solennel et un peu grotesque, car tout le monde est dans le secret ;de la comédie. De temps en temps, Bourgeois feint de commisniquer au Sanhédrin des repus des pensées qu'il n'a pas.

Ce Bourgeois est là comme le représentant dela Démocratie révolutionnaire, de la Démocratie émancipatrice de l'Humanité, protectrice des opprimés et des faibles, de la Démocratie farouche qui avait déclaré la guerre aux tyrans.


Il n'a pas, lorsqu'il était ministre des Affaires étrangères, tenté. une seule démarche pour empêcher qu'on ne massacre trois cent mille Arméniens il ne fait même pas une allusion à nos droits sur l'Alsace-Lorraine. Il est content tout de même d'être là parmi tous ces gens titrés;' on ritde lui, il rit de lui-même pour amuser l'assistance. 11 reviendra avec des décorations plein la figure et des crachats plein sa malle.

Que voulez-vous que nous y fassions? Nous sommes les médecins qui prévenons la France, qui la pressons de veiller sur elle. Nous lui disons qu'elle a de mauvais germes en elle, que la maladie dont elle souffre présente des symptômes plus alarmants qu'on ne le pense; que l'affaire Dreyfus, en prouvant que l'étranger, était le maître chez nous, indique un état semblable à celui qui fut celui de la Pologne, avant qu'elle ne disparaît du rang des Nations. Nous disons à la France que, si elle ne fait pas appel à toutes les forces de résistance qui sont encore en elle, elle est menacée de mort. Quand la mort sera,venue, vous entendrez les exclamations, les lamentations, les cris d'étonnemen!, que l'on entend dans les maisons en deuil et chez les nations en ruines.

« Est-il possible ? Quelle catastrophe Comme


c'est venu vite ? Qui se serait attendu à un pareil dénouement?» »

Qui s'yserait attendu? Les médecins qui vous ont prévenus à temps et que vous n'avez pas voulu écouter.



iv*

L'AFFAIRE ET LES MOYENS

Comment les Juifs ont-ils pu abattre une si formidable besogne en si peu de temps Comment ont-ils obtenu en deux ans ce résultat véritablement inouï de détruire momentanément cette puissance militaire; si solide encore d'apparence cette armée pour laquelle la France avait donne 25 milliards,, pour laquelle eUe n'avait pas hésité à accepter ce service obliga- toire qui pesait si lourdement sur tous ? Ils ont eu la force de l'argent. Quand on écrit cela, certains dreyfusards prennent des airs effarouchés d'autres font semblant de hausser les épaules.

Que peuvent espérer les- dreyfusards en prenant ces attitudes ? q

A quoi riment ces protestations ridicules, que peuvent-elles signifier pour ceux qui connais- sent l'histoire et qui ont l'habitude de réfléchir? Les choses se sont toujours .passées de la même façon. Entrez dans un de nos dépôts d'archives, demandez

à propos d'un événement


historique quelconque un de ces dossiers jaunis où dorment les secrets, les passions, les mystères des générations écoulées.

Dans toutes les négociations internationales, le premier personnage que vous rencontrerez, c'est l'agent qui paye. Les premières pièces sont relatives à des demandes à satisfaire, à des indications sur la façon de faire passer les fonds, ce qui, avec l'organisation un peu rudimentaire des comptabilités d'autrefois, exigeait toujours des formalités compliquées et longues. Quand Louis XIV était le maître de la poli.tique anglaise et de la politique allemande, comme les Anglais et les Allemands sont les maîtres de la politique française, les ministres de Charles II, les plus minuscules dignitaires des plus petites cours de l'Allemagne, recevaient des subsides réguliers de la France.

Cornély, qui est un grand lecteur de livres, helluo librorum, comme on disait autrefois, trouverait de très curieux renseignements làdessus dans Y Histoire de Philippe II, deForneron. M. Forneron, l'historien de Philippe, II, a retrouvé à Simancas,

un château perdu dans la Vieille Castille, au fond d'un coffre à bois à h moitié rongé par les vers, le détail des sommes qu'Henri de Guise touchait de l'Espagne tantôt sous le nom de Mucio, tantôt sous le nom d'Hercule.


Les grands personnages anglais touchaient également. Le comte de Westmoreland, lord Paget, Thomas Throckmorton, Chartes Arundel, tout le monde touchait.

Quant au Juif Lopez, qui était le médecin d'Elisabeth d'Angleterre, il touchait naturellement, mais celui-là fut pendu.

Lopez s'était chargé d'empoisonner sa souveraine comme on a empoisonné Félix Faure, comme on a suicidé ou supprimé tous ceux qui pouvaient gêner le Syndicat.

Pour les historiens de l'avenir, la chose ne sera pas discutable, et Cornély lui-même n'expliquerait pas pourquoi on a violé, à propos de Félix Faure,. le règlement qui interdit de procéder à l'embaumement avant que quarantehuit heures ne soient écoulées depuis la constatation du décès.

Il ne nous dirait pas davantage comment il se fait que les momies des Aménophis et des Ramsès se soient conservées pendant cinq mille ans, tandis que, quelques heures après 1 embaumement, le ;adavre du pauvre Félix Faure exhalait une telle odeur de putréfaction que les gardes municipaux, gens peu sensitifs ne leur nature, en étaient incommodés et qu'on fut obligé d'abréger la durée de l'exposition publique.

Jamais ni la famille, ni les intimes amis de


Félix Faure, avec lesquels j'ai causé, n'ont protesté à propos de ce que nous avions écrit sur sa mort violente, et jamais aucune enquête n'a été faite à ce sujet.-

Il en a toujours été ainsi depuis que le monde est monde.

M. de Malastrie a publié les délibérations officielles du Conseil des Dix qui, après une discussion laborieuse, qui prouve combien les magistrats de Venise étaient vigilants sur le bon emploi des deniers de l'Etat, allouait certaines sommes pour l'empoisonnement de Bajazet, de Charles VIII et autres personnages en vue qui gênaient la Sérénissime République.

V Antijuif a donné la photographie authentique du .cadavre de Reinach faite au moment de l'exhumation de Nivilliers. Le visage de cet homme, qu'on prétend s'être empoisonné luimême, porte avec la plus irrécusable évidence les traces d'un coup de revolver.

Quant au général Mercier, il s'attend tellement à ce qui le menace qu'il disait encore, il y a quinze jours, à un de nos amis, qu'il prenait les plus rigoureuses précautions pour se déi'eri- dre contre des tentatives de ce genre.

Cornély, qui a vécu dans les livres, c'estrà-dire dans la vie du passé, seraitbien embarrassé


de nous dire pourquoi ce qui se pratiquait autrefois ne se pratiquerait plus aujourd'hui. Un nouveau principe de vertu, un nouvel idéal moral est-il donc entré dans Je monde ? 2- Les doctrines matérialistes auraient-elles donc pour conséquence d'élever le niveau des âmes ? 2 Le plus simple raisonnement démontre le contraire.

