Edmond Rostand (Haugmard)/Annexes

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E. Sansot & Cie (Les Célébrités d’aujourd’hui) (p. np--).


AUTOGRAPHE D’EDMOND ROSTAND

OPINIONS

De M. Augustin Filon, (les Musardises),

«… Ce volume des Musardises n’est pas un bouton, ni une fleur, mais un fruit délicieux ; ce n’est pas une promesse, c’est une véritable explosion de talent poétique ; avec cela, un accent nouveau, cette spontanéité, cette hardiesse, ce je ne sais quoi d’enlevé et de vibrant qui dut faire tressaillir, il y a près de soixante-dix ans, les premiers lecteurs des Contes d’Espagne et d’Italie. Des audaces étonnantes, des habiletés plus étonnantes encore. Sous cette exubérance, un esprit sain et bien conformé ; pas de névrose, rien de la décadence ; un joyeux et robuste appétit de vivre nuancé de cette mélancolie où les âmes passionnées se reposent sans s’énerver… »

(La Revue Bleue, 12 avril 1890).
De Francisque Sarcey, (les Romanesques).

«… Ce premier acte est d’une verve et d’une gaieté merveilleuses. L’auteur manie les vers d’une main preste et aisée ; il parle une langue franche et alerte, qui tient de Scarron, de Regnard et de Banville, la langue que Vaquerie avait retrouvée pour Tragaldabas. Les rimes y sonnent des fanfares imprévues et joyeuses ; c’est un enchantement. Je suis convaincu que plus tard on gardera le premier acte, qui forme une pièce complète, et qu’il sera un des joyaux du répertoire.

Ce n’est pas que les deux autres actes soient indifférents ou mal venus. Ils ont plu encore par les mêmes qualités de belle humeur, de poésie large et truculente, par d’amusantes trouvailles de dialogue, par un air de jeunesse conquérante. Mais enfin ils n’étaient pas nécessaires…

C’est un charmant spectacle à voir, et que l’on peut — chose rare ! — voir en famille ».

(Le Temps, du 28 mai 1894).
Du vicomte E. Melchior de Vogüé,
(La Princesse lointaine).

« … J’oubliais l’ordre naturel de vos ouvrages pour mettre à part le plus surnaturel. J’ai suivi la foule sur les places publiques où elle vous faisait cortège ; ouvrez-nous un instant le sanctuaire où vos fidèles vont adorer Mélissinde.

Un je ne sais quoi de secret
Rend sa grâce unique, et bien sienne :
Grâce de Sainte qui serait
En même temps Magicienne.

Ses airs sont doux et persifleurs.
Et son charme a mille ressources ;
Ses attitudes sont de fleurs,
Ses intonations de sources.

Telle en son bizarre joli
De Française un peu Moabite,
Mélissinde de Tripoli
Dans un grand palais clair habite.

Oui, c’est bien cela : toute la magie d’Orient,

Le parfum voyageur des myrtes d’outre-mer,


qui nous vient sur les flots avec cette fille de Bérénice ; toute la douceur de France, dans ces vers où il semble qu’Antiochus soupire encore pour la reine de Palestine :

… une odeur langoureuse et moresque,
Témoignage léger par vos voiles laissé,
Pareil à cette odeur qui, lorsqu’avait passé
Cléopâtre, devait longtemps embaumer Tarse…

Toute la foi du moyen-âge, et, comme on disait alors, les « enfances » d’une poésie naïve et subtile ; gracieux badinages qui sont une vérité de plus dans la peinture de vos pèlerins d’amour. Où l’avez-vous entrevue, votre princesse, belle comme les lys qui fleurissent sous ses pieds, femme par toutes ses faiblesses, par son dévouement, par sa grandeur dans l’expiation et « l’oubli de soi-même » ? Ah ! comme nous les comprenons, ces matelots qui peinent sur les rames, bravent les tempêtes, souffrent faim et soif pour arriver jusqu’à la vision créée par leur rêve ! S’ils périssent en route, Dieu leur fera miséricorde aussi large qu’à des croisés du Saint Tombeau : ils en ont l’assurance du frère Trophine, ce bon capelan de nos vieux fabliaux.

Poème capital dans votre œuvre ; il la contient en germe et la résume d’avance. Joffroy Rudel, Bertrand d’Allamanon, s’appelleront plus tard Cyrano, Séraphin Flambeau ; ils seront toujours le même homme, héroïque, épris d’un idéal surhumain ; ils magnifieront la même idée, conclusion obstinée de toutes vos créations symboliques : la suprême beauté se marie au suprême mérite dans la vertu du sacrifice. Plus tard, la même exaltation chevaleresque se dissimulera sous les grelots du rire ; des auditeurs plus nombreux vous remercieront de les avoir divertis. Mais, lors même que le poète ne nous eût donné ni Cyrano ni Flambeau, les compagnons partis sur la nef de Rudel nous l’auraient fait connaître dans ce qu’il a de meilleur ; et nous eussions dit avec justice, nous aussi :

… n’ayant à souhaiter plus rien,

Merci, Seigneur ! merci, Mélissinde ! — Combien
Moins heureux, épuisés d’une poursuite vaine,
Meurent sans avoir vu leur Princesse lointaine… »

(Réponse au Discours de réception d’Edmond Rostand. — Séance de l’Académie Française, du 4 juin 1903).
De Catulle Mendès (La Samaritaine).

