Discussion Page:Du Camp - Paris, tome 6.djvu/176

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au territoire de Méry-sur-Oise, et la ville possède actuellement sur ce plateau exceptionnellement bien situé 514 hectares de terrain.

La mort sans répit nous pousse à prendre une détermination définitive. Le provisoire actuel est ruineux : on a acheté des champs à Ivry, des champs à Saint-Ouen, on sait quand ils seront saturés ; en prévision de nécessités inéluctables, dans la crainte que le projet de la grande nécropole centrale de Méry-sur-Oise ne soit abandonné, on a fait des études sur différents points pour y établir encore des cimetières transitoires. Ce serait aggraver le mal au lieu de le détruire, ce serait reculer la solution d’un problème imposé comme un devoir aux soucis de l’administration, qui ne peut pas avoir la philosophique indifférence de Mécène et dire, comme lui :

 Nec tumulum euro, sepelit natura relictos.

Il y aurait une généreuse hardiesse à exécuter le plan de M. Haussmann et à doter notre futur cimetière d’une ampleur suffisante aux besoins d’une population qui tend toujours à s’accroître, et qui dépassera trois millions d’habitants lorsque les espaces vides subsistant entre nos anciens boulevards extérieurs et les fortifications seront bâtis. De travaux exécutés par des géomètres, de calculs faits par des gens compétents, il résulte que, pour ne point léguer à l’avenir des difficultés qui nous assaillent, la nécropole unique d’une ville comme Paris doit couvrir 827 hectares, dont 277 absorbés par les constructions administratives et religieuses, par les avenues, par la gare d’arrivée, et 556 réservés aux sépultures. En se conformant au projet original et en ne faisant les reprises des terrains employés qu’au bout de trente années, la durée du cimetière serait de cent quarante et un ans ; elle serait au contraire de quatre

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siècles si les tombes étaient rouvertes au bout de dix ans. Pour parvenir à ce résultat, qui fonderait une ville des morts en proportion avec notre ville des vivants, il manque 313 hectares ; il est facile de les acheter. Mais on ne saurait trop se hâter ; en se mettant à l’œuvre aujourd’hui même (1874), il faudra au moins trois ans pour approprier les terrains de Méry-sur-Oise, y établir les bâtiments, les plantations indispensables, construire le chemin de fer, et nous savons que dans trois ans nos cimetières ne pourront recevoir un mort de plus.

Le trajet de Paris à Méry-sur-Oise ne durera pas une heure, et l’administration aura à décider si elle fera elle-même son chemin de fer rigoureusement réservé aux convois funèbres, ou si elle aura avantage à prendre des arrangements avec une compagnie déjà existante. On ira plus loin qu’aujourd’hui, mais les déplacements seront moins longs, et les « services » gratuits seront gratuitement transportés. La population s’accoutumera à ce déplacement que la force des choses rend nécessaire ; le texte de la loi, la salubrité de Paris, le respect des morts l’exigent ; toute autre mesure ne sera qu’un expédient. Cependant on se heurtera à une difficulté ; il est bon de la prévoir et d’aviser aux moyens de la vaincre. Comment transportera-t-on à 22 kilomètres de Paris et ramènera-t-on ici dans la même journée la foule qui visite pieusement nos cimetières ? Les diverses administrations de nos voies ferrées nous ont souvent accoutumés à des tours de force, et nous ne devons pas douter qu’en cette circonstance elles ne satisfassent à l’une des coutumes les plus respectables et les plus touchantes de notre population.

Elle aime ses morts et va les voir ; si elle ne trouve pas toute facilité à cet égard, elle sera mécontente, et aura raison de l’être. On a fait des relevés très-instruc-

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