Les hommes du passé qui n'avaient pas dedoute sur l'existence d'une autre vie., qui croyaient à 4es peines et à des récompenses éternelles, devaient opposer aux tentations une résistance dont sont certainement incapables nos s,tru§§le for lifeurs modernes qui croient q«e l'homme. n'est qujun assemblage de molécules chimiques et qu'il n'existe aucune différence .entre l'être humain et le chien que l'on trouve au coin d'une borne le ;ventre ballonné et les pattes rigides.

.Tout .ceci est l'évidence même..

iLes#Brsonna,ges qui touchaient l'agenït de Louis XIV pour trahir l'Angleterre étaient >desk>a?ds; id©nt le snom était rècrihaa; Livre de la Ga<aquête de Guillaume étirai vivaient eaepre siaîr les imiQienses' domames dont ils étaient possesseurs depuis cette eonquâte.

iiediuwî de Ikiise .est mae «des. igures; les plus intéressantes de soa ttemps.

̃M de (tels gens cédaient à <ia puissaBee de.


l'argent, pourquoi voudriez-vous que les présents de l'Allemagne et de la Juiverie trouvent intraitables ces Panamistes, ces Sudistes, ces chéquards, ces non-lieu que l'on découvre dans toutes les turpitudes de ce temps-ci ?

Ecrire ceci, ce n'est pas faire œuvre de pamphlétaire, c'est faire de l'histoire sociale, c'est, encore une fois, constater des évidences. Mirman a raconté à la tribune, en s'appuyant sur des documents absolument officiels, comment Lanessan avait été révoqué, parce qu'un juge d'instruction avait surpris des lettres qui démontraient que le gouverneur de l'IndoChine était le complice d'un maître-chanteur dans toutes sortes d'affaires véreuses.

Lanessan, immobile à son banc, n'a même pas eu une parole de protestation.

Pourquoi voudriez-vous qu'un homme qui commettait de telles infamies, alors qu'il avait un traitement de 300.000 francs,. qu'il était un véritable vice-roi, ne vende pas la France à l'Angleterre, maintenant qu'il n'a plus qu'un traitement de 60.000 francs ? 2

Si les misérables qui composent ce ministère ° n'étaient pas liés par un pacte de trahison, s'ils n'étaient pas là tout exprès pour accomplir une besogne monstrueuse, pourquoi voudriez-vous que Waldeck-Rousseau, qui n'est pas un imbé-


eile, ait été choisir pour associé un homme tellement taré qu'on peut le traiter de crapule en pleine Chambre sans qu'il balbutie même un mot de réponse?

C'est un raisonnement de simple bon sens, car il y a dans le parti auquel appartient M. de Lanessan des hommes qui sont moins sales que lui, des hommes qui regimberaient si Mirman leur adressait les outrages qu'il a adressés à Lanessan.

L'intérêt apparent de Waldeck eût été de choisir un homme moins perdu de réputation, moins authentiquement noté d'infamie que Lanessan, S'il a choisi Lanessan, c'est pour que Lanessan préparât l'humiliation de la France par l'insolente visite de Guillaume II à l'Iphigénie, pendant que Waldeck et Galliffet déshonoreraient l'armée française en la forçant à recevoir de nouveau comme officier un Juif que tout le monde sait être un traître.

Que voulez-vous que fassent les soldats lorsqu'ils verront Dreyfus ou Picquart porter les ordres de l'Etat-Major. Ils diront- « Nous sommes trahis fichons le camp »

Quelle confiance pourraient avoir les chefs de nos escadres au moment d'une guerre maritime en sachant que l'homme qui dirige tout a été ignominieusement révoqué par le Delcassé qui est son collègue aujourd'hui, et qu'il a été u.


convaincu d'indignité en plein Parlement sans faire même un geste de dénégation, sans essayer de plaider la moindre circonstance atténuante. C'est par des manœuvres de ce genre, et vous n'auriez qu'à ouvrir un livre d'histoire pour savoir à quoi vous en tenir, que l'on a préparé l'écrasement de la malheureuse Pologne. Avant de se ruer sur elle, les trois Puissances coalisées ont entrepris dans le pays un travail de démoralisation et de désorganisation identique à celui qpi s'accomplit maintenant chez nous.. Avant le partage, Catherine II exerçait en Pologne l'autorité que Guillaume II exerce en France à l'heure actuelle. Elle avait imposé pour roi aux Polonais son ancien amant, Poniatowski, et elle faisait changer les commandants d'armée qui lui déplaisaieat ou qui auraient pu gêner les opérations des puissances corparta- geantes.

C'est exactement ce que fait Guillaume II en donnant l'ordre de -chasser de l'arméele général Négrier, auquel on ne peutmême pas reprochei* d'avoir joué un rôle queteonfue dans l'afïaira Dreyfus, puisque les dreyfusards ne l'ont jaimais attaqué à

ce sujet. j Sans avoir à son actif aucune victoire retentissante, le général îgrier était, dans riadigjsnee d'hommes actuels,, madaceuxsuriesfuels on avait le droit>de cooj|»ter, un de ceux d6«s


lesquels le pays espéa»it il était populaire .dans Uafli&é© par son coulage, son entrain, son amour poulie métier railiitaire.,RBlativem.entjeunep0ur un général en chef, il. était solide, Men portant, énergique. Gusidlaiume s'en est débarrassé,, et si vomis voulez v©us;naeteeun instant à sa place, vous 'recennaïtrez qu!il a Men faiV puisqu'il le pouvait.

J'entends d'ici l 'objection que me feront peutêtre ceux ,q,ui lisent sans parti pris ces études quissont, comme je l'ai dit, écrites à un point de vue exclusivement iiistoriqiue et social,: « .Si l'argent, coiome il est-faeilede le. constater, a toujours joué un rôle considérable pourtroubler tes <nati0ns,,GOinin©nt se faitril que, dans le passé, les nations, et, la France surtout,, aient pu résister à des maQyens semblables à ceux qu'on emploie aujouî"d!nuii ? »

La réponse est toute simple. L'arigeni a toujours été une ioree, maiSianjaur.d'Jiui il est la Force.

Des traditions très lointaines,, des croyances,. de puissantes organisations de corps constitués ayant un honneur collectif, le sentiment de l'honneur individuel très vivace dans certaines. familles, l'attachement profond au sol natal qui faisait

du patriotisme, de la défense du territoire, une passion violente et âpre un peu ana-


.oguea à 1 amour de la propriété, la, jeunesse d'une race pleine de ressources, de réserves, d'enthousiasmes, de dévouements disponibles, servaient jadis de contrepoids à l'influence de l'argent, neutralisaient ses ravages. Aujourd'hui, l'argent a facilement raison d'une nation atomisée, émiettée, réduite, selon l'expression de Rivarol, à n'être plus que de la charpie. C'est une question d'âge. Un jeune homme, à la chasse où à la guerre, sera trempé jusqu'aux os pendant trois jours et n'en ressentira aucun mal un vieillard restera six mois sur le flanc ou mourra d'une pleurésie, parce qu'il aura reçu une ondée ou qu'il aura été mis dans un courant d'air.

C'est, l'état de dissolution où se trouve la société française qui seul a permis aux Juifs de mener à bien l'œuvre abominable à laquelle ils travaillent depuis deuxans et qui leur permettra, si un réveil ne se produit pas, de faire de la France une

nouvelle Pologne et de la livrer à l'étranger.