« … N’ai-je aucune querelle à faire au poète qu’aida une telle poétesse (Mme  Sarah-Bernhardt), — oui, poétesse, car, chanter ainsi les vers, c’est comme si on les avait faits, — et M. Edmond Rostand ne me permettra-t-il pas de lui dire toute ma pensée ? Il me le permettra ; sachant ma manie de ne tenir aucun compte de mes préférences personnelles, ni de mes amitiés, lorsque je parle de choses de mon art. Eh bien, à dire tout ce que je pense être vrai, le vers de M. Edmond Rostand ne me satisfait pas d’une manière totale. Eh ! oui, parbleu, il est harmonieux, et vif, et clair, et tendrement sonore, ce vers, et fécond en images ; il se développe éloquemment jusqu’au lyrisme ; et, en outre, vous devinez quelle est ma joie de voir un artiste nouveau, en qui, souvent déjà, j’ai pu louer un remarquable poète, ne point rompre tout-à-fait les traditionnelles règles desquelles, mes amis et moi, fûmes, sommes et serons toujours les défenseurs acharnés. On sait de quelle sincère sympathie, avec quel loyal désir de les voir s’affirmer en œuvres triomphales, j’accueille les plus déconcertantes audaces, — déconcertantes pour moi, — des prosodies nouvelles ; mais on sait aussi combien je suis persuadé, dans le tréfonds de moi, que ces prosodies n’ont pas absolument raison, et que l’heure n’est pas éloignée où, avec non moins de talent, avec plus de talent encore qu’ils n’en déployèrent en des tentatives hasardeuses, les meilleurs des nouveaux rentreront dans le giron commun de l’éternelle règle ! Je devrais donc me réjouir d’un poète tel que M. Rostand, fidèle en apparence aux lois où je me soumets. Et, sans doute, je m’en réjouis, — mais non sans réserve. C’est qu’il n’y a pas, dans l’art poétique de M. Rostand, assez de décision. Oui, ses vers sont classiques, ou romantiques ; ce qui est, au reste, absolument la même chose. Mais, tout de même, il fait, par le déplacement trop fréquent des césures, par l’imprécision de la mélodie rythmique, qui ne s’avoue vers qu’à la rime, de fâcheuses concessions à une nouveauté à laquelle il consent trop, — ou à laquelle il ne consent pas assez. Car, s’il y consentait totalement, je n’aurais aucune objection à lui faire. Gustave Kahn vous pourrait dire combien je suis capable de me plaire aux vers de Kahn, de Régnier, ou de Viellé-Griffin, en attendant que, eux-mêmes, ils s’y plaisent moins ; — et il me semble que M. Rostand ferait mieux d’être, prosodiquement, beaucoup plus régulier, ou de ne l’être pas du tout. Et, puisque je suis en train de mécontenter tout le monde, je veux ajouter que l’auteur de la Samaritaine, très souvent, me fâche par trop de malice que ne rachète pas trop de négligence ; et surtout par l’affectation de ce qu’on appelle la rime riche. Certes, à mon point de vue, la rime doit être pleinement sonore, avec la consonne d’appui, — quand le mouvement lyrique n’exige pas quelque apparence d’abandon. Cette rime-là, c’est celle de Hugo, de Gautier, de Leconte de Lisle, de Baudelaire, de François Coppée, de Sully Prudhomme, d’Armand Silvestre, de Jean Richepin, de Maurice Bouchor, et de cet admirable Saint-Amant, Raoul Ronchon, — et la mienne. Mais la rime, comme qui dirait à deux étages, ou à double menton, la rime exagérée, la rime deux fois riche, la rime deux fois rimée, n’est véritablement de mise (relisez les Odes funambulesques de Banville, les Gilles et Pasquin, de Glatigny, la Nuit Bergamasque, d’Émile Bergerat, la Grive des Vignes, de Catulle Mendès, où, d’ailleurs, j’ai eu soin d’éviter la moindre rime-calembour !), n’est, dis-je, véritablement de mise que dans les odes farces, quand le vers condescend à la blague lyrique ! En les œuvres pas pour rire, la rime trop riche, ou trop imprévue, est interruptrice de l’emportement, de la tendresse, du sublime. De même que j’ai blâmé Émile Bergerat d’avoir, dans Manon Roland, fait rimer avec « Dumouriez » « que vous mouriez », je blâme M. Edmond Rostand d’avoir fait rimer, dans la Samaritaine :  mûriers » avec « murmuriez », et il ne faut être drôle que quand on est décidé à ne pas être sérieux.

