Discussion Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/67

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56 ARNOLFO Dl LAPO.
moindre trace des noms de ces maîtres, qui, par sottise

ou peut-être par mépris de la gloire, négligèrent de les transmettre à la postérité. Le premier de ceux qui leur succédèrent et qui cherchèrent à améliorer leur art fut Buono, sculpteur et architecte, qui nous a laissé ignorer son prénom et sa patrie en n'inscrivant que son nom sur ses ouvrages. Vers l'an 1152, les sculptures, les palais et les églises dont il avait enrichi Ravenne le mirent en réputation et le firent appeler à Naples, où il commença le château Capoano et le château dell' Uovo, que terminèrent d'autres architectes, comme nous le dirons plus tard. Il fut ensuite employé par Domenico Morosini, doge de Venise, à construire la tour de San-Marco. Les fondations, assises sur des pilotis, furent faites avec tant de soin que le campanile n'a pas une seule fente, tandis qu'on en voit à presque tous les autres édifices de Venise. Du reste, il faut avouer que cette tour n'a de merveilleux que sa solidité; elle fut achevée l'an 1154, sous les pontificats d'Anastase IV et d'Adrien IV. L'église de Sant'-Andrea de Pistoia fut également construite sur les dessins de Buono, qui sculpta lui-même ces figures gothiques qui ornent l'architrave de la porte, et au bas desquelles il grava son nom et la date de 1166. Appelé ensuite à Florence, il donna le projet d'agrandissement de l'église de Santa-Maria-Maggiore, qui était alors hors de la ville, et que les fidèles avaient en vénération parce qu'elle avait été consacrée anciennement par le pape Pélage (1). Buono fit encore bâtir le palais gothique de la seigneurie d'Arezzo (2) et la tour du

57 ARNOLFO Dl LAPO.
beffroi. Cet édifice, qui dans son genre ne manquait

pas de mérite, fut jeté à terre l'an 1533, à cause du voisinage de la citadelle de la ville.

Grâce à un allemand nommé Guglielmo ( ou Wilhem ), un meilleur goût présida bientôt à l'érection des somptueux édifices qui couvrent le sol toscan. On rapporte que ce Guglielmo commença, l'an 1174 avec le sculpteur Bonanno, le campanile de la cathédrale de Pise, sur les murs duquel on lit ces mots :

A. D. m. c. 74. Campanile hoc fuit fundatum Mense Aug.

Ces architectes, ne connaissant pas bien le terrain de Pise, n'établirent pas des fondations assez solides ; aussi la partie la plus faible du terrain s'affaissa de telle sorte que ce campanile prit une inclinaison de six brasses et demie hors de son aplomb. Il y a lieu de s'étonner que cela n'ait pas entraîné sa ruine; mais grâce à sa forme circulaire, au soin avec lequel toutes ses parties avaient été jointes et au renfort que l'on apporta aussitôt du côté où il penchait, la ligne de direction ne sortit pas de la base. Il est à croire que le contraire serait arrivé, si l'édifice eût été carré. On nous objectera peut-être que la tour de la Carisenda, à Bologne, quoique carrée, est restée debout après avoir éprouvé le même accident ; mais nous répondrons que la Carisenda est moins inclinée et beaucoup plus légère que le campanile de Pise, qui du reste ne doit sa célébrité

FS réparé et repagination faite ce jour. --Jahl de Vautban (d) 1 septembre 2021 à 09:49 (UTC)[répondre]