V

L AFFAIRE ET LES MOYENS

(SUITE)

A chaque pas on rencontre des faits qui ne penvent s'expliquer que par l'action de l'argent étranger ou juif, ce qui est à peu près la même chose.

Prenez le cas de Delcassé et regardez les choses telles qu'elles sont sans passion et sans parti pris.

Voilà des jeunes gens a peine formes qu'on enlève à leurs familles pour les envoyer dans ces bataillons alpins qui sont chargés du plus dur des services.

Le Figaro lui-même nous a raconté jadis l'existence de ces chefs1 de poste qui, perdus dans les montagnes, sur des hauteurs presque inaccessibles, sont bloqués l'hiver par les neiges et restent parfo'is des mois entiers sans descendre dans la vallée.

Que dit-on à ces braves gens, officiers ou soldats? On leur dit « Faites attention, ne


laissez pas surprendre les secrets de notre défense »

C'est cette idée qu'il garde quelque chose qu'il est nécessaire de garder qui soutient ce pauvre troupier qui, dans les nuits glacées, reste en faction en battant la semelle pour se réchauffer.

Un général italien se livre presque ostensiblement à l'espionnage. Il est pris, il avoue ce qu'il a fait, et il relève son aveu d'une pointe de goguenard isme et de cynisme. On le condamne et quinze jours après on le met en liberté avec toutes sortes de .politesses

Voyons, Cornély, pourriez-vous affirmer que le ministre qui agit ainsi puisse Le faire par bêtise, et qu'il ne soit pas incdatestafolemaiit aux gages de l'étranger? On ne peut même invoquer, pour sa défense, une réciprocité de bons procédés internationaux, puisque le capitaine Romani, arrêté ;sur le territoire italien, en uniforme, cequiexcluaittouteidéed'espionnage, a été gardé dix-huit mois en prison.

Ceci, pour tout homme capable de rassembler deux idées de suite, ne peut pas soulever l'ombre d'un doute. Supposez que l'indignation qui couve dans toutes lésâmes françaises finisse par déborder, qu'un mouvement éclate demain et que Delcassé soit

traduit devant un Tribunal révolutionnaire ou devant une Cour martiale.


Il avouerait très probablement la vérité comme Gilletta, et, en tout cas, il ne pourrait pas donner à d'honnêtes citoyens, ou à des officiers français, une explication plausible de ce qu'il a fait.

Il est clair, en effet, qu'il est absolument inutile d'extorquer tant d'argent aux contribuables et d'imposer un aussi pénible service à des jeunes gens qui ne demanderaient qu'à coucher dans leur lit au village natal, pour arriver à déclarer que tout cet effort est une comédie et que, grâce à l'espionnage, reconnu maintenant licite et permis, les étrangers pourront nous surprendre quand ils voudront.

Les hommes modérés que ces spectacles troublent au plus profond de leur être, n'ont à vous opposer qu'une objection, toujours la même « C'est bien étonnant de voir un ministre français jouer un rôle pareil »

C'est étonnant, si vous voulez, mais, encore une fois, ce n'est pas plus étonnant que beaucoup de choses étonnantes du passé.

Pourqoi voudriez-vous que Delcassé, pauvre hère arrivé à la situation qu'il occupe par les plus ignobles moyens, eût plus de scrupules qu'un Rohan?

Pans La Libre Parole, sous ce titre Un Complot d'Intellectuel au XVIIe Siècle, nous avons


résume, a après un document contemporain, la conspiration de ce Rohan.

Celui-là portait un des plus beaux noms de l'ancienne France, et l'on connaît la hautaine devise de sa mai.son. Il n'avait pas à se plaindre du roi puisque sa cousine, la Belle Inconnue, très comme de Saint-Simon, était la maîtresse de fondation de Louis XIV, celle à laquelle il revenait' toujours après les plus orageuses amours, et à laquelle il fit des dons énormes. Il accepta, cependant, la proposition que lui fit van Enden de trahir la France. Van Enden fut pendu comme Lopez quant à Rohan, on lui trancha la tête sur la place de la Bastille-SaintAntoine.

C'est ceci précisément qui différencie le Présent du Passé.

Autrefois on envoyait les traîtres à l'échafaud et, sous ce rapport, le Comité de Salut public, nationaliste jusqu'à la frénésie, n'a fait que conti nuer purement et simplement les traditions de la Monarchie.

Il y a deux choses distinctes, en effet, dans lés exécutions de la Terreur.

Il y a l'affirmation d'un nationalisme exaspéré ne reculant devant rien pour défendre la Patrie contre l'étranger.

Il y a le mouvement, la poussée d'une classe, la classe bourgeoise, qui profite de l'occasion


pour exproprier une autre classe et qui tue les gens dont elle prend les biens parce qu'à ses yeux c'est le seul moyen d'empêcher des réclamations gênantes.

Ls situation d'aujourd'hui est la situation d'alors inversée. Les Juifs, qui ont dépouillé la Bourgeoisie comme la Bourgeoisie avait dépouillé la Noblesse, combattent avec acharnement les Nationalistes et font alliance avec l'étranger pour conserver ce qu'ils ont volé et pour éviter qu'on ne leur demande des comptes. Les Jacobins repoussaient l'ennemi avec une fureur héroïque parce qu'ils étaient intéressés à défendre cette propriété qu'ils venaient de conquérir.

Les Juifs appellent l'ennemi pour qu'il leur garantisse la paisible jouissance de leurs déprédations. Ils dénoncent les Nationalistes parce qu'ils sentent que l'instant est proche où l'on va leur demander quelques explications sur l'origine des milliards qu'ils possèdent aujourd'hui sans pouvoir arguer d'aucun travail ou d'aucun service justifiant une prœlîbation aussi monstrueuse aux dépens de la collectivité.

Par la logique même de la situation, c'est donc nous qui nous trouvons être les véritables continuateurs de la Révolution, c'est nous qui sommes, sinon ses héritiers effectifs, du moins ses héritiers légitimes.


En rendant compte de mon mandat j'ai expliqué cette situation à mes électeurs d'Alger qui, du reste, étaient depuis longtemps de cet avis. Que représentons-nous, citoyens? leur ai-je dit. Nous représentons la continuation de la Révolution ou plutôt la revision et la rectification de la Révolution. Lorsqu'ils ont guillotiné les Nobles qui pouvaient avoir leurs vices et leurs travers, mais dont les familles, somme toute, avaient combattu pendant des siècles pour la France, avaient versé leur sang sur tous les champs de bataille, nos aïeux ceux qui ont fait la Révolution, n'ont pas prétendu se donner pour maîtres des Juifs infects sortis de tous les ghettos du monde.

M. Dupuy, dans sa réponse à mon interpellation, semblait vouloir mettre les Antisémites en opposition avec ceux qu'il appelait les héritiers de 89». Ce peut être un mouvement oratoire heureux devant une Chambre sympathique aux Juifs, mais c'est là un argument qui ne'soutient pas la discussion. En réalité, nous sommes tous les héritiers dé 89. En ce qui me concerne, je suis aussi plébéien que M. Dupuy, j'ai gagné ma vie par mon travail depuis l'âge de dix-huit ans, et nous en sommes tous un peu là.