Mais tous ce que je dis là, c’est bien peu important. À travers toutes les diverses prosodies éclate l’âme des poètes qui sont vraiment des poètes. Au fond, de toutes les règles, je m’en fiche. Ah ! combien je m’en fiche ; et notre art pourrait se passer de technique. Je crois à la mienne. Je n’empêche pas les autres de croire à la leur…

(Le Journal, 15 avril 1897).
De M. Jules Lemaître (Cyrano de Bergerac).

« … Le mérite de cette ravissante comédie, c’est… de prolonger, d’unir et de fondre en elle sans effort, et certes avec éclat, et même avec originalité, trois siècles de fantaisie comique et de grâce morale, — et d’une grâce et d’une fantaisie qui sont « de chez nous »…

… Si l’on parcourt la série des formes de sentiments et d’art dont M. Edmond Rostand s’est harmonieusement ressouvenu, on verra que cela va du roman d’Honoré d’Urfé et des premières comédies de Corneille au Capitaine Fracasse et à la Florise de Banville, en passant par l’hôtel de Rambouillet, par Scarron et les burlesques, — par Regnard même, un peu, si l’on regarde le style, et, si l’on fait attention à la grâce romanesque des sentiments, par le Prince travesti de Marivaux, — et enfin par la Métromanie, par le quatrième acte de Ruy Blas, par Tragaldabas lui-même et par les romans de Dumas l’ancien. Si bien que Cyrano de Bergerac, loin d’être un renouvellement, est plutôt une récapitulation, ou, si vous préférez, est comme la floraison suprême d’une branche d’art tricentenaire.

Tout cela, est-il besoin d’y insister ? sans nul soupçon d’imitation directe. Aux formes et aux inventions innombrables qu’il se remémorait sans y tâcher, M. Rostand a ajouté quelque chose : son esprit et son cœur qui sont des plus ingénieux et des plus frémissants entre ceux d’aujourd’hui, et ce que trois siècles de littérature et de vie sociale ont déposé en nous d’intelligence et de sensibilité… Tout, dans Cyrano, est rétrospectif ; tout, et même le romantisme moderne qui vient s’ajuster si aisément aux imaginations du romantisme de 1630 ; rien, dis-je, n’appartient à l’auteur, excepté le grand et intelligent amour dont il a aimé ces visions passées ; excepté cette mélancolie voluptueuse dont il teint çà et là, dans ses trois derniers actes, les choses d’autrefois ; excepté enfin ce par quoi il est un si habile dramatiste et un si rare poète.

… Tout nous charme dans Cyrano, et rien ne nous y offense ; mais rien aussi n’y répond à la partie la plus sérieuse de nos préoccupations intellectuelles et morales ; et s’il était vrai que cette très brillante comédie romanesque « ouvrit le xxe siècle », c’est donc que le xxe siècle serait condamné à quelque rabâchage…

… Les vers de M. Edmond Rostand étincellent de joie. La souplesse en est incomparable. C’est quelquefois (et je ne m’en plains pas) virtuosité pure, art de mettre en vers n’importe quoi, spirituelles prouesses et « réussites » de versification ; mais c’est, plus souvent, une belle ivresse de couleurs et d’images, une poésie ensoleillée de poète méridional, si méridional qu’il en paraît presque persan ou indou. Des gens difficiles ont voulu relever dans ses vers des négligences et de l’à-peu-près. Je n’en ai point vu autant qu’ils l’ont dit ; d’ailleurs cela échappe à l’audition, et, au surplus, tout est sauvé par le mouvement et par la grâce. M. Rostand a continuellement des métaphores et des comparaisons « inventées », d’une affectation savoureuse et d’un « mauvais goût » délectable ; il parle le plus naturellement du monde le langage des précieux et celui des burlesques, qui est le même dans son fond ; et ce qui m’avait offensé dans la Samaritaine me ravit ici par son étroite convenance avec le sujet… »

(Revue des Deux-Mondes, du 1er  Février 1898).


De M. Émile Faguet (l’Aiglon).

« L’Aiglon, drame en six actes et trente monologues, m’a surtout furieusement ennuyé. Il a fait sur moi d’autres impressions ; mais il m’a surtout furieusement ennuyé. Ça lui est bien égal ; car il a eu un succès de tous les diables ; mais il m’a furieusement ennuyé, et je ne puis pas en dire autre chose que ce que j’en pense.

C’est le drame-consignes par excellence. Prenez dans l’histoire du premier Empire tout ce qui peut prêter matière à des développements ; prenez surtout ce qui est le plus vulgaire, le plus rebattu et le plus commun, l’aigle, les abeilles, les violettes, le petit chapeau, la Légion d’honneur, l’étoile des braves, le drapeau tricolore ; n’en manquez pas un ; et de chacun de ces motifs faites un discours d’après tous les procédés de la rhé rhétorique la plus effrontée, par amplification, par énumération des parties, par répétition, par oppositions, par antithèses, surtout par délayage effréné ; mettez tous ces discours dans la bouche de Napoléon II et de quelques-uns de ses serviteurs et même de ses ennemis, pêle-mêle ; — et, sauf quelques traits heureux, quelques images éclatantes et neuves, pas très nombreuses, que M. Rostand a trouvées et que vous ne trouveriez pas, vous avez l’Aiglon.

