Douze douzains de dialogues ou Petites scènes amoureuses/10

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DIALOGUES
DES PISSEUSES

I

DANS LES POILS

« Pipi !

— Qu’est-ce que tu dis ?

— Je veux faire pipi.

— Petite sale, as-tu fini de te trousser et de montrer ton con ?

— Mets-y le pot.

— Il est plein. Pisse dans la cuvette.

— Non, je veux faire pipi dessus toi, Nini, comme Rose elle fait.

— Qu’est-ce que tu dis ?

— Oui, je t’ai vue, cette nuit, dans la salle de bains ; t’étais par terre, toute nue ; Rose, elle était dessus toi, et t’y disais : “Pisse, ma grosse, pisse-moi dans les poils, je t’y pisserai aussi.”

— Petite malheureuse, ne dis jamais ça à Madame, elle nous chasserait.

— Ben, si tu veux pas que j’y dise, laisse-moi que je te le fasse.

— Tiens, mon amour, paye-toi ça. Tu me feras jouir aussi bien qu’une autre, après tout. »

8 juin 1897.

II

DANS LA BOUCHE

« Alors, qu’est-ce que nous allons faire avant de nous quitter ? Moi, je n’en peux plus, tu sais. Voilà six fois que je mouille, je suis faible à me trouver mal…

— J’ai bien une idée, mais tu ne voudras pas.

— Qu’est-ce que tu en sais ? Je suis sûre que c’est encore quelque chose de dégoûtant.

— Oh ! dégoûtant… Je ne trouve pas du tout. Mais toi, tu vas trouver ça dégoûtant, tu es si tourte.

— Dis-moi donc ce que c’est, grande sale.

— Tu n’as jamais fait pipi dans la bouche d’une fille !

— Oh ! quelle horreur !

— Eh bien, tu vas me le faire. Tant pis ! Tu as voulu que je parle. C’est demandé. Tu le feras.

— Sale cochonne ! veux-tu bien te taire !

— Ferme-moi la bouche avec ton chat. Mets-toi bien à genoux ; non, accroupie. Mets le trou sur mes lèvres. Là. Lâche tout, maintenant, mais tout doucement : j’avalerais de travers.

— Et tu vas boire ce qui sortira ?

— Comme du champagne.

— Tu m’en feras autant, alors. Je veux goûter du tien. »

7 janvier 1899.

III

PROFESSIONNELLE

« Je viens de la part de votre amie Blanche. Elle vous a expliqué ce que je désire ?

— Oui, madame. Je sais.

— Et vous voulez bien ?

— Mais certainement, madame. Pourquoi que je ne voudrais pas, donc ? Blanche est rudement gourde. Une femme jolie comme vous, on ne devrait rien y refuser.

— Est-ce que vous le faites quelquefois ?

— Non. Faut pas croire non plus qu’on fait tout à tout le monde. Je dis oui parce que c’est vous. Suivez-moi dans la salle de bains. Déshabillez-vous vite !… Là. C’est-y dans ma bouche que vous voulez faire ça ?

— Oui, salope ! sur toute ta figure.

— Alors, je mets mon bonnet en caoutchouc. Allez, maintenant ; vous avez bien envie ?

— Je me retiens depuis cinq heures. Ah !… tiens !… tiens ! je lâche tout…

— Baisse-toi un peu plus, que je te fasse mimi, et tu vas voir si je te fais pisser autant de blanc que de jaune. »

IV

FIN D’UNE NUIT LESBIENNE

« Ah ! mon amour, j’ai trop joui, cette fois-ci, je ne peux plus bouger… Reste sur moi ; c’est si bon de te sentir toute nue sur moi toute nue. Tu es en sueur, moi aussi. Tes gros tétons… ils ruissellent… Non, ne frotte plus ton con sur le mien. Reste tranquille, toute nue sur moi toute nue.

— Il faut que je me lève.

— Oh ! non ! Pourquoi ?

— J’ai envie de faire pipi.

— Retiens-toi.

— Je ne peux plus.

— C’est vrai ? Alors pisse où tu es.

— Qu’est-ce que tu dis ? Sale ! sale ! Tu veux ?

— Oui. Pisse-moi sur le con plutôt que de t’en aller.

— Tu vas être inondée… Le lit aussi…

— Tant mieux… Ah ! tu pisses… ah ! que c’est chaud, que c’est bon… Pisse plus fort… Pisse tout… C’est un délice… Cela me coule sur le ventre, sur la cuisse, tout autour du con… ah ! chérie ! »

V

SUR LES COUILLES

« Écoute un peu : je vas té faire oune chose qué pas oune femme elle fait en France ; oune chose qué je l’ai appris dans moun pays.

— Où est-ce, ton pays ?

— Buenos-Ayres. Les poutains de là-bas elles sont plous cochonnes que les parisiennes.

— Et qu’est-ce que tu veux me faire ?

— Tou vas voir. Viens m’encouler en lévrette, et quand tou séras bien au fond, ye te pisserai sous les couilles.

— Tu as fait ça souvent dans ton pays ?

— Oh ! oui ! tou verras, c’est bon ! le pipi, il est chaud, ça fait bien décharger. Youste y’ai oune envie dé pisser qui me tord lé con. Encoule-moi, va bien, va bien. Là, tou es dans lé fond ; à présent, vois-tou comme jé té prends les couilles avec la main, et pisse, pisse, pisse…

— Ah ! salope, tu me fais décharger trop vite !

— Tou jouis, ma vie ? et jé pissé encore. Là, là, là, tiens, c’est fini. Jé t’en ai pissé oune pot dé chambre. Quand tou voudras récommencer oune autre jour, tou démandéras Mercédès. »