Ainsi que je l'écrivais à l'un des présidents les plus dévoués de nos Comités, ce qui précisément nous distingue des Juifs, c'est que nous sommes des héritiers d'un genre particulier, des héritiers qui ont été frustrés, des héritiers qui n'héritent pas. Les Juifs, les derniers arrivés, les Tards venus de la Patrie française; ont tout pris pour eux; ils ne nous ont rien laissai

Nous trouvons qu'ils sevsoifct; fait; da part trop


belle. Nous demandons qu'on nous fournisse des comptes, qu'on nous apporte un inventaire, et qu'on nous en donne enfin notre part. Héritiers de 89, nous le sommes, mais nous trouvons que Rothschild, qui a dix milliards, a vraiment trop hérité et que nous n'avons pas hérité assez. (Rires et applaudissements).

C'est pour éviter le douloureux moment où il faudra rendre des comptes que les Juifs ont créé cette affaire Dreyfus.

Ils avaient amusé, occupé et même troublé artificiellement le pays avec la question cléricale. Le thème étant usé, ils ont créé la question militaire, le péril militaire, la conspiration militaire. Cette fois ils se sont appuyés sur l'étranger, tout

prêts à lui livrer la France, si la France, tondue jusqu'au sang, s'obstine à crier A bas les exploiteurs et les voleurs! A bas les Juifs!



VI

L'AFFAIRE ET LES MOYENS

(SUITE)

Les Internationalistes judaïsants, dreyfusards et antipatriotes, n'ont conservé qu'une chose de la Révolution, dont le sens leur est maintenant absolument étranger la phraséologie solennelle, emphatique, la manie ou plutôt le maniement des grands mots abstraits « Justice, Humanité, Lumière. »

Les Jacobins qui ont pris les maisons, les métairies, les champs, les prés, les bois de ceux qu'ils égorgeaient n'ont fait que ce qu'on avait fait ayant eux. Les Gallo-Romains avaient, eux aussi, des maisons, des métairies, des champs, des près, des bois. Les conquérants germaniques les leur ont pris. Les Jacobins ont refait la même opération aux descendants affaiblis et dégénérés des anciens leudes.

Seulement, les Jacobins ont éprouvé le besoin de faire cela en musique Civilisation, Progrès, Liberté, Egalité, Fraternité.

Les socialistes qui ont renoncé à la véritable


tradition révolutionnaire pour s'allier à la Juiverie, ont gardé le même vocabulaire. Ils ne vous disent pas franchement « Les Juifs ont l'argent, ils tiennent à nettoyer leur Dreyfus, nous marchons parce qu'il faut vivre et bien vivre. » Ils vous disent « En défendant ce capitaine Juif, que nous savons être un misérable, nous combattons l'obscurantisme et nous travaillons à l'émancipation de l'Humanité. » Pour comprendre l'inanité de ces déclamations'et la puérilité deces propos,il suffit de considérer ceci: Aucun de ceux qui ont si bruyantment étalé' à propos de l'Affaire d'inépuisables trésors de sensibilité n'avait jamais laissé soupçonnerauparavant|q«'il fût si accessible àlapiiié. Aucun d'entre eux n'avait jamais figuré parmi les chevaleresques, les enthousiastes, les illusionnaires, les rêveurs généreux qui combattent pour les opprimés, qui protestent contre l'injustice, qui risquent leur tranquillité et leur bien-être pour défendre les victimes de l'iniquité sociale.

Ces Duclaux, ces Monod, ces Griinaudy avaient vécu assez pla-tement de! inexistence; universitaire et professorale, conduisant le plasi habilement qu'ils pouvaient la poli tique de-leur vie, cherchant: à gagner un' ~rade; un. boutont dans le Tchin, une piséibemde ou un titre honorifique.


Le Pressensé était une des colonnes du Temps, le journal d'Hébrard qui avait touché quatorze cent cinquante mille francs dans le Panama, et qui avait approuvé ces « lois scélérates a qui auraient permis de condamner à huis clos, sans qu'il fût possible de rendre compte des débats, un malheureux coupable seulement d'avoir reçu une lettre d'anarchiste.

En 1894, Jean Grave était à Ma2âs où ses mains saignaient à écosser des noix de Corrozo. C'était un théoricien pur, vivant pauvrement rue Mouffetard, coupable seulement d'avoir écrit un livre d'ordre exclusivement spéculatif et abstrait V Anarchie et la Société mourante. Sollicités de signer un, recours en grâce, des écrivains appartenant à toutes les opinions, et parmi lesquels je m'honore d'avoir été, prirent la plume et se hâtèrent de mettre leur nom sur le papier qu'on leur tendait.

Un seul refusa, un seul, bourgeois féroce, déclara qu'il ne voulait rien faire pour encourager les ennemis de l'ordre social.

Le bourgeois intraitable, qui ne devait s'attendrir qu'à propos d'un traître millionnaire, était E'mile Zola 1

Et vous voudriez m© faire croire, Cornély, que, sans y avoir aucun intérêt, celui-là est devenu, tout à coup, le champion de l'huma~a2 t~ :h>~


Zut alors Laissez ces blagues un peu lourdes aux cartes postales allemandes dont la collection sera curieuse plus tard pour ceux qui auront envie d'écrire l'histoire d'un complot international.

Ce qui confond, en effet, c'est l'aplomb avec lequel tous ces farceurs du Syndicat content des bourdes à des gens qui sont aussi bien informés qu'eux et qui connaissent tous les personnages qui s'agitent sur la scène parisienne.

Prenez M. de Rodays.J Regardez la situation du Figaro. Depuis trente-cinq ans bientôt, nous rencontrons jie Monsieur qui doit tomber le Figaro, faire le journal qui tuera le Figaro. Le Figaro, un peujentamé par des confrères plus jeunes, [plus experts au « nouveau jeu », « plus] dans le train », résistait malgré tout, ,par la force même de tout ce qui a duré longtemps. Il avait cette clientèle conservatrice qui se déplace, difficilement, qui est fidèle à ses -habitudes, qui aime à recevoir le journal que les parents [recevaient il recrutait son public parmi ces familles de l'aristocratie et de la,haute, bo.urgeoisie.qui ont beaucoup d'officiers parmi les leurs, qui sont attachées aux traditions militaires.