De pièce, du reste, point ; de marche d’un point à un autre, pas de trace ; de progression d’intérêt, aucune ombre. La pièce donne l’idée du piétinement continu d’un homme qui parlerait intarissablement, sans bouger de la longueur d’une semelle. Et ce ronron continu de rhétorique implacable, qui gronde et roule pendant ce temps-là ; ces avalanches de développements qui glissent tout autour de moi des hautes montagnes avec un fracas monotone de tonnerre infatigable ; cette marée implacable de phrases poussant les phrases, qui monte vers moi, qui va m’engloutir…, que dis-je ? il y a longtemps que j’en ai par-dessus la tête.

… Je ne puis pardonner à l’auteur le redoutable entassement verbal qui est le fond même de son œuvre. De temps en temps, dans cette brousse touffue, un vers éclate, charmant, métaphore neuve et fraîche, fleur exquise d’imagination, toujours un peu précieuse, mais facile et souriante. Et c’est un plaisir très vif ; mais je vous assure que, chaque fois, je l’ai payé un peu cher.

Et surtout ce qui me navre, c’est l’absence complète d’évolution de caractère. Il ne pouvait y avoir que cela dans un drame sur Napoléon II ; mais il devait y avoir cela. Le prince ne devait pas être à la fin ce qu’il est au Commencement, et c’est ainsi qu’il pouvait y avoir un drame, un drame psychologique, à défaut de drame d’action. Or, le prince est sensiblement le même à chaque acte. Il oscille de la faiblesse à la fougue, oui ; mais de ta fougue à la faiblesse il oscille au premier, au deuxième, au troisième, au quatrième et au cinquième acte. Oscillation continue et loquacité perpétuelle, hésitant et phraseur toujours, phraseur et hésitant à perpétuité, tout son caractère est là. Au commencement cela s’accepte ; au milieu, c’est fâcheux et, à la fin, c’est insupportable.

L’Aiglon me paraît une erreur énorme à travers laquelle étincellent des traits de talent exquis.

Parmi son fatras obscur
Souvent Brébeuf étincelle.

Que M. Rostand prenne garde ; enflure et précieux, il y a bien un peu de Brébeuf dans son affaire. Il devra se défier de sa dangereuse facilité, et viser au simple. J’ai peur, du reste, qu’il soit incapable de se débarrasser de l’un et d’atteindre l’autre. Ce n’est pas dans sa nature.

Et M. Rostand n’en reste pas moins l’incomparable auteur de la merveille Cyrano. Évidemment. Dans le bagage d’un auteur il n’y a que le bon qui compte.

L’Aiglon aura du succès, un succès populaire, un succès fructueux. Malgré l’enthousiasme, que je ne songe pas à contester, de la première représentation, je doute que la faveur des connaisseurs s’attache à lui. Et, après tout, comme je puis me tromper ! Mais il n’est que le mot de Luther : « Voilà. Je ne peux pas dire autrement. Si j’erre, que Dieu me pardonne ! Amen ! »

(Journal des Débats, du 19 mars 1900).


De Gustave Larroumet (L’Aiglon).

« … Nous avions été trop indulgents et trop sévères pour L’Aiglon. Il vaut plus et mieux que Cyrano de Bergerac, auquel il fut préféré et sacrifié. L’inspiration poétique y est plus haute et moins égale, la facture dramatique plus vigoureuse et moins adroite. Au total, le progrès est grand d’une pièce à l’autre et le talent s’y élargit. L’Aiglon est long et touffu, mais comme je préfère cette prodigalité au défaut contraire : l’économie !

Improvisateur, a-t-on dit de M. Rostand, et faiseur de morceaux. Il est toujours facile de dénigrer le plus incontestable mérite en substituant à la définition de ses qualités celle des défauts qui en sont l’excès. Le vrai et le juste seraient, au contraire, de dire que, depuis Victor Hugo, nous n’avions pas eu au théâtre une forme lyrique plus jaillissante et plus vigoureuse, plus colorée et plus étincelante. Et il y a ici plus de sens dramatique que dans le théâtre de Victor Hugo, si volontaire et si peu spontané. Cette force lyrique et dramatique ne se gouverne pas et va dans l’excès ; elle donne souvent sur ses deux écueils : le précieux lâché et le factice des situations. Mais, loin qu’il y ait décadence et faiblesse de Cyrano à l’Aiglon, le progrès de force et d’invention est éclatant.

Que M. Rostand consente à se brider lui-même et à se tenir en main. Son Pégase pointe, encense et parade, mais il n’est certes pas poussif, comme s’est empressé de le proclamer « le monstre aux yeux verts qui se nourrit de lui-même », l’envie… »

(Le Temps, du 21 octobre 1901).
De M. René Doumic (Chantecler).

