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Il portait une espèce de culte à ses amours : à côté de sa tente il en avait une autre toujours aussi magnifiquement soignée que le boudoir le plus élégant ; elle était consacrée au portrait de sa maîtresse auquel il allait jusqu’à brûler parfois des encens. Cette tente s’est dressée même dans les déserts de Syrie. Napoléon disait en souriant qu’il est arrivé néanmoins qu’on a profané plus d’une fois son temple par un culte moins pur, en y introduisant furtivement des divinités étrangères.
Cette espèce d’Amadis a constamment persisté dans son amour, qui l’a conduit plus d’une fois jusqu’au voisinage de l’idiotisme. Dans sa première rédaction de la bataille de Marengo, le fils de sa maîtresse, jeune capitaine au plus, et son aide-de-camp, s’y trouvait nommé cinq ou six fois en souvenir de sa mère : c’était lui, disait l’Empereur, qui avait gagné la bataille ; il fallut que le général en chef jetât le papier au nez du rédacteur.
L’Empereur croyait bien lui avoir donné quarante millions dans sa vie ; mais il pensait que la faiblesse de son esprit, son peu d’ordre, sa ridicule passion, en auraient gaspillé une grande partie.
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