Supposez qu'un homme, aussi éloquent qu'il


vous plaise de l'imaginer, soit venu dire à M. de Rodays:

« Vous allez prendre éperdument la défense d'un officier juif que tout le monde sait être coupable. Vous allez faire campagne avec tous ceux qui traînent l'armée dans la boue, qui traitent nos généraux de soquins et de faussaires. En d'autres termes, vous allez faire exclure votre journal de tous les cercles dont il était la lecture ordinaire. Vous allez licencier vousmême cette belle et opulente clientèle qui constitue la substance de votre journal etfaire vousmême cadeau de vos lecteurs à des rivaux comme le Gaulois., l'Echo de Paris, le Journal, qui, naturellement, feront leur choux gras de ce que vous leur abandonnez bénévolement. » M. Rodays, qui est civil de sa nature, aurait r jpondu civilement

« Monsieur, pour agir de cette façon, il faudrait que je fusse un fou ou un malhonnête 'e homme, et même tous les deux à la fois. J'ai la garde des intérêts de mes actionnaires, et j'ai trop aussi l'expérience du journalisme pour ignorer que dès que la clientèle d'un journal a disparu ou a pris une autre direction, elle ne revient plus. »

M. de Rodays aurait été d'autant plus fondé à tenir ce langage, qu'il est par essence et par tempérament le contraire d'un homme suscep-


titile de s'emballer pour une cause quelconque. Il a mené adroitement sa barque au milieu des intrigues qui s'agitaient autour de Villemessant, et il est arrivé ainsi à cette situation de directeur du. Fignro.y qui jadis, était considérée comme le bâton demaréchal du journalisme. H a pu faire, preuve à l'occasion d'abligeance: et de courtoisie, mais ce qui est certain, en tout cas, c'est qu'il n'a rien d'un Don 'Quichotte- qui se précipite la lance en avant pour défendre: les persécutés. S'il a sacrifié sa clientèle, c'est que la Juiverie lui a donné l'équivalent de ce qu'il perdait.

Cornély ne soutiendrait pas davantage, en causant en tête à tête avec un camarade, que Clemenceau ait été poussé par sa seule sensibilité à écrire, chaque matin, depuis bientôt deux ans, un article sui" les malheurs d'un capitaine Juif.


En réalité, Clemenceau serait profondément vexé s'il pouvait supposer qu'usa homme vsxMiligent le croie capable d'urne paiseillë bêtise. Vu dans son type exact, cet homme est inéé ressant à sa manièpe1; c'est 1b dernder1 dés Balzaciens, un être mystérieux,

un sêmqgler fâr iïfe d'une msm robustesse et doïié i'usie incroyable force de ï'ésisfenc©j, ear ilafaita vraiment qu'il eût les épautes soUdes pour


recevoir les cheminées qui lui sont toiBbé'ês sur l&téte..

Vu tel' que Gôweély et le Syndicat voueraientnous- le faire' voir,, ce serait le dernier des gi?ôfesqes.

Voilà en effet un homme qui vous dit, non pas dans l'effervescence paradoxale de la jeunesse, mais dans la pleine vigueur de l'âge mûr « J'approuve tout de la Révolution J'approuve les Massacres de Septembre où, pour s'éclairer, la nuit venue, les travailleurs plantaient des chandelles dans les yeux des morts. « J'approuve les noyades de Nantes, les mariages républicains où lesvicrges;acoouplées à des hommes, par une imagination néronienne, avant d'être jetées dans la Loire, avaient à îafois l'angoisse d'e la mort et la souffrance de la ]pud©ur outragée.

« J'apprsuvê bs'îioBSPômrs de ILyonv «* Von. attachait d>es enfants à lia gueulé des eàr<»s+,et les égôrgements de vieillardis de qmatm-vingtdfe ans, et dte jeunes- file» à peine nubiles* « Tout cela forme un bloc glorieux et je défends q;u?

on y touchi©. Je défends qaev81 un Wiéâtee qpàvdépend die l'Etat, un êramataEg-e iltoâtee vienne, ap»ès; ptes de cent ans répètes f Bonx3ii©eir une parole de pitié qui serai* un «Malrag® au* mâiies aàf asles ie R©MspieriKe.êt tfe*sia»àt. »!


Avouez, Cornély, que si l'homme qui pense ainsi venait, sans y avoir aucun intérêt, écrire quatre ou cinq cents articles à propos d'un officier juif condamné par ses pairs après un procès qui a duré deux jours, il serait le dernier des idiots. Le spectacle de cet homme applaudissant aux plus effroyables tueries qu'ait vues l'histoire et pleurant toutes les larmes de son corps sur le sort du sympathique Dreyfus serait le plus lamentable exemple de dégénérescence intellectuelle que l'on puisse contempler. Rien, je le répète, dans l'existence de Clemenceau, n'a pu jamais faire supposer qu'il eût l'âme sensible à la justice, ouverte à la compassion et même disposée à l'altruisme. S'il en avait été autrement, il aurait défendu Turpin cet enfant du peuple, ce savant laïque qui s'était instruit tout seul en.dehors de ces séminaires de faux pontifes que sont les grandes Ecoles de l'Etat, Ce plébéïen, qui était devenu un grand inventeur par l'étude solitaire et le travail personnel, -était, on l'avouera, autrement émouvant que Dreyfus.

Clemenceau, avec deux lignes dans laJustice, aurait;sauvé Turpin. Il n'aurait même pas eu besomld'écrire ces deux lignes. Freycinet était, à cette époque, terrorisé, fasciné, dominé par Clemenceau. Clemenceau n'aurait eu qu'à manifester l'intention

de porter la question ç


la tribune que Turpin aurait été libre le lendemain.

Pourquoi, encore une fois, voudriez-vous, Cornély, que le Clemenceau que les malheurs de Turpin avaient laissé complètement indifférent, eût été pris tout d'un coup d'un attendrissement incoercible à propos d'un capitaine juif qui aurait envoyé au Conseil de guerre le petit soldat un peu éméché qui lui aurait dit flûte en musique? 2

Ce sont là des fariboles et des calembredaines que les rhéteurs comme Jaurès peuvent essayer de faire avaler à des prolétaires insuffisamment instruits qui, pliant sous le rude labeur, n'ont pas le loisir nécessaire pour penser.

Les ouvriers intelligents ne croient pas un mot de ces ridicules histoires ils savent que c'est nous qui avons raison lorsque enous montrons à tous le fonctionnement de cet Etat dans l'Etat qu'est la Juiverie et les mille moyens qu'emploie |la Ploutocatrie juive pour faire prévaloir sa volonté.

Ils savent que c'est nous qui sommes dans le vrai en affirmant que si le Juif, grâce à l'or qu'il nous a volé, peut se payer les plus belles filles de Paris, il peut se payer aussi les hommes dont il a besoin pour exercer une influence plus ou moins

réelle et plus ou moins durable sur l'Opinion.



VIF

OFFilRC ET LES MOYENS'

<8U«ïiE ET FIN)

Cette question1 du Syndicat a le privilège de mettre Connély de mauvaise humeur. Les autres s reconnaissent d'assez bonne grâce que, s'il est vrai qu'on ne fasse pas d'omelette sans casser des œufs, il est encore plus vrai que, pour faire une omelette il faut avoir des œufs.

Il est bien clair qu'on- ne remue pas tout un pays, qu'on ne détruit pas à moitié' la puissance militaire d'une nation comme, la France, qu'on n'organise pas de réunions, qu'on ne fonde pas de journaux, qu'on n'inonde pas le territoire de brochures et de caricatures, qu'on n'accumule pas les ruines morales et matérielles, qu'on ne désorganise pas un Etat-Majo»; qu'on ne démo4 lit pas 24 officiers et généraux, sans avoir le oeuf de la gaierre.

Pourquoi Cornély tient-il, à toute force à abuser de la candeur du- dernier abonné non circoncis qui reste au Fiqavo\ au. point de Lui faire: croire1 que des EaQamiatea, des- pornogra-


phes, des écumeurs du pavé parisien, des sceptiques, des riennistes, auraient été pris tout à coup d'une subite et violente passion pour un officier juif dont le crime, très banal en luimême, n'était relevé d'aucun de ces détails dramatiques ou romanesques que l'on trouve dans certaines aventures ?