« Chantecler est un très beau poème lyrique. Dans aucune de ses œuvres précédentes, M. Rostand ne s’était montré aussi exclusivement poète. Jusqu’ici, et même aux heures de plus complète réussite, il avait été surtout un homme de théâtre doué à un degré exceptionnel du don spécial de la scène, un virtuose du mot, un jongleur de la rime étonnamment habile. Depuis ses succès étourdissants, au lieu de se laisser aller à sa verve facile, et de courir, comme il le pouvait, à d’autres succès qui auraient été, — pour lui, — des succès faciles, il s’est recueilli. Il a compris que c’était une sorte de devoir envers lui-même. On ne saurait trop lui en faire honneur. Il a regardé la vie. Il a rêvé à son art. Il a connu la gloire et son amertume. De ce travail intérieur est résultée une inspiration nouvelle et qui vaut cette fois par sa profondeur. Je ne connais, dans tout le théâtre de M. Rostand, rien d’aussi émouvant que certains morceaux de Chantecler. Poète, noblement poète, purement poète, M. Rostand l’est ici par la conception générale de son œuvre ; il l’est en outre par toutes sortes de beautés de détail qui ravissent au passage. Je m’empresse d’ajouter qu’il y a dans cette œuvre mêlée des endroits exécrables, pires que la tirade des nez dans Cyrano, et pires que certaines parties du rôle de Flambeau dans l’Aiglon. Apparemment c’est la compensation du don poétique chez M. Rostand ; c’en est la rançon. Rien ne servirait d’insister, ni de discuter, et peut-être l’auteur lui-même n’en peut mais. Seulement, on comprendra que nous n’acceptions pas Chantecler en bloc et que nous réservions notre admiration à ce qui nous en paraît admirable. Le mot est de ceux que nous n’avons pas souvent l’occasion de prononcer, et le sentiment est de ceux qu’il faut savoir respecter.

Poète, et poète lyrique, M. Rostand s’est ici livré avec abondance, avec prodigalité, à tous les entraînements, à tous les caprices de sa fantaisie. Comme certaines comédies de Musset transportées à la scène en dépit d’elles-mêmes et des dieux, Chantecler est à peine une pièce de théâtre. Ce poème singulier pourrait porter en sous-titre : les Destinées de la poésie ou encore : la Confession du poète. Tel est bien le sujet, le plus personnel de tous, celui où l’écrivain nous fait entrer dans le secret de son travail créateur. Rien de plus humain que cette pièce où l’homme ne paraît pas sur la scène et où tous les acteurs sont des animaux. Pourquoi d’ailleurs cette incursion dans l’histoire naturelle et ce recours à l’ornithologie ? Il paraît, et je suis tout disposé à le croire, que ce n’est pas chez l’auteur le résultat d’un choix, et qu’il ne l’a pas fait exprès. Car nous savons comment est venue à M. Rostand l’idée première de son œuvre et qu’elle lui est venue sous forme concrète. Au hasard de ses promenades, il s’est arrêté dans une cour de ferme. Ce petit monde du poulailler lui est apparu comme une image de notre monde. Devant les travaux et les querelles des oiseaux, son imagination a évoqué les travaux et les querelles des hommes. Et le désir est né chez lui d’emprunter ce jeu d’apparences pour traduire d’intimes réalités. Ainsi l’œuvre s’offrait à son esprit sous une forme qu’il n’avait ni cherchée ni voulue, mais qui désormais s’imposait à lui. C’est la mystérieuse élaboration qui s’opère de façon inconsciente et se présente avec un caractère de nécessité. Mais dans le cadre et dans la forme qui venaient à lui, le poète pouvait enfermer tel contenu qui lui conviendrait. La Fontaine, qui écrivait à une époque de littérature impersonnelle, en reprenant le moule de la fable ésopique y a placé

Une ample comédie en cent actes divers
Et dont la scène est l’univers.

Il y a écrit les Mémoires de son temps, non les siens. Ce que M. Rostand a mis dans Chantecler, c’est lui-même, et c’est le meilleur de lui, je veux dire : son émotion devant les spectacles champêtres, son expérience de la vie et sa conception de l’art.

… L’atmosphère de la pièce est une atmosphère de libre fantaisie, de belle humeur et de gaieté. Les grelots de la folie y mettent leur tintement joyeux. Mille et un traits d’ironie, d’espièglerie, de gaminerie raillent au passage les plus modernes de nos travers. En maints endroits, on sent que le poète s’amuse. C’est son droit et mieux que son droit. On aime cette gaieté qui est, chez le poète mûri, restée si jeune. On lui en veut seulement de certains écarts de cette gaieté.

