Divers portraits de Pascal et des siens

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Divers portraits de Pascal et des siens
Librairie Honoré Champion (p. 4-23).

Extrait de la Gazette des Beaux-Arts du 1er septembre 1910

DIVERS PORTRAITS

DE

PASCAL ET DES SIENS

PAR

ALBERT OJARDIAS




PARIS

LIBRAIRIE HONORÉ CHAMPION

7, QUAI MALAQUAIS, 7


1910

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MASQUE MORTUAIRE DE PASCAL



GAZETTE DES BEAUX-ARTS
       Héliotypie Portier et Marotte
Pascal et le manoir de Bien assis, peinture du XVIIIe siècle (?)
(Château de Moriat.)

DIVERS PORTRAITS DE PASCAL ET DES SIENS


Sur Pascal et les siens, après le Port-Royal au XVIIe siècle, Images et portraits, de MM. Gazier et André Hallays, on ne peut prétendre à donner l’essentiel. Ceci n’est donc que l’accessoire, le produit de la chasse d’un simple rabatteur auvergnat qui concourut, dans une faible part, à l’élaboration de cet admirable recueil. Sans doute, je signalerai des effigies inconnues ou peu connues de Pascal — je n’entends pas infliger au lecteur la surprise d’un travail où rien ne serait inédit — mais, pour ne promettre que ce que je veux tenir, pour être, comme il convint avec Port-Royal, « ami de la Vérité », c’est principalement les effigies connues dont je désire établir le classement et la valeur.

Les sources de l’iconographie de Pascal sont du reste succinctes, Trois images authentiques sont tout ce que nous gardons de lui.

I. Son masque mortuaire. — Ce masque mortuaire, transmis de main en main, selon les errements mystérieux de la « Boîte à Perrette », appartenait sous Louis XVI au graveur en médailles Duvivier. De Duvivier, il vint à un bon religieux, ancien chartreux, nommé Soucley, et de Soucley, « ami de la Vérité », par d’autres « amis de la Vérité », à M. Gazier, bien digne d’un si précieux dépôt. C’est lui qui, en 1880, au moment où l’on inaugurait, à Clermont-Ferrand, le Pascal de Paul Dubois, permit à M. Xavier Charmes, Auvergnat fidèle aux grandeurs de la race, d’en faire exécuter le moulage. Le premier exemplaire fut remis, par les soins de M. Charmes et les mains de M. Bardoux, au musée de la ville natale de Pascal. Il s’y trouve toujours. Divers « amis de la Vérité » ou, pour quitter tout archaïsme, divers admirateurs ainsi que divers fidèles en ont reçu quelques autres. MM. Michaut et Gazier en ont enrichi leurs éditions des Pensées. Barrias s’en est inspiré pour la statue du grand amphithéâtre de la Sorbonne et feu Jean Frère, pour les bustes de Port-Royal et de Saint-Étienne-du-Mont.

II. Dessin au crayon rouge par Domat. — Ce dessin a été reproduit pour la première fois par Prosper Faugère, au tome II de son édition des Pensées (1844), et il en a conté, dans l’introduction[1], la singulière découverte :

« Il y a quelques années, à la mort d’une demoiselle Domat, dernière du nom, on trouva au fond d’un vieux coffre, un volume, c’est un digeste, sur la couverture intérieure duquel est esquissée, de la main de Domat, la noble et belle figure de Pascal. Sur presque toutes les pages de ce digeste on retrouve les marques du rouge dont le grand jurisconsulte s’est servi pour tracer l’image de son ami. Au-dessus de la précieuse esquisse, le fils de Domat a écrit sa signature avec ces lignes : Mon père s’est servi de ce Corps de droit pour son ouvrage des Lois civiles : et au-dessous cette inscription : Portrait de M. Pascal fait par mon père. » Étonnant croquis d’un Pascal encore presque adolescent et d’un front déjà comme olympien. Mais le foudre souverain de la Grâce lui apprendra que « Jésus-Christ est un Dieu dont on s’approche sans orgueil et sous lequel on s’abaisse sans désespoir ». C’est l’unique croquis, au moins parmi les portraits qui nous restent, fait du vivant de Pascal.