Ce qui est certain, c'est que Cornély joue dans l'affaire le rôle du Janot ou du Nicodème chargé, dans les théâtres de la Foire, de faire la parade devant la baraque. C'était- un type classique à l'ancien boulevard du Temple, le type du paysan, benêt d'apparence et malin au fond, qui se livrait à des pitreries d'un goût assez douteux.

La spécialité de Cornély, qui fait la bête mais qui ne l'est pas, consiste à demander de temps en temps sur un ton narquois: « Voyons, qu'estce que nous avons dépensé ? Est-ce quarante, cinquante ou soixante millions? »

Cornély spécule là assez habilement, je le reconnais, sur l'ignorance profonde où sont les malheureux Français de la valeur de l'argent, des grands maniements d'argent familiers à Israël. Les Français, en dehors de ceux qui sont mêlés au mouvement

juif, en sont toujours à l'époque où le billet de mille francs signifiait quelque chose. La plupart d'entre eux n'ont jamais vu un milliori 'et n'en verront jamais.


Quand Cornély leur pal le de soixante millions, il semble qu'on leur parle de je ne sais quoi d'énorme et par conséquent d'invraisemblable. Rien n'est plus curieux, d'ailleurs, comme témoignage de la modestie respectueuse qu'éprouvent les chéquards eux-mêmes devant les gros chiffres, que de regarder attentivement ce qui s'est passé pour le Panama.

Cornélius Her et Reinach se sont disputé une vingtaine de millions.

Qù'a reçu Burdeau pour le rapport favorable que Maret a déposé? Trente mille francs. Veuillez considérer, cependant, ce qu'était Burdeau alors? C'était un homme d'un incontestable mérite, un travailleur infatigable, jouissant d'une autorité considérable à la Chambre et dont le nom était prononcé déjà à demivoix pour la Présidence 'de la République. Quand le jour du triomphe sera arrivé pour notre cause et que nous procéderons à la répartition des milliards que nous aurons pu reprendre aux Juifs, soyez certains que ce sont les Chéquards qui se présenteront les premiers pour demander à être indemnisés comme victimes de l'abominable régime «que la France subit depuis trente ans..

Ils vous expliqueront qu'ils ont été odieusement exploités et que la somme de travail qu'ils


ont donnée est bien supérieure à ce qu'ils ont reçu en se couvrant de honte par-dessus le marché.

En l'acceptant pour exact, le chiffre de soixante millions dont Cornély parle en ricanant n'aurait rien que de très modéré.

Qu'est-ce que soixante millions? Un de nos ehéquards les plus distingués, Jules Roche, qui est un homme de valeur comme Burdeau, et qui a été, lui aussi, en un certain sens, une victime des Juifs qui lui ont enlevé son honneuren échange d'une somme tout à fait dérisoire, a écrit dans le Figraro une série d'articles où les chiffres sont éloquents et évocateurs d'idées cffliEime des personnages de roman.

Ces chiffres sont pleins de elïqcisetis, de tumulte et d'épouvantés, ils ont des bruits d'armées formidables en marche, des roulements d'e convois interminables se succédant sur les diemiiis de fer et sur tes routes.: il semiblêi, à lfes regarder, voir lia vieille Europe secouée mrm fesse et se raant à des- liMtesi cornais em ontva? les âges qu'on a appelés barbares pace a'ônin'avaitpaseneoïefieiîfectionHé les- engins -de destruction.

Savez-vous à quel!ehiffï«e se moniéraieTit :pour Menïaigne, les frais a»u«w entrée1 en campa-


gne ? Les dépenses s'élèveraient à vingt-cinq millions par jour.

Or, quel' est le but d'une guerre, c'est de démoraliser l'armée ennemie. Cëst Gouvion-SâintCyr.il'me semble, qui a dit Celui qui a perdu là bataille est celai qui croit l'avoir perdue. » Ee moulin, là colline, la redoute que l'on se dispute à coups de canon en versant des flots de' sang n'ont, la plupart du temps, aucune importance par eux-mêmes. Leur occupation signifie que là poussée en avant a été plus forte d'un côté que de l'autre. La Ferme de la Belle Alliance et la Haie sainte pour lesquelles on s'est battu furieusement ie jour de Waterloo, sont tout à fait voisines.

C'est l'effet moral qui est tout. Or, il est incontestable que le moral de la France a été plus atteint par la campagne Dreyfus qu'il ne l'aurait été pamne bataille perdue.

Après une défaite, en effet, le souvenir des actes héroïques accomplis pendant la lutte, le désir de venger les morts maintiennent un pays dans une sorte d'exaltation généreuse. Que reste-t-ii après ces deux années ou l'on a vu nés meilleurs généraux

traînés dans la boue, nos officiers traités de faussaires, des hommes comme Zurlimien, comme Négrier, comme Pellieux, chassés de l'armée1 ou frappés" de disgrâces qui leur ôtent toute autorité?"


11 suffit, pour se rendre compte de la situation, de réfléchir une minute. Si Guillaume était entré en campagne depuis une semaine, à raison de vingt-cinq millions par jour, il aurait déjà dépensé pas mal d'argent. Il serait à la veille d'une bataille, et cette bataille serait soumise à tous les hasards des batailles, à tous les caprices de la Fortune. Elle aurait pu être gagnée par Négrier ou par un autre général dans lequel l'armée espère, et que je me garderai de nommer, car si l'Allemagne savait que la France a confiance en lui, elle le ferait immédiatement révoquer par Galliffet. Grâce au Syndicat, Guillaume, au contraire, a tous les bénéfices d'une victoire sans avoir couru les risques du combat.

Admettez que Guillaume ait versé quarante millions pour sa part à la cagnotte alimentée par les Anglais et les Juifs. Vous avouerez qu'il aurait fait là un placement de premier ordre, un placement de père de famille.

Si elle ne révèle pas une âme très magnanime et très haute, cette façon de comprendre la guerre moderne et de faire déshonorer les généraux de l'armée ennemie par des scribes et des mercenaires, au lieu de se mesurer avec eux sur un champ de bataille,

révèle chez l'Empereur allemand un homme supérieurement intelligent.;»


VIII

L'AFFAIRE ET LES COSMOPOLITES DE L'ENSEIGNEMENT

On devrait réunir en brochure et distribuer dans toutes les familles françaises le beau plaidoyer de M. Syveton, ce jeune professeur de l'Université que le misérable Leygues a si lâchechement sacrifié aux vengeances dreyfusardes. C'est une page remarquable d'éloquence et de sincérité; c'est mieux encore c'est un. beau geste. L'attitude courageuse de cet agrégé, hier inconnu, sauve l'honneur de l'Université elle nous console des défections et des palinodies de tous ces gros mandarins de l'enseignement qui, pour faire leur cour aux Rois de l'or et aux dispensateurs de prébendes, ont si ignominieusement trahi leur devoir et oublié leur noble mission d'éducateurs nationaux.