… Il reste que Chantecler, tout poème qu’il soit, a été composé dans la forme d’une pièce de théâtre. Spectateurs, nous sommes bien obligés de nous placer au point de vue du théâtre. Ici, au lieu d’accumuler les objections de principe et les chicanes de détail, disons tout uniment que M. Rostand a demandé cette fois au théâtre autre chose et plus qu’il ne peut donner. Cela ne nous surprend ni ne nous fâche. Pareille aventure est advenue non seulement à des poètes, mais à des dramaturges de carrière. Rappelez-vous la préface de l’Étrangère. Lui aussi, M. Rostand a fait craquer les barrières étroites du théâtre. Lui aussi, il a forcé les ressources de son art. Le poète a fait violence à l’auteur dramatique. L’auteur dramatique n’est pas diminué par l’épreuve ; le poète en sort grandi… »

(Revue des Deux-Mondes, du 15 février 1910).
De M. J. Ernest-Charles.

« … Tant mieux si Rostand n’est pas tout-à-fait, comme on l’aurait pu craindre, un novateur pétulant. Tant mieux s’il ne pousse pas son audace plus loin que jusqu’à rénover, jusqu’à rajeunir et faire refleurir toutes les grâces traditionnelles de l’esprit français et tout ce qu’en ont exprimé au cours des siècles maints auteurs dont notre littérature s’enguirlande ! Tant mieux s’il a seulement renoué la chaîne qui doit relier le présent au passé, chaîne dont parfois les anneaux tombent, mais que quelqu’un vient toujours rattacher ! Tant mieux s’il a seulement affranchi notre littérature de quelques influences discordantes et débilitantes des littératures étrangères ! Tant mieux s’il a simplement indiqué qu’il ne consentait pas à se laisser accabler quant à lui par cette oppression étrangère sous laquelle notre originalité pouvait succomber ! Tant mieux si sa grande œuvre rayonnante est simplement comme un miroir où se succèdent, rafraîchies et fondues en un groupe harmonieux, des images que nous connaissons, que nous avions oubliée à peine, que nous aimions toujours ! Cette œuvre est un paysage français, — port de Marseille plutôt que campagne de l’Île-de-France — paysage français néanmoins !

Rostand laisse paraître — et très naturellement — les qualités et les défauts héréditaires de l’esprit français. Il ne force point sa nature pour aimer la clarté jusqu’à l’éblouissement, pour étourdir nos préoccupations contemporaines par son inlassable belle humeur lyrique, pour exprimer sans fin des sentiments d’une simplicité extrême, avec des complications apparemment raffinées et une déconcertante volubilité, pour étaler partout son goût du rêve et son goût de l’action, son goût de l’héroïsme, son goût de la beauté et son goût de l’amour.

Oui, l’œuvre de Rostand est puisée à même les sources françaises, et l’âme française s’est insinuée en elle pour la vivifier étrangement ! Mais cette œuvre n’est devenue si expressive et si populaire que parce que l’âme même de Rostand y traduisait spontanément, lumineusement, librement, l’âme française. Œuvre expressive et populaire, parce que Rostand possède plus que personne le sens ou le génie du théâtre, parce qu’il a ce don du pittoresque et de la fantaisie auquel nul ne reste insensible, cette vie vibrante qui emporte tout dans son mouvement radieux, cette veine comique irrésistible au point d’entraîner et de submerger toutes ses éclatantes incorrections et ses imperfections désordonnées… Et, tant il est vrai que la fantaisie n’est pas incompatible avec la sagesse, Rostand ne s’est point attribué l’originalité dangereuse de créer un nouveau genre théâtral. Il a rétabli, restauré, en les amplifiant, en les magnifiant, le drame lyrique et la comédie romanesque, adorable mélimélodrame farci de littérature et fourré de poésie. Il n’est point un chef d’école. Trop heureux Rostand puisque ses pièces resteront comme les pièces d’apothéose du feu d’artifice romantique ! Trop heureux Rostand puisque ses pièces resteront comme l’expression suprême du romantisme au théâtre mais du romantisme rajeuni par des inspirations, exclusivement françaises — enfin ! Trop heureux Rostand qui n’exercera point sur le théâtre français d’influence précise, mais suscitera peut-être des enthousiasmes et surexcitera peut-être des inspirations ! Trop heureux Rostand qui aura ce privilège tutélaire de n’être déprécié par aucun disciple !

Or, c’est le peuple qui a fait sa gloire fougueuse et qui la maintiendra : en littérature, je l’ai dit, on entend par le peuple l’ensemble des bourgeois petits ou grands. La gloire de Rostand est donc une gloire véritablement populaire, son œuvre aussi. Et certes les courtiers ordinaires de la réputation des écrivains peuvent s’affliger, constatant que cet écrivain échappe totalement à leur onéreuse entremise ; ils peuvent se venger d’abord par en médire, ils peuvent le glorifier ensuite avec dédain, comme le représentant d’une sorte de littérature inférieure et triviale en sa facilité…

L’œuvre de Rostand est facile, mais elle n’est pas vulgaire. Elle fut édifiée allègrement en réaction contre l’art savant et triste des cénacles. Elle n’est pas toujours très profonde, non. Elle est parfois un peu superficielle, oui. Et c’est pourquoi nous l’aimons. Et il nous plaîra toujours de la considérer avec une admiration sympathique et reconnaissante comme une géniale vulgarisation de toutes les qualités expansives de l’esprit français ».

