Discussion utilisateur:Zephyrus Test

Le contenu de la page n’est pas pris en charge dans d’autres langues.
La bibliothèque libre.

Retrouver la traduction de Pagnol (actuellement introuvable). Voici un exemple de la traduction de Pagnol :

Tityre tu patulae recubans sub tegmine fagi silvestrem tenui musam meditaris avena :

Tityre sous ce hêtre au très larges rameaux Etudiant les airs des frêles chalumeaux Tu cultives en paix la muses forêstière.

Trois vers pour deux. Mais les règles de la prosodie classique française sont respectées.

Cité sur le forum de Lettres Langues anciennes Latin le 20-7-2006 par Il vecchio Tio

Citée aussi trad 2e églogue par Paul Valéry (1953) DEUXIÈME BUCOLIQUE DE VIRGILE

ALEXIS

Pour le bel Alexis, délices de son maître, Le pâtre Corydon se consumait en vain; Il avait beau hanter les épais bois de hêtres, Les monts et les forêts résonnaient sans écho De ses plaintes sans art qu'il adressait au vide.

« O cruel Alexis, tu dédaignes mes chants: Point de pitié pour moi. Tu veux donc que je meure? Le bétail à cette heure est à chercher le frais, Le lézard vert s'abrite aux buissons épineux, Et, pour ceux qui fauchaient, accablés de chaleur, Thestylis pile l'ail et le cerfeuil dans l'huile. Mais moi, sous le soleil ardent, qui pas à pas Te suis, mêlant ma voix au concert des cigales, Ne m'a-t-il pas suffi de souffrir les fureurs D'Amaryllis la sombre, et ses dédains superbes ? Ou de chérir Ménalque, aussi noir que toi clair ? A l'éclat de ton teint, bel enfant, ne te fie : Telle fleur blanche tombe, et la sombre est cueillie. Tu me méprises, tu m'ignores, Alexis ! Sais-tu que je suis riche en bétail, en laitage ? Mille miennes brebis paissent aux monts Sicules; Ni l'hiver ni l'été, le lait frais ne me manque. J'use des mêmes chants que chantait Amphion Lorsque, sur l'Aracynthe, il rassemblait ses bêtes. Je ne suis pas si laid: naguère, sur la rive, Je me vis dans l'eau calme; à défaut de miroir Je te prendrai pour juge et ne crains point Daphnis.

« Puisses-tu seulement, dans mon pauvre village, Loger sous l'humble toit, venir tirer le cerf, Harceler mes chevreaux à coups de rameau vert! Viens, nous imiterons tous deux le chant panique De ce Pan, protecteur de brebis et bergers, Qui joignit le premier les roseaux par la cire. Tu ne te plaindras point du baiser de ma flûte. Que ne fit Amyntas pour égaler mon jeu ? Ma flûte a sept tuyaux d'inégale longueur : Par Damoetas, jadis, elle me fut donnée. Il me dit en mourant: « Tu seras le second A l'avoir »; et le sot Amyntas me l'envie. Et puis, dans un ravin j'ai trouvé deux chevreaux Dont le pelage porte encor les taches blanches. Il leur faut chaque jour deux mamelles de lait. Je les garde pour toi, encor que Thestylis Ne cesse de prier que je les lui remette. Je le ferai, devant ton dédain de mes dons.

« Viens ici, bel enfant, à toi, pleines de lis, Vois les corbeilles que les nymphes te présentent, Et la blanche Naïade y joint la violette Pâle, et quelque narcisse et l'odorant fenouil. Elle tresse pour toi des herbes odorantes, Composant leurs couleurs dans un tendre bouquet. Moi, je te choisirai des coings à douce laine, Des châtaignes, des noix qu'aimait Amaryllis, Et vous, myrtes, lauriers, vous que je cueille ensemble Afin que vous mêliez vos suaves odeurs.

« O rustre ! Tes présents, Alexis les dédaigne ! Iollas l'emporterait dans la course aux cadeaux. Hélas ! Qu'ai-je voulu, déchaînant pour ma perte L'ouragan sur mes fleurs, la harde en ma fontaine ! Insensé, tu me fuis ! Ici, des dieux vécurent, Pâris et Dardanus. Que Pallas, constructrice, Habite les cités, nous préférons nos bois. La lionne poursuit le loup; le loup, la chèvre, Et la chèvre s'excite à chercher le cytise. Toi, tu veux Alexis: chacun sa passion. Vois, le soleil couchant fait les ombres plus longues, Les taureaux sous le joug ramènent les charrues. Mais moi, l'amour me brûle, et comment l'apaiser?

« Corydon, Corydon, es-tu pris de démence ? Toi, dont la vigne attend sur l'orme qu'on la taille. Que ne fais-tu plutôt des choses qui te manquent, Et que ne tresses-tu des brins souples d'osier ? A défaut d'Alexis, un autre t'aimera. »

(traduction de Paul Valéry, 1953) (Sûrement pas libre de droits non plus) Source : Forum de Langues anciennes