Il a été de mode, après la guerre, de répéter que c'était le maître d'école allemand qui nous axait battus. Les Cosmopolites, que nous avons vus depuis à l'œuvré» ont même joués tant qu'ils


ont pu de cet aphorisme pour exiger que la France fût inondée des lumières de la Science et pour nous imposer cette prétendue réforme de l'enseignement, qui a eu pour conséquence d'établir leur domination sur une partie de la jeunesse et de leur permettre de déformer, dans une certaine mesure, la mentalité française. La vérité est que, si l'instituteur allemand ne ne nous a point battus, comme on l'a dit, par sa science d'école primaire, il n'en a pas moins largement contribué à préparer nos défaites par la façon patriotique dont il a compris ;son rôle d'éducateur, d'éleveur de génératiaias.. Le maître d'école allemand a été ua nationaliste ardent, intelligent etpratique.. Depuis léna, son but incessant, sa tâchede tous les jours, fut de faire germer et. de développer dans'âmedes petits Germains, l'admiration de la grande Allemagne, de leur inculquer l'amour dm sM natal, de verser en eux, comme un puissant levain de vengeance.» te, haine du vainqueur et de .l'étranger»

C',est ainsi que l'on .prépare des soldats, c'est ainsi que l'on sème des .revanctoes.fatuKesL.J4.es Allemands ne nous auraient probaMemeiiït .pas battus en. 1.870, s'ils .avaient remplacérnes lepins de patriotisme par use .distribution de manuels

scolaires dans le genre des nôtres,, ou les doctrines philosophique d


port aux tirades JtmsB9anitair.es imbéciles et déprimantes.

Est-ce à dire que nos instituteurs, que nos professeurs soient moins capables que leurs émules d'outre-Rbin de donner à nos enfants cette éducation virile et, forte sans laquelle une nation ne saurait se maintenir à la hauteur de ses destinées ?

Je pense tout le contraire. Les maîtres de notre jeunesse appartiennent à cette démocratie rurale, robuste d'âme et de corps, qui est restée iWijourd'hui, comme a,u temps de Sully, la réserve fit, l'espoir de. la Franche.

ILs sont du peuple, et. dans le fond de leur cneur, ils gardent pour la Patrie cette affection naïve et matérielle qu'un professeur de la Sorbonne, M. Marcel Dubois, décrivait avec une éloquence communicative dans une des conférences données par la Patrie française. Ils aiment la Patrie « en enfants de la Terre, .amoureux des champs, des prés, des fleuves, des monts et des plaines de France ».,

-D'où vient donc. que l'attitude d'une partie de ces jeunes hommes semble donner undémenti aux sentiments intimes qui. n'ont pas cessé d'être les leurs, j'en ai la conviction profonde, en dépit des apparences ? D'où vient que dans la terrible Lutte

qui met aux prises depuis deux


ans les traîtres et les cosmopolites avec les bons Français qui ne veulent pas que la France périsse, une fraction notable du corps enseignant ait paru se ranger du mauvais côté?

Lisez le plaidoyer de M. Syveton, vous y trouverez le secret, d'ailleurs peu mystérieux, de cette anomalie qui déconcerte et inquiète les bons citoyens. Ce jeune professeur qui n'a pas cessé d'aimer l'Université d'un amour filial, vous apprendra que l'Université n'a pas plus échappé que les autres catégories sociales aux ravages de la pourriture ambiante.

Il vous dira que les prétendus réformateurs de l'Enseignement sont des hommes absolument étrangers à la culture et à l'esprit français etqui n'ont d'admiration que pour ce qui n'est pas de chez nous.

Vous voulez des exemples et des noms ? En voici

Quand il fut question d'établir sur des bases nouvelles notre enseignement national, on fit appel à trois pasteurs protestants plus ou moins défroqués qui revenaient d'ëvangéliser la Suisse. Le premier, Buisson, fut bombardé directeur de l'Enseignement

primaire, et il l'est resté jusqu'à l'avènement du dernier cabinet Méline.Le second, 'M. pécaut, reçut mission, comme inspecteur général de l'instruction publique, de réorganiser nos Ecoles normales.


.Le troisième, Steeg, qui à sa qualité de pasteur joignaitcelle de fils de Prussien, fut tour à tour directeur du Musée pédagogique et de l'école de Fontenay, qui est l'une des plus importantes écoles normales de filles.

Si vous désirez maintenant connaître la mende ces trois réformateurs de notre enseignement, au point de vue patriotique, philosophique et religieux, je puis vous mettre sous les ® quelques-unes des maximes qui leur ont valu une légitime notoritété.

Voici d'abord un spécimen des conseils que Buisson donnait aux mères de famille & « Quand on ne verra plus des milliers de badauds assister aux revues militaires quand, au lieu de l'admiration du titre et de l'épaulette, vous aurez habitué l'enfant à dire « Un uniforme est une « livrée et toute livrée est ignominieuse, celle du et celle du soldat, celle du magistrat et celle « du laquais, alors vous aurez fait faire un pas à < l'opinion.

L'onctueux Pécaut, qui mourut de douleur parce qu'on ne réhâbilitaitpas Dreyfus assez vite et qui versa ses dernières larmes le jour de l'arrestation du « Divin Piquart », se félicitait d'avoir été' plus roublard que- Calvin et d'avoir enfin à peu

près réalisé l'œuvre ébauchée par les vieux Huguenots» II écrivait en 1879 «L'œuvre de sécularisation morale que les socié


tésicatholiques n'ont.pas accomplie .au XVIe sièole par yoie.de réforme ecclésiastique ourel jgieuse, les sociétés catholiques tentent de la faire par voie de referme scolaire. »

Le Prussien Steeg se chargeait de compléter cette confidence et de la préciser. Il projetait un nouveau flot de lumière. sur la véritable portée ,de ,1a réforme de l'enseignament quand, à la veille d'entreprendre le grand œuvre de .la « .laïcisation », .il laissait échapper cet aveu suggestif

« Je me .sens plus que jamais, à travers tout cela et en tout cela, pasteur protestant. » Rien ne me serait plus facile que de multiplier ces citations édifiantes.

Je pourrais vous parler avec M. Syvcton, de ce Gabriel Monod, chef de l'innombrable tribu des Monod, qui, après Sedan, après le bombardement de Paris, après le démembrement de notre territoire, n'a pas honte de répéter à tout propos que « tout homme a deux Patries la sienne et l'Allemagne ». Je pourrais vous rappeler le cas de cet autre Monod qui exprimait, il y a quelques années, toute sa satisfaction de voir « l'influence anglaise l'emporter à Madagascar sur celle delà France, et le christianisme

évangélique sur celui -de Home »,


Mais à quoi bon particulariser à l'excès et multiplier les personnalités?