(Le Théâtre des poètes (Ollendorf) pp. 422-424)

BIBLIOGRAPHIE


I. — ŒUVRES


Le Gant rouge. 1888. — Les Musardises : Les Songe-Creux, Poésies diverses, Le livre de l’Aimée, 1890, (Lemerre). Le volume n’a pas été réimprimé, mais la plupart des pièces qu’il contient ont été publiées depuis dans les journaux et les revues. L’édition Lafitte comprendra ce recueil de vers. — Les deux Pierrots. 1891, un acte en vers, non joué sur une scène publique. — Les Romanesques, comédie en trois actes, en vers, représentée pour la 1re fois à la Comédie-Française, le lundi 21 mai 1894, (Fasquelle, éditeur). Il existe une édition rarissime des Romanesques, illustrée par Grivaz. — La Princesse lointaine, pièce en quatre actes, en vers, représentée pour la première fois sur le théâtre de la Renaissance, le 5 avril 1895, (Fasquelle). — La Samaritaine, évangile en trois tableaux, en vers, représenté pour la première fois, sur le théâtre de la Renaissance, le mercredi saint 14 avril 1897, (Fasquelle). — (Revue de Paris, 15 avril 1897). — Cyrano de Bergerac, comédie héroïque en cinq actes, en vers, représentée pour la première fois sur le théâtre de la Porte St-Martin, le 28 décembre 1897, (Fasquelle). Édition de Cyrano de Bergerac, illustrée par MM. Besnard, Flameng, Albert Laurens, Léandre, Adrien Moreau, Thévenot, gravée par Romagnol, in-8o. (Paris, A. Magnier 1899). — L’Aiglon, drame en six actes, en vers, représenté pour la première fois sur le théâtre Sarah-Bernhardt, le 15 mars 1900, (Fasquelle). — Chantecler, pièce en quatre actes, en vers, représentée pour la première fois au théâtre de la Porte St-Martin, le lundi 7 février 1910, (Fasquelle). Parue dans l’Illustration des 12, 19, 26 février et 5 mars. — Le Bois sacré, pantomime sur un poème, représentée pour la première fois au théâtre Sarah-Bernhardt, le 20 avril 1910. Interprétée auparavant par les Visions d’Art, parue dans l’Illustration (no de Noël 1908). — Pour la Grèce, vers dits par l’auteur à la matinée de la Renaissance du 11 mars 1897, (in-8o  oblong, Fasquelle). — Poésies. Revue de Paris, du Ier juillet 1897. I. Ombres et fumées. II. La branche. III. Nos rires. IV. L’heure charmante. V. À une petite lumière. — La fête au manège, composée pour la Fête de l’Étrier. — Vers Aux Élèves du Collège Stanislas, 3 mars 1898. (Extrait de l’Annuaire de l’Association amicale des anciens élèves). — Poème à S. M. l’Impératrice de Russie, dit par Mlle  Bartet, sur la scène du Château de Compiègne, le 20 septembre 1901 (Le Gaulois). — Un soir à Hernani, 26 février 1902, — (Le Gaulois-Fasquelle). — Les Mots, Le Figaro, 1905, et un certain nombre de poèmes : le Souvenir vague ou les Parenthèses, la Brouette, puis la Ballade des gros dindons et la Pastorale des cochons roses, mises en musique par Em. Chabrier ; la Tristesse de l’Éventail, (écrit sur l’éventail d’autographes de Marcel Ballot), (Touche à tout, du 15 février 1910), le Sonnet à Sarah-Bernhardt, les Cinq Sonnets aux interprètes des Romanesques, 1894 (Sylvette, Percinet, Straforel, Bergamin, Pasquinot) ; deux Sonnets joints à l’Aiglon (Dans la Crypte des Capucins, À Vienne) ; les quatre sonnets liminaires des actes de Chantecler ; un poème contre la réforme de l’orthographe. — Vers à Catulle Mendès — Sonnet à Coquelin, etc. — A collaboré au Gaulois, à l’Illustration, aux Annales (13 juin 1909. La Journée d’une Parisienne), etc. — Un scénario inédit, La Revue, Ier mars 1910. Des Poèmes sensitifs furent annoncés, et ne parurent point. Lettre autographe, pour « Les erreurs de documentation de Cyrano de Bergerac », D’Émile Magne. (Éditions de la Revue de France, 1898). — Préface, pour Acteurs et Actrices d’aujourd’hui, Sarah-Bernhardt, par Jules Huret. (Paris, F. Juven 1899). — Préface, pour Chansons légères. Poèmes de l’enfance, du baron Jacques d’Adelsward (Vanier 1901). — Discours de réception à l’Académie Française, le 4 juin 1903. (Fasquelle). — Lettre-Préface, pour la Jeunesse de Cyrano de Bergerac, par Henry de Gorsse (Hachette 1904). — Autographe, pour Mes Heures grises, recueil de poésies de Joseph Schewaebel (Mustapha, Impr. algérienne, 1904), etc.

