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236 Miss Welland repoussa un peu sa chaise, pour permettre au jeune homme de sʹapprocher de sa cousine ; et immédiatement, et avec un peu dʹostentation, dans lʹespoir que toute la salle ver- rait ce quʹil faisait, Archer sʹassit auprès de la comtesse Olenska. — Nous avons joué ensemble, nʹest-ce pas ? demanda-t-elle, en tournant vers lui ses yeux graves. Vous étiez un mauvais sujet et mʹavez embrassée une fois derrière la porte ; mais cʹétait de votre cousin, Reggie Newland, qui ne sʹoccupait jamais de moi, que jʹétais amoureuse. Elle promena son regard sur la courbe étincelante des loges. — Ail ! comme tout ici me rend le passé ! Je revois tous les hommes en costumes de gosses, et les femmes en petits pantalons brodés, dépassant leurs jupes courtes, dit-elle de son accent étrange, légèrement traînant, et ses yeux cherchèrent de nouveau ceux du jeune homme. Si agréable que fût leur expression, Archer fut choqué quʹils reflétassent, de lʹauguste tribunal qui à lʹheure même la mettait en jugement, une imnge si peu respectueuse. Rien nʹétait de plus mauvais goût quʹune imper- tinence mal placée, et il répondit avec une certaine raideur : — En effet, vous avez été absente très longtemps. — Oh ! des siècles et des siècles ! Si longtemps, dit-elle, que je mʹimagine déjà être morte et enterrée, et que cette chère vieille Académie me semble être le Paradis. Ce qui, pour des raisons quʹil ne put définir, parut à Newland Archer une manière encore plus irrespectueuse de décrire la société de New-York.

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Cela se passait invariablement de la même manière : jamais Mrs Julius Beaufort ne manquait de se montrer à lʹOpéra le soir de son bal annuel. Pour donner ce bal, elle choisissait avec intention un jour de représentation, marquant ainsi quʹelle dominait de haut les soucis dʹune maîtresse de maison, et se reposait sur un état-major de serviteurs stylés pour lʹorganisa- tion de chaque détail de la réception. La maison des Beaufort était une des rares habitations de New-York qui possédassent une salle de bal. A une époque où il