Vous connaissez tous ces Français d'occasion venus chez nous on ne sait d'où pour cracher sur nos gloires et déformer l'âme nationale. Vous les jugez aujourd'hui à la lumière de la Vérité que les événements ont fait briller; vous savez jusqu'à quel point ces religionnaires » échauffés justifient le mot profond de Toussenel « On est de sa religion avant d'être de son pays. »

Les libres-penseurs sincères n'ont plus que haine et mépris pour ces prétendus champions de l'Humanité que l'affaire Dreyfus a démasqués, et qui se sont montrés enfin sous leur vrai jour. Ils les tiennent pour des sectaires et des fanatiques, ou tout au moins pour de dangereux impulsifs- qu'une poussée d'atavisme inconscient transforme en agents de l'étranger. ces gens qui depuis vingt ans ne cessent de nousvanter Londres et Berlin, la France entière est prête à répondre comme le vieux Blanqui qui n'était pas, j'imagine, un Jésuite de robe courte

– « Oui, messieurs, vous avez raison; la race anglo-saxonne nous écrase de sa supériorité. Elle a un mètre de tripes de plus que la nôtre! «



IX

L'AFFAIRE ET LES ANARCHISTES Quel bon sourire éclairait le visage des conservateurs, lorsque je leur disais que les Rothschild étaient les bailleurs de fonds de l'Anarchie, qu'ils tenaient le sAnarchistes dans leur main et que la fameuse hydre de l'Anarchie était uue hydre qui jouait du Tambour! « Rothschild d'accord avec les Anarchistes Mon pauvre ami, vous ne nous ferez jamais croire cela C'est l'eau et le feu, Tambour, nous le connaissons c'était Yalter ego de Ferdinand Duval. C'est TOrléanisme fait homme. Lorsqu'il a-'quitté ses fonctions de secrétaire général de la Préfecture de la Seine, c'est le comte de Paris lui-même qui l'a fait entrer chez Rothschild aux appointements de cinquante mille francs par an. »

Voilà encore une des affirmations les plus discutées de mon œuvre qui se trouve justifiée par les événements et sur laquelle il n'y a plus de doute possible


Il est bien évident que les Anarchistes, en tant qu'ennemis irréconciliables et farouches de la société actuelle, auraient dû logiquement s'en prendre tout d'abord au Roi de l'Or, à la clef de voûte du régime capitaliste.

Tout en restant aussi criminel, un attentat contre l'hôtel de Rothschild aurait été plus rationnel, plus explicable et, en tout cas, moins bête qu'un attentat sur le café Terminus où quelques braves gens du quartier, après avoir achevé leur journée de travail, étaient entrain de; prendre un bock quand on .leur a jeté des bombes.

Il est bien évident que les Anarchistes qui. ne votent pas, les Anarchistes, en faveur des- ` quels j'avais réclamé le droit sacré de la défense au moment où ils étaient traitée comme des'fauves, se moquaient absolument de la question de savoir si je serais élu député d'Amiens on d'Alger. Qu'est-ce que cela pouvait leur faire? Si ces gens, qui n'avaient pas le sou, puisque nous avons tous dû, à l'occasion, en aider quelques-uns à ne1 pas mourir de faim, se sont transportés à Amiens, et si-, aux élections der- nières, ils ont franchi la Méditerranée, c'est, qu'on leur a procuré les moyens de la franchir. Or, qui est-cequi avait intérêt à leur procurer les moyens de la franchir, si ce n'est les JuifsL?, Il est bien évident encore

que les Anarchistes;


qui prêchent la grève des conscrits, n'avaient1 aucun motif pour s'intéresser passionnément au sort d'un officier juif qui avait été très juste- ment condamné par des officiers comme lui. S'ils ont embrassé la cause de Dreyfus avec un zèle véritablement délirant, c'est que les Juifs les avaient embauchés pour cette besogne. Quelque indignation qu'éprouveai les Fran-» çais de toutes les opinions devant la mise à sac de l'église Saint-Joseph, ce n'est donc pas aux Anarchistes euxTmêmes qu'ils s'en, prendront, c'est à ceux qui se servent de l'argent qu'ils nous ont volé pour, organiser ce que. Reinach appelle « Le, chambardement général ». Cette invasion d'une église, dans laquelle un vieux prêtre est en train de donner le. baptême à un petit, enfant, ne présente aucun de ces caractères qui excusent,, s'ils ne les justifient pas, certaines violences populaires. Elle appa* raît bien basse et bienvile quand on la compare à l'acte deGuérin.

Qu'on" fait Graérin et,ses"courageux compagnons, en s?obstinant si longtemps dans une réSïsfaBee que nous1 avons tous. cherché à faire cesser1 dans une penséede conciliation; et d'humanité, à Fa condition1 que l'htmiseup des assïégés< fût sauf

V PW0'Q,n~tm' et.' Us défendaient un> grandi 'principe' qui' finira*


par triompher comme le principe de la publicité de l'instruction. Ils revendiquaient le droit à la liberté provisoire pour des délits politiques. Ils affirmaient, de l'énergique façon que l'on connaît, que des hommes sur lesquels pèse une accusation qui n'a rien de déshonorant ne peuvent être traités plus rigoureusement que Maret et autres Panamistes qui n'ont pas fait un jour de prison préventive.

Qu'ont fuit les Anarchistes qui ont opéré le 20 août dernier ? Ces prétendus libertaires ne réclamaient pas une extension du droit des citoyens; ils attentaient, au contraire, au droit des autres, à la liberté des autres, à l'exercice du culte des autres. Ils se chargeaient, en réalité, de satisfaire la haine inextinguible que les Juifs éprouvent pour la religion des autres, tout en réclamant sans cesse, à grand renfort de tirades déclamatoires, le respect absolu pour la, leur.

Quant à moi, j'avoue qu'en lisant le récit des scènes sans nom qui se sont passées à l'église Saint-Joseph, avec la bienveillante complicité, ou, du moins, la tardive intervention d'une police qui assomme les bons Français coupables d'avoir crié:

« Vive l'armée! .»' j'ai regretté amèrement les scrupules tout à fait ridicules


que j'avais conservés jusqu'ici pour tout ce qui touchait les croyances des Juifs.

Après la tentative d'assassinat dont avait été victime notre ami Paul Irr, les Antisémites d'Qran, on le sait, démolirent, en moins de trois quarts d'heure, la synagogue de Mostaganem qui contenait des objets du culte d'une certaine antiquité.

Quelques-uns de nos camarades de là-bas se firent faire des caleçons, des bretelles et des blagues à tabac avec les rouleaux de la Thora. Avec une obligeance dont je fus touché, on m'offrit de me faire confectionner une paire de babouches dans les mêmes conditions. Je refusai en disant

« Que voulez-vous? J'ai encore des préjugés si je combats les Juifs dans leurs déprédations, leurs trahisons, leur malfaisance de tous les instants, il me répugnerait de mettre mes pieds dans des textes" qui inspirent à d'autres hommes des sentiments de vénération. »

Maintenant que les millionnaires Juifs payent de pauvres diables, dont la misère a fait leurs esclaves» pour aller saccager nos églises, .j'accepterais volontiers la paire de babouches. Croyez bien, d'ailleurs, que ce qui s'est passé hier n'empêchera

pas les élèves de nos religieux et les jeunes filles sorties de couvents chic, qui appartiennent à l'aristocratie, de faire des poli-.


tesses aux princes d'Israël qui, pour venger Dreyfus dont la culpabilité estdémontré.ed'un.e, si éclatante façon, que l'acquittement paraît complètement chimérique, font souiller et pra-, faner nos temples et jeter sur 13 pavé les hosties du tabernacle.


PARIS. – IMPRIMERIE MILLOT 11 L'i, boulevard Montmartre.