II. — À CONSULTER


Augustin Filon : De Dumas à Rostand, esquisse du mouvement dramatique contemporain. Paris. A. Colin (1898). — Abbé C. Lecigne : Deux poètes. (Edmond Rostand et V. Hugo). Un jeune et un revenant. (Extrait de la Revue de Lille, 1898. Arras, Sueur-Charruey). — Abbé Lecigne : Edmond Rostand. L’Aiglon. (Extrait de la Revue de Lille, Arras, Sueur-Charruey 1901). — Dr  A. Schenk : Étude sur la rime dans « Cyrano de Bergerac » de M. Edmond Rostand. (Kiel-Druck von P. Peters, 1900). — Drion (Jules Nordi) : Edmond Rostand et l’Aiglon, Notes critiques, analyses et impressions sur Edmond Rostand et l’Aiglon. (Bruxelles-Decheune. 1910). — Arnold (Wilhelm) : Edmond Rostand’s « Princesse lointaine » et « Samaritaine ». (Arnstadt, 1901). — Guido Menasci : De Ronsard à Rostand. Saggi di letteratura francese dal Secolo XVI al XIX. (Firenze-Successori Le Monnier, 1901). — Jean Bernard : Conférences littéraires et scientifiques, séance du 10 mai 1903. Savinien de Cyrano et M. Edmond Rostand. Allocution de M. Alphonse Clerc. (Valence. Imp. de J. Céas et fils). — Albert Reggio : Au seuil de leur âme. Études de psychologie critique. Edmond Rostand. (Paris, 1904). — Émile Magne : Les erreurs de documentation de Cyrano de Bergerac. — Jehan Rictus : Un « bluff » littéraire. Le cas Edmond Rostand. (Paris. Sevin et Rey, 1903). — Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du xixe siècle. Article Edmond Rostand, à la suite du Rapport de C. Mendès sur le Mouvement poétique français, de 1867 à 1900, et dernières lignes du Rapport. (Paris. Imprimerie Nationale). — Anthologie des poètes français contemporains. Le Parnasse et les écoles postérieures au Parnasse (1886-1906). Tome troisième. (Delagrave). — J. Ernest-Charles : Le théâtre des poètes (Ollendorff, 1910). — Jean Héritier : Une critique de Chantecler. (Sansot, 1910).

Tous les Journaux, et la plupart des Revues, lors des Premières.

En outre : l’Illustration, du 29 janvier 1910. L’Histoire de Chantecler. (Serge Basset). La maison d’Edmond Rostand. Arnaga (Paul Faure) ; du 12 février 1910. Comment « Chantecler » a été monté (Serge Basset) ; du 19 février 1910. « Chantecler » devant la critique. — La Revue, du 15 janvier 1910. Edmond Rostand (Léo Claretie) ; du 15 février 1910. Chantecler (Gabriel Trarieux) ; du 1er  mars 1910. « Mme  d’Epone » et Edmond Rostand (Brada). — La Revue Bleue, du 15 janvier 1910. Figures de ce temps : Edmond Rostand, par Paul Flat. — Les Lectures pour Tous, de janvier 1906. Avant les grandes premières de la saison. Une journée à Cambo etc ; de décembre 1909. Notre interview d’Edmond Rostand (Émile Berr). — Les Annales politiques et littéraires, du 23 janvier 1910. L’œuvre d’Edmond Rostand (Émile Faguet). La Villa Arnaga à Cambo, (Henry Bordeaux). La carrière de Rostand racontée par lui-même (Jules Huret). Autour de Chantecler (Sergines) ; du 30 janvier 1910. Plaidoyer de Chantecler (Émile Faguet) ; du 6 février 1910. L’histoire de Chantecler (Léo Marchés). Les vers de Rostand (A. Dorchain) ; du 13 février 1910. Causerie théâtrale « Chantecler » (Jean Thouvenin), etc. — La Revue Française, des 16 janvier, 6 février, 13 février 1910. — Touche-à-Tout, du 15 mars 1910. « Chantecler ». Le cas de M. Edmond Rostand (Camille Vergniol). — Femina, Je sais Tout, la Vie Heureuse, etc. — Album national consacré aux gloires françaises. Edmond Rostand (Rueff, éditeur). — Le Gaulois du dimanche, des 17-18 mars 1900 ; des 6-7 juin 1903 ; des 5-6 février 1910. — Le Gil Blas, du 20 septembre 1906. Une visite à Edmond Rostand. — Le Temps, du 18 janvier 1910. — L’Opinion. Enquête près des « Jeunes », 5 et 12 février 1910. — L’Éclair. Série d’articles de Joachim Gasquet. Le Krach Rostand. 13, 15, 17, 19, 21, 23, 25, 27 février, 1er  mars 1910. — Le concours d’épigrammes, sur Chantecler, de Paris-Journal, etc., etc.

Enfin, les journaux du monde entier.