Presque immédiatement après Faugère, le Magasin pittoresque (1845, t. XIII, p.100) le donnait assez pauvrement gravé au public. Une phototypie réduite figure en tête du Pascal de M. Boutroux, dans la collection des Grands Écrivains français. Quant au précieux volume, relique de Domat servant de reliquaire à la relique de Pascal, il appartenait, du temps de Faugère, à M. de Féligonde, de Villeneuve, conseiller à la cour royale de Riom, rattaché du reste aux Pascal par des liens de consanguinité ; il est pieusement conservé par ses héritiers.

portrait de pascal dessin au crayon rouge par domat (App. aux héritiers de M. de Féligonde, de Villeneuve.)

III. La peinture de Quesnel. — Autre relique auvergnate mais émigrée de l’Auvergne. Donnons d’abord la parole à l’héritier spirituel de Pascal, au P. Pierre Guerrier, de l’Oratoire de Clermont :

« Mademoiselle Perier m’a dit que M. Pascal, son oncle, portait toujours une montre attachée à son poignet gauche. Quand M. Quesnel, frère du père Quesnel, eut fait le portrait de M. Pascal qui était mort depuis plusieurs années, on montra ce portrait à un grand nombre de personnes qui avaient connu ce grand homme. Tous le trouvèrent parfaitement ressemblant. Mademoiselle Perier le fit voir à un horloger de Paris qui avait travaillé assez souvent pour son oncle, et lui de- manda s’il reconnaissait ce portrait : C’est, dit l’ouvrier, le portrait d’un monsieur qui venait ici fort souvent faire raccommoder sa montre, mais je ne sais pas son nom[2]. »

O probe et taciturne artisan appliqué comme M. Charles et silencieux comme M. de Pontchâteau ! La postérité, qui n’a point souci de ton nom, veille jalouse sur ta mémoire. Ne lui es-tu pas garant des traits rigoureux du génie, lequel taquinait sa montre, impatient sans doute de toute exactitude moindre que le rythme enflammé et mathématique du soleil ?

Ces traits rigoureux et véritablement ravagés du génie furent gravés par Edelinck ; et c’est la gravure que tout le monde connaît. Quant à la peinture, elle passa, de Marguerite Perier, avec des manuscrits dont l’histoire est maintenant éclaircie, au P. Guerrier que l’on vient de nommer. Ce P. Guerrier, du sang de Pascal, compilateur infatigable des papiers, des propos et de tous les anas des Pascal et des Perier, fit en mourant (1773) deux parts de ses trésors : l’une en faveur de MM. Bellaigue de Bughas et Bellaigue de Rabanesse, conseillers au présidial de Clermont, ses parents et disciples ; l’autre, y compris la peinture de Quesnel, au profit des Guerrier, ses héritiers naturels.

On pense si l’ « amour de la Vérité » animait ces Guerrier. Justement, le frère de notre oratorien, Léon-Joseph Guerrier, doyen du siège présidial et maire de la ville de Clermont-Ferrand, fut l’un des magistrats commis par le Parlement pour opérer, le 16 juillet 1762, au collège de Billom, le repaire auvergnat des Jésuites. Ladite opération parut de conséquence, car elle eut pour trophée le Typus religionis, ce bizarre et fameux tableau de la « Galère jésuitique  », de nos jours, exposé au Musée des Archives. Pour Mme Guerrier, elle rendait des points à son mari en fait d’hérédité janséniste, étant nièce de messire Pierre Pastel, docteur de Sorbonne, ecclésiastique riomois devenu censeur royal, « appelant », « réappelant », et surtout polémiquant en dépit de la censure, puis chanoine et chancelier de la cathédrale de Meaux, l’église de Bossuet, et auparavant, de S. Faron, prélat mérovingien, fort à la dévotion de l’érudit chanoine qui honorait sa mémoire en décorant de son nom les baptisés de sa parenté.

L’un de ces baptisés, fils des époux Guerrier, Pierre-Faron Benoît Guerrier, baron de Montrognon, seigneur de Bezance, Romagnat, Clemensat, Le Prat, Bonneval et autres lieux, premier président de la cour des aides d’Auvergne et maître des requêtes honoraire de l’Hôtel, fit don des manuscrits à la bibliothèque de Saint-

portrait de Pascal, gravure de Edelinck d'après Quesnel

Germain-des-Prés, absorbée à la Révolution par la Bibliothèque Nationale ; mais il garda le portrait. Et ce mémorable portrait serait encore au château de Bezance, près de Clermont-Ferrand, si un autre Faron, petit-fils du premier, Alphonse-Faron-Ange-Mathurin Guerrier, baron de Romagnat, n’était mort en 1873, dernier du nom et sans postérité. Les copies et copies de copies foisonnent à tel point, dans la province de Pascal, que l’original était quelque peu négligé. L’on avait perdu sa trace, bien qu’il n’y eût qu’à vouloir pour la retrouver. J’ai mis simplement en campagne le lieutenant Le Peletier d’Aunay qui descend des Guerrier et qui leur doit deux charmants panneaux où revivent Pascal et Mme Perier ; j’ai connu aussitôt le possesseur actuel, autre descendant des Guerrier : M. le marquis Doria[3].

Et certes l’exactitude ne contraignit jamais le commun des graveurs ! Aux curieux des variations, ou plutôt, des déformations d’une même physionomie humaine, je conseille expressément la collection Pascal, au Cabinet des estampes. On y verra Pascal byronien, drapé comme Ossian, inspiré comme Lamartine, chauve et presqu’aussi satanique que Baudelaire ; Pascal romanesque, mais selon la formule du xviiie siècle anglais, bouclé et chevelu, « from the original picture by Philippe de Champaigne » ; Pascal phtisique et qui doit s’éteindre à l’automne (Millevoye et Chênedollé), avec cette légende biblique et élégiaque : Omnes dies nostri defecerunt et anni nostri sicut aranea meditabuntur. Il y a le Pascal de Saint-Aubin, d’après le marbre de Pajou, le Pascal de Gaucher gravé pour l’édition Bossut, insignifiant à plaisir, quoique M. Guerrier de Bezance ait « bien voulu communiquer l’original à l’auteur ». Mais je recommande principalement un Pascal « ami des lumières », s’il n’est collaborateur de l’Encyclopédie (également « tiré du Cabinet de M. Guerrier de Bezance, Maître des Requêtes »), avec ces rimes de d’Alembert :

Il joignit l’Éloquence au talent d’Uranie
Mais bientôt à Dieu même immolant son génie
Il vengea de la Foi l’auguste obscurité.
O toi, Religion, dont la Sévérité
Enleva ce grand homme à la Philosophie,
Permets du moins qu’il en soit regretté.

Épuisons les représentations de virtuosité pure. Feu M. Nourrisson, Auvergnat et professeur au Collège de France, discernait Pascal mêlé à un groupe de spectateurs dans l’Invention des corps des saints Gervais et Protais du musée de Lyon. M. Michaut, après beaucoup d’autres, l’identifie au disciple de l’extrémité gauche de la Cène de Philippe de Champaigne. Renseignements opportunément condensés dans un bref essai iconographique de M. Ernest Jovy, lequel indique, naturellement, la statue de Ramey à la bibliothèque de Clermont-Ferrand et celle de Cavelier à la tour Saint-Jacques[4].

Il ajoute « l’admirable biscuit de Sèvres qu’a probablement modelé Houdon ». Serait-ce le biscuit, qualifié marbre dans la légende de la gravure de Saint-Aubin et modelé sur la terre cuite du Musée céramique, attribué à Pajou ? Cela semble résulter d’une recherche à Sèvres, très aimablement faite à mon intention par M. Brunschwicg, à qui rien de ce qui touche Pascal ne saurait être étranger. Du reste, ce Pascal, dans la « commodité » d’un fauteuil, méditant sur un tableau noir qui, bien entendu, ici est blanc, nous montre un charmant jeune homme : le Pascal du chevalier de Méré s’il n’est celui de Voltaire. « Il a été exécuté pour une série où figurent Racine, Bossuet, Montesquieu, etc. », m’écrit M. Brunschwicg, « tous, si je me rappelle bien, dans un fauteuil ». Tel, au siècle des grâces, était l’accessoire obligé du génie. — La bibliothèque de Clermont possède un méchant plâtre de ce Pajou[5]. Enfin n’oublions pas, au musée de Dijon, 6e salle, no  314, un médaillon en bois sculpté, où Pascal nous apparaît sourcilleux et le masque alourdi. Cette ronde-bosse de facture singulière appartenait jadis à un particulier de Lyon.

Restent quelques autres portraits, de garantie moindre que les authentiques, mais très supérieurs au genre capricieux de l’approximation. De tous le plus notable serait un ouvrage de signature jusqu’à présent indéchiffrable et daté, sur la toile même, de 1658, exhibé dans le Magasin Pittoresque (t. XXXIX, 1871, p. 364), périodique décidément fécond en portraits certifiés du vivant de Pascal. Comment établir cette date ? Le Magasin Pittoresque le néglige, n’étant pas la Bibliothèque de l’École des Chartes ; et Mlles Devès, d’Aurillac, détentrices actuelles de cet excellent morceau, ne peuvent fournir, hélas ! aucune référence.

Le Pascal de l’ancien archevêché de Toulouse et celui du château de Moriat, entre Issoire et Brioude, sont un seul et même Pascal avec des accessoires différents. Ici et là, Quesnel a fourni la figure, mais l’arrière-plan de la draperie offre, à Toulouse, la perspective d’une église surmontée d’une gloire : Port-Royal, croit-on ; en Auvergne, une maison de plaisance précédée d’un parterre où tout œil auvergnat reconnaît Bienassis, le manoir des Perier, alors dans tout son beau, maintenant dévoré par le développement impitoyable de l’usine Michelin et du « pneu qui boit l’obstacle ».

Le portrait de Toulouse viendrait, par l’archevêque Brienne, de ce lunatique Brienne, fils du secrétaire d’État, l’un des premiers éditeurs des Pensées, intelligence prompte mais sujette aux vapeurs qui, du mariage, le conduisirent à l’Oratoire, de l’Oratoire à la prison de Saint-Lazare, et finalement, à la détention perpétuelle et à la folie déclarée. Revenant, en 1667, d’Aleth, auprès de M. Pavillon, avec le bon Lancelot, ils furent les hôtes de Bienassis, et c’est assurément à Bienassis qu’était suspendu le second portrait, en manière d’ex-voto.

On lit, en effet, dans la Feuille hebdomadaire pour la Haute et la Basse-Auvergne, numéro du 29 décembre 1781 : « M. de Varennes, Commandant militaire de cette ville [Clermont], possède le portrait de cet homme illustre [Pascal]. » Or, le père de M. de Varènes — j’emprunte toutes mes ressources à M. Élie Jaloustre, l’historien auvergnat des Perier — avait acquis Bienassis en 1750, d’un de ses parents, M. Clary de Saint-Angel, conseiller à la cour des aides de Glermont-Ferrand, et celui-ci, allié par sa femme, et par ses sentiments, intimement lié au chanoine et à Marguerite Perier, était, par acte du 24 mars 1702, leur direct acquéreur. Donc, origine vénérable mais surtout aspect saisissant. Le Pascal méditatif de Quesnel nous apparait ici un mort, les joues retirées, les lèvres fardées et décevantes, levé du cercueil et paré comme pour un épilogue au "dernier acte sanglant" de la comédie. Et ce pinceau de hasard émeut jusqu'au tragique. Cet inestimable portrait, émigré par le mariage de la dernière des Varènes de cette branche avec M. de Chabron de Solilhac, au château de Morial, y est en bonnes mains, puisque l’héritier des Chabron, M. J. Arnauld, porte un nom doublement cher à Port-Royal et à l’Auvergne.

Des autres effigies auvergnates de celui qui est la forme et le type essentiel de sa race, je ne retiendrai que la peinture exsangue mais pleine de saveur qui se trouve chez M. Huguet, de Billom, et qui pourrait bien provenir d’une branche cadette de la famille Pascal. Rappelons, hors de l’Auvergne, le portrait, autre copie de Quesnel, orgueil de Faugère, légué par sa veuve au musé de Versailles. Au dire de M. de Nolhac, autre Auvergnat de la République des Lettres, M. Melchior de Vogué, examinant un jour ce modelé synthétique, y retrouvait, souriant, la répercussion d’une face lorraine animée de sang auvergnat.Ingénieux hommage aux « amitiés françaises », car même « l’œil des barbares » reconnaissant Barrès ne méconnaîtra point Pascal.


Quelques mots enfin sur les images des autres Pascal et des Perier. On ignore le visage du père de Pascal, et seuls, les visiteurs de Port-Royal considèrent celui de Jacqueline, réplique féminine du type aquilin de son frère, mais peinture sans accent, affadie de retouches. Parmi de beaux et rares souvenirs, on espérait quelque découverte opportune au château de Bosmelet, près de Rouen, chez les descendants des Thomas du Fossé. Le portrait signalé est vraisemblablement celui de Catherine Arnauld, la mère d’Antoine Le Maître et de M. de Sacy ; il n’offre en tout cas aucun des traits de Jacqueline[6]

C’est à M. Élie Jaloustre (Bulletin historique et scientifique de l’Auvergne, août-novembre 1904) et à M. Gazier (Pensées de Pascal, édition de Port-Royal, corrigée et complétée d’après les manuscrits originaux, 1907) que l’on doit la diffusion des traits, si pascaliens aussi, de Madame Perier, dans la salle du conseil de l’Hôpital général de Clermont. Ce fin et sévère visage s’alourdissait de repeints. Grâce au président du conseil d’administration, M. Lesmaris, et par les soins de M. Audollent, directeur du musée, tout en gardant sa place, il a repris son éclat. Enfin M. Ruprich-Robert, qui n’incarne pas en

vain le service des Beaux-Arts dans la région, vient d’en assurer le classement après en avoir surveillé le nettoyage. Faugère en avait


Portrait de Gilberte Pascal, femme de Florin Perier
Peinture du XVIIe siècle
(Hôpital général de Clermont-Ferrand)

fait faire une bonne copie qu’il donna, en mourant, à M. de Bellaigue-Dufournel.

Le même M. de Bellaigue, héritier et petit-neveu du vénérable ami de Faugère, M. Bellaigue de Rabanesse, et par M. Bellaigue de Rabanesse, héritier pour partie et petit-cousin du P. Guerrier,


Marguerite Perier à genoux devant le reliquaire de la Sainte Epine
Peinture du XVIIe siècle (?)
(Église de Linas, près Monthléry)

possède deux réductions fort médiocres de l’admirable Marguerite Perier de l’église de Linas. L’un de ces petits panneaux vient encore de Faugère ; l’autre intéresse par son histoire. Avec un étui à lunettes et une boite à hosties glorieusement armoriés de la Couronne d’épines et de l’œil miraculé, c’est un legs de Marguerite Perier à Hélène Becquet, "sa femme de chambre, legs retransmis par la fidèle servante aux gardiens attentifs de la mémoire de sa maîtresse. Quant à l’original inutile, je pense, après Guilhermy[7] et M.André Hallays[8], d’insister sur sa valeur documentaire et son incomparable valeur d’art. La mention d’un chef d’œuvre doit clore cet examen incomplet et cependant, peut-être, trop minutieux.




MASQUE MORTUAIRE DE PASCAL (PROFIL)


LISTE DES PRINCIPALES IMAGES MENTIONNÉES

PASCAL

Masque mortuaire (plâtre). — Appartient à M. Gazier.

Dessin au crayon rouge par Domat. — Appartient aux héritiers de M. de Féligonde, de Villeneuve.

Portrait par Quesnel (toile). — Appartient à M. le marquis Doria.

Portrait de signature non déchiffrée, daté de 1658 sur la toile. — Appartient à Melles Devès.

Pascal et le manoir de Bienassis, sans signature (toile). — Appartient à M. J. Arnauld.

Portrait sur toile, copie de Quesnel. — Appartient à M. Huguet.

Portrait sur toile, copie de Quesnel. — Musée de Versailles.

JACQUELINE PASCAL

Portrait sans signature (toile). — Musée du Port-Royal des Champs.

MADAME PERIER

Portrait sans signature (toile). — Appartient à l’Hôpital général de Clermont-Ferrand.

Copie du précédent (toile). — Appartient à M. de Bellaigue-Dufournel.

MARGUERITE PERIER

Portrait sans signature (toile). — Eglise de Linas.

Réduction du précédent provenant de Marguerite Perier (panneau bois). — Appartient à M. de Bellaigue-Dufournel.


N-B. — J’omets ici avec intention la collection du Cabinet des Estampes classée et à la portée du public.

  1. T. I, Introduction, p. lxxiii
  2. Lettres, opuscules et mémoires de Madame Perier et de Jacqueline, sœurs de Pascal, et de Marguerite Perier, sa nièce, publiés par P. Faugère, p. 469 et 470.
  3. C’est à son obligeance que l’on doit, dans le recueil de MM. Gazier et Hallays, un Pascal reproduit directement d’après la peinture de Quesnel, et non plus d’après la simple gravure d’Edelinck.
  4. Pascal inédit, Vitry-le-François, P. Tavernier, 1908, in-8, p. 426.
  5. Le biscuit de Pajou existe en assez nombreux exemplaires qu’il serait peu intéressant et inutile de dénombrer. Je me contente de signaler ceux qui appartiennent à M. de Bellaigue-Dufournel et à M. Taillefer, héritier de Mme Prosper Faugère.
  6. Il a été reproduit dans Port-Royal au dix-septième siècle, Images et portraits.
  7. Inscriptions de la France du Ve siècle au XVIIIe, ancien diocèse de Paris, I, 373, dans la collection des Documents inédits su l’Histoire de France.
  8. Le Pélerinage de Port-Royal, Paris, Perrin, 1909